Saints belges (au sens large)

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Quelques Belges célèbres et dignes de l'être

Maîtres sublimes de vérité,
Vénérables imitateurs du Christ,
Apôtres, Vierges et Confesseurs,
Moines, Pontifes et Martyrs
Qui avez tait de la terre de Belgique
Un jardin où fleurit la vraie Foi,
Intercédez auprès de Dieu pour qu'Il sauve nos âmes.

(Tropaire de tous les saints de Belgique, ton 5 - source : AMDG.BE)

La Belgique est sous le patronage particulier de saint Joseph (depuis 1624), saint Colombanus de Gand, Notre-Dame de Banneux et Notre-Dame de Beauraing.

Saint Adalardus
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Saint Adalardus est né à Oudenaerde vers 751. Petit fils de Charles Martel, ce moine et abbé joua un rôle important à la cour de Charlemagne. Il est fêté le 3 janvier dans le diocèse de Gand. (source : Chemins de sainteté)

Sainte Adélaïde
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Sainte Adélaïde, jeune soeur du couvent cistercien de la Cambre, près de Bruxelles, connut beaucoup de souffrances physiques. Devenue aveugle, elle contracta la lèpre, fut frappée de paralysie et dut quitter sa communauté. Offrant ses souffrances pour les âmes du purgatoire, elle obtint des visions de leur délivrance par son intercession. Sa vie a été écrite par un contemporain. Elle est fêtée le 15 juin.

Saint Anglin de Stavelot
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Mort en 420, on ne connaît saint Agricole que par son inscription dans la liste épiscopale de l'ancien diocèse de Tongres.

Saint Anglin de Stavelot
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Mort en 768, saint Anglin était le dixième abbé de Stavelot-Malmédy.

Sainte Anne de Saint-Barthélémy
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Sainte Anne de Saint-Barthélémy est née Anna Garcia, en 1549 en Castille. Après ses vœux de Carmélites auprès de saint Thérèse d’Avila, elle fut envoyée par la sainte pour réformer les maisons de France et de Flandres. Elle mourut à Anvers le 07 juin 1626 dans le Carmel qu’elle avait fondé. Elle est fêtée le 7 juin. Son nom vient de l'hébreu hannah, grâce.

Saint Aubert de Cambrai
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Évêque de Cambrai et d'Arras, saint Aubert serait originaire de cette région. Devenu évêque, il reçut souvent la visite du roi Dagobert qui avait une grande admiration pour lui. Par ses oeuvres et par sa vertu, il se rendit extrêmement cher à tous ses diocésains. Entre 645 et 667, Saint Aubert, de la colline Baudimont à Arras, voit scintiller une lumière sur la colline Sainte Madeleine. C'est, pour lui, un signe. Il fait, alors, venir des moines Bénédictins à qui il met à disposition la colline Sainte Madeleine. Cet ordre des Bénédictins, fondé par Saint Benoît de Nursie en 529, est appelé à apporter un renouveau dans la chrétienté. Leur règle est basée sur le travail et la prière. Aussi ont-ils défriché, assaini et cultivé les terrains, forêt et marécage de la colline Sainte-Madeleine et apporté la prospérité. Ils y ont construit une abbaye, dédiée à Saint Vaast. En 668, Saint Omer, évêque de Thérouanne, rend visite à Saint Aubert, évêque de Cambrai-Arras, à l'occasion de la translation des reliques de Saint Vaast vers l'abbaye. Aveugle, il y est guéri mais par humilité, Saint Omer préfère la pauvreté de la cécité et il redevient aveugle. Il aida à la fondation de nombreux monastères et prit la direction spirituelle de saint Vincent de Soignies et sainte Waudru. Il fut également l'éducateur de saint Landelin. Plus tard, saint Fulbert de Chartres en écrivit la vie et les miracles.

Saint Aybert d'Espain
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Saint Aybert (ou Aibert, ou Albert) est né vers 1060 à Espain. Ermite quasiment dès l'enfance, passant des nuits en prière, à genoux ou prostré, il cherchait cependant à cacher sa dévotion et ses jeûnes : il mangeait une bricole pour pouvoir dire en vérité à ses parents qu'il avait mangé. Un trouvère arrivant chez lui chanta les vertus du saint ermite récemment décédé Théobald. Le jeune Aybert partit de suite pour l'abbaye bénédictine de Crespin, où le Père Jean, vivant en reclus, l'admit sous sa direction. L'abbé Rainer le reçut ensuite comme moine, il exerca les fonctions de prévôt et de caviste pendant 25 ans, puis passa, ayant reçu la permission de l'abbé Lambert, 22 ans en réclusion. Cependant beaucoup sollicitaient son conseil spirituel. Il fut ordonné prêtre en 1113 par l'évêque de Cambrai Burchard. Il disait chaque jour deux messes : l'une pour les vivants et l'autre pour les morts. Vu son habitude de réciter l'Ave Maria 50 fois de suite (l'on disait qu'il en disait 150 par jours, 100 avec génuflexion et 50 avec prostration), il est un de ceux auxquels on peut faire remonter l'origine du Rosaire, avec Pierre l'Ermite et saint Dominique. Mort le 7 avril 1140, il est fêté le 7 avril. Un hameau près de Valenciennes porte son nom, et possède un puits éponyme classé au patrimoine historique. Une église lui est dédiée à Bléharies, près d'Antoing, reconstruite entre 1924 et 1926 dans le style cubiste par l'architecte Henry Lacoste.

Sainte Aye
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Aye, ou Austregilde (ou Aia, Aya, Agia, Aghia), était la fille de Burnulphe, comte d'Ardennes, cousine du roi Dagobert (qui fit égorger Brunulphe, son oncle) et de Charibert. Elle était aussi nièce de sainte Waudru et de son mari saint Vincent, donc cousine des saints Dentelin, Landeric, Aldetrude, Madelberte. Avec son mari saint Hidulphe, ils vécurent près de Lobbes, dans la continence, car ils se considéraient l'un l'autre comme consacrés à Dieu. Hidulphe se retira à l’abbaye de Lobbes alors qu'elle terminait ses jours à Châteaulieu, près de Mons, auprès de sainte Waudru. Elle mourut probablement vers 707, année de la mort de son époux. Guérisons et grâces inspirèrent dévotion et confiance en elle à la population. Une contestation ayant éclaté à propos de donations qu'elle avait faites à l'église de Mons, elle intervint du fond de son tombeau et la dispute prit fin. Elle est fêtée le 18 avril, depuis la décision de l'évêque Pierre de Mirepoix le 6 juillet 1314. Une translation de ses reliques eut lieu en 1625, l'archevêque de Cambrai approuva un nouvel office. Sainte Aye est invoquée contre les procès iniques. En couple avec saint Hidulphe, elle est fêtée le 20 avril.

Collecte de la messe de sainte Aye : Dieu éternet et tout-puissant, montrez-vous plein de bonté pour nous, qui n'avons guère confiance en la valeur de nos mérites, et par l'intercession de la bienheureuse Aye, votre élue, faites-nous sentir votre indulgence et non votre rigueur. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils. Amen.

