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Persécutions et discriminations des chrétiens dans le monde aujourd'hui

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Turquie


Le Patriarcat oecuménique a affirmé le lundi 6 décembre s'être vu refuser, pour la première fois depuis 22 ans, l'autorisation de célébrer la messe de la Saint-Nicolas dans la basilique de Myra - dans la province d'Antalya, au sud de la Turquie -, où se trouve le tombeau du saint. « Le gouverneur de la province d'Antalya n'a pas donné sa permission à l'organisation de la messe », a déclaré à l'AFP le P. Dositeos Anagnostopoulos, porte-parole du Patriarcat, expliquant qu'il s'agissait du premier refus rencontré depuis 22 ans pour cette célébration. Précisant que la décision n'avait pas été motivée«, le porte-parole a estimé qu'il s'agissait d'une « question politique » et que la « situation est grave ». Les services du gouverneur d'Antalya rejetent cette accusation, affirmant qu'il n'y avait pas eu de demande de la part du patriarcat.

« Une telle chose est impossible, nous ne nous sommes jamais opposés à de telles célébrations », a déclaré Guzide Ormeci, porte-parole du gouverneur. La basilique Saint-Nicolas de Myra a été bâtie au IIIe siècle sur les lieux où vivait l'évêque Nicolas. Les reliques du saint ont été pillées en 1087 lors d'une expédition organisée par la ville italienne de Bari. L'Église catholique, depuis, les a restituées. La communauté orthodoxe de Turquie, qui ne compte plus qu'environ 2.000 à 5.000 membres, y célébrait chaque année une messe en son honneur. Le président du Parlement européen, M. Josep Borrell, s'est entretenu le samedi 4 décembre à Istanbul avec le Patriarche oecuménique Bartholomée Ier et avec les représentants d'autres communautés non-musulmanes au sujet du respect des droits de leurs communautés. (source : AFP - Information : SOP)

Tchad


Une religieuse missionnaire de la congrégation Notre-Dame-des-Apôtres a été tuée et deux autres blessées, par des bandits de grand chemin, dits « coupeurs de route », près de Bousso (Tchad), dans la nuit du 25 au 26 décembre 2004, a-t-on appris auprès de l'évêché de Lyon et de la communauté des religieuses. Atteinte d'une balle en plein coeur, la soeur Christiane Philippon, 58 ans, responsable française de la communauté de Sahr est morte sur le coup, a indiqué la responsable provinciale de la congrégation, dont la Maison-Mère se trouve à Sainte-Foy-lès-Lyon.
Deux autres soeurs ont été blessées mais leur vie n'est pas en danger. Sœur Monique Soubeiga, 40 ans, originaire du Burkina-Faso, a été atteinte aux deux jambes et la française, sœur Yvonne Boisseau, 69 ans, a été blessée au bras. Elles ont été hospitalisées à N'djamena. Dans la nuit du 25 au 26 décembre, les trois victimes, accompagnées d'une autre religieuse qui n'a pas été blessée, avaient emprunté la route menant de Sahr à N'Djamena, pour aller voir une soeur très malade à Bousso, lorsqu'elles ont été attaquées par ces « coupeurs de route ». (source : diocèse de Lyon)

Colombie


La guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a assassiné un prêtre catholique dans une localité du département de Choco, dans le nord-est de la Colombie, a annoncé le vendredi 24 décembre 2004 Mgr Alonso Llano, du diocèse de Istmina Tado. Le père Abel Francisco Montoya, qui avait disparu depuis le 8 décembre, a été tué à une date non précisée par les FARC qui ont revendiqué son assassinat. « Le groupe de guérilleros a indiqué, à la commission ecclésiastique qui était chargée d'enquêter sur cette disparition, que le prêtre avait été fusillé et que le cadavre ne serait pas restitué car il était déjà enterré », a ajouté l'évêque sans préciser les raisons de cet assassinat.
Le P. Montoya, âgé de 45 ans, avait disparu alors qu'il se rendait à Novita pour présider les fêtes de la Vierge. Au même moment, dans la région, des combats avaient lieu entre des groupes paramilitaires d'extrême-droite et des guérilleros de l'Armée de libération nationale, faisant sept morts civils. Dans un communiqué, la représentation colombienne du Haut commissariat aux droits de l'Homme des Nations unies, qualifiant l'assassinat de « crime de guerre », a appelé les FARC à « se prononcer publiquement sur l'atroce crime commis contre le père Montoya ». Depuis 1984, au moins une cinquantaine de religieux ont été assassinés en Colombie et une vingtaine ont été enlevés.

Israël


Le cardinal Tucci dénonce le refus d'Israël d'accorder des visas à des religieux et demande au Parlement européen d'intervenir. Face au refus de l'État d'Israël d'accorder des visas et des titres de séjours à des religieux catholiques, le cardinal demande aux Églises occidentales, européennes et américaines de faire pression pour soutenir l'Église en Israël et dans les Territoires occupés. Il s'adresse enfin au Parlement européen, l'invitant au « devoir d'intervention au niveau politique ». Les religieux catholiques sont traités comme des « immigrés clandestins » par les autorités israéliennes, s'insurge le cardinal Roberto Tucci, président d'honneur de Radio Vatican. Le cardinal s'exprimait sur les ondes de celle-ci le 2 avril 2004, au sujet du refus de l'État israélien de délivrer des visas et des permis de séjours aux religieux catholiques de Terre Sainte.
« En bloquant l'octroi de permis de séjours à des religieux et des religieuses, il pose de sérieux problèmes à l'Église catholique en Israël et dans les territoires palestiniens. Des religieux et des religieuses qui ne peuvent effectuer leur travail, comme l'a rappelé le porte-parole de la custodie de Terre Sainte, le père David Jaeger, risquent d'être traités comme des immigrés clandestins. » Il a également souligné que « les membres du Parlement européen et des institutions européennes qui se réfèrent plus ou moins officiellement à la foi chrétienne auraient le devoir d'intervenir au niveau politique. »
À la mi-mars 2004, les religieux dans l'attente d'un permis de séjour délivré par les autorités israéliennes étaient au nombre de 130. Depuis deux ans, la délivrance de ces documents pour des religieux a commencé à connaître des difficultés, jusqu'ici de moindre importance. Pour les autorités religieuses catholiques locales, il s'agirait d'une politique délibérée des Israéliens. Ce blocage contrevient aux accords entre Israël et le Saint-Siège signés en 1993. Ceux-ci reconnaissent à l'Église le droit d'exercer ses activités religieuses, éducatives et caritatives en Terre Sainte et d'y disposer du personnel nécessaire.

Le patriarcat de Jérusalem compte 78 prêtres diocésains. Les franciscains responsables de la Custodie de Terre Sainte sont 1.217 et l'on compte aussi 549 religieux se divisant en 94 maisons. La présence des religieuses est quant à elle, encore plus importante, avec 72 congrégations comptant un total de 1.205 membres regroupées en 234 couvents. Toutes ces communautés de Terre Sainte ont un caractère très international.
À un mois du 10ème anniversaire des relations entre Israël et le Saint-Siège, les tergiversations d'Israël et les promesses non tenues provoquent des tensions entre les deux États. Un accord aurait dû être signé avant la fin 1995. Il y est notamment question de l'exemption des taxes pour les congrégations et les institutions chrétiennes. Le 4 mai dernier, l'ambassadeur d'Israël auprès du Saint-Siège, Oded Ben-Hur, s'est rendu au Vatican pour faire part au secrétaire pour les relations avec les États, Mgr Giovanni Lajolo, du souhait de son gouvernement de reprendre les négociations, au plus tôt à la fin du mois de juin 2004, afin d'arriver à cet accord économique en décembre 2005.

Ce volet - crucial pour la survie et le développement des communautés chrétiennes en Terre Sainte - a été rendu obligatoire par l'article 10 de l'accord fondamental du 30 décembre 1993, premier lien juridique entre les deux Etats avant l'établissement des relations diplomatiques six mois plus tard. Cet accord concerne essentiellement la question de l'exemption des taxes pour les congrégations et les institutions chrétiennes. En juillet 2003, le ministre des Affaires étrangères israélien, Silvan Shalom, avait annoncé à la presse que l'accord serait signé dans les prochains mois. Un mois plus tard, Israël, sans se justifier, décidait de se retirer des négociations. Le 28 avril 2004 à Rome, à l'occasion d'une réception donnée par l'ambassade d'Israël auprès du Saint-Siège, l'ambassadeur Oded Ben-Hur a annoncé la volonté de l'Etat d'Israël de reprendre les négociations. « Dans l'optique du 10e anniversaire des rapports diplomatiques, nous espérons enfin apercevoir de la lumière au bout du tunnel, même s'il nous faudra encore du temps pour en sortir », a-t-il affirmé. L'Église catholique, dans ce domaine, sert de porte-parole à l'ensemble des Églises chrétiennes qui, à la différence du Vatican, ne sont pas une entité souveraine internationalement reconnue et ne peuvent donc dialoguer au même niveau avec les représentants de l'État d'Israël. Un autre point sérieux de tension concerne les quelques centaines de visas, en attente d'être concédés au personnel religieux chrétien. À propos du mur de sécurité, on fait remarquer au Vatican qu'il est un problème pour toute la population et, qu'au sein de la population, les congrégations religieuses qui en souffrent représentent une petite minorité. On ajoute cependant que la construction du mur est une « violation permanente de l'accord fondamental ». L'article 4 de cet accord stipule qu'Israël s'oblige à « continuer de respecter et de protéger le caractère propre des lieux saints catholiques comme les Églises, les monastères, les couvents, les cimetières et autres lieux du même ordre ». « Or une structure militaire comme ce mur, avec des camionnettes militaires qui tournent autours, est en total contradiction avec le caractère sacré des lieux et en total contradiction avec l'article », affirme-t-on à Rome.
Des congrégations ont expulsées de leurs terres, d'autres ont vu leurs terrains scindés en deux et la vie même des institutions est remise en cause par la division de la population. Le 16 novembre dernier, à la veille d'une visite d'Ariel Sharon à Rome, Jean-Paul II avait affirmé que « la construction d'un mur entre le peuple israélien et le peuple palestinien est considérée par beaucoup comme un nouvel obstacle sur la voie d'une cohabitation pacifique. En réalité, la Terre Sainte n'a pas besoin de murs, mais de ponts. Sans la réconciliation des âmes, il ne peut y avoir de paix. »

Un jeune homme juif, Natan Zvi Rosenthal a, en novembre 2004, craché sur un évêque arménien à Jérusalem. Malgré ses excuses (il considérait le christianisme comme l'adoration d'une idole) et le pardon de l'évêque, il risque des poursuites. Au même moment, des étoiles de David ont été taguées à l'entrée du Monastère de Cross, aux environs de Knesset. La cathédrale orthodoxe russe de Jérusalem a subi des actes de vandalisme similaires. Le prêtre d'une église située à proximité de plusieurs synagogues affirme que des étudiants juifs observent les fidèles aux jumelles et leur font des signes obscènes lorsqu'ils passent à proximité d'eux. D'autres églises se plaignent que des habitants jètent des ordures dans leurs cours.

Afghanistan

Depuis fin juin, cinq Afghans qui s'étaient convertis au christianisme ont été assassinés près de la frontière orientale du pays. Le 1er juillet, l'agence de presse Reuter a reçu un appel téléphonique d'un porte-parole taliban annonçant l'assassinat du mollah Assad Ullah, la veille, dans la province de Ghazni. "Un groupe de Talibans a traîné le mollah Assad Ullah à l'extérieur et lui a tranché la gorge parce qu'il propageait le christianisme," a indiqué l'interlocuteur à Reuter. Assad Ullah avait reçu un nouveau testament 5 ans auparavant alors que le pays était encore sous le régime des talibans. Il avait été baptisé secrètement il y a un peu plus de deux ans. Le meurtre d'un autre chrétien, Naveed ul-Rehman, en visite chez la famille d'Assad Ullah, a été confirmé le 7 août. Son corps a été retrouvé début août près de sa voiture abandonnée à Awdand. Trois autres chrétiens afghans ont été poignardés ou battus à mort dans des incidents séparés les 15, 23 et 28 juillet. Chacun laisse une épouse et plusieurs enfants. (Portes Ouvertes, 22/09/2004)

Inde

Dans le village de Kilipala (district de Jagatsinghpur, État d'Orissa), des villageois hindous ont rasé le crâne de sept chrétiennes, parce qu'elles s'étaient converties (il y a sept ans).

En 1999, un missionnaire australien avait été brûlé vif, ainsi que ses deux jeunes garçons, dans ce même État de l'Orissa.

