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Cachez ce christianisme que je ne saurais voir...
- 1.170.000 de signataires de la pétition demandant
l'inscription de l'héritage chrétien dans la constitution, soutien d'ONG
comptant 55 millions de membres.
- 66 % d'Européens y sont favorables, selon un
sondage.
- Johannes Rau, président de l'Allemagne
- Romano Prodi, président de la commission
européenne
- Philippe de Saint-Germain, député français
- Charles de Gaulle
- Hubert Védrine
- Jean-Paul II
- René Rémond, historien
- Jean-Marie Rouart, écrivain, académicien
- Jean-Marie Durand, historien : une hypocrise de
Tartuffe
- Leszek Miller, premier ministre polonais
- Mgr Jean-Louis Tauran
- Marc Eyskens
- Élisabeth Montfort, député français
- Marco Follini, homme politique italien
- Joseph Maila, politologue
- Gérard Deprez, homme politique belge
- Mgr Godfried Danneels, primat de Belgique
- Romain Gary
- Jean-Claude Schmitt
- COMECE
- Le PPE, par la voix de son président
Poettering
- Rocco Buttiglione, ministre italien des affaires
européennes
- Exemples de constitutions
Présentée le 22 novembre, la pétition européenne en faveur de la mention
de l'héritage chrétien dans le projet de traité a été enregistrée par la
commission des pétitions du parlement européen (n° 404/2004), avec plus de
1.170.000 signatures. Les associations la défendant
rassemblent plus de 55 millions de membres.
Le 21/11/2003, 400.000 signatures avaient déjà
été remises au ministre italien des Affaires
européennes, M. Rocco Buttiglione, représentant de la Présidence
italienne du Conseil des Ministres de l'Union européenne. Le 10/12/2003,
des parlementaires européens et des représentants de la société civile
européenne (des 25 futurs pays), notamment d'ONG (Conventions des
chrétiens pour l'Europe, Fondation de service politique, ICPE, Fédération
européenne des associations familiales catholiques (11 millions de
familles), Union internationale des guides et scouts d'Europe (60.000
membres)), conduits par le député français Élizabeth Montfort, ont remis
650.000 signatures demandant l'inclusion de l'héritage chrétien de
l'Europe dans le futur traité constitutionnel à M. Gianfranco Fini,
représentant la présidence italienne du Conseil européen. La reconnaissance
explicite de l'héritage chrétien ne remet pas en cause la laïcité des
institutions européennes, insistent les signataires, parmi lesquels les
députés Élizabeth Montfort, Marie-Thérèse Hermange (France), Brian
Crowley, Dana Scallon (Irlande), Jaime Valdivielso, Concepcio Ferrer (Esp.),
Francesco Fiori, Adriana Poli-Bortone, Mario Mauro, Paolo Bartolozzi,
Giorgio Lisi (It.), Johannes Blokland, Maria Martens (Pays-Bas), Ingo
Friedrich, Elmar Brok, Peter Liese (Allemagne), Jose Riberio e Castro
(Portugal), Laszlo Surjan (Hongrie), Martin Libicki, Bogdan Klich
(Pologne), Lennart Sacredeus (Suède), Ari Vatanen (Finlande), Vytautis
Lansdbergis (Lituanie), Paul Rübig (Autriche), Alojz Peterle (Slovénie),
Antonio Fenech (Malte), Jan Figel (Slovaquie). La pétition a maintenant
rassemblé plus de 1.000.000 signatures. Les ONG soutenant la
demande comptent plus de 55 millions de membres. Le
PPE-DE, qui la soutient, représente 37% du parlement européen.
La demande d'inclure l'héritage chrétien
dans le préambule du Traité
constitutionnel est soutenue par 66 % d'Européens d'après
un sondage cité
par la Repubblica (Rome) du 11 décembre 2003, faisant état de la rencontre
de Rome. 83 % des Européens se disent chrétiens ou de culture
chrétienne et 71% de Français (selon le dernier sondage global connu,
CSA/La Croix, 24 décembre 2001), se reconnaissent comme appartenant à la
religion catholique. Le christianisme, parce qu'il a irrigué toute
l'histoire européenne pendant 1500 ans, constitue le plus grand
dénominateur commun des peuples européens, en particulier quand il s'agit
de réunir l'Est et l'Ouest du continent : il serait paradoxal et
certainement contraire aux règles démocratiques de ne pas le reconnaître.