Saint Frédégand
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Compagnon de saint Feuillen et irlandais d’origine, il fut abbé du monastère de Saint-Amand à Deurne. Il est mort à la fin du 7è siècle. Son corps fut transféré à Moustier–sur-Sambre. On le dit un protecteur spécial de la peste et des fièvres ardentes. Aujourd'hui, il est surtout invoqué pour la guérison des enfants atteints de la maladie du carreau, à l'aide de l'eau de la source qui se trouve à Moustier-sur-Sambre et qui porte le nom de Saint-Frédégand. Là a lieu chaque année une procession avec sa châsse. Il est patron de Deurne et d'Anvers. Il est fêté le 17 juillet dans les diocèses d'Anvers et de Namur.

Saint Gautier d'Aulne
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Chanoine de Liège en Belgique, il suivit saint Bernard à Clairvaux, puis il revint dans son pays où il fut le premier prieur de l'abbaye cistercienne d'Aulne. Il mourut en 1180. Il est fêté, localement, le 26 novembre.

Saint Gengoux
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Issu d'une famille noble et vertueuse de Bourgogne, saint Gengoux (ou Gengoul, ou Gangulphe, Gandoul, Golf, Gigou, Genf, Gingolph) passa son enfance et le début de sa jeunesse dans une parfaite innoncence, joignant à son don pour les lettres les exercices de la piété chrétienne. Honnête et pudique, il fuyait la compagnie des libertins et la vue de tous les objets qui pouvaient ternir la fleur de sa chasteté, préférant visiter les églises, entendre la Parole de Dieu, la méditer, lire des livres spirituels l'instruisant des pures maximes de l'Evangile. Sans paroles indiscrètes ni inutiles, son visage modeste inspirait de la dévotion à ceux qui l'entretenaient. Riche à la mort de ses parents, il administra ses terres et seigneuries avec prudence et sagesse, témoignant sa reconnaissance envers Dieu en Lui en rendant une partie par l'assistance de Ses ministres et de ceux dont Il veut que nous considérions l'indigence comme semblable à la sienne propre. Il prit une femme d'une maison noble et riche, mais sans sa piété et ses qualités d'esprit et de coeur; elle était vaniteuse, mondaine, légère. Dieu permit une société si inégale pour éprouver la vertu de son serviteur et le purifier dans le creuset des afflictions. Brave, il prit part aux campagnes de Pépin le Bref, notamment pour soutenir la prédication de l'Evangile dans la Frise, ce qui expliquerait la dévotion dont il a été et est encore l'objet en Hollande.

Pour ses faits d'armes et sa sainteté, il était estimé de Pépin, qui le faisait coucher dans sa tente. Un soir, quand ils furent tous 2 au lit, la lampe, qu'on avait éteinte, se ralluma. Le roi, s'étant réveillé, fut surpris de cette lumière; il se leva et souffla la lampe, qui se ralluma encore; le prodige se renouvella 3 fois, et convainquit Pépin qu'un saint reposait dans sa tente.
Saint Gengoul s'en retournait en Bourgogne pour se reposer de la guerre; passant par le Bassigny, il s'arrêta dans un endroit délicieux, sur le bord d'une fontaine, d'excellentes eaux. Il l'acheta et la paya à celui qui en était le possesseur. Dieu voulut punir l'avarice de ce dernier, qui croyait avoir à la fois la fontaine et son prix, ne voyant pas comment le Saint la transporterait dans ses terres. Gengoul, arrivé à Varennes, sa résidence habituelle, ficha son bâton dans la terre et en fit jaillir la magnifique fontaine qui disparut de la terre du vendeur avare. Modèle de patience, autre Tobie, autre Job, il supporta avec fidélité son épouse, lui prodiguant de salutaires avertissements. Elle se moquait de sa piété, insultait à ses vertus, puis lui devint infidèle. Le Saint, s'en étant aperçu, fut plongé dans une vive douleur et une grande perplexité, trouvant également pénible et funeste de punir ce crime et de le laisser impuni. Un jour, se promenant seul avec la coupable, il lui dit : « Il y a longtemps qu'il court des bruits contre votre honneur. Je n'ai pas voulu vous en parler avant de savoir s'ils étaient fondés; mais aujourd'hui, il ne m'est plus permis de garder le silence : je vous rappele donc qu'une femme n'a rien de plus cher au monde que son honneur; elle doit tout faire pour le conserver ou le recouvrer. »

Elle lui répondit avec impudence qu'il n'y avait rien de plus injuste que les bruits qu'on faisait courir contre elle; elle lui avait gardé sa foi jusqu'alors et la lui garderait toujours; il était malheureux pour elle d'être victime de telles calomnies. « S'il en est ainsi, réplique le Saint, voici une eau limpide et qui n'est ni assez chaude ni assez froide pour nuire. Plongez-y votre bras : si vous n'en éprouvez aucun mal, vous serez innocente à mes yeux. » La coupable, voyant cette épreuve comme un trait de la simplicité de son mari, s'empressa de fournir un témoignage si facile de son innocence, et plongea son bras dans l'eau jusqu'au coude. Elle fut bien surprise quand, à mesure qu'elle l'en retira, la peau, se détachant comme si on l'eût écorchée, vint pendre jusqu'au bout de ses doigts d'une manière horrible : elle ressentit des douleurs excessives. Confuse, interdite, elle n'osait plus lever les yeux sur son mari; et néanmoins, l'orgueil l'empêchant encore de s'avouer coupable et de demander pardon, elle demeura dans un honteux silence, à l'exception des cris que la douleur lui arrachait. Gengoul lui dit : « Je pourrais vous livrer à toute la sévérité de la loi; mais j'aime mieux vous laisser la liberté d'expier vous-même, dans la pénitence et les larmes, l'adultère dont le Ciel vient de vous convaincre. Cependant je ne demeurerai pas plus longtemps avec vous; retirez-vous dans la terre que je vous ai affectée pour votre douaire, tâchez d'y apaiser la colère de Dieu justement irrité contre vous, compensez par de bonnes oeuvres les iniquités que vous avez commises; et, pour moi, je me retirerai aussi, afin que la compagnie d'une adultère ne me fasse pas participant de son crime. » Il mit sa femme dans une de ses seigneuries et lui assigna un certain revenu pour sa subsistance, se retirant dans un château qu'il avait auprès d'Avallon, ville de Bourgogne, sur le Cussin, entre Auxerre et Autun. De là, il continua de veiller sur la conduite de celle que son infidélité avait rendue indignes de ses soins : il l'exhortait souvent, par lettres, à rentrer en elle-même et à expier ses fautes passées par une meilleure vie. Mais ses remontrances furent fort inutiles. Cette femme libertine, se voyant séparée de son mari, en profita pour confirmer ses désordres. Elle ne se contenta pas de vivre publiquement dans l'adultère; mais craignant que son mari ne donnât tout ses biens aux pauvres, à qui il faisait déjà de grandes aumônes, ou ne la punît selon toute la rigueur des lois, elle résolut sa mort, avec le complice de ses désordres, qui se chargea de l'exécution. Cet assassin se rendit donc secrètement à la résidence de Gengoul, et ayant trouvé le moyen d'entrer dans sa chambre lorsqu'il était seul et encore couché, prit l'épée qui était pendue près de son chevet, et leva le bras pour lui en décharger un grand coup sur la tête. Mais Gengoul, s'étant réveillé en ce moment, para le coup, qui le frappa seulement sur la cuisse. Le Martyr de la justice et de la chasteté n'eut cependant que le temps de recevoir les derniers Sacrements avant de s'endormir dans le Seigneur, le 11 mai 760.