Les chrétiens de l'Inde demandent une profonde révision et une modification de la loi sur les adoptions, considérée injuste et discriminatoire. En effet, d'après une mesure en vigueur depuis plus d'un siècle, seuls les fidèles de la religion hindoue peuvent adopter légalement un enfant; pour les membres des autres religions, les démarches sont longues et difficiles. Dans le pays, il y a 44 millions d'enfants mineurs abandonnés et indigents.
D'après l'ancienne loi sur les adoptions, toujours en vigueur, c'est seulement si un enfant est adopté par un hindou, qu'il obtient les mêmes droits qu'un enfant naturel, né d'une union matrimoniale régulière. Si, en revanche, l'adoption est faite par des membres appartenant à des communautés de religions différentes, (sikhs, chrétiens, musulmans), elle n'est pas légalisée, mais est considérée comme une sorte de prise en charge qui ne pourra jamais se transformer en véritable adoption. L'enfant, dans ce cas, est privé de droits, ce qui entraîne des conséquences négatives. En particulier, à la mort du parent adoptif, l'enfant ne peut revendiquer l'héritage, à l'égal des autres enfants naturels.
Déjà dans les années 1970, on a vu se développer un mouvement pour la modification de la loi sur les adoptions, qui demandait de créer une procédure uniforme pour tous. A plusieurs reprises le projet a été présenté au Parlement, mais na jamais connu dissue positive. A présent, avec le nouveau gouvernement du « Congress Party », les minorités religieuses, parmi lesquelles les chrétiens, espèrent pouvoir obtenir une modification substantielle à la loi, en éliminant la loi discriminatoire.
Le problème s'est souvent posé aussi pour les étrangers qui veulent adopter un enfant en Inde. Mais, dans ce cas, l'obstacle a été tourné en quelque sorte : ils obtiennent en Inde la seule prise en charge, mais, une fois de retour dans leur pays, ils veillent à demander la reconnaissance des droits légaux des enfants qui leur ont été confiés. (source et information : Agence Fides)

Les chrétiens indiens demandent la libération de Brian Savio O'Connor, un catholique indien détenu en Arabie saoudite pour motif religieux. B. O'Connor a été condamné le 20 octobre 2004 à dix mois de prison et à 300 coups de fouet pour le « délit » de diffusion du christianisme. (CtB/L'Appel, 08/12/2004)

Les Dalits chrétiens exposeront leurs problèmes, les discriminations qu’ils endurent, et parleront de leur réalité sociale au cours de quatre séances publiques organisées par la « All India Catholic Union » (AICU), organisme qui réunit des mouvements de laïcs catholiques indiens, engagés dans la défense des droits de l’homme.

Lors des réunions, on parlera de l’Ordre présidentiel de 1950, controversé, qui excluait les Dalits de religion sikh, musulmane, chrétienne, bouddhiste, d’un ensemble de droits sociaux et civils. Après de nombreuses manifestations, les Dalits sikhs et bouddhistes ont retrouvé leurs droits; mais pour les chrétiens et pour les musulmans, la situation n'a pas changé. Les réunions serviront, explique l’AICU, à indiquer au Président de la Fédération, au Parlement, à la Cour Suprême, et à la Commission Nationale pour les Droits de l’Homme, la situation injuste et la discrimination dont sont victimes les Dalits. L’AICU indique que les indigènes eux-mêmes ne sont pas conscients de leurs droits, et qu’il faut les éduquer et les instruire, et faire des pressions institutionnelles pour éliminer les discriminations.

D’après les déclarations des Dalits chrétiens qui participeront à ces rencontres, on refuse aux Dalits l’accès à l’instruction, aux soins sanitaires, et aux autres activités organisées par l'État, ou par des Institutions publiques. Leur liberté de conscience est également souvent manipulée, et on leur interdit de changer de religion. La communauté chrétienne en Inde a toujours défendu les droits des Dalits, en travaillant à leur promotion humaine, sociale et culturelle. Pour cela, de nombreux Dalits sont devenus chrétiens, ce qui a entraîné des réactions violentes des groupes fondamentalistes hindous. (source : Agence Fides)

Plusieurs groupes chrétiens indiens ont manifesté devant le Parlement fédéral le jeudi 24 février 2005 en signe de protestation après l'assassinat de deux pasteurs et les attaques perpétrées contre des églises ces dernières semaines. « Il semble que nous soyons confrontés à un nouveau cycle de violence  », a déploré l'évêque D. K. Sahu, secrétaire général du Conseil national des Églises de l'Inde, qui regroupe 29 Églises orthodoxes et protestantes. Le 7 février, le pasteur Narayan, âgé de 25 ans, un hindou converti et membre d'un groupe évangélique chrétien, a été assassiné dans l'État du Karnataka, au sud de l'Inde. L'assassinat du pasteur Narayan a eu lieu avant l'agression, le 13 février, de six pasteurs stagiaires de l'Église des croyants, une Église pentecôtiste en Inde, alors qu'ils visitaient un village de l'État voisin du Kerala. Cette agression a été suivie, peu après, de l'assassinat d'un autre pasteur, Gilbert Raj, qui gérait un foyer pour enfants dans l'État de l'Orissa, à l'est du pays. La police a déclaré que cet assassinat était le résultat d'une rivalité entre chrétiens, mais selon Sajan K. George, du Conseil général des chrétiens de l'Inde, les auteurs de ce crime bénéficient de la protection du gouvernement de coalition de l'Orissa, dirigé par le Baharatiya Janata Party, parti pro-hindou. Ultérieurement, 280 jeunes chrétiens qui se rendaient le 19 février dans la ville de Kota dans l'État du Rajasthan, à l'ouest de l'Inde, afin de participer à un rassemblement biblique organisé par l'Église Emmanuel (évangélique), ont été attaqués et renvoyés chez eux dans l'État de l'Andhra Pradesh, dans le Sud, sous escorte policière. (source : apic - information : ENI)

Le couvent des soeurs franciscaines de N-D des Grâces, à Bhiwadi, dans le Rajasthan, a été attaqué: Trois hommes armés se sont introduits dans le couvent et ont séquestré les religieuses qui s'y trouvaient. Ce nouvel épisode vient s'ajouter à deux autres attaques de couvents le 9 juin dernier. Soeur Deepti, mère supérieure du couvent de N-D des Grâces, a raconté à l'agence AsiaNews le déroulement des incidents: "La nuit du 11 juin, aux environs d'une heure du matin, je dormais quand j'ai entendu en grand bruit. Je me suis levée et suis allée frapper à la porte de ma voisine pour aller réveiller les autres soeurs. J'ai essayé d'allumer la lumière mais l'électricité était coupée. J'ai compris que quelque chose n'allait pas et j'ai pris le téléphone, qui ne fonctionnait pas non plus". Les soeurs découvriront le lendemain que les fils du téléphone avaient été tranchés par les assaillants. "Les soeurs et moi nous sommes rendues à la porte principale, continue la mère supérieure, parce que nous pensions que, pour faire un boucan pareil, quelqu'un devait avoir besoin d'aide". Dans l'obscurité totale, les soeurs ne voient personne, mais, après quelques minutes, trois hommes, le visage couvert, s'avancent armés de couteaux. "Ils ont commencé à me frapper à l'épaule et à la jambe, j'ai hurlé de douleur et de peur, mais personne ne m'a entendue, nos voisins sont tous loin pour les vacances". Les 3 agresseurs, criant et agitant leurs armes pour les épouvanter, exigent des soeurs qu'elles leur remettent immédiatement 100'000 roupies (~1.900 €): "Vous êtes des soeurs, vous êtes riches et pleines de dons". "Je suis allée au coffre-fort, continue soeur Deepti, et leur ai donné 7'000 roupies, tout ce qu'il y avait, ce qui les a mis dans une rage folle. Ils ont menacé de faire un sort à la jeune fille qui nous aide en cuisine puis de la vendre si nous continuions à leur mentir sur l'argent... Ce cauchemar a duré 3 heures. Après cela, ils nous ont ligotées et baillonnées pour nous empêcher d'appeler à l'aide. Ils se sont mis à manger et à boire, mais, vers les 4 heures du matin, s'en sont finalement allés". Le matin du 12, le curé de la paroisse locale, étonné de l'absence des soeurs à la messe, envoie son sacristain au couvent pour prendre des nouvelles. L'homme trouve le portail fermé, passe par-dessus et rentre par une fenêtre, trouve les soeurs toujours ligotées et les libère. Averti, le curé accourt accompagné de la police qui recueille les plaintes des religieuses. Soeur Deepti se dit très inquiète: "Ce n'est pas la première fois que nous sommes attaquées, déjà, le 5 juin, notre chapelle a été saccagée et notre tabernacle volé. Il s'agit d'un sacrilège et non d'un simple vol. Mgr. Ignatius Mendez, évêque d' Ajmer-Jaipur, a promis de faire sa propre enquête, car la police, pourtant informée de toute l'affaire, n'a pas effectué une seule arrestation. Nous avons besoin de protection parce que ce dernier incident, en plus d'être une agression contre les chrétiens, est un acte de violence contre les femmes". Les attaques du 9 juin ont eu lieu contre le couvent des soeurs de la Charité de Nazareth à Sokho, dans le diocèse de Bhagalpur et dans le couvent de Notre-Dame, dans le diocèse de Bettiah, où les religieuses ont été agressées par une bande de 15 hommes. Une soeur a été grièvement blessée. John Dayal, président de l’All India Christian Union, a déclaré a AsiaNews: "Nous faisons la distinction entre crimes communs et crimes commis contre les religieux. En Inde, les lieux religieux sont tabous et personne n'oserait imaginer faire du mal aux personnes qui y vivent ou y travaillent. Personne ne touche aux mosquées ou aux temples, mais les couvents et les églises sont de plus en plus souvent la cible d'actes malveillants. Nous sommes très préoccupés, le gouvernement central doit faire quelque chose, avertir les gouvernements locaux de la nécessité de veiller à notre protection. L'Inde doit donner un signal clair et positif aux minorités religieuses".

Chine

M. Joaquin Navarro-Valls, Directeur de la Salle-de-Presse du Vatican, a fait la Déclaration suivante, le 7 avril, ce matin concernant l'arrestation et l'emprisonnement de Mgr. Jia ZhiGuo : « On vient d'apprendre d'une agence de presse qu'un évêque catholique, ayant déjà été emprisonné 20 ans, a de nouveau été arrété hier par la police de la République populaire de Chine. » « Une fois encore, un membre de la hiérarchie catholique vient d'être privé de liberté personnelle sans fournir aucune explication judiciaire. » « Ceci est inadmissible dans un État de droit qui déclare garantir la liberté de religion et respecter et garantir les droits de l'homme. »

Mgr Jia Zhiguo a en effet été arrêté dans le nord de la Chine, selon la fondation Cardinal Kung, une organisation catholique sise dans le Connecticut, aux États-Unis. L'évêque de Shijiazhuang, a été arrêté il y a deux jours à son domicile, dans le village de Wuqui, à environ 250 kilomètres au sud de Pékin. Il avait déjà été arrêté plusieurs fois, et l'an dernier, il avait passé plus de 3 mois en prison. Dans le même temps, il semble que la police ait menacé de fermer l'orphelinat pour handicapés géré par l'évêque, une maison de quelque 100 orphelins handicapés, mais aucune décision n'a encore été adoptée.

Mgr Jia ZhiGuo est un évêque de l'Église catholique clandestine, à Zheng Ding, dans le Hebei. Il a été arrêté le 5 avril. Arrivés en voiture, quatre policiers se sont présentés au domicile de l'évêque, vers 1 h 30 et l'ont emporté, annonce la Fondation cardinal Kung. Les policiers disaient qu'ils exécutaient les ordres de leurs supérieurs; mais aucun détail sur son lieu de détention n'a été donné. Selon l'agence Asia News, environ 50 évêques et prêtres, ainsi qu'une vingtaine de religieux, seraient actuellement incarcérés dans les geôles chinoises. Les arrestations de religieux clandestins par les autorités chinoises interviennent souvent dans les périodes de grandes fêtes religieuses, comme Pâques. Ainsi Mgr Jingyi Wei, évêque clandestin de Qiqihar dans la province du Heilongiang, avait ete arrêté le 5 mars sans explication, et libéré, après la réaction publique immédiate du Vatican, le 15 mars, toujours sans explication. Il y a actuellement une cinquantaine d'évêques et de prêtres emprisonnés en Chine ou ayant reçu l'interdiction d'exercer leur ministère. Une vingtaine de religieux sont également en prison ou dans des camps de travaux forcés.