Sept pays de l'Union européenne, l'Italie, la Lituanie,
Malte, la Pologne, le Portugal, la République tchèque et la Slovaquie, ont
adressé vendredi 21 mai une lettre à la présidence irlandaise en faveur
de l'inscription d'une référence à la chrétienté dans la Constitution
européenne.
Le président allemand Johannes Rau a réclamé une
référence à Dieu dans
la future Constitution de l'Union européenne, dans un discours prononcé
vendredi à Varsovie, devant les deux chambres réunies du parlement
polonais. « La référence à Dieu correspond à la tradition chrétienne de
l'Europe, sans exclure les fidèles des autres confessions ni les non
croyants », a-t-il estimé. «Nous devons ancrer une référence à Dieu dans
la Constitution européenne, et pourquoi pas selon le modèle polonais ? »
«Le préambule de la Constitution polonaise énumère précisément tous les
citoyens, aussi bien ceux qui croient en Dieu, source de la vérité, de la
justice, du bien et du beau, que ceux qui ne partagent pas cette foi et
puisent les même valeurs dans d'autres sources », a-t-il rappelé,
applaudi à tout rompre par les députés polonais, qui militent droite et
gauche confondues pour cette disposition.
Romano Prodi, lors du rassemblement des mouvements
chrétiens européens
le 08.05.2004 à Stuttgart, a déclaré que l'histoire de l'Europe ne pouvait
pas se comprendre sans une compréhension préalable de l'Europe
chrétienne. Il a appelé les manifestants à s'investir pour que cette
Europe ne devienne pas une forteresse mais trouve sa réelle identité.
- Philippe de Saint-Germain, délégué général
de la Fondation de service
politique, s'est étonné de la position française : « M. Jacques Chirac ne
veut pas imaginer que dans une négociation en vue d'adopter une
Constitution avec autant de pays, un ou deux pays bloquent le progrès de
l'ensemble (Le Monde, 11/XII). Or c'est ce qu'il est en train de faire en
refusant pratiquement seul de reconnaître l'héritage chrétien de l'Europe.
En outre, il se recommande indûment de l'opinion du peuple français qu'il
n'a pas consulté. »
-
Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de
France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des
Francs. (Charles de Gaulle)
- La seule chose qui ait jamais unifié l'Europe, et
que récusent certains partis de gauche européens pour qu'on n'en tire pas
des arguments politiques actuels, est la chrétienté. (Hubert Védrine,
in Le Figaro, 05/06/2004)
-
« L'histoire de la formation des Nations européennes va de pair avec
l'évangélisation. » (Jean-Paul II)
Pour Jean Paul II, il s'agit simplement
d'une question de « logique ». « De multiples
racines culturelles ont permis le renforcement de ces valeurs et on ne
saurait oublier que le christianisme est une force capable de les
promouvoir, de les réconcilier entre elles et de les consolider. Cest
pourquoi il est logique que le futur traité constitutionnel européen, dont
la finalité est l'unité dans la diversité, mentionne explicitement les
racines chrétiennes du continent. Une société qui oublierait son passé
serait exposée au risque de ne pouvoir affronter le présent, et même à
celui de devenir la victime de son avenir ! » (7/11/2003, au colloque de
la Fondation Robert Schuman)
Dans son exhortation apostolique Ecclesia in Europa, le pape Jean-Paul
II rappelle que « l'Europe a été amplement et profondément pénétrée par le
christianisme », qui constitue dans l'histoire complexe du continent « un
élément central et qualifiant ». « Il s'est développé en les consolidant
sur l'héritage classique et les divers courants éthnico-culturels apportés
au long des siècles. [...] On peut dire que la foi chrétienne a pétri la
culture européenne en ne faisant qu'un avec sa culture. Malgré la division
douloureuse entre Orient et Occident, le christianisme est devenu la
religion même des européens, et son influence est notable jusqu'à nos
jours malgré la forte diffusion de la sécularisation.» (discours du
21/07/2003). La nouvelle Europe doit être aidée «à se bâtir en
revitalisant les racines chrétiennes qui sont à son origine».