Il avait 2 tantes d'une insigne vertu à Varennes : Villetrude et Villegose, qui souhaitèrent que son corps fût enterré en l'église de leur bourg, d'autant qu'il en était le fondateur et qu'il avait donné de grands revenus pour l'entretien des clercs qui la desservaient. Avec tout le clergé et une partie des habitants, elles se transportèrent au lieu où il était décédé. Son corps fut donc conduit à Varennes avec beaucoup de solennité et au milieu des flambeaux et des chants ecclésiastiques sans discontinuer. Cette pompe funèbre fut rendue plus éclatante par la miracles qui témoignèrent de la gloire céleste de saint Gengoul. La France, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suisse, lui élevèrent des autels; et au pied des Alpes, sur le bord du lac de Genève, dans le diocèse d'Annecy, un village qui porte le nom de saint Gingolph est dédié à saint Gengoul. On dit qu'il y séjourna quelque temps retiré parmi les rochers, anachorète se livrant à la contemplation, à la prière et à la pénitence. Le meurtre de saint Gengoul ne demeura pas impuni : l'adultère qui l'avait assassiné, retourné vers son infâme maîtresse fut saisi sur-le-champ de violentes coliques et mourut dans un lieu digne de lui, au milieu des plus atroces douleurs. La femme du Saint, qui ajouta à ses crimes celui de se moquer de ses miracles, fut châtiée par une incommodité honteuse qui lui dura toute la vie.

On représente saint Gengoul en costume de baron, armé de toutes pièces, avec une croix sur son écu, la main posée sur la garde de son épée, dont la pointe fait sortir de terre une source. Saint Gengoul est l'un des patrons de Harlem, de Florennes, de Toul, de Varennes en Champagne, de Montreuil-sur-Mer... Ses saintes reliques furent dans la suite transférées à Langres, où une église des Carmélites a porté son nom. Beaucoup d'autres lieux se glorifient d'en posséder ou d'en avoir autrefois possédé quelque partie, dont la ville de Florennes, près de Philippeville, où Gérard, chanoine de Reims et depuis évêque de Cambrai, fit bâtir une célèbre maison en l'honneur de cet illustre Martyr, qui connut plusieurs miracles. Il est dans la crypte d'une chapelle de Varennes une fontaine de saint Gengoul autrefois bien fréquentée, aujourd'hui recouverte de maçonnerie. Les fidèles de Montreuil se rendaient autrefois en pélerinage à la chapelle Saint-Gengoul, située sur la paroisse de Saint-Josse (Pas-de-Calais), dévotion transférée depuis dans une église du faubourg, en même temps que sa statue équestre. Le culte de ce Saint a persisté à Bernay. Ses reliques sont vénérées à Saint-Vulfran d'Abbeville, Montreuil-sur-Mer (la nuque obtenue du chapitre de Toul en 1671 fut brûlée en 1793 mais a été remplacée depuis par une autre relique par Mgr Parisis), Florennes. La célèbre Hroswitha a composé, au 10ième siècle, un poème latin, extrèmement curieux sur la passion de saint Gengoul. Patron des mal-mariés, il est fêté le 11 mai. Il est invoqué pour l'union des couples, et une chapelle lui est dédiée à Vielsalm, ainsi qu'une fontaine construite en pierre d'arkose dont l'eau est bénéfique pour les maux d'yeux et les rhumatismes. Son nom vient des mots germain gena, race, et wulf, loup. (source : AMDG.BE)

Saint Hidulphe
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Grand seigneur du Hainaut, il employa sa richesse à fonder des monastères. À partir de 665, il se retira à l'abbaye de Lobbes, qu'il aida saint Landelin à fonder, où il mourut le 23 juin 707. Il est fêté le 23 juin à Mons et à Binche, où on vénère ses reliques depuis leur transfert le 4 avril 1409. En couple avec sainte Aye, il est fêté le 20 avril.
À ne pas confondre avec saint Hidulphe de Trèves.

Sainte Aldegonde
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Sainte Aldegonde est née à Tournai au 7ème.siècle de parents nobles. Elle refusa toute sa jeunesse les propositions de mariage et sous l’influence de sainte Waudru elle se décida à vivre pour Dieu seul. Elle fonda un monastère à Maubeuge après avoir vécu dans un monastère à Mons. Elle est morte le 30 janvier 684. Elle est fêtée le 30 janvier.

Sainte Alène
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Sainte alène naquit à Dilbeek, à l'époque de la conversion des francs, vers 640. On a une trace de son culte à Forest à la fin du douzième siècle. Fille de seigneur païen, elle se convertit très jeune. Un jour, elle s'échappe du château paternel pour entendre la messe à la chapelle de Forest. Son père la fait suivre par ses gardes, mais au bord de la Senne, elle les sème en marchant sur les eaux. Son père, croyant à la sorcellerie, exige qu'on la lui ramène. Elle est tuée dans la lutte, son bras est arraché, un ange alors apparaît, le ramasse et le porte sur l'autel de la chapelle. Ses parents se convertissent est les pèlerins affluent à Forest devant sa dépouille. Elle est enterrée à Forest. Elle est fêtée le 17 juin et est invoquée pour soigner les douleurs aux dents. Une chapelle lui est dédiée dans l'église Saint-Denis de Forest.

Sainte Alice
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Sainte Alice (Aleyde, Aleydis) est née en 1215 à Schaarbeek dans une famille néerlandophone. À sept ans ses parents la confient aux Dames Blanches du couvent cistercien, Camera Sanctae Mariae, Notre-Dame de la Cambre (fondé en 1201 par Gisèle, dame bruxelloise), où elle restera toute sa vie, inspirant toute la communauté par son esprit d'humilité. Elle fut cependant atteinte de lèpre en 1243, dut être isolée au fond de la forêt de Soignes, au terme d'un office liturgique spécial, recevant robe grise à ceinture rouge, gobelet, panier à pain, visière, gants et cliquette : « Sois morte au monde ! Vis pour Dieu ! »

Elle devint paralysée et aveugle; sa grande consolation était la réception de la Sainte Eucharistie; même si, vu le risque de contagion, elle ne pouvait boire à la coupe. Elle bénéficia, dès 1246, d'une rémission éphémère pendant laquelle elle peut séjourner dans un petit bâtiment construit pour elle à proximité du chœur, d'où elle pouvait voir le tabernacle et s'unir à la prière de ses sœur. Elle était une aide et une consolation pour tous les miséreux de la contrée, qui affluaient au monastère, attirés par sa sainteté. Sa sœur Ida, religieuse aussi, lui était d'un grand secours. Le Seigneur, dans l'une de ses nombreuses visions, lui confirma qu'une des deux espèces suffisait. Elle mourut en 1250. Saint Pie X approuva son culte comme sainte le 24 avril 1907. Elle est fêtée à Malines le 12 juin. Elle est invoquée contre les maladies de peau. Une chapelle en son honneur demeure dans les ruines de l'Abbaye de la Cambre.