Deux chrétiens chinois, inculpés de divulgation de secrets d'Etat, sont passibles de la prison à vie, selon ce que vient de révéler une organisation de défense des droits de l'Homme. Liu Fenggang et Xu Yonghai ont été autorisés à se pourvoir d'un avocat. Leurs épouses n'ont appris que le lundi 23 février l'inculpation de leurs maris qui avaient été arrêtés en octobre et novembre derniers, et accusés en décembre par la police d'avoir fourni illégalement des informations à l'étranger, en même temps qu'un autre chrétien, Zhang Shengqi. En fait ce «secret d'État», c'est que Liu Fenggang avait enquêté sur les arrestations de plus de 300 membres d'Églises clandestines dans la province orientale du Zhejiang courant juillet 2003, selon Human Rights in China, une organisation basée à New York. De nombreux lieux de culte illégaux, c'est-à-dire non controles par l'Etat chinois, avaient été détruits par les autorités au cours de cette campagne.


Une église clandestine a été détruite la veille de Noël 2004 dans la province orientale du Zhejiang par 200 policiers qui ont également arrêté un prêtre catholique, a rapporté dimanche une organisation de défense des droits de l'homme basée à Hong Kong. L'église avait été construite à Linjiayuan, dans le district de Cangnan, considéré par les autorités comme le plus grand lieu de rassemblement illégal des catholiques de la province, a précisé le Centre d'information sur les droits de l'homme et la démocratie en Chine. Le P. Wang Zhongfa, un prêtre âgé de 70 ans qui avait déjà été condamné en 1996 à un an de rééducation par le travail, a été arrêté par la police et n'a toujours pas été libéré.

Dans le même temps, la police a annulé à Pékin un rassemblement de militants chrétiens qui était prévu pour la veille de Noël. Cette réunion voulait célébrer Noël vendredi dans un restaurant de la capitale chinoise mais des participants ont été empêchés de quitter leur domicile et le patron du restaurant avait été obligé de ne pas leur louer la salle. D’ailleurs la Chine a promulgué la semaine dernière de nouvelles régles régissant les pratiques religieuses qui, tout en offrant davantage de garanties aux cultes officiels dans le cadre des associations « patriotiques » contrôlées par le pouvoir communiste, donnent au gouvernement des pouvoirs accrus en termes d'interdictions et de sanctions, selon des experts. De nombreux chrétiens de Chine préfèrent célébrer la fête religieuse hors des églises officielles contrôlées par le gouvernement et organisent des activités souvent clandestines. Les autorités prennent souvent des mesures à ce moment de l'année contre les activistes. (source : EDA)

En Chine ont été arrêtés, peu avant la mort du pape, des ecclésiastiques catholiques, dont un évêque arrêté dans la province du Zhejiang. Selon un communiqué du porte-parole du Vatican Joaquin Navarro-Valls, l'évêque de Wenzhou (province du Zhejiang), Mgr Giacomo Lin Xili, 86 ans, a été arrêté le 20 mars, le dimanche des Rameaux. "On ne connaît pas les motifs de son arrestation", ajoute le communiqué. Par ailleurs un prêtre catholique, le père Tomasso Zhao Kexiun, du diocèse de Xuanhua dans la province du Hebei, a été arrêté mercredi alors qu'il revenait de funérailles. "On ne sait ni où il se trouve, ni les motifs de son arrestation". L'évêque de ce diocèse, Mgr Filippo Pietro Zhao Zhendong, "a été arrêté le 3 janvier dernier et reste encore détenu".

Indonésie

Un cocktail molotov a été lancé contre une église catholique à Yogyakarta. Il s'agit de la cinquième attaque contre des lieux de culte chrétiens en moins d'une semaine en Indonésie. C'est ce qu'a déclaré le 10 juin 2004 la police, en expliquant que l'agression visait l'église Santo Yusuf, dans le district de Sleman, et a provoqué un petit incendie qui a brûlé une partie du portail d'entrée et de la clôture. L'incendie n'a provoqué aucun blessé.

Le dimanche précédent, un groupe avait attaqué une église et trois magasins utilisés pour des cérémonies religieuses dans des quartiers périphériques de la capitale Djakarta. Les agresseurs avaient perpétré des actes de vandalisme et provoqué de légères blessures à un prêtre. Il semble que dans ce cas-là, la colère des musulmans contre les chrétiens ait été provoquée par le fait que les fidèles occupaient abusivement des locaux destinés à un usage commercial. Actuellement ces cérémonies religieuses dans des locaux commerciaux ne sont pas un fait insolite car les communautés chrétiennes ont souvent des difficultés à obtenir des permis des autorités indonésiennes pour édifier des lieux de culte. Avec environ 88 pour cent de ses 212 millions d'habitants fidèles à l'Islam, l'Indonésie est le pays musulman le plus peuplé au monde, tandis que les chrétiens représentent environ 8 pour cent des habitants. (source : misna)

France

Temple protestant et église saccagés et incendiés à Montpellier. Voisins de quelques centaines de mètres, les deux lieux de culte sont situés dans le quartier populaire de la Paillade. De la paroisse Saint-Paul, vide au moment de l'incendie, s'échappait une épaisse fumée noire. Deux départs de feu ont été provoqués dans cette bâtisse moderne, dont la façade ne présente pas de dommages. L'un est parti de l'autel, où un missel et des livres liturgiques ont été délibérément brûlés, l'autre d'un local technique, au sous-sol de la bâtisse. Les vandales, qui sont entrés par l'arrière en brisant des vitres, ont également fracturé la porte de l'église, profané une chapelle, mis à terre des bibles, des hosties, et ouvert le tabernacle. Outre les dégâts occasionnés par la fumée et la projection d'eau des lances à incendie, des vêtements collectés dans une pièce par le secours catholique ont aussi été visés par les individus qui ont mis le feu à un lot de mouchoirs.

Le sinistre a été rapidement maîtrisé, le centre de secours se trouvant par chance à proximité des lieux. Un ventilateur thermique a été installé dans l'église afin d'évacuer la fumée. Selon plusieurs témoignages, dont celui d'une soeur, plusieurs individus se masquant le visage auraient été aperçus en train de quitter précipitamment l'église, à l'arrivée des pompiers. Les enquêteurs ont appris que d'autres actes de dégradation avaient été commis à l'église réformée de la Paillade. C'est l'amie du pasteur, lui-même en déplacement, qui a prévenu la police, alors qu'elle se rendait au temple. L'appartement du pasteur, au premier étage du bâtiment, a été visité et ses affaires renversées. Les vandales sont à nouveau entrés en cassant des carreaux. Une hache et un tuyau d'arrosoir ont été retrouvés dans la salle de prière.
« La communauté locale de Saint-Paul est sous le choc. Jamais une telle chose n'avait eu lieu. Personne ne comprend, car nous avions de très bonnes relations avec toutes les communautés du quartier », a-t-on déclaré à l'évêché de Montpellier. « On ne sait pas si c'est simplement un acte de vandalisme juvénile ou autre chose », a-t-on encore précisé. Arrivé sur les lieux, l'évêque auxiliaire de Montpellier, Claude Azéma, a stigmatisé « la montée de la violence » dans le quartier, et « fait toute confiance aux enquêteurs ». D'autres actes de vandalisme ont été commis, au cours des dernières semaines, dans ce quartier où trois écoles, deux maternelles et une primaire, ont été mises à sac à plusieurs reprises. Aucun lien n'a toutefois été formellement établi entre ces deux affaires.(16/02/2004)

Juillet-août 2004 : Deux jeunes filles âgées de 15 et 18 ans ont été interpellées mardi dans le cadre d'une enquête ouverte sur la profanation du cimetière communal de Parcey, près de Dole (Jura), a-t-on appris mercredi auprès des gendarmes. Les deux jeunes filles, qui faisaient du camping dans la région, ont déclaré qu'elles étaient « anti-Christ » aux enquêteurs qui les interrogeaient sur les dégradations commises dimanche dernier. Selon les constatations effectuées par les gendarmes, deux grands crucifix placés sur les tombes du cimetière communal ont été brisés, une vingtaine d'autres retournés et une croix en bois replantée à l'envers. Les deux jeunes filles sont également suspectées d'avoir déplacé de nombreux pots de fleurs et d'avoir volé un angelot, et de s'être ensuite rendues à l'église du village où elles auraient brisé la tête d'une statuette et maculé une autre de feutre noir.
Elles devraient être déférées au parquet de Dole. Par ailleurs, deux jeunes majeurs de 18 et 21 ans ont été interpellés lundi dans la même région pour des inscriptions d'inspiration satanique dans une chapelle et une église d'Arbois (Jura), a-t-on appris mercredi auprès de la gendarmerie et du parquet de Dole. Les deux jeunes gens, originaires de la région, sont soupçonnés d'avoir inscrit des « insultes obscènes » à l'encontre des chrétiens, ainsi que des croix à l'envers, la semaine dernière sur les façades et sur des statues à l'intérieur de l'église Saint-Just d'Arbois. On leur reproche également de s'être livrés à des dégradations similaires dans une chapelle de la même localité, le 20 juillet. Les deux hommes ont été remis en liberté mardi et seront jugés à la fin du mois devant le tribunal correctionnel de Dole pour « dégradations aggravées à caractère satanique ».
La préfecture de la Loire a indiqué qu'une quarantaine de tombes ont été « dégradées » le 25 août dans un cimetière catholique à Saint-Jean-Bonnefonds, près de Saint-Étienne. Outre la dégradation des tombes et le renversement des fleurs, des crucifix ont été cassés : il s'agit donc bien d'une profanation, malgré les précisions de la Préfecture parlant de « dégradations » et non d'une « profanation » en raison de l'absence de graffitis sur les lieux.

Des faits similaires se sont produits, au cours de ce même mois d'août 2004, à Wolfisheim (Bas-Rhin). Une quinzaine de croix gammées dessinées à l'envers et des tags du type « nike la gendarmerie » ou « nike le curé » (sic) ont été relevés par les gendarmes. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'hypothèse privilégiée est celle de la vengeance de petits délinquants qui avaient l'habitude de se retrouver dans ce cimetière et qui ont été dérangés. (26/08/2004, source : chretiente.net)

Une trentaine de tombes catholiques ont été profanées par des inconnus dans la nuit de samedi 30 à dimanche 31 octobre 2004 dans le cimetière municipal de Limoges, a-t-on appris auprès de la préfecture de la Haute-Vienne. À l'ouverture du cimetière Louyat, dimanche matin, les employés municipaux ont découvert des bris de vases et de plaques funéraires, et les croix de quatre ou cinq tombes renversées, a indiqué la préfecture. Aucune inscription ou trace des auteurs de cette profanation n'a été retrouvée sur les lieux, a précisé la préfecture.

La trentaine de sépultures concernées ont été dégradées de « manière limitée », a ajouté la préfecture, précisant qu'aucune tombe des carrés musulman, juif et militaire du cimetière n'avait été touchée. Le parquet de Limoges a été saisi, l'enquête confiée à la sûreté urbaine, tandis que la police scientifique tentait dimanche matin de relever des empreintes. Les enquêteurs envisagent l'hypothèse d'un acte lié à la « fête » d'Halloween, a indiqué la préfecture. La mairie de Limoges a l'intention de déposer une plainte contre X. Sur décision préfectorale, les patrouilles de police seront renforcées dans la soirée et la nuit pour surveiller le cimetière Louyat, l'un des plus grands d'Europe.

Jean-Pierre Raffarin, a qualifié dans un communiqué d'« actes scandaleux » cette profanation. Le Premier ministre a « appris avec indignation » cette profanation et « condamné avec fermeté ces actes scandaleux qui prennent, dans le contexte des fêtes de la Toussaint, un relief tout particulièrement odieux ».

Un aumônier de prison assassiné chez lui. (6/11/2004)
Le père Dominique P., 56 ans, prêtre catholique et aumônier de prison, a été retrouvé mort dimanche dans son appartement rue Jeanne-dArc, dans le XIIIe arrondissement de Paris, allongé sur son lit, les pieds et les poings attachés, une corde autour du cou. Les pièces et les meubles ont été fouillés. C'est le curé de la paroisse Saint-Dominique de la rue de la Tombe-Issoire qui, ne le voyant plus se présenter aux messes et offices depuis quatre jours, a alerté les secours. La porte a été enfoncée et son cadavre découvert.

Les enquêteurs de la brigade criminelle ont alors déniché, sous son paillasson, une convocation à son nom du commissariat de police du 1er arrondissement à propos de l'utilisation de ses papiers par un autre que lui. Ils se sont donc renseignés auprès du service d'accueil, de recherches et d'investigations judiciaires des Halles et ont appris que le voleur des documents de la victime s'y trouvait en garde à vue. Dominique M., 42 ans, a été interpellé samedi à la caisse de la Fnac des Halles en train de payer avec un chèque falsifié et d'utiliser une pièce d'identité, dérobés au prêtre. Les policiers du secteur ont tenté en vain de joindre la victime, qui n'a pas répondu au téléphone et n'a pas plus ouvert sa porte. Ils ont donc glissé sous son tapis-brosse une convocation. Ce document a mis la brigade criminelle sur la piste d'un suspect idéal.