« Les structures sociales, politiques et économiques sont de grande
importance pour l'unité de l'Europe, mais on ne peut absolument pas faire
fi des aspects humanistes et spirituels. Il est indispensable que l'Europe
sauvegarde son patrimoine de valeurs, et reconnaisse que le christianisme
avant tout a été la force capable de la former, de la guider et de la
renforcer. [...] Les aspirations de l'homme les plus profondes ne
trouvent de réponse complète qu'en Dieu.» (Jean-Paul II, 12/12/2003)
-
L'avis d'un des plus grands historiens francais, René Rémond
(in Essai
sur la sécularisation des sociétés européennes aux XIXe et XXe
siècles, Seuil, 1998) : «La commune appartenance
chrétienne est une composante de l'identité européenne.»
- «Adopter le christianisme
saint Rémi, c'était marquer sa préférence pour les principes civilisateurs
du droit, de la justice, de l'art et abjurer les ombres anarchiques de la
Germanie. Être chrétien représentait une identité culturelle autant que
spirituelle. C'est la religion chrétienne, elle seule, cette
croix dressée dans le désert laissé par les invasions, qui a été le rempart au
désespoir. On s'accrochait à elle parce qu'elle prophétisait une autre vie,
moins cruelle, moins hideuses, mais aussi parce qu'elle
contenait les principes et les vestiges de la civilisation disparue.
L'époque moderne ne s'est démarquée qu'en apparence de son
influence. Le XVIIIème siècle des lumières qui l'annonce, et qu'on
pourrait croire libéré de cette croyance, comme il est encore marqué par
elle ! C'est au nom des principes chrétiens de justice qu'il combat les
abus du clergé, qu'il donne à la liberté son sens. C'est dans l'Évangile
qu'il puise son principe révolutionnaire :
Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu
christianisme chez les révolutionnaires. C'est un ton de
sermon que l'on entend au Comité de salut public.» (Jean-Marie
Rouart, Adieu à la France qui s'en
va)
« On peut croire ou ne pas croire en Dieu mais en
revanche l'influence de l'humanisme chrétien dans la constitution des
sociétés et des mentalités ne fait, lui, aucun doute.» «Le rappel des
«racines chrétiennes» de l'Europe par le pape n'est pas forcément un
démenti aux valeurs laïques puisque celles-ci en sont issues. La
particularité du christianisme est d'avoir permis la séparation du
politique et du religieux. Grâce à cette séparation qu'on doit à saint
Augustin, la
Renaissance puis le siècle des Lumières ont pu constituer une société
civile qui pouvait se moquer de l'autorité de l'Église. À Constantinople
ou à Alger, un Voltaire, un Diderot, s'ils avaient eu la malencontrueuse
idée de brocarder l'islam, eussent fini empalés.
Il y aurait donc un contresens à opposer la laïcité à l'héritage chrétien
qui a été la condition même de sa naissance. La laïcité n'est rien
d'autre que l'enfant émancipé de la culture chrétienne. C'est du
christianisme que sont nées les notions de personne humaine,
d'égalité et donc de démocratie.» (Jean-Marie Rouart, ibid.)
-
Dans son article paru dans La Croix du 25/06/2003
(dont le titre
ci-dessus s'inspire), Jean-Dominique
Durand, historien à l'université Lyon III, compare le refus de
reconnaître l'héritage chrétien de l'Europe à l'hypocrisie de Tartuffe :
« Il est évident que reconnaître ce socle chrétien sur lequel notre
civilisation s'est construite ne signifie pas établir sur l'Europe une
forme théocratique de gouvernement dont personne ne veut ni ne parle. Il
s'agit seulement de reconnaître un fait historique que nul ne peut
changer, simplement parce que c'est un fait. [...]
L'enjeu, c'est simplement de savoir si l'Europe est capable de tenir un
langage de vérité. Une Constitution est, par définition, un acte
fondateur. Peut-on fonder l'Europe sur l'hypocrisie, sur le mensonge, sur
l'occultation de siècles et de siècles d'histoire, de créations,
d'inventions, parmi lesquelles l'invention par le christianisme de la
liberté et des droits de la personne humaine, de la fraternité, de
l'égalité, de l'universalité, de la laïcité ? Ce serait un bien triste
paradoxe, lorsque l'on connaît le rôle des pères fondateurs Robert
Schuman, Konrad Adenauer, Alcide De Gasperi, tous trois catholiques, qui
ne cachaient pas leur foi et qui ont construit précisément à partir de
leur foi chrétienne, leur idéal de fraternité, de paix et d'union entre
les peuples européens. »
-
«Nous estimons nécessaire que le préambule de la
Convention fasse
référence aux racines chrétiennes » de l'Europe, a déclaré lors d'une
conférence de presse le Premier ministre polonais Leszek Miller.