Sainte Christine l'admirable
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De cette flamande, l'on raconte des choses si admirables qu'elles en sont incroyables s'il n'y avait pas la caution du très sérieux Jacques de Vitry, cardinal et chroniqueur honnête et intelligent. Il la connut pendant deux ans et il vit en elle s'épanouir les grâces divines. Souvent ravie en extase, elle semblait comme morte. On lui fit même un jour son enterrement. Or pendant le chant du Requiem, elle se leva de son cercueil ouvert et s'envola jusqu'au voûte de l'église. Au couvent Sainte-Catherine de Saint Trond, où elle passa les dernières années de sa vie et mourut en 1224, elle fut un modèle d'humilité et d'obéissance. Elle est fêtée, localement, le 24 juillet.

Sainte Berlindis et ses compagnes
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Originaire de Meerbeke ( Ninove), sainte Berlindis vécut un premier temps à l'abbaye de Moorsel. Plus tard elle choisit avec plusieurs compagnes une vie d'offrande pour les soins aux pauvres et aux malades. Elle est morte vers 930. Elle est fêtée le 3 février. (source : Chemins de sainteté)

Saint Chrysole
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Au 13 ème. siècle, on trouve une légende qui fait venir saint Chrysole de Rome en Gaulle vers le 3ème.siècle. Evêque martyr, il serait mort au diocèse de Lille. Il est fêté le 8 février à Tournai. (source : Chemins de sainteté)

Saint Lupicin
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Prêtre à Amiens, il aurait fondé l'église de Lustin. Il set fêté le 3 février. (source : Chemins de sainteté)

Saint Mengold
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Sainte Lutgarde est née à Tongres en 1182. Elle est mise à douze ans en pension chez les bénédictines du monastère Sainte-Catherine de Milen non loin de Saint-Trond. À dix-sept, poursuivie par les avances d'un gentilhomme, résolue cependant à se vouer au Seigneur, le Christ lui apparaît, lui découvrant sa plaie du côté, lui disant : « ne recherche plus les flatteries d'un vain amour. Regarde ici et contemple désormais ce que tu dois aimer et pourquoi tu dois l'aimer. C'est ici que je te promets de te faire goûter des délices de toute pureté.  » . Ce fut sans doute la première apparition médiévale du Sacré-Cœur. S'imposant beaucoup de pénitences, Lutgarde connaît aussi la « nuit des sens ». Notre-Dame et sainte Catherine lui apparaissent lors de ses nuits de prière.

Sainte Lutgarde devient moniale, elle a le don de guérir les malades et de comprendre les psaumes en latin. Elle reçoit la grâce de l'échange des cœurs avec Notre-Seigneur : « Que m'importe à moi, rustique et sans lettres, moniale et non dans les ordres, de savoir les secrets de l'écriture ? Et Dieu de lui dire : Que veux-tu donc ? Ce que je veux, dit-elle, c'est votre Cœur. Et le Seigneur : Bien plutôt, c'est moi qui veut ton cœur. Elle lui répondit : Qu'il en soit ainsi, Seigneur, de telle façon cependant que vous accordiez à mon cœur l'amour de votre Cœur et qu'en vous je possède mon cœur, bien à l'abri et pour toujours sous votre garde. Alors eut lieu l'échange des c&oeurs. » (son biographe Thomas de Cantimpré, o.p.)

Une nuit le Seigneur l'invite à boire à sa blessure au côté : « de la croix il détache un bras, il l'enlace, la serre contre son côté droit et applique sa bouche à la blessure. Elle y but une douceur si puissante qu'elle fut depuis lors et jusq'à la fin toujours plus forte et plus alerte au service de Dieu. » Mais elle est très affligée par sa nomination de prieure. Après une apparition du Christ lui confirmant sa décision, elle changea d'ordre et passa ses trente dernières années cachée au monastère d'Aywiers à Couture-Saint-Germain. Elle obtint la grâce du Seigneur de ne point apprendre la langue romane de ses sœurs, pour mener une vie plus recueillie. Elle accomplit trois jeûnes de sept ans, le premier pour la conversion des Albigeois, le second pour la conversion des pécheurs, qui blessent si profondément le Cœur du Sauveur, le troisième répondant à une invitation divine pour écarter de l'église un ennemi très redoutable.

Elle est morte le 16 juin 1246 et fut inscrite au martyrologe romain en 1584. Elle est fêtée à Ittre le 16 juin. la Bienheureuse Ida (1243-1300), l'une des sœurs de Lutgarde, qui vécut au monastère Cistercien de Rossendael près de Malines, fut elle aussi favorisée de grâces surnaturelles, reçut les sacrés stigmates et pénétra plus d'une fois dans la plaie du côté du Sauveur.

Le trésor de l'église Saint-Rémy d'Ittre contient une superbe châsse de sainte Lutgarde, orfévrerie liégeoise de 1624. Une chapelle Sainte-Lutgarde due à Arthur Brancart, patron des verreries de Fauquez, mais elle a été réaménagée en musée.

Saint Mengold
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Comte de Huy, chevalier, martyr, le nom de saint Mengold apparaît vers le IXème siècle. Il est fêté le 8 février. (source : Chemins de sainteté)

Bienheureux Hugues de Fosses Hugues de Fosses
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Né à Fosses à la fin du XIème siècle, le bienheureux Hugues de Fosses est ordonné prêtre et s'attche à saint Norbert. Il participe à la constitution de l'ordre des Prémontrés dont il deviendra, à la mort de saint Norbert, responsable des statuts. Il est mort le 10 février 1164 et est fêté le 9 février. (source : Chemins de sainteté)

Saint Charles le Bon
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Fils de saint Knoet, roi du Danemark, saint Charles le Bon (H. Karel de Goede) dirigea dès 1119 le comté de Flandres. Il fut très attentif aux soins des pauvres. Il est assassiné le 2 mars 1127 à l'église Saint-Donat de Bruges. Il est fêté le 2 mars, à Bruges et à Gand.

Saint Chrodegangus
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Saint Chrodegangus eut une vie importante comme chancelier et premier ministre de Charles Martel, puis de Pépin. Évêque, il réorganisa la vie religieuse dans son diocèse. Mort le 6 mars 766, il est depuis fêté le 6 mars à Hasselt.