Le hic, c'est que la garde à vue de Dominique M. portait sur les « faux, usage et escroquerie », pas sur un crime. Les enquêteurs chargés du meurtre du père Dominique n'ont donc pas pu pousser plus loin les questions à ce sujet. Sans se démonter, le suspect a endossé le vol des documents, mais pas l'homicide. L'aigrefin, qui a 37 dossiers au fichier de la police judiciaire pour escroqueries, abus de confiance, vols de papiers, usurpation d'identité, etc. et pas mal d'années de prison, est sorti de celle de Chaumont-sur-Loire voilà un an. Sans argent. Dominique M. « connaît depuis dix ans cet aumônier » qui aide justement les anciens taulards. Il ne cache pas qu'il a effectivement rendu visite au religieux mercredi et « profité d'un moment d'inattention pour lui piquer ses papiers, mais c'est tout », maintient-il. Quand il est parti, le père Dominique était encore en vie, dit-il. Un autre serait donc passé derrière lui ?
L'autopsie du prêtre a démontré qu'il a été étranglé. La corde et les liens qui ont servi à l'entraver vont passer à l'analyse. Dominique M. a été déféré hier soir au parquet de Paris uniquement pour ses manoeuvres frauduleuses et devait être écroué pour ces faits. La brigade criminelle compte revenir à la charge et le cuisiner bientôt sur le meurtre de l'homme d'Église. (chretiente.net)

Castres : Une religieuse violemment assassinée !
L'autopsie pratiquée sur le corps d'Antoinette Vilettes, 72 ans, retrouvée morte à son domicile dans la nuit de lundi à mardi à Castres (Tarn) a permis de déterminer que le décès a été provoqué par les coups portés par son agresseur, selon le parquet de la ville. Les médecins légistes ont constaté que les coups portés sur la religieuse, présidente d'une organisation caritative et d'aide à la réinsertion, Le grain de blé, avaient entraîné une hémorragie intra crânienne. Les investigations n'ont cependant pas permis détablir avec précision l'heure du décès. L'enquête a été confiée au service régional de police judiciaire (SRPJ) de Toulouse. (source : Chrétienté.net)

Les petits écoliers de Coudekerque-Branche (département du Nord) n.ont pas eu droit à leur Saint Nicolas en chocolat. En cette fin d'année 2004, un quarteron d'enseignants fanatisés ont hurlé à l'attentat anti-laïque. Certains même se sont acharnés sur la mitre en carton du saint et sur son missel en papier argenté pour faire disparaître les signes « ostentatoires » de l'épiscopat sur le saint en chocolat, à commencer par la croix. Il en a coûté 4 000 euros aux contribuables coudekerquois. Le maire socialiste de la commune a d'ailleurs renvoyé la facture au rectorat d'académie concerné. Quant aux écoliers, qu'ils soient chrétiens, musulmans ou hindouistes, ils ne comprennent toujours pas pourquoi on les a privés de leur friandise traditionnelle.

Le 28 février 2005, une quinzaine de militants féministes et homosexuels sont venus perturber la messe dimanche à la cathédrale Notre-Dame de Paris pour protester contre la publication du livre du pape Jean Paul II Mémoire et Identité. Les militants, membres des associations Panthères roses et Furieuses Fallopes ont «  interrompu la messe à trois reprises, avant de se faire expulser violemment par des fidèles  ». Ils ont brandi des pancartes en criant : « En comparant la Shoah à l'IVG, le Vatican minimise un crime contre l'humanité »... « l'IVG, c'est un droit, le Vatican n'y touchera pas  »... ou encore : « Nous sommes le diable, nous en sommes fières, gouines et pédés en colère  », prétextant le rapprochement que, dans son livre, Jean Paul II fait entre la Shoah et l'avortement.

A l'archevêché de Paris, on confirmait dimanche après-midi l'incident mais on en relativisait la portée «  qui est le fait d'un tout petit groupe  ». La dernière manifestation de ce genre dans Notre-Dame de Paris remonte à une vingtaine d’année. Organisée par Act-Up, les militants de Act-Up avaient dû être expulsés par les forces de la police. (source et information : archevêché de Paris)

Une quarantaine de tombes d’un cimetière communal des Vosges, à Vincey, au nord d’Epinal, ont été profanées par deux lycéennes de 15 et 17 ans, qui ont reconnu avoir déplacé les crucifix, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. "Il n’y a pas eu de dégradations mais plutôt des déplacements des crucifix", a-t-on précisé au parquet d’Epinal. Deux jeunes filles de la région ont été interpellées entre mardi et mercredi par les gendarmes. La plus jeune a expliqué qu’elles avaient mené cette opération dans un esprit "à connotation satanique" en renversant les croix la tête en bas, a-t-on indiqué de même source. Les jeunes filles ont été laissées en liberté dans l’attente que toutes les plaintes des familles soient recueillies. Elles devraient être présentées au juge des enfants "dans les jours qui viennent, pour les suites judiciaires qui s’imposent", a encore indiqué le parquet. Le cimetière communal de Vincey regroupe plusieurs centaines de tombes catholiques. Une nouvelle fois, cet acte anti-chrétien n’émeut même pas les instances du gouvernement fantomatique de la France.

Sri Lanka

Au mois de janvier 2004, le Sri Lanka, comme en 2003, a connu une série d'actes de violence interreligieuse : des groupes fondamentalistes bouddhistes ont attaqué des institutions et des structures chrétiennes, engendrant de nouvelles tensions. Face à l'intolérance bouddhiste, les évêques catholiques réaffirment « leur engagement résolu en faveur du processus de paix dans le pays » et rappellent leur volonté de voir un Sri Lanka uni avec « un partage étendu du pouvoir, pour permettre à toute la population de vivre ensemble dans l'harmonie, dans la dignité et dans le respect réciproque ».

Mozambique

Une campagne de presse veut discréditer les religieuses missionnaires qui ont révélé le trafic d'organes et le trafic de mineurs au Mozambique. « Nous, en tant qu'Église catholique de l'archidiocèse de Nampula, répudions toutes les nouvelles calomnieuses dernièrement diffusées par quelques journaux discréditant le travail, crédible, mené par les s½urs du monastère Mater Dei, y compris Soe&lig;ur Elilda dos Santos.» dénonciations de trafic présumé de mineurs et d'organes lancées il y a quelques mois par des missionnaires locales et par une missionnaire laïque brésilienne, Soe&lig;ur Elilda dos Santos. Cette dernière a été au centre de quelques enquêtes et articles de presse publiés il y a quelques jours par la presse mozambicaine et portugaise; deux amples compte-rendu de la vie de Soeur Elilda, apparus sur des hebdomadaires, ont tenté de mettre en doute sa crédibilité et d'avancer l'hypothèse de divisions internes présumées au sein de l'Église locale sur la façon dont l'affaire liée à la disparition de nombreux enfants dans la zone de Nampula de septembre à ce jour a été jusqu'à présent gérée.
« Nous refusons tous les mécanismes qui ont été utilisés pour passer sous silence ou faire perdre la trace de tout le travail mené par l'Église catholique de Nampula pour dénoncer le trafic de mineurs, les enlèvements, les assassinats et les mutilations de cadavres » lit-on encore dans la note. « Nous déclarons fausses toutes les affirmations qui entendent prouver que l'Église est divisée sur ce que, précisément en son nom, nous avons dénoncé. [...] Nous réaffirmons notre volonté et notre ouverture pour travailler, pour la défense de la vie et de la dignité des personnes, avec tous indépendamment de leur croyance, de leur race, de leur couleur et de leur condition sociale et économique. » « Nous exigeons que les enquêtes soient poursuivies et que l'on parvienne à une conclusion exhaustive, transparente, cohérente et sans aucune condition. Que la vérité s'affirme rapidement et que les criminels soient démasqués. »
À la suite des dénonciations internationales, les cas de disparition d'enfants ne sont plus survenus pendant quelques jours à Nampula, au Mozambique, mais semblent se poursuivre selon une récente conférence de presse.

Ouganda

Le 18 mars, deux missionnaires évangéliques américains, ont été assassinés par balles par un groupe d'hommes armés dans le nord-ouest de l'Ouganda. Ce groupe non identifié a opéré dans le district de Yumbe, comté d'Aringa, dans le nord-ouest de l'Ouganda , selon les informations transmises par le P. Antonio Lasandra, missionnaire combonien résidant dans la région depuis plus de 50 ans. Les pasteurs Warren et Dona Pett, ainsi qu'une troisième personne, un étudiant, ont été tués durant cette attaque. Un autre étudiant a été blessé. Les agresseurs ont incendié une douzaine d'habitations. Les faits ont été confirmés par Ian Campbell, directeur adjoint international de l'association chrétienne Africa Inland Mission, pour laquelle le couple assassiné oeuvrait. M. Campbell a précisé que les deux missionnaires étaient depuis quelques années enseignants pour l'organisation non gouvernementale nommée Here is life.

M. Campbell a référé à la MISNA qu'une enquête avait été ouverte par les autorités locales, tandis que les dépouilles mortelles allaient être emmenées aux Etats Unis. Here is life est une ONG qui oeuvre pour l'évangélisation de zones ougandaises habitées essentiellement de musulmans, comme c'est le cas pour la zone où oeuvraient les Pett. Le comté d'Aringa est également caractérisé par la présence de nombreux réfugiés provenant du Soudan et par une forte présence de banditisme. (source : misna)

Les missionnaires comboniens lancent un appel à la communauté internationale et disent leur « amertume face aux silences des médias » en ce qui concerne l'Ouganda. Après l'assassinat d'un missionnaire en Ouganda, mercredi, les comboniens adressent un appel à la communauté internationale pour l'inviter à ne plus se voiler la face, à réagir et à se mobiliser en faveur de la population civile de l'Ouganda, à bout de forces et soumise quotidiennement aux attaques des nombreuses bandes armées. Durant ces vingt dernières années, 14 missionnaires comboniens et une missionnaire ont été tués en Ouganda dans diverses circonstances. « Nous ressentons la responsabilité d'adresser un appel à la communauté internationale, dans ses multiples composantes, afin qu'elle se mobilise. » Les religieux s'adressent au gouvernement de Khartoum pour l'enjoindre d'empêcher les livraisons en armes et munitions destinées aux rebelles nord-ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), et de remettre à la justice internationale ceux qui commettent des crimes contre l'humanité.

Le leader de la LRA, Joseph Kony, est responsable de l'enlèvement de plus de 25.000 enfants recrutés de force dans les rangs de son mouvement et d'un terrible bain de sang qui a coûté la vie à plus de 100.000 personnes. Les missionnaires s'adressent au Conseil de sécurité des Nations Unies, à l'Union Africaine (UA) et à la Commission de l'Union européenne pour leur demander d'insérer dans leurs agendas respectifs cette « guerre oubliée » en envisageant des initiatives diplomatiques opportunes qui puissent interrompre ce cycle absurde de violence. Les religieux constatent avec amertume le grand manque d'attention de la presse internationale à l'égard des guerres africaines. (source : misna)

Vietnam

Un groupe américain, le Centre pour la liberté religieuse a rapporté mercredi que 10 chrétiens appartenant à la minorité ethnique des Hmongs étaient détenus au Vietnam et a appelé à leur libération pour Pâques. « Ces arrestations font partie d'une vague de persécution des chrétiens en cours dans les zones hmongs du Vietnam », dénonce l'organisation. Il y a peu d'espoir, d'autant que la police vietnamienne a empêché des diplomates américains de rencontrer un responsable bouddhiste dissident détenu à Hué, a déclaré mercredi l'ambassade américaine. Le révérend Thich Thien Hanh, 75 ans, se trouve en détention administrative, dans l'ancienne capitale administrative du Vietnam depuis octobre 2003, à la suite d'une intensification de la répression datant 1981 pour avoir refusé de se placer sous le contrôle du parti communiste au pouvoir. (source : CNS)
Le peuple Dega subit une profonde répression. Le Père Thaddeus Nguyen Van Ly a été condamné à 15 ans de prison pour avoir témoigné devant la Commission américaine sur les libertés religieuses. « Vous avez fait de lui l'un des plus célèbres prisonniers de conscience et donné au monde l'occasion de critiquer la politique viet-namienne en matière de droits de l'homme »; a dit Mgr Ricard, évêque de Pensacola-Tallahassee. Il est dans sa troisième année de prison.
Quatre chrétiens h'mongs ont été condamnés à la prison pour avoir « troublé l'ordre public » en organisant des assemblées de prières, dans les provinces de Lai Châu et de Ha Giang, au nord-ouest du Vietnam. Le 6 avril dernier, une liste de dix chrétiens h'mongs, emprisonnés pour leur croyance dans les provinces de Lai Châu et de Ha Giang, au nord-ouest du Vietnam, avait été déjà diffusée par le Centre pour la liberté religieuse, organe de l'organisation de défense des droits de l'homme Freedom House dont le siège est à Washington, aux Etats-Unis. La même organisation a fait connaître, le 18 mai dernier, que quatre d'entre eux ont été condamnés à des peines allant de 26 à 36 mois de prison pour trouble à l'ordre public en réalité pour avoir organisé des assemblées de prière. Les quatre condamnés sont Ly Chin Sang, âgé de 60 ans, converti au christianisme en 1991, condamné à 36 mois de prison, Ly Sin Quang, âgé de 28 ans, fils du précédent, père de quatre enfants, condamné à 28 mois, Vang Chinh Sang, âgé de 56 ans, converti en 1999, condamné à 36 mois, et Vang My Ly, âgé de 24 ans, chrétien depuis 1991, condamné à 26 mois de prison. Tous les quatre habitent le village de Giap Trung dans la commune de Thang Tin, province de Ha Giang. Ils ont été arrêtés en novembre et décembre 2003.