(03/10/2003) De même l'Espagne, l'Italie, le Portugal,
les Pays-Bas et la Slovaquie ont fait explicitement cette demande
au sommet de Rome.
- Alors que le préambule parlait dans sa première
version des « civilisations hellénique et romaine » ou des « courants
philosophiques des Lumières », seize siècles
de christianisme étaient relégués sous la mention d'un « élan spirituel ».
(plus tard exprimés sous la forme : héritage religieux) « Ceci est une
opération idéologique qui révèle, chez ceux qui ont proposé ce texte, une
tentation autoritaire de réécrire l'histoire », constatait le 30/05/2003
dans le quotidien italien Corriere della Sera Mgr Jean-Louis Tauran, «
l'idéologie a obscurci l'histoire » dans un « déséquilibre évident ». Il
faut regarder l'histoire de l'Europe « avec un esprit objectif » : «
Comment fait-on pour ne pas reconnaître que le christianisme a donné un
apport spécifique à la formation de sa culture et de son humanisme ? Les
écoles et les universités qui ont fait la grandeur de l'Europe ne
sont-elles pas nées des monastères et des évêques ? »
- Pour
Marc Eyskens, ancien premier ministre belge, il y a « une exclusion
expresse et préméditée, une inacceptable discrimination » et les
gouvernements des vingt-cinq doivent revenir sur « le péché par omission
qui veut que l'on oublie ceux qui croient en Dieu ».
- « Cette reconnaissance de l'héritage
chrétien n'est pas le repli
sur nous-mêmes, ni une manière d'ignorer l'identité de nos voisins mais
l'occasion de nous connaître et de nous respecter. C'est aussi la garantie
de gagner le pari de la réunification de l'Europe puisque nos valeurs
communes exprimées dans l'Art. 2 du projet du traité sont fondées sur
notre histoire commune dans laquelle les racines chrétiennes ont laissé
une marque indélébile à notre civilisation européenne.» (Élisabeth
Monfort, 21/11/2003)
- Marco Follini, homme politique
centriste italien : « Le préambule doit être réécrit. Un texte qui ne cite
pas le christianisme ne reflète pas l'histoire européenne, mais seulement
une partie de l'histoire de France.»
- « Tout se passe comme
si une Constitution à l'ambition affichée de repenser l'édifice
communautaire s'ingéniait à occulter les fondations sur lesquelles il
s'élève. On peut certes penser que le christianisme ne fut pas la seule
religion à façonner les valeurs et le destin européens, que les deux
autres monothéismes apportèrent aussi, à leur manière, leur contribution.
On peut également faire valoir que des courants humanistes ou
philosophiques, notamment celui des Lumières, ont fondé en raison les
droits de l'homme si importants pour la défense de la dignité humaine mise
en valeur et très justement soulignée dans la Charte des droits
fondamentaux de l'Union. Il reste que le christianisme fut à l'origine du
socle théologique et politique sur lequel se sont construites les sociétés
européennes, s'inspirant toutes d'une même source pour ce qui est de leurs
valeurs centrales. Pour l'Europe, le christianisme a été le creuset
culturel qui aura façonné son identité et le vecteur historique qui aura
préparé son unité. C'est parce qu'il tient du fait historique, fondateur
et structurant, que le christianisme devrait avoir sa place dans le
préambule de la Constitution européenne à venir. [...] L'inculture
religieuse, inséparable toutefois d'une perte plus générale des repères
culturels et de la connaissance de soi; une sécularisation qui relègue
toute référence à la religion dans les coins obscurs du for interne et
tend à faire de la croyance un choix subjectif, presque arbitraire et
comme indéchiffrable sauf pour le croyant; l'image et la représentation
du religieux et des religions comme des ferments de tensions, de discordes
et de violences : toutes ces raisons ont à la fois affaibli la
connaissance objective des religions et ont jeté la suspicion et parfois
le discrédit sur le croire.»(Joseph Maila, Le christianisme, un socle pour
l'Europe, La Croix, 03/07/2003)
- Pour Gérard Deprez, ancien
président du P.S.C., puis du M.C.C., « les conventionnels ont adopté un
texte de castrat dont la banalité frise l'indigence », au lieu de
reconnaître « les héritages de la civilisation gréco-romaine, du
christianisme et de l'humanisme des Lumières. » (in L'entreprise et
l'homme)
- « Le rôle du christianisme dans la formation
de l'Europe est un fait historique indéniable. Si l'on nie ce rôle, on le
fait pour des raisons idéologiques. Même si toutes les
valeurs que nous avons en commun ne sont pas exclusivement chrétiennes,
a-t-il expliqué, elles sont toutes passées par le moule du christianisme.»