Sainte Colette de Corbie
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Les parents de sainte Colette, qui habitaient Corbie en Picardie, se désolaient de n'avoir pas d'enfants. Ils prièrent saint Nicolas, qui le leur obtint, et dont leur fille reçut son nom, Nicole. Orpheline à 18 ans elle obtint la possibilité d'entrer malgré son âge chez les béguines d'Amiens. Elle fut déçue de leur vie trop douce, de même chez les bénédictines et les clarisses. Son père spirituel, franciscain, comprend son désir d'une vie austère faite de pauvreté, et la fait entrer dans le tiers-ordre franciscain. Elle vit recluse à Corbie, connaît la grâce de la contemplation. Mais elle veut réformer le Second ordre, celui des Clarisses. Elle obtint de rencontrer Benoît XIII, qui résidait en Avignon, anti-pape du Grand Schisme, mais d'un sens spirituel réel et profond. Il la nomme abbesse de tous les monastères qu'elle fondera et réformera, décision confirmée par le pape de Rome, Innocent IV. Elle réformera en premier lieu le monastère de Besançon, puis beaucoup d'autres en Savoie, Artois, Allemagne, Belgique, dont celui de Gand, où elle mourra le 6 mars 1447. Son corps fut ensuite transporté à Poligny dans le Jura. Canonisée le 24 mai 1807, elle est fêtée le 6 mars. Son nom vient de nikê, victoire, et laus, louange, en grec.



Je vous recommande toujours la sainte Règle, que vous preniez bien garde que tout soit bien fait et bien gardé, afin que, de la charge qui vous est commise, vous puissiez rendre bon compte à Dieu. Le labeur est bref mais le repos est long. (Sainte Colette à ses sœurs - 18 juillet 1446)
Au jour de la Sainte-Colette, commence à chanter l'alouette.

Saint Dentelin
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Frère de saint Landry, de sainte Madelberte et de sainte Aldétrude, fils de sainte Waudru et de saint Vincent de Soignies, neveu de sainte Aldegonde de Maubeuge, saint Dentelin vécut au septième siècle. La légende affirme qu'il mourut à sept ans, et que sa sainteté fut rendue visible par des prodiges autour de son tombeau. Il devint patron de la ville de Rees, qui, comme les chanoinesses de Sainte-Waudru auparavant, le fête le 14 juillet. (source : AMDG.BE)

Généreux rejeton de saints parents,
Tu parvins, malgré ton jeune âge
A la contemplation des mystères du Créateur.
Et c'est pourquoi, lorsque la mort survint,
Tu fus accueilli dans le sein d'Abraham.
Et aujourd'hui nous te prions
De supplier notre Sauveur pour le Salut de nos âmes. (tropaire de saint Dentelin, ton 4)

Saint Domitien de Maastricht
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Saint Domitien de Maastricht fut évêque de Tongres et de Maastricht de 535 à 558. Pasteur dévoué, il employa sa fortune à soulager les pauvres et à bâtir églises et hôpitaux, ses interventions au concile d'Orléans en 547 furent remarquées. Il évangélisa les recoins de la Taxandrie (Limbourg). Il est mort en 558. Il est patron de la ville de Huy. La châsse qui est conservée dans le Trésor de la collégiale Notre-Dame de Huy, où se trouvent aussi ses reliques, est un chef-d'œuvre de l'art mosan. Il est fêté localement le 7 mai. Son nom vient du latin domus, maison.

Sainte Itte de Nivelles
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Fille d'Arnold de Saxe et d'Ode de Herstal, sœur de l'évêque saint Modoald de Trèves et mère de sainte de sainte Gertrude de Nivelles (née en 626), de saint Sigebert et de sainte Begge d'Andenne (par laquelle elle est à l'origine de la dynastie carolingienne), ainsi que de Grimoald d'Andenne (né en 616). sainte Itte (ou Iduberge, ou Idoberge) épousa saint Pépin de Landen, duc et maire du palais d'Austrasie. Elle fit venir les trois moines irlandais, saint Feuillen, qui devint son directeur spirituel, saint Ultan et saint Fursy, qui rétablirent le monachisme dans le Brabant et le Namurois, en leur permettant de construire le monastère dit des Scots, à Fosses en 651, et en leur assurant un soutien financier important. Devenue veuve en 639, elle devint abbesse dans le monastère qu'elle fonda à Nivelles avec son mari, monastère dont elle devint ensuite la patronne après sa mort le 8 mai 652. Elle est fêtée le 8 mai. Son nom vient du flamand wit, blanc.

Tropaire de sainte Itte ton 4

Amis de la fête, voici venue
La brillante solennité
La mémoire glorieuse de la servante du Christ
Dont le souvenir réjouit les chrétiens
Épouse fidèle et abbesse bienveillante
Elle porte aux hommes une grâce qui ne tarit.
Par ses prières, Sauveur, sauve le monde qui est tien.

Sainte Julienne du mont Cornillon
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Née à Rétine, près de Liège, en 1192, Julienne, orpheline à cinq ans, est recueillie avec sa sœur Agnès par les Augustines du Mont Cornillon --- elle prend l'habit à quatorze ans. Dans une vision en 1208, le Christ lui demanda de consacrer tout son temps et ses énergies pour que soit fêté d'une manière toute spéciale dans l'Église le très saint Sacrement de son Corps et de son Sang. Le globe de la lune rayonnait de lumière mais était traversé en son diamètre par une ligne obscure; ni elle ni ses consœ urs n'en comprirent le sens. Elle se résolut à le demander au Seigneur et, pendant son sommeil, en 1210, une voix lui dit : « L'Église militante est figurée par le globe de la lune; la tache qui en voile une partie signifie qu'il manque une fête dont Dieu veut l'institution : c'est la fête du très auguste et très saint Sacrement de l'autel. Le jeudi saint, à la vérité, est tout désigné à cet effet, mais les diverses autres cérémonies de ce jour en empêchent la solennité ; il faut en établir une autre qui sera honorée et observée dans toute la chrétienté, pour que la foi aux mystères de la religion, qui diminue et diminuera encore si l'on n'y porte remède, soit affermie et confirmée en son entier, pour que les hommes qui aiment et cherchent la vérité en soient pleinement instruits, et puisent dans cette source de vie des forces pour avancer dans le chemin de la vertu, enfin pour que les irrévérences et impiétés journalières qui se commettent contre la majesté de ce sacrement soient réparées et expiées par une adoration profonde et sincère.» Julienne connut ensuite une vie mystique extraordinaire, ayant les dons de prophétie et de connaissance des cœurs.
Prieure en 1222, le Seigneur l'invita à l'action, mais elle fut ignorée, incomprise et persécutée par son entourage, notamment le supérieur du mont Cornillon. Son amie la bienheureuse Ève de Liège, recluse cistercienne, sollicita les savants conseils de Jean de Lausanne, chanoine de saint Augustin, Hugues de Saint-Cher, Guy de Laon, futur évêque de Cambrai, Jacques Pantaléon de Troyes, archidiacre de Liège, confesseur de Julienne et futur pape Urbain IV. En 1247, les chrétiens de Liège célèbrent la première Fête-Dieu, composée par Jean, religieux du mont Cornillon alors devenu supérieur grâce à l'évêque de Liège, Robert de Thourotte. Mais ce dernier mourut et l'opposition reprit; pourchassée de monastère en monastère, protégée tant bien que mal par les cisterciens, Julienne mourut à Fosses en 1258, ne pouvant communier mais fixant l'hostie d'un regard pénétrant. Elle est inhumée dans l'église de Villiers en Brabant. En 1264, par la bulle Transiturus de hoc mundo d'Urbain IV, la fête du Corpus Domini (Fête-Dieu en France) devint fête de l'Église universelle. Sous l'impulsion notamment de sainte Gertrude de Helfta, sainte Dorothée de Dantzig, Jean XXII, la dévotion au Saint-Sacrement prit de l'ampleur, et des processions firent leur apparition (en 1274 à Cologne, en 1350 à Rome).
Le désir suscité par le Christ dans le cœ ur de sainte Julienne est de rappeler à l'homme la grandeur du mystère de l'Eucharistie et de l'inciter à s'y unir plus fréquemment et plus intensément. Car Jésus sait mieux que quiconque combien cette nourriture nous est nécessaire pour vivre fidèlement en enfants de Dieu. En recevant ce don si merveilleux qu'Il nous fait de tout lui-même à travers son corps, puissions-nous répondre à son désir et devenir nous aussi le pain de nos frères. Nous devons vivre en vérité de cette espérance que « nous pouvons tout en celui qui nous fortifie ». Elle est fêtée le 5 avril.