La nouvelle de ces condamnations a été confirmée, le 20 mai suivant, par des membres du personnel du tribunal local qui ont précisé que le procès avait eu lieu au tribunal du district de Hoang Su Phi, province de Ha Giang, le 24 février dernier. L'acte d'accusation, publié le 2 janvier, parle de troubles à l'ordre public mais précise que les accusés avaient organisé des assemblées de prière qui ont réuni de 50 à 60 personnes six dimanches consécutifs en octobre et novembre 2003. Ce faisant, dit l'acte d'accusation, ils avaient gravement violé la loi du pays et fait acte d'opposition à la politique du Parti et du gouvernement. Selon l'organisation de défense des droits de l'homme américaine, la province de Ha Giang est devenu le théâtre d'une campagne anti-chrétienne très rigoureuse. Cependant, les autorités vietnamiennes, par peur des réactions internationales, ne mentionne pas le christianisme lorsqu'ils accusent des croyants, mais usent du terme religion illégale. Dans les régions frontalières de Lai Châu et de Ha Giang, habitées par des minorités ethniques, seuls ont le droit d'être chrétiens les membres des familles qui l'étaient déjà avant 1954, une information qui a été confirmée par d'autres sources. (source eda)

Le 10 juin, le gouvernement vietnamien a admis l'arrestation d'un pasteur d'une Eglise protestante interdite à Hô Chi Minh-Ville, mais a affirmé que sa détention n'était pas liée à ses activités religieuses. Human Rights Watch a demandé sa libération.

Nguyen Hong Quang secrétaire général de l'Église mennonite, a été arrêté en raison de ses activités à l'encontre des décisions des responsables locaux, et pas pour des motifs religieux, a assuré Le Dung, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Il a été interpellé le mardi 8 juin pour avoir « incité la population à s'opposer aux responsables dans l'exercice de leurs fonctions ». Cette arrestation est liée à un incident survenu le 2 mars dernier, au cours duquel deux membres de l'Église mennonite auraient tenté de photographier des policiers en civil près du siège de l'organisation religieuse. Après une échauffourée, quatre membres de l'Église ont été arrêtés. « Nous ne savons pas où le pasteur Quang est détenu, mais le Département de la sécurité publique nous a indiqué qu'il avait été arrêté pour avoir organisé l'incident » a précisé la source venant de l'Église. La liberté réligieuse est garantie dans les textes du Vietnam, mais toute Église qui refuse le contrôle du Parti communiste vietnamien est de facto illégale.

Human Rights Watch (HRW) a demandé vendredi au Vietnam de libérer ce pasteur. « Le gouvernement vietnamien doit libérer immédiatemment le Révérend Nguyen Hong Quang, un défenseur des droits de l'Homme et leader de l'Église mennonite interdite du Vietnam », indique HRW dans un communiqué reçu à Hanoï. « Son arrestation semble faire partie de l'intensification de la répression du gouvernement vietnamien à l'encontre des activistes qui se battent pour les droits de l'Homme et la liberté religieuse », a affirmé Dinah PoKempner, avocate de l'organisation. HRW affirme que le pasteur, un avocat, s'est aussi engagé pour défendre des paysans des minorités ethniques et s'est exprimé sur l'absence de liberté religieuse dans le pays. (source : ucan)

Kosovo

Seize églises et monastères serbes orthodoxes, des joyaux de l'architecture médiévale pour la plupart, ont été démolis au Kosovo depuis le début des violences mercredi 18 mars. C'est ce qu'a confirmé, vendredi matin, l'Église orthodoxe, selon l'agence Beta. Un bilan précédant avait fait état de 14 églises démolies. Depuis, indique l'Agence France presse, des extrémistes albanais ont incendié les églises orthodoxes de Donja Slapasnica (est) et de Brnjak (ouest). A Pristina, des policiers de l'Onu et des soldats de la Force multinationale (Kfor) ont utilisé jeudi soir des gaz lacrymogènes pour disperser un attroupement d'Albanais en train d'incendier l'église St-Nicolas.

Selon l'Église, tous les édifices religieux serbes de Prizren (sud-ouest) et des environs ont été incendiés: les églises Bogorodica Ljeviska (11e siècle), Saint-George, Saint-George Runovic et Saint-Spas, le monastère St-Archange, ainsi que le Palais épiscopal. Selon l'agence Beta, citant des témoins, l'église Saint-Ilija à Vucitrn (centre) et le monastère Devic (centre) ont également été incendiés. Ces informations n'ont pas été inclues dans le bilan de l'Église orthodoxe. Depuis 1999, plus de 150 églises et monastères serbes ont été détruits au Kosovo par des Albanais. Les violences au Kosovo ont fait depuis mercredi au moins 31 morts et 500 blessés, selon un bilan de l'Onu. Des centaines de Serbes ont été évacués par la mission de l'Onu au Kosovo (Minuk) et par la Force de l'Otan (Kfor). (source : apic)

Irak

Mgr Yacoub Cher, archevêque de l'Église catholique chaldéenne d'Erbil qui réside dans la ville chrétienne d'Ainkawa, dans la banlieue d'Erbil à 350 km au nord de Bagdad, a dénoncé le prosélytisme de sectes religieuses protestantes mais aussi celui des islamistes, à l'origine selon lui de la mort le lundi 15 mars de quatre humanitaires américains travaillant pour une Église baptiste à Mossoul, plus au nord. Il attribue la mort de ces quatre personnes à des wahhabites qui se sentent selon lui menacés par le prosélytisme. Les activités de ces sectes, souvent américaines, « constituent un grand danger pour eux, mais aussi pour les chrétiens d'Irak ». Il souligne en ce sens que les extrémistes islamistes comme ceux du groupe kurde Ansar al-Islam « n'hésitent pas à exécuter les convertis » et pourraient fort bien se retourner contre les chrétiens d'Irak.

Ces activités missionnaires « menacent aussi nos relations avec les musulmans », a ajouté l'archevêque qui a estimé que dans « le chaos général qui s'installe, l'avenir des chrétiens irakiens pourrait être menacé » après une longue période de « cohabitation heureuse avec les musulmans ». « L'intervention américaine était souhaitée par tous les Irakiens estime-t-il, mais s'ils (les Américains) ont bien préparé la guerre, ils ne semblent pas savoir comment gérer l'après-guerre. » « Nous craignons un gouvernement de mollahs, nous souhaitons un gouvernement laïc », dit-il. Il faudra que la Constitution du pays « protège très strictement les droits des minorités religieuses ». Il estime que la situation des chrétiens du Kurdistan, où est située Erbil, est bien meilleure que celle des habitants du sud du pays. "Nos relations avec les Kurdes sont depuis toujours excellentes. » L'Église chaldéenne est la plus importantes des Églises chrétiennes d'Orient implantées depuis deux millénaires en Irak où les chrétiens forment environ 3% de la population, soit quelque 700.000 personnes.

« Le Ramadan devrait être un temps de prière, de jeûne, de charité. Un temps où le croyant se réconcilie avec Dieu et avec l'humanité. Alors, pourquoi se poursuivent les violences contre les chrétiens ? Pourquoi nos enfants sont-ils enlevés ? Pourquoi toute cette violence ? » Cest le cri dangoisse qui parvient à l'agence vaticane Fides, par une religieuse de Mossoul, au lendemain des attentats contre les Églises chrétiennes, quelques jours après le début du mois du Ramadan. « Priez pour nous, parce que la situation que nous vivons est très difficile » demande la religieuse, en s'adressant à tous les chrétiens du monde. « Nous n'avons pas d'alternatives, nous ne voulons pas nous enfuir d'Irak, notre terre, une terre chrétienne depuis deux mille ans. »

La religieuse raconte, en novembre 2004 : « Dimanche dernier, après les attentats, nous nous sommes réunis en communauté, religieux, et laïcs chrétiens, et nous avons prié pour la paix. Nous sommes déconcertés face à toute cette violence. Nous demandons à Dieu d'éclairer le cœur de tous ceux qui commettent ces horreurs. » « Nos familles sont terrorisées, et ne laissent pas sortir les enfants pour aller à l'école. Chaque femme chrétienne qui sort dans la rue avec le visage découvert est menacée de mort. Et la spirale des enlèvements ne s'arrête pas : il y a trois jours, un enfant de Mossoul a été arraché aux bras de sa mère, de famille chrétienne. A présent, la femme pleure et ne sait rien de son enfant. C'est une situation déchirante et insoutenable. » D'après certains, les chrétiens seraient frappés parce qu'ils seraient riches : « Mais cela n'est pas vrai. Les chrétiens, comme les autres Irakiens, vivent des temps de pauvreté et de chômage. Il n'est pas question de richesse ou de pauvreté. Il s'agit là de gens sans conscience et sans paix, qui méprisent la vie, qui veulent déstabiliser le pays et détruire la coexistence en Irak. »

« J'ai prié et j'ai beaucoup pensé ces jours-ci. Je crois que la seule voie possible consiste à renforcer le dialogue entre nos évêques et les imams musulmans, pour qu'ils forment leurs fidèles à la paix, et disent avec clarté qu'il faut arrêter toute forme de violence. Nous demandons aux fidèles musulmans de vivre un Ramadan authentique, de paix, de prière et de réconciliation avec Dieu et avec le prochain. Pour le bien de l'Irak tout entier. »
Une voie possible consiste à renforcer le dialogue entre nos évêques et les imams musulmans, pour qu'ils forment leurs fidèles à la paix, et disent avec clarté qu'il faut arrêter toute forme de violence. Nous demandons aux fidèles musulmans de vivre un Ramadan authentique, de paix, de prière et de réconciliation avec Dieu et avec le prochain. Pour le bien de l'Irak tout entier.

Samedi 16 octobre 2004, quatre églises catholiques et une église orthodoxe ont été touchées par des bombes. Les dégâts matériels sont importants. il s'agit des églises de Saint-Joseph (Bagdad ouest), Saint-Joseph à Dora (sud) Saint Paul à Dora (sud), Saint-Thomas à Mansur, et l'église orthodoxe de Kerrada (centre).

« Face à la violence contre les chrétiens, nous sommes contraints de décréter avec une grande souffrance et à notre grand regret, une grève des étudiants universitaires chrétiens », a déclaré le Père Nizar Semaan, prêtre irakien à Mossoul. « Face à la réalité douloureuse du manque de sécurité, les 1.500 étudiants et étudiantes de l'Université de Mossoul ont commencé une grève pour demander une plus grande protection de la part des autorités. C'est un geste qui cause une grande souffrance parce que c'est exactement ce que veulent les terroristes qui veulent faire retomber l'Irak dans l'ignorance. Les étudiants irakiens lancent un appel pour demander la solidarité de la communauté scientifique internationale et des étudiants du monde entier, et ils s'adressent aux gouvernements, pour qu'ils nous aident à arrêter la violence du terrorisme qui frappe l'Irak. »
Dans la déclaration transmise à Fides, il précise cette démarche des étudiants : « Garantir aux jeunes le droit à l'étude est un des engagements majeurs du Diocèse de Mossoul depuis l'embargo de 1991. Malgré les difficultés économiques, le Diocèse est toujours parvenu à offrir aux étudiants universitaires la possibilité de continuer à étudier, parce que nous sommes convaincus de la nécessité d'avoir de nouvelles générations bien instruites pour construire l'avenir de l'Irak. » « Ces efforts sont à présent minés littéralement par la violence. Les terroristes ont en effet menacé de faire sauter les autobus mis gratuitement à la disposition de l'Église locale, pour le transport à Mossoul des étudiants des villages limitrophes. Il faut agir rapidement pour éviter un nouveau désastre humanitaire. Les étudiants espèrent encore que quelqu'un les aidera. Mais jusqu'à quand conserveront-ils l'espérance ? » (source et information : Agence Fides, 25/10/2004)

Des hommes ont attaqué, ce lundi 8 novembre 2004, une église catholique dans le sud de Bagdad et ont mis le feu à l'édifice, selon la police et des témoins. Une énorme explosion dans l'église située dans le quartier de Doura a fait une vingtaine de blessés, a précisé un policier sous couvert d'anonymat. Mohammed Aziz, un témoin, a pour sa part déclaré que de fortes explosions avaient secoué la zone et quil avait vu que le feu était mis à l'église. La police a bouclé le secteur et tiré en l'air pour disperser la foule, selon un autre témoin, Lyon Emad Elias, dont la maison est située en face de l'édifice religieux.