(Mgr Godfried Danneels, archévêque de Malines-Bruxelles, le
31/10/2003)
Mgr Danneels, aux délégués de Caritas-Lombardie le 30/01/2004, et
dans Avvenire le 31/01, met l'Europe en garde contre le
risque d'oublier son passé et ses valeurs «irremplaçables» dont le
christianisme a rappelé combien il était important qu'elle puise dans ses
racines «une vision morale commune», à défaut de pouvoir bénéficier de
facteurs géographiques, linguistiques ou culturels sur lesquels baser son
unité. «La terre de l'oubli n'est pas accueillante.»
Parmi les difficultés auxquelles l'Europe doit faire face
aujourd'hui, il
y a «le grand risque d'oublier notre passé.» «Car la mémoire de l'Europe
contient des valeurs qui sont irremplaçables» comme par exemple «l'unicité
de la personne humaine, la solidarité, l'amour des pauvres».
«On ne peut pas oublier non plus la contribution spécifique du
christianisme. Et pour nous, réaffirmer ne peut pas
signifier simplement proposer à nouveau une série d'idées ou un code de
normes: il s'agit d'annoncer le Christ vivant, une personne que l'on peut
aimer, imiter, adorer», il s'agit de «proposer à l'Europe une morale qui
dépasse le critère de la simple justice, le niveau du "do ut des" (donnant
donnant), pour faire circuler une certaine surabondance de la générosité.
C'est vivre un service au prochain qui va bien au-delà de la philanthropie
car il plonge ses racines dans les paroles de Jésus : "C'est à moi que
vous l'avez fait" ! »
« C'est cette spécificité la contribution que comme chrétiens nous pouvons
offrir à la construction d'un ethos commun du Continent », ceci étant un
« vrai défi » car, étant donné que « l'unité de l'Europe ne peut s'appuyer
sur des facteurs géographiques » ni sur une langue ou une culture
homogène, « le seul fondement possible est le consensus, la volonté d'être
ensemble. » « Il est donc décisif d'avoir un ethos, une vision morale
commune, un certain sens de l'homme et de l'humanité qui nous unisse. »
« Si nous ne retrouvons pas cette base éthique commune à laquelle se
référait déjà Guardini quand il parlait de l'homme européen, nous n'avons
aucune raison objective d'être ensemble. »
- « Je suis catholique techniquement. Aux yeux
de ma mère, cela faisait partie de la France, des papiers d'identité
français. Bien qu'elle ne l'eût pas exprimé ainsi, c'était un baptême
culturel. Je suis catholique non croyant, mais j'ai et j'ai toujours eu
un grand faible pour Jésus. Pour la première fois dans l'histoire de
l'Occident, une lumière de féminité venait éclairer le monde. Le
christianisme c'est la féminité, la pitié, la douceur, le pardon, la
tolérance, la maternité, le respect des faibles. Jésus c'est la
faiblesse.» (Romain Gary, La nuit sera calme)
-
À bien des égards, nous sommes les héritiers de la culture médiévale,
qu'il s'agisse de nos références éthiques et culturelles - profondément
chrétiennes, même si nous les vivons sur un mode sécularisé - , de la
langue que nous parlons (les langues vernaculaires sont nées à l'époque
médiévale, qui leur a donné leur première forme littéraire), de bien des
institutions ("parlement", "université"), du monde d'images dans lequel
nous sommes immergés (n'est-ce pas le christianisme médiéval qui a donné à
la figuration - des hommes, de Dieu - sa légitimité ? ). Ne vivons-nous
pas, en Europe, dans le cadre urbain ou rural qui s'est formé vers le
XI-XIIe siècle, avec ses églises paroissiales et ses cimetières, ses
châteaux et ses cathédrales ? (Jean-Claude Schmitt)
- « Une référence inclusive à la contribution du
christianisme, sans lequel l'Europe ne serait ce qu'elle est aujourd'hui,
reste essentielle. » (Déclaration du
Comité exécutif de la COMECE sur le projet de traité instituant une
Constitution pour l'Union européenne, 19/06/2003)
- « Pour les
évêques d'Europe, la mention de l'héritage chrétien dans le préambule du
traité constitutionnel aurait une valeur positive. Reconnaître