Bienheureux Columban Marmion
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Joseph Marmion naît le 1er avril 1858 au 57 Queen Street à Dublin, d'un père irlandais et d'une mère française, septième d'une famille de neuf enfants. Trois de ses sœurs deviendront religieuses au couvent de la Mercy à Clonakilty. Il est baptisé le 6 avril en l'église St-Paul, Arran Quay, où il fait sa première communion en 1864. Après des études à l'école primaire des Pères augustins, au Belvedere College et, ayant obtenu une bourse, au Holy Cross College de Clonliffe, il entre au séminaire Holy-Cross de Dublin, destiné qu'il était dès sa naissance à la prêtrise par ses parents dévots. Il entame des études de philosophie à l'Université catholique de Dublin et est reçu en 1877 comme Bachelor of Arts. au séminaire Holy-Cross de Dublin à 16 ans. Il finit ses études à Rome au Collège de la Propagande de la Foi et il est ordonné en 1881. Passant au retour par Maredsous, il est séduit par ce jeune monastère belge fondé en 1872 par les deux frères Placide (l'Abbé) et Maur Wolter venus de l'Abbaye allemande de Beuron, et il voudrait bien y rester. Son évêque, en Irlande, lui demande de surseoir à son désir monastique et et le nomme vicaire, puis professeur au Grand Séminaire (1882-1886). Il s'initie notamment à la direction spirituelle, ce qui se révélera plus tard l'un de ses grands charismes. En 1886, il entre à Maredsous. Noviciat laborieux pour ce prêtre de 30 ans qui doit changer de coutumes et de langue, son office de cérémoniaire en revanche lui permet de vivre son amour de la belle liturgie. En 1889, son action opportune sauve l'abbaye de l'incendie. Après sa profession solennelle en 1891, dom Columba seconde le Maître des novices et prêche avec succès dans les paroisses alentour. Il participe à la fondation de l'Abbaye du Mont-César à Louvain et prêche des retraites en Belgique et au Royaume-Uni. Il devint le confesseur, confident et ami de Mgr Mercier, le futur Cardinal. Il fut un brillant guide spirituelle, notamment pour Dame Cécile de Hemptinne, moniale de Maredret. Dom Hildebrand de Hemptinne, 2e Abbé de Maredsous étant nommé par Léon XIII premier Abbé Primat de la Confédération bénédictine en 1893, il finit par renoncer à mener les deux charges de front pour se consacrer uniquement à celle d'Abbé Primat. Il resta prieur du Mont César (Keizersberg) de 1900 à 1909, prêchant de nombreuses retraites (à Ampleforth, Douai, Douai-Reading, Erdington, Downside, Haywards Heath, Ramsgate). En 1909 il est élu troisième Abbé de Maredsous à la tête d'une communauté d'une centaine de moines, avec deux écoles et des publications, en particulier la Revue bénédictine. Là il participa au renouveau des recherches bibliques et de la ferveur liturgique, tout en continuant son activité internationale, voulant servir plutôt que présider cette vie fervente pour Dieu, comme l'indique sa devise : Prodesse magis quam praeesse. Il est reçu en audience par Pie X le 22/09/1912. Il aide les moniales et moines anglais de Milford Haven et Caldey qui veulent passer au catholicisme. Lorsque éclate la guerre de 1914, il envoie ses jeunes moines en Irlande et lui-même souffre beaucoup dans sa santé déjà éprouvée. Mais il continue son activité de prédicateur et de directeur spirituel. Ainsi écrit-il à un jeune qui se prépare à l'ordination : « La meilleure des préparations à l'ordination est de vivre chaque jour dans l'amour, partout où l'obéissance et la Providence nous placent. » (1915) Son secrétaire rassemble, pour les publier, ses conférence en trois livres, sur le Christ vie de l'âme (1917), le Christ dans ses mystères (1919) et le Christ idéal du moine (1922), et un quatrième posthume, Sponsa Verbi, qui connaîtront tous un grand succès. La reine Élisabeth lui rendit une longue visite en 1920. En septembre 1922, malgré sa fatigue, il accepte de remplacer l'évêque de Namur pour conduire le pèlerinage diocésain à Lourdes. Il meurt d'une grippe en 1923 à Maredsous, ayant été un apôtre au grand cœur, avide de répandre largement le joyeux message de notre adoption filiale en Jésus-Christ. Le corps de Dom Marmion repose dans la chapelle Saint-Grégoire de l'église abbatiale de Maredsous depuis le 29 avril 1963. Il est est béatifié le 3 septembre 2000. « Puisse le Bienheureux Columba Marmion nous aider à vivre toujours plus intensément et à comprendre toujours plus profondément notre appartenance à l'Église, corps mystique du Christ ! » (Jean Paul II) Voir le livre « Prier 15 jours avec Columba Marmion ».

Saint Columbanus de Gand
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Abbé en Irlande, les invasions vikings le poussèrent à emmener sa communauté en Belgique. Le 2 février 957, il devint ermite dans le cimetière de saint Bavon à Gand. Sa réputation de sainteté fut rapide et large, de nombreux disciples arrivèrent. Il mourut le 25 février 959 et fut enterré en la cathédrale de Gand. Fété localement le 2 février, il est un des patrons de la Belgique, avec saint Joseph, Notre-Dame de Banneux et Notre-Dame de Beauraing. En tant que tel il est invoqué dans toute litanie publique.