Le Comité des oulémas d'Irak, principale association de religieux sunnites du pays, a condamné jeudi 02/12/2004 les attaques contre deux églises de Mossoul, perpétrées mardi par des hommes armés, mais la presse arabe ne s'en est pas fait beaucoup l'écho. Le Comité des oulémas condamne cet acte criminel et affirme devant Dieu « son opposition à toute action contre les Irakiens innocents, leurs biens, leurs lieux de prière, sans distinction de religion ou d'ethnie », écrit le Comité dans un communiqué publié à Bagdad. Il se dit certain que cet attentat « ne peut être commis par des Irakiens » et estime qu'« aucun musulman qui craint Dieu ne peut s'attaquer à des lieux de prière ». Il attribue l'attaque à des parties « cherchant à attiser la sédition interconfessionnelle et à servir les intérêts des occupants en provoquant la zizanie entre les fils d'une même patrie ».

Mais il faut constater par ailleurs que l’ensemble des moyens de communication ne relaient pas ces diverses prises de position. « Ces criminels ont détruit un lieu de culte voulu par notre communauté historique, et auquel les chrétiens chaldéens étaient très attachés, déclare le Père Semaan parlant au nom de l’Archevêché. Ils ne savent pas que cela nous a coûté d’années de sacrifice de la part de nombreux catholiques irakiens, dans le pays ou à l’étranger. De nombreux émigrés en effet se sont cotisés pendant des années pour envoyer des fonds destinés à la construction de l’édifice religieux. [...] Je suis resté frappé par la perfidie avec laquelle les criminels ont agi. Après avoir éloigné les fidèles, les terroristes ont placé leurs charges et ont fait exploser les bâtiments sacrés. Puis, ils ont créé des postes de blocage pour empêcher les pompiers de s’approcher et d’éteindre les incendies, jusqu’à ce que les flammes aient tout détruit. [...] Une fois encore, j’attends la condamnation de ces attentats de la part des moyens arabes d’information. Je crains de devoir les attendre en vain. Jusqu’à présent, aucune voix ne s’est élevée pour défendre la minorité chrétienne, de la part des grands moyens d’information du monde arabe. Mais ne sommes-nous pas arabes nous aussi ? Quelle gêne sommes-nous ? » (source : Agence Fides)

Notons qu'environ 10 % des 800.000 chrétiens irakiens auraient déjà fui le pays. Les récents attentats contre des Eglises chrétiennes à Bagdad et à Mossoul, ainsi que les tracts distribués par des militants ordonnant aux chrétiens de se convertir à l'islam ou de quitter leur pays montrent que l'intolérance religieuse progresse en Irak, selon le chanoine Andrew White, du Centre irakien pour le dialogue, la réconciliation et la paix.
Les tracts demandent en effet aux chrétiens irakiens, qui sont dans le pays depuis l'aube du christianisme, et donc des siècles avant l'arrivée de l'islam, de se convertir ou de « a été brutale », souligne le prélat britannique, représentant de l'archevêque de Cantorbery au Moyen-Orient. Dans un récent rapport, un prêtre du quartier de Dora à Bagdad, le Révérend Saad Hanna, écrit que le départ de chrétiens terrifiés a fait perdre à son église les deux tiers de ses paroissiens. Le chanoine White estime que les cris des chrétiens d'Irak sont de plus en plus désespérés.

RDC

Les forces de l'ONU saccagent un évêché en RDC.
Les soldats de la MONUC, la Mission des Nations Unies au Congo étaient sans doute à la recherche d'armes et de miliciens quand ils ont fait irruption à l'évêché de Bunia en saccageant des locaux et blessant plusieurs personnes. Ce groupe de casques bleus de l'ONU a perquisitionné le dimanche matin 7 mars dans l'évêché du diocèse de Bunia, dans le nord est de la République démocratique du Congo. L'opération « a été brutale ». Un employé du diocèse a été blessé, violemment frappé par les militaires. Ce dernier a échappé à l'arrestation, après avoir tenté de s'opposer à cette perquisition, grâce à l'intervention directe du vicaire général du diocèse, indigné par les faits.

Les militaires de la Brigade de l'Ituri se sont introduits par la force dans les locaux et habitations de l'évêché à 7 heures du matin. La première pièce ayant fait l'objet de la perquisition de la MONUC a été celle du vicaire général, dont la porte a été défoncée. Le mobilier et les archives ont été mis à sac. Les militaires se sont ensuite introduits dans la chambre du chancelier, qui se trouve actuellement hors de Bunia pour des motifs pastoraux, pour y fouiller partout. Ils sont ensuite passés à la résidence des sœurs et aux maisons de l'évêché habitées par quelques familles. Là, les soldats de la MONUC ont procédé de la même façon, sans rien trouver d'illégal ou de répréhensible. La violence de l'opération des casques bleus a provoqué un blessé par balle, un jeune, atteint par une balle tirée par les militaires de l'ONU puis transporté par ces derniers à l'hôpital de MSF (Médecins sans frontières). Un autre jeune aurait été arrêté; on ne sait s'il a été trouvé en possession d'armes. « Si cette opération avait été conduite par des militaires de l'ex-dictateur Mobutu, j'aurais pu comprendre, mais j'ai vraiment du mal à m'expliquer comment un acte de ce genre a pu être commis par des soldats de l'ONU, instance internationale suprême supposée intervenir avec respect dans le cadre de leur mission de tutelle de la paix » a déclaré à l'Agence missionnaire Misna un prêtre de Bunia. « Le peu que je puisse dire à présent c'est que la MONUC (Mission des Nations Unies au Congo) risque de perdre une bonne partie de sa crédibilité aux yeux de l'Eglise et de nos fidèles. »


La paroisse catholique de Kabare, dans le Sud Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, a été prise d'assaut par des hommes armés dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 décembre 2004. La nouvelle a été rapportée quelques jours plus tard par "Radio Okapi", l'émetteur de la Mission des Nations unies en RDC (MONUC), en citant le témoignage de père Adrien, responsable de la paroisse, qui a expliqué que vers minuit trente (heure locale) des hommes armés ont encerclé l'édifice, tirant dans toutes les directions environ pendant une demie heure. Ils ont ensuite fait semblant de s'éloigner pour revenir vers 2h30 et saccager les locaux. Toujours selon Radio Okapi, un bataillon de la 140ème brigade, siégeant à Kabare, est intervenu et a réussi à arrêter un des assaillants, qui serait un militaire de la brigade 103. Le soldat a fait l'objet d'un interrogatoire et sera déféré devant le tribunal militaire. Durant cet assaut aucune victime n'a été signalée. Selon l'émetteur de la MONUC, ce serait la deuxième fois en une semaine que la paroisse subit un saccage. (source et information : Agence Misna)

Nigéria

Le samedi 3 avril, dix églises ont été incendiées et un poste de police dévasté dans le nord du Nigeria par des musulmans en colère après qu'un jeune chrétien eut endommagé un exemplaire du Coran. Les faits se sont déroulés à Makarfi, dans l'État de Kaduna. Un adolescent, qui souffrirait de troubles mentaux, est entré dans une école islamique, a pris le Coran d'un étudiant et l'a gribouillé. Les étudiants et les personnes présentes s'en sont alors pris à lui. Sa mère, arrivée récemment à Makarfi avec son fils en provenance de Calabar, s'est précipitée à son secours et l'a emmené vers l'unique poste de police de la ville pour le mettre à l'abri. De jeunes musulmans les ont poursuivi et ont attaqué le poste de police, avant de mettre le feu à dix églises de la minorité chrétienne.

Il n'a pas été fait état de personnes sérieusement blessées au cours de ces émeutes. De nombreux effectifs de la police ont été déployés pour maintenir l'ordre et le gouverneur a lancé un appel au calme à la radio. Rappelons que la situation est toujours très tendue dans ces régions du nord du Nigéria où ces dernières années, de nombreuses émeutes religieuses ont fait des milliers de morts, aggravant la division entre les communautés musulmane et chrétienne.

Au moins deux églises ont été incendiées et des civils tués et blessés dans des affrontements survenus le mardi 11 mai à Kano, dans l'Etat de Kano, au nord du Nigéria et deuxième ville nigériane. Les violences ont explosé durant une manifestation organisée par des musulmans pour protester contre les faits du 2 mai à Yelwa, dans l'Etat du Plateau, où de présumés groupes chrétiens armés ont attaqué des Fulani, des éleveurs de bétail essentiellement musulmans, faisant 200 morts, selon le bilan gouvernemental.
Durant la manifestation à Kano, une église catholique et la résidence adjacente ont été détruites par les flammes et une église chrétienne a été incendiée. Personne ne se trouvait dans les lieux de culte au moment des attaques. Un journaliste de l'Agence France Presse dit avoir compté 10 cadavres dans la zone de Gyadi-Gyadi et de l'université de Bayero, où des individus auraient agressé des personnes suspectées d'être chrétiennes. « Le climat semble plus calme à présent, mais ce qui s'est passé est très grave » ajoute l'agence Misna. a plupart de magasins de Kano étaient restés fermés en prévision de la manifestation, durant laquelle les musulmans voulaient demander au gouvernement de désarmer les prétendues milices chrétiennes. En réalité, le facteur religieux n'est qu'une pièce du puzzle ethnique, social et politique au Nigeria, qui avec 120 millions d'habitants et 250 ethnies, est le pays le plus peuplé de l'Afrique. Les affrontements de Yelwa ont ravivé une tension latente due à diverses facteurs de confrontation, par exemple entre éleveurs et agriculteurs, nomades et sédentaires, sudistes et nordistes. Dans le Plateau, en 2001, plus de mille personnes furent tuées à Jos et plus de mille personnes ont été tuées au cours de ces trois derniers mois.
« Nous ne cesserons jamais de répéter, disent les correspondants de l'agence Fides, que la dimension religieuse du conflit est seulement une des raisons de la violence, et pas du tout la principale. C'est là une guerre entre pauvres pour le contrôle des terres entre agriculteurs et bergers. » « Malheureusement, le conflit a aussi une dimension ethnique et religieuse, parce que, au centre des violences il y a les ethnies de Fulanis, qui se consacrent à l'élevage du bétail, qui luttent pour le contrôle des terres meilleures contre les Taroks, agriculteurs chrétiens. Le Nigéria est un pays où l'on note fortement la contradiction qui découle de la présence de richesses, comme le pétrole, et la pauvreté d'une grande partie de la population. »
Il y a une grande corruption, et l'accaparement des ressources par un petit nombre de personnes. Dans ce contexte, la colère grandit ainsi que le sens de frustration de couches sociales toujours plus grandes. Il suffit d'un rien pour provoquer une flambée de violence. On comprend alors qu'il est tout à fait insuffisant de présenter les affrontements comme des conflits de religion. En réalité, dans l'État de Plateau, les dirigeants chrétiens et musulmans ont de bons rapports. Le noeud est donc politique, social et économique. Tant qu'on n'aura pas résolu ces problèmes, il y aura d'autres explosions de violence. (source : fides/misna)

Pakistan

À la suite des tortures et de la mort d'un jeune chrétien de 18 ans provoquées par un professeur dans une école islamique, une commission d'évêques pakistanais dénonce les conversions forcées à l'Islam dont sont victimes de jeunes chrétiens. Dans un communique du 4 mai, la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale, sous la signature de Mgr Lawrence J. Saldanha, archevêque de Lahore, président de la commission, et du P. Jacob, secrétaire, rappelle que « la discrimination et l'intolèrance religieuses sont à la base de cette tendance ». Ces événements se sont déroulés dans la madrasa de Toba Tek Singh, à 190 miles au sud d'Islamabad. Les évêques citent les cas de 646 non-musulmans ainsi contraints entre 1999 et 2003 à devenir musulmans. (source : ucan)

Le père Wilson Fazal, un prêtre chrétien de Quetta, dans le sud-ouest du Pakistan, qui a reçu des lettres de menace le sommant de se convertir à l'islam, est porté disparu, a annoncé dimanche sa famille, persuadée qu'il a été enlevée par des islamistes. Mi mai 2004, n'est pas revenu chez lui après avoir célébré la messe dominicale dans une église à Nawakilli, dans les faubourgs de Quetta, capitale de la province du Baloutchistan, a déclaré son fils Garry Wilson au cours d'une conférence de presse. « Mon père a été enlevé. Il avait reçu des lettres de menace de groupes inconnus », a-t-il dit. Selon lui, les lettres sommaient son père «  de cesser de prêcher le christianisme, de se convertir à l'islam et de se joindre au Djihad (guerre sainte) contre les Etats-Unis. Le député chrétien Afifa Nasir, membre de la coalition Muttahida Majlis-e-Amal (MMA) qui regroupe six partis musulmans, a annoncé que la communauté chrétienne lancerait une action de protestation si le prêtre n'était pas retrouvé dans les deux jours. Le MMA, qui fait partie du gouvernement de coalition de la province du Balouchistan, dirigé par la Ligue musulmane du Pakistan du Premier ministre Zafarullah Jamali, a dénoncé pour sa part un «  acte commis par des mécréants qui veulent creuser un fossé entre les partis religieux et la communauté chrétienne ». La police a indiqué avoir enregistré une plainte et ouvert une enquête. «  Nous enquêtons pour savoir s'il s'agit d'un enlèvement", a déclaré l'officier de police Javed Bashir. Les chrétiens et les autres minorités non-musulmanes constituent environ 3 pour cent des 150 millions d'habitants du Pakistan.