l'importance des racines chrétiennes pour l'Europe revient à constater une
vérité historique et ceci ne diminue en rien l'apport d'autres traditions
religieuses ou de pensées, elles aussi, clairement mentionnées dans le
préambule. Le fait de se référer au christianisme et à son importance ne
revient pas à récupérer l'héritage de l'Europe par une seule religion. Ceci
ne remettrait en question ni la distinction entre Église et État, ni la
neutralité des institutions européennes, puisque l'Église catholique les
soutient sans restriction.»(communiqué de presse de la Comece,
31-10/2003)
« Dans une lettre à Silvio Berlusconi, ils
ajoutent qu'une telle référence compléterait la Constitution en évoquant
explicitement ce que nombre de citoyens reconnaissent comme la source des
valeurs qui fondent le projet européen.» « Dans la mesure où la
contribution du christianisme à la civilisation européenne est
indiscutable, l'omission d'une telle référence serait difficile à
comprendre pour beaucoup des citoyens de l'Europe, qu'ils se réfèrent ou
non à une transcendance.»
- M. Poettering, président du P.P.E., principal
groupe au parlement européen, s'est manifesté au nom de celui-ci, d'une
manière constante, pour l'inclusion de la référence à l'héritage chrétien
dans le traité constitutionnel.
- « Le christianisme est la
force qui a promu, concilié et consolidé les valeurs qui constituent le
patrimoine le plus précieux de l'Europe.» (Jean-Paul II, 14/10/2003)
La Constitution polonaise mentionne explicitement son héritage chrétien.
La Constitution irlandaise
mentionne quant à elle la foi chrétienne comme source de force et
d'espérance pour le peuple irlandais. La Constitution slovaque fait
une référence plus indirecte à son héritage chrétien par la mention
des saints patrons du monde slave, Cyrille et Méthode. Le préambule
de la Loi fondamentale allemande et celui de la Constitution grecque
font, référence à Dieu ou à la Sainte Trinité. Un certain nombre de
constitutions européennes font également référence à telle ou telle
tradition religieuse dans les articles à force exécutoire,
généralement pour réglementer les rapports entre Eglise et Etat. Les
Constitutions italienne et maltaise déclarent par exemple que leurs
républiques respectives sont fondées sur le travail mais font
spécifiquement référence au rôle de l'Eglise catholique dans la société.
Rocco Buttiglione, Ministre italien
des affaires européennes et ancien député européen, a dit : « si nous
navons pas cette référence, nous savons que nous avons déjà gagné dans
les c½urs et les esprits. »
Voir
Quelques absurdités et autres contre-vérités
- «L'Europe est née avec la mythologie grecque.» (Valéry Giscard
d'Estaing)
- « Les
racines de l'Europe sont autant musulmanes que chrétiennes. » (Propos tenu
par Jacques Chirac à Philippe de Villiers, à l'Élysée, rapporté dans Le
Figaro, le 29/10/2003 et le 07/11/2003) Comparer cette absurdite au
discours fait au pape le 20/01/1996 à la suite de la commémoration du
baptême de Clovis, ou le président a souhaite « témoigner de la fidélité
de la France à son héritage chrétien », manifester son respectueux
attachement au Saint Père. Jacques Chirac rappelle que le Baptême de
Clovis est l'un des actes fondateurs de la France, il se félicite de l'«
admirable lignée de saints » (il cite l'expression de Jean XXIII) issus
du lien entre la France et le Saint-Siège, attestant « la pérennité d'un
appel, la réponse à une promesse, une convergence de pensées ». Il se veut
en « fidélité à l'Église et fidélité à la France, à sa mission, aux
principes de dignité, de solidarité humaines hérités de l'Évangile. Ces
principes mêmes que la France républicaine s'est efforcée de défendre,
chez elle et partout. La France, sur laquelle comptent
tant d'hommes et de femmes de par le monde, veut être fidèle à son
héritage, à sa vocation spirituelle et humaine.»
Ad majorem Dei gloriam