Bienheureux Damien de Veuster
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Joseph de Veuster naît le 3 janvier 1840 dans une famille belge de langue flamande, exploitants agricoles modestes du village de Tremelo. Il était le septième de huit enfants dont quatre entreront en religion. Après l'école primaire, il travailla quelques années dans l'entreprise familiale et étudia ensuite le français à Braine-le-Comte, avant de suivre à 19 ans son frère Pamphile dans la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie (ou Pères de Picpus), prenant le nom de Damien. Il y développe son amour de l'adoration eucharistique qui sera son seul soutien dans les heures de solitude, et son amour de la Sainte Vierge. Dans son ardeur missionnaire, le jeune religieux s'adresse directement au supérieur général et obtient la permission de partir, à la place de son frère tombé malade, dans la mission nouvellement fondée aux îles Hawaï. Il s'embarque le 2 novembre 1863, avant même son ordination sacerdotale qui lui sera conférée à Honolulu. Le gouvernement avait regroupé d'autorité tous les lépreux de l'archipel dans l'île Molokaï, sur la bande de terre Kalaupapa. En 1873, le Père Damien est choisi parmi d'autres volontaires pour assurer une présence sacerdotale dans cet enfer de désespoir et de misère morale. Il organise alors la vie religieuse, sociale et fraternelle dans cette île mise au ban de la société, luttant contre la corruption. Il construit des maisons de soin pour les filles, pour les garçons, une nouvelle église, une école. Mais seul au milieu des Canaques, il souffre de ne pouvoir se confesser.
Il se solidarise avec les lépreux (il aimait dire : « nous les lépreux », dès sa première prédication, il embrassa tous ces malheureux en disant simplement : « Nous lépreux ». Et au premier malade qui lui dit : « Attention, Père, vous pourriez attraper mon mal », il répondit : « Mon fils, si la maladie m'emporte le corps, Dieu m'en donnera un autre. ») et même, malgré ses précautions, il est atteint à son tour par la maladie. « Qu'il est doux de mourir comme un enfant des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie », disait-il à son dernier jour. Il avait souhaité que ce fut le jour de Pâques; ce fut le Lundi Saint, 15 avril 1889. En 1936, sa dépouille fut ramenée en Belgique par le bâteau-école belge Mercator, puis inhumée dans la crypte de l'église Saint Antoine à Louvain. En 1969, les Américains lui rendirent hommage en érigeant une statue à son effigie au Capitole de Washington. En 1957, pour la première fois, on organise en Belgique la Journée des Lépreux, qui permet de récolter de l'argent pour les lépreux. Cette initiative débouche, en 1964, sur la création de la Fondation Père Damien, qui poursuit l'œuvre de Damien. Il a été béatifié par Jean-Paul II le 4 juin 1995. Il est fêté le 10 mai.
« Sans le Saint-Sacrement, une position telle que la mienne ne serait pas soutenable. Mais, ayant Notre Seigneur à mes côtés, je continue d'être toujours gai et content et je travaille avec zèle au bien de mes pauvres malheureux lépreux. » (Bienheureux Père Damien de Molokaï)

Musée du Père Damien/Damiaanmuseum (in het nederlands)

Le site de la fondation Damien, qui continue l'œuvre du Père Damien.

Saint Euchaire de Trèves
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Saint Euchaire fut évêque de Trèves pendant 23 ans, et fut le premier à évangéliser cette ville et ses alentours. Il est fêté localement le 8 décembre, jour de sa mort. Son nom vient des mots grecs eu et keros, bien et cire.

Saint Eucher d'Orléans
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Saint Eucher fut évêque d'Orléans et confesseur. Depuis sept ans, il vivait heureux à l'abbaye de Jumièges en Normandie, quand ses concitoyens obtinrent de Charles Martel qu'il leur fut donné comme évêque. Il fit mine de ne rien savoir et ne bougea pas. Charles Martel lui écrivit qu'il le ferait transporter à Orléans par ses soldats, s'il tardait à se mettre en route. Eucher dut s'incliner et quitta Jumièges les larmes aux yeux. Tout alla bien jusqu'à la bataille de Poitiers (732). Estimant que ses soldats avait sauvé l'Eglise de l'Islam, Charles décida de s'indemniser en s'emparant des vases d'or servant au culte. Tous les évêques se turent, tant ils avaient peur et seul Eucher protesta. Destitué et exilé à Cologne, cette riche Eglise, déjà trop taxée, le reçut en héros, logé dans un palais et invité à présider les grandes cérémonies liturgiques. Charles Martel se fâcha devant ce centre d'opposition. Il envoya le gouverneur de Liège pour séquestrer saint Eucher. Robert de Liège se laissa convaincre par saint Eucher qui lui demanda de redevenir moine à Saint-Trond comme jadis à Jumièges dont il avait toujours le vague-à-l'âme. Saint Eucher mourut le 20 février 738 en l'abbaye de Saint-Trond. Il est fêté localement le 20 février. Son nom vient des mots grecs eu et keros, bien et cire.

Saint Éleuthère
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Originaire de Tournai il devint le premier évêque de ce diocèse ( 497-531). Il est fêté le 20 février.

Sainte Émilie d'Oultremont
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Elle est née le 11 octobre 1818 à Soumagne. Elle fonda l'ordre des Sœurs de Marie Réparatrice. Sœur Marie de Jésus est morte le 22 février 1878 à Florence. Elle est fêtée le 22 février.

Bienheureuse Eugénie Joubert
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La bienheureuse Eugénie Joubert est née le 11 février 1876 à Yssingeaux, près de Notre-Dame du Puy. Quatrième d'une famille de huit enfants, elle est fille d'un exploitant forestier, qui vivait à distance car il ne supportait guère sa femme. Elle est mise au pensionnat des Ursulines à Ministrel. À 19 ans, elle rejoint sa sœur dans la congrégation de la Sainte-Famille du Sacré-Cœur, fondée par le Père Rabussier, s.j. et mère Marie Ignace Melin, pour l'enseignement de la catéchèse. Elle prononça ses vœux le 8 décembre 1897.

Elle fut catéchiste de 1897 à 1901, à Aubervilliers, puis à Saint-Denis. Elle étudie saint Thomas d'Aquin et les Pères de l'Église. Son allure est vive et son rire joyeux, mais son recueillement est profond et sérieux. Sa dévotion pour la Sainte Eucharistie et la Très Sainte Vierge Marie rendait vivantes pour les enfants les vérités qu'elle enseignait. Elle suivit deux fois les Exercices Spirituels de saint Ignace, aimant particulièrement se placer dans l'intimité de la Sainte-Famille. Elle priait la Vierge de l'aider, et la faisait prier par les enfants pour qu'elle les aide à comprendre et retenir ses leçons. Elle calmait les plus turbulents. Elle vit de l'esprit d'enfance évangélique, dans une union toujours plus profonde à la Trinité Sainte, comme sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la bienheureuse Élisabeth de la Trinité. Ne se ménageant pas, elle est atteinte d'épuisement, puis par la tuberculose.

Elle est morte le 02 juillet 1904 à Liège, ayant deux fois murmuré le nom de Jésus et baisé le crucifix. Du ciel, elle fera signe : le 1er octobre 1928, Emile Legay atteint d'un cancer des bronches implore son aide. Au grand étonnement des médecins, il guérit. Elle a été béatifiée le 20 novembre 1994. Elle est fêtée le 2 juillet à Liège.