Yousaf Masih, 33 ans, est pasteur dans une région du Pakistan. Il y a deux semaines de cela, il a été kidnappé, drogué et sévèrement battu. Ses assaillants l'ont enlevé dans une rue secondaire alors qu'il rentrait chez lui après un culte, le dimanche 12 septembre au soir. Pendant qu'ils le séquestraient, ses ravisseurs lui ont dit qu'ils agissaient ainsi par vengeance contre les Etats-Unis qui ont une présence militaire dans le pays. Ils lui ont aussi ordonné d'arrêter de "prier pour les musulmans" dans son église baptiste, à Jacobabad. Retenu pendant deux jours par ses agresseurs, Yousaf a finalement été jeté sur le bord d'une route à plus de 600 km du lieu de son enlèvement. Marié et père de deux enfants, Yousaf est maintenant en train d'être soigné de ses blessures. Il est le deuxième pasteur kidnappé et torturé par des militants islamistes, en quatre mois, au Pakistan. (Portes Ouvertes, 30/09/2004)

Indonésie

Préoccupé par les récentes violences à Ambon (chef-lieu des Moluques), où à partir du 25 avril 33 personnes ont été tuées et des centaines d'autres blessées, le COE somme le gouvernement de Djakarta d'agir pour mettre fin aux violences, qui semblent s'être apaisées ces derniers jours. Le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du COE évoque avec amertume la récente attaque perpétrée contre l'université chrétienne indonésienne, précisant que les salles sont complètement détruites, tout comme des collections de livres d'une valeur inestimable. Dans le communiqué, le secrétaire général affirme que selon les informations en sa possession, « une grande partie des dégâts et des violences aurait pu être évitée si les forces de sécurité indonésiennes avaient fait preuve de plus de vigilance et avaient agi comme il se devait ».

Le COE s'unit donc aux appels déjà lancés par Mgr Petrus Canisius Mandagi, évêque catholique d'Ambon, et par le modérateur de l'Eglise protestante des Moluques, Izak Hendriks, afin que l'exécutif de Djakarta intervienne au plus vite pour mettre fin aux désordres. « Le gouvernement devrait soutenir l'oeuvre des Eglises et des mouvements de la société civile pour bâtir la paix et promouvoir le dialogue interreligieux » lit-on en conclusion de la note. Les affrontements déclenchés le 25 avril entre un petit mouvement séparatiste chrétien - non reconnu par l'Eglise locale - et des musulmans prônant l'unité de l'Indonésie ont rappelé aux habitants des Moluques la terreur du conflit de janvier 1999 au printemps 2002, soldé par des milliers de morts.
Le 25/05/2004, un Indonésien a été tué et treize blessés, par lexplosion d'une bombe sur un marché chrétien d'Ambon, capitale des Moluques, où la tension est remontée après une flambée de violences religieuses qui avait fait 38 morts le mois dernier, selon une source hospitalière. L'explosion a créé la panique sur le marché de Batumeja, dans le secteur chrétien de la ville. Un des blessés, grièvement atteint, est mort lors de son transfert vers un hôpital. La bombe qui a explosé ce mardi 25 mai était dans une boite de biscuits en métal, emballée dans un sachet plastic, attaché sur une moto. Le P. Kees Böhm, missionnaire du Sacré Cœur à Ambon, explique qu'au moment où le propriétaire de la moto s'est rendu compte du dangereux « bagage », il a avisé la police qui s'est immédiatement rendue sur les lieux, dans la rue Ahmad Yani, dans un des quartiers chrétiens d'Ambon.

« Les agents ont positionné la bombe au milieu de la rue et fait évacuer la zone, mais en raison sans doute de la forte chaleur, elle a explosé 25 minutes après leur arrivée sur place, à 10h30 » poursuit père Böhm, responsable du Centre de crise du diocèse catholique d'Ambon. « La déflagration a grièvement blessé Willem Patipeiluhu, un vendeur de poisson de 45 ans qui par peur qu'on vole sa marchandise ne s'est pas éloigné de son étalage puis est décédé à l'hôpital. » Dimanche, deux bombes avaient explosé et blessé cinq chrétiens, suscitant de nouvelles tensions entre les communautés chrétiennes et musulmanes, retranchées dans leurs secteurs respectifs.
La police a accusé des provocateurs de tenter de relancer les violences entre chrétiens et musulmans, après un conflit qui avait fait plus de 5.000 morts entre 1999 et 2002 et ravagé ces anciennes « îles aux épices », situées à 2.400 km à lest de Jakarta. Le mois dernier, 38 personnes avaient été tuées et des centaines de maisons et le siège local de lOnu incendiés lors de plusieurs jours de troubles. Ces heurts avaient débuté le 25 avril quand des séparatistes chrétiens avaient tenté de manifester, suscitant la colère des musulmans. Les deux tiers des victimes seraient des musulmans, selon lorganisation indépendante International Crisis Group (ICG), et beaucoup ont été tués par des tireurs embusqués non-identifiés. LICG a réclamé une enquête « impartiale » et a critiqué la façon dont les autorités, locales, et à Jakarta, avaient réagi à cette flambée de violences. Le gouvernement a envoyé plusieurs centaines de policiers et de soldats en renforts pour empêcher une extension des violences. Malgré l'accord de paix en février 2002, Ambon, la capitale provinciale, était restée largement divisée en secteurs chrétiens et musulmans.

Le missionnaire rappelle que, dans plusieurs affrontements de la sanglante période entre 1999 et 2002, ayant provoqué des milliers de morts (5.000 selon quelques sources, 12.000 selon d'autres bilans), a été constatée l'intervention secrète d'hommes des forces spéciales tristement célèbres, Kopassus, de l'armée indonésienne. Il ajoute que des sources de télévision confirmerait qu'une autre bombe a été retrouvée face à un édifice de l'Eglise protestante des Moluques, cachée dans un magasin de fleurs. Toujours selon des sources de presse télévisées, les autres signalisations de bombes se sont avérées fausses. « Il semble malheureusement que nous sommes en train de revenir à une triste époque du passé, dit le père Böhm. Les gens sont très effrayés. Nous espérons seulement qu'ils répondront à l'appel de ne pas riposter à des provocations comme celle d'aujourd'hui. »

Une foule en furie, armée de bâtons, a attaqué quatre églises le 7 juin 2004 près de Djakarta, blessant un prêtre et endommageant bancs et fenêtres, alors que les services religieux étaient en cours. Des attaques similaires contre des « églises sauvages », comme les appellent certains musulmans, pour parler de lieux non autorisés de culte, se sont produites dans le passé. Les chrétiens souvent se plaignent de la difficulté d'obtenir des autorisations de construire des nouvelles églises, ce qui fait qu'ils les installent dans des centres commerciaux et des quartiers d'affaires, en violation des régulations locales. Les organisations musulmanes accusent certaines communautés chrétiennes d'« envahissantes activités missionnaires » et se demandent s'« il existe un besoin d'églises chrétiennes dans des régions à majorité musulmane ».

Une vingtaine de représentants religieux guidés par le pasteur protestant J. Toding ont demandé l'ouverture d'une enquête approfondie après les attaques de deux églises protestantes perpétrées dimanche 28/11/2004 à Palu, chef-lieu de la province de Sulawesi (Célèbes) central, et qui se sont soldées par 5 blessés. La requête a été remise à 5 députés du Parlement de Djakarta en visite aujourd'hui sur les lieux de l'attaque, l'église d'Anugerah, où des individus ont fait irruption pendant la messe et ont fait feu sur les fidèles, et celle d'Immanuel, où une bombe a explosé. Le quotidien Djakarta Post réfère que le pasteur Toding a souligné la découverte de 9 douilles de projectiles produits pour les forces armées par la PT Pusat Industri Angkatan Darat (PT Pindad), et invite à concentrer les recherches là-dessus.

« Nous demandons à ce que soit interrogée la direction de la PT Pintad afin qu'elle explique pourquoi des armes de leur production ont fini dans les mains de personnes irresponsables » a déclaré le pasteur Toding. Des douilles similaires avaient également été trouvées à Poso, une autre localité où des violences interreligieuses avaient eu lieu, ce qui laisserait penser à une implication présumée de l'armée. Le religieux s'est plaint du manque d'efficacité de la police dans la recherche des coupables des épisodes de violence contre les chrétiens, comme celui de l'homicide du pasteur femme Susianti Tinulele tuée en juillet dernier à Palu pendant la messe. (source : Agence Misna)

Soudan

Au Soudan, les combats font rage, les chrétiens sont persécutés avec le soutien au moins tacite de l'État musulman. Prisonniers, réfugiés et enfants kidnappés se font convertir de force à l'Islam.

Le dimanche 3 octobre 2004, environ deux cents jeunes, regroupés sous la bannière du Front de la jeunesse islamique se sont massés devant le principal portail de l'Ecole catholique Sang Timur pour en bloquer l'accès avant d'ériger un mur en parpaings de sept mètres de long sur deux mètres de hauteur. L'incident a eu lieu dans le village de Karang Tengah, à Ciledug, dans la province de Banten, situé à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Djakarta. Les jeunes islamistes exigent que l'école soit fermée et confisquée et accusent les chrétiens de faire du prosélytisme en utilisant des locaux de celle-ci comme église. Selon les témoins de l'incident, la scène s'est déroulée de la manière suivante : le 3 octobre, environ 500 paroissiens assistaient à la messe qui avaient débuté à 5h30 - première messe d'une série d'autres célébrations eucharistiques célébrées dans les locaux de l'école catholique pour une paroisse qui compte 9 000 fidèles. A 6 heures, deux cents personnes habillées en blanc et armés de bâtons ont débarqué de cinq autocars devant les portes de l'école. Selon un témoin, ils n'appartenaient pas au village et ont commencé à ériger le mur de parpaings. La police est intervenue dix minutes plus tard pour escorter les paroissiens hors de l'enceinte de l'école et les messes suivantes prévues dans la matinée ont été annulées.
Désormais, l'école est fermée et les écoliers et les enseignants s'en voient interdire l'accès par le mur et les jeunes islamistes. Depuis douze ans, les catholiques de la paroisse locale célèbrent la messe dans l'école, faute de pouvoir bâtir une église. La communauté catholique locale a bien trouvé un terrain et recueilli les fonds pour l'acheter mais les autorités ne lui ont jamais délivré l'autorisation de construire une église. Pour l'heure, aucune solution n'a été trouvée pour sortir de l'impasse ainsi créée. L'école Sang Timur est une école assez importante ; elle accueille 3 000 élèves - dont une partie de musulmans -, du jardin d'enfants au premier cycle du secondaire. (source et information : EDA)

Arabie Saoudite

L'épiscopat indien est préoccupé par le sort du catholique indien Brian Savio O'Connor, emprisonné depuis décembre 2003 et torturé à cause de sa foi, par la police d'Arabie saoudite à Riyad. Les évêques indiens ont envoyé une lettre à l'ambassade d'Arabie saoudite à New Delhi mais n'ont reçu aucune réponse. Les évêques ont chargé le gouvernement indien d'effectuer une démarche diplomatique officielle auprès des autorités saoudiennes, demandant la libération de B. S. O'Connor. Selon les frères du prisonnier, Raymond et James, celui-ci aurait été arrêté il y a six mois par la police religieuse d'Arabie saoudite Muttawa, et menacé de mort s'il ne se convertissait pas à l'islam. Depuis six mois il serait soumis à des tortures. La famille de O'Connor croit qu'il pourrait actuellement se trouver dans la prison de Olaya.

La police accuse O'Connor d'être mêlé à un trafic de drogue et d'avoir prêché le christianisme, deux « crimes » punis par la peine capitale. L'Église indienne, spécialement dans l'Etat du Karnataka, d'où est originaire B. S. O'Connor, a lancé un appel à la prière pour la libération du prisonnier. La All India Catholic Union, qui représente 16 millions de catholiques laïcs indiens, a envoyé un télégramme de protestation au roi d'Arabie saoudite, demandant la libération de O'Connor. « La liberté religieuse, écrit le vice-président de l'organisation, John Dayal, fait partie de la civilisation actuelle. C'est l'un des droits reconnus par les Nations unies pour tout homme et toute femme. »
Le 20 octobre 2004, Brian Savio O'Connor a été condamné à dix mois de prison et à 300 coups de fouets par un tribunal de Ryad, accusé d'avoir « diffusé le christianisme ». Il est en prison depuis le 25 mars dernier. Middle East Concern (MEC), une organisation en faveur des chrétiens du Moyen Orient, suit depuis des mois le cas de ce jeune originaire de l'État indien du Karnataka. L'Action catholique indienne, le All India Catholic Union, et le Conseil des chrétiens de l'Inde, le All India Christian Council, ont demandé au roi d'Arabie saoudite la libération du jeune O'Connor et l'intervention du gouvernement indien. Le jeune chrétien est détenu à la prison d'Olaya depuis le 25 mars dernier. Il a été enlevé à lextérieur de son domicile par la police religieuse saoudite, la Muttawa. Il a été torturé pendant 24 heures dans une mosquée, rapportent les mêmes sources. Les chefs d'accusation sont d'avoir diffusé le christianisme, vendu de l'alcool, fait usage de drogue et d'avoir été en possession de matériel vidéo pornographique. O'Connor a toujours nié ces accusations. « Nous sommes certains que notre appel à la miséricorde et à la justice, au nom de la fraternité universelle, de la dignité humaine et des relations amicales entre l'Inde et l'Arabie saoudite ne sera pas déçu », a déclaré John Dayal, président de l'Action catholique indienne et secrétaire général du Conseil des chrétiens de l'Inde. Mais il souligne combien le cas du jeune protestant suscite de préoccupation chez les chrétiens en Inde : « O'Connor na jamais eu de problèmes avec la justice de son pays. Nous pensons qu'il a été arrêté à cause de ses convictions religieuses. »

Dans les communautés chrétiennes du Népal, la vie se poursuit courageusement, entre la tension et la peur. Les menaces des rebelles maoïstes continuent, et on voit croître le nombre des enlèvements d'enfants, pour les entraîner à la guerre. L'Église du Népal s'est développée ces dernières années, malgré l'augmentation des violences contre elle. Les rebelles maoïstes ont attaqué des églises, des bâtiments chrétiens, en déclarant que « tous les chrétiens étaient des espions ». Le 6 juin dernier, par exemple un engin explosif a été lancé dans l'école catholique « Petite Fleur » dans l'est du Pays. On enregistre à présent une autre tendance préoccupante : les maoïstes enrôlent un nombre croissant d'enfants-soldats, alors que, d'après certaines sources, 30% déjà des combattants sont constitués d'enfants. Les rebelles font irruption dans les écoles et dans les orphelinats pour enlever les enfants et pour les entraîner à l'utilisation des armes. De nombreuses Congrégations religieuses qui dirigent des écoles et des orphelinats sont en danger parce que totalement sans défense.
De nombreux enfants népalais, orphelins ou abandonnés, ont passé dernièrement la frontière avec l'Inde et, après avoir reçu les premiers soins par des prêtres et des religieuses indiens, ils ont été accueillis au « Michael Job Centre », un établissement catholique dans l'Etat de Manipur. Au Népal, actuellement, tous les instituts d'instruction, y compris les écoles catholiques, sont fermés depuis le mois de juin dernier, à cause des menaces des maoïstes, et le territoire du Népal est militarisé, avec des postes de contrôle partout. La communauté catholique dirige 23 écoles au Népal, fréquentées surtout par des non-chrétiens. Les Missions et les écoles catholiques au Népal ont souffert ces dernières années en raison de l'affrontement entre le gouvernement et les rebelles maoïstes, une guerre civile qui a fait 9.000 morts en sept ans.

« Toute la nation est encore sous le choc de l'attaque lancée par les rebelles maoïstes contre l'école catholique de St. Joseph à Gorkha » a déclaré le préfet apostolique du Népal, Mgr Anthony Francis Sharma. Mgr Sharma a expliqué que le 12 septembre 2004, vers 22h, sept hommes entre 17 et 25 ans, qui se sont présentés comme maoïstes, sont arrivés devant le siège de l'institut scolaire de St. Joseph à Gorkha (Népal occidental) géré par deux prêtres diocésains de nationalité indienne. Le Père Richard, un des deux prêtres, est sorti sur le balcon ; les guérilleros ont alors pointé le pistolet dans sa direction et l'ont obligé à ouvrir le portail. Après avoir volé des ordinateurs, les maoïstes ont ensuite pris la fuite, en faisant exploser derrière eux une bombe qui a complètement détruit les bureaux et la moitié de la zone destinée aux cours : des dégâts estimés à un total de 100 millions de roupies (soit plus d'un million d'euro) par les autorités ecclésiastiques. C'est la troisième fois depuis 1994 que l'école est prise pour cible.

Au Népal, sur 213 millions d'habitants, il y a 6.000 catholiques environ. La Mission du Népal a été instituée en 1983, en prenant son territoire de celui du diocèse de Patna en Inde, et elle est confiée aux Jésuites. En 1996, elle a été élevée au rang de Préfecture Apostolique, et compte actuellement quatre paroisses. L’Eglise catholique n’a pas encore obtenu la reconnaissance juridique officielle de la part du gouvernement et est considérée comme une organisation non gouvernementale. (source : fides)

L'Église catholique rwandaise a vivement réagi à un rapport de la Chambre des députés du Rwanda l'accusant de «perpétuer l'idéologie génocidaire» dans le pays. En janvier 2004, une commission d'enquête avait été créée pour se pencher sur l'existence et la propagation d'une « idéologie du génocide », après l'assassinat de trois survivants du génocide dans la région de Gikongoro, dans le sud-ouest. «Ce rapport fait preuve d'une globalisation et d'une généralisation injustifiées», déplorent les évêques rwandais dans un document signé le 26 juillet dernier. D'autres Églises chrétiennes mais aussi ONG catholiques, telles que Pax Christi, sont également mises en cause par le rapport. Le quotidien français La Croix consacre un article à ces - lourdes - accusations. Ce que les évêques catholiques regrettent dans le rapport du Parlement rwandais - par ailleurs fortement contesté - qui les accuse ? « Le fait d'attribuer les idées ou actions personnelles d'un individu à l'institution, l'ethnie, la région, la confession religieuse ou l'association dont il fait partie ». Relevant « l'erreur sur des personnes, des noms ou la fausse attribution à l'Église catholique d'associations qui ne lui appartiennent pas », les évêques du Rwanda estiment que le rapport a manifestement « été préparé à la hâte, avec précipitation, sans aucune volonté de vérifier les témoignages recueillis ». Dans son rapport, la commission d'enquête soupçonne plusieurs organisations religieuses d'encourager le recours au génocide. L'Église catholique est citée, mais aussi l'Église méthodiste libre, l'Église baptiste, l'association des Églises pentecôtistes et une partie de l'Église épiscopalienne (anglicane). Des ONG, dont Pax Christi, sont également mises en cause et pourraient être menacées de dissolution.
Une Église qui dit les choses... « En juin dernier, au moment où le Parlement rwandais examinait les conclusions du rapport, Amnesty International s'était inquiété de la façon dont « l'Assemblée nationale rwandaise se sert de façon inconsidérée du concept de génocide pour contraindre au silence non seulement les organisations et personnes qui affichent leur désaccord avec le gouvernement, mais aussi des associations qui entretiennent des liens profonds avec le peuple rwandais et dont la loyauté est mise en doute » », rappelle le journal La Croix, dans son édition électronique du 22 août 2004. Selon l'Association de défense des droits de l'homme, « il semble que les membres de la commission aient retenu l'opposition présumée ou potentielle au gouvernement plutôt que les marques de développement d'une idéologie favorable au génocide». Les députés accusent également l'Église catholique de ne pas reconnaître sa part de responsabilité dans la propagation du génocide au Rwanda. « Cela est sans aucun fondement», contestent les évêques ». Le quotidien français rappelle que « l'Église catholique rwandaise a entamé depuis plusieurs années un long travail de réflexion sur le génocide et mis en ½uvre de nombreuses actions de réconciliation ». « Mais ce sont parfois ces actions mêmes qui gênent le gouvernement. Car, aux yeux de celui-ci, il n'y a plus que des Rwandais, et le seul fait de parler de réconciliation entre Tutsis et Hutus apparaît donc comme du «divisionnisme», une « propagation de l'idéologie génocidaire » ». « Il faut dire que l'Église catholique prend régulièrement la parole pour s'opposer au régime du président Kagamé », poursuit La Croix. En août 2003, l'Église s'était ainsi étonnée du score écrasant - 95,05 % - obtenu par le président lors des élections. « Sur le plan social, elle s'est inquiétée, à de nombreuses reprises, de la pauvreté croissante dans le pays et de l'absence de débat public sur ce sujet », souligne encore le journal. « À cela, le rapport des députés a répondu à sa manière : en accusant l'Église catholique de « maintenir la population dans la pauvreté en promouvant une idéologie de la pauvreté ». »

L'Osservatore Romano en italien de ce 20 octobre annonce à la Une l'assassinat du P. Gérard Nzeyimana, au Burundi. « Encore une fois, on répand le sang d'un témoin de l'Évangile », titre le quotidien de la Cité du Vatican. Le P. Gérard Nzeyimana était vicaire épiscopal du diocèse de Bururi. L'Osservatore Romano souligne que le prêtre était apprécié pour son engagement en faveur des jeunes et qu'il avait à plusieurs reprises dénoncé les violences contre les civils. « Une action ciblée », titre pour sa part lagence missionnaire italienne Misna. « Ce meurtre a été ciblé », a en effet déclaré à l'agence Misna l'évêque de Muyinga, au Burundi, Mgr Joaquim Ntaondereye au sujet de l'agression meurtrière subie le 18/10/2004 soir par le P. Gérard Nzeyimana, 65 ans, près de Nyanza-lac, dans le sud du Burundi.
L'avis de l'évêque est partagé par plusieurs autres sources religieuses contactées par Misna dans le pays des Grands Lacs, qui ne croient pas au simple braquage ayant mal tourné. « Père Nzeyimana était une personne franche et directe, il a toujours parlé très clairement quand il s'agissait de défendre les gens ou les enfants victimes de la violence répandue dans le pays depuis plus de 10 ans » a expliqué une source religieuse désireuse de conserver l'anonymat. « Bien des gens considéraient que ses propos étaient dérangeants » souligne une autre source contactée au Burundi.
Selon la reconstitution des faits basée sur des témoignages recueillis par Misna, lundi entre 17h et 18h, des hommes armés ont arrêté la voiture du P. Nzeyimana, qui revenait de Bujumbura. Après avoir forcé les occupants du véhicule - trois religieuses et une jeune fille à descendre, il les ont braqués et leur ont volé leur argent. Les agresseurs ont laissé partir les quatre femmes, puis ils ont tué le prêtre d'une balle dans la tête. « Nous ne savons pas qui sont les auteurs de cette action a déclaré Mgr Ntaondereye, mais nous savons qu'il y a de nombreux groupes armés, des bandits, qui arpentent la zone. Il se pourrait donc que Père Nzeyimana ait été tué par des bandits. Mais il n'est pas exclu qu'ils aient agi pour le compte de quelqu'un d'autre. » La mort de Père Nzeyimana a ravivé dans les mémoires le souvenir du meurtre du nonce apostolique Mgr Michael Courtney, tué le 29 décembre 2003. « Je ne pense pas que l'Eglise au Burundi soit menacée a poursuivi le prélat, mais il est de fait que certains individus de l'Eglise sont ciblés. » Les funérailles du Père Nzeyimana ont eu lieu mercredi matin à sa paroisse, celle de Makamba, dans le diocèse de Bururi, en présence de représentants de l'Eglise venus de tout le pays. Le gouverneur de la province de Makamba a fait savoir qu'une enquête était en cours pour déterminer les auteurs et les motifs du crime, qu'il a lui-même qualifié d'« exécution de sang froid ». Cet épisode de violence au contour encore obscur s'est produit dans un pays où la guerre a fait plus de 300.000 victimes depuis 1993, souligne Misna. Le processus de paix évolue lentement, avec des signaux contrastés comme la nouvelle Constitution, à soumettre à référendum et le renvoi de six mois des élections, les premières après 11 années de conflit.




Ad majorem Dei gloriam