« Je vous en supplie, ma bonne Mère, malgré mes infidélités, de vouloir bien m'aider à entrer dans l'intimité, dans le secret de la Très Sainte Trinité. O beata Trinitas ! » (Bienheureuse Eugénie Joubert)
« Ô bienheureuse misère, plus je l'aime, plus aussi Notre-Seigneur l'aime et s'abaisse vers elle pour en avoir pitié et lui faire miséricorde ! »
« Les personnes du monde cherchent à avoir des succès dans leurs désirs de plaire et de paraître. Eh bien! Notre-Seigneur me permet, à moi aussi, d'avoir des succès dans la vie spirituelle. Chaque humiliation, si petite soit-elle, est un vrai succès pour moi dans l'amour de Jésus, pourvu que je l'embrasse de tout mon coeur. » (Bienheureuse Eugénie Joubert)
« Lorsqu'un enfant est plus turbulent que les autres et provoque en moi l'impatience, je pense à la douceur et à la patience de Jésus envers moi malgré mes infidélités. » (Bienheureuse Eugénie Joubert)
« Aimer Marie, l'aimer encore et toujours davantage! Je l'aime parce que je l'aime, parce qu'Elle est ma Mère. Elle m'a tout donné; Elle me donne tout; c'est Elle encore qui veut tout me donner. Je l'aime parce qu'Elle est toute belle, toute pure; je l'aime et je veux que chacun des battements de mon coeur lui dise : ma Mère Immaculée, vous savez bien que je vous aime ! » (Bienheureuse Eugénie Joubert)
« Je ne fais rien, mais c'est plus simple : je fais la volonté du bon Dieu, c'est ce qu'il y a de meilleur » (Bienheureuse Eugénie Joubert)
«Depuis mon enfance, écrit-elle alors, mon coeur, cependant pauvre, grossier et terrestre, cherchait vainement à apaiser sa soif. Il voulait aimer, mais seulement un Époux beau, parfait, immortel, dont l'amour soit pur et immuable... Marie, vous m'avez donné, à moi, pauvre et petite, le plus beau des enfants des hommes, votre divin Fils Jésus ! » (Bienheureuse Eugénie Joubert)
« Si je vis d'esprit de foi, écrit-elle, si j'aime vraiment Notre-Seigneur, il me sera facile de me faire une solitude au fond de mon coeur et surtout d'aimer cette solitude, d'y demeurer seule avec Jésus seul. » (Bienheureuse Eugénie Joubert)
« Que mon cœur désormais, semblable à la boule de cire, simple comme le petit enfant, se laisse revêtir par l'obéissance aveugle, de toute volonté de bon plaisir divin, sans opposer d'autre résistance que celle de vouloir donner toujours plus. » (Bienheureuse Eugénie Joubert)
« Le bon Dieu ne défend pas de rire et de s'amuser, pourvu qu'on l'aime de tout son coeur et que l'on garde son âme bien blanche, c'est-à-dire sans péché... Le secret pour rester l'enfant du bon Dieu, c'est de rester l'enfant de la Très Sainte Vierge. Il faut beaucoup aimer la Très Sainte Vierge et lui demander tous les jours de mourir plutôt que de commettre un seul péché mortel ». (Bienheureuse Eugénie Joubert)
« Ô Jésus, dites-moi quelle était votre pauvreté à vous? Dites-moi ce que vous cherchiez avec le plus d'empressement à Nazareth? Faites-moi la grâce d'embrasser de toute mon âme la pauvreté qu'il plaira à votre amour de m'envoyer. » (Bienheureuse Eugénie Joubert)

Sœur Eugénie Joubert est un modèle d'union à Dieu dans les petites choses. Elle nous apprend à vivre la sainteté au quotidien, en nous rappelant que telle est notre vocation. (Monseigneur Brincard)

Prière de Mgr Soulier à Eugénie Joubert

Bienheureuse Eugénie, vous avez vu le jour le 11 Février 1978, à Yssingeaux.
Vous avez grandi dans une famille nombreuse de huit enfants.
La joie a irradié votre enfance et votre jeunesse.
L'élégance extérieure reflétait la beauté intérieure de votre coeur.
Lentement le Christ prenait de la place dans votre vie.
En devenant religieuse de la Sainte Famille du Sacré Coeur, vous avez décidé de lui donner tout votre être, présent et à venir.
Combien d'enfants au catéchisme, de familles, de personnes, sont nées à une foi vivante en vous écoutant et en vous regardant.
Fatiguée et malade, vous avez continué vote service d'une autre façon.
C'est le 2 Juillet 1904 que la vision a remplacé la foi.
Je vous demande de continuer à nous monter et à me montre le visage du Christ.
Accueillez aussi nos demandes et mes demandes, à nous, qui sommes encore sur la route.
Amen

Bienheureuse Ève de Saint-Martin
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Recluse cistercienne vivant à Liège, la bienheureuse ève de Saint-Martin, ou ève de Liège, continua l'oeuvre de sainte Julienne du mont Cornillon et propagea la dévotion de la Fête-Dieu. Elle est morte en 1262. Elle est fêtée localement le 14 mars ou le 4 juin. Son nom vient du hébreu hawwah, vivante.

Sainte Walburge
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Sainte Walburge, ou Walburgis, était la sœur de saint Richard. Elle vint avec ses frères pour évangéliser nos régions. Elle vécut un temps à Anvers puis devint abbesse à Heidenheim où elle mourut le 25 février 779. Ses reliques furent ramenées à Veurne en 870. Elle est fêté le 25 février.

Bienheureuse Mère de Jésus
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Née à Marseille le 28 mai 1841, Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny est fêtée le 27 février à Anvers. Elle fonda l'Association des Filles du Cœur de Jésus. Elle est morte assassinée en 1884. Elle est fêtée le 27 février.

Sainte Marie-Amandine
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Paulina Jeuris est née à Schakkebroeck (Herk-de-stad) le 28 décembre 1872. Sœur missionnaire franciscaine de Marie, nommée Marie-Amandine, elle partit en Chine avec un grand nombre de missionnaires pour soigner les plus démunis. Elle est morte martyr le 09 juillet 1900. Elle est fêtée le 10 juillet.

Saints Martyrs de Gorcum
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Le 09 juillet 1572 plusieurs prêtres et religieux sont assassinés en Hollande à Brielle. Plusieurs de ces religieux venaient de nos régions : saint Nicolas Janssen, saint Godefroid Coart, saint François de Roye, saint Pierre d’Asse, saint Jacques La Coupe. Ils sont vénérés en l’Eglise saint Nicolas de Bruxelles. Ils ont été canonisés en 1867. Ils sont fêtés en Flandre et dans le diocèse de Malines-Bruxelles le 9 juillet.

Saint Materne
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C'est vraisemblablement entre l'an 42 et l'an 52 que trois missionnaires partent de Rome pour évangéliser la Gaule du Nord: Euchère et ses deux jeunes lévites Valère et Materne. Leur destination : Trêves, ville la plus importante et la plus opulente de la Gaule Belgique. Les trois frères y commencent leurs travaux avec un zèle que ne peut rebuter ni la corruption des romains aisés, ni la farouche idolâtrie des autochtones. Plus d'une fois, Euchère, qui s'élève avec force contre l'abomination du culte païen, et proclame que seul Jésus-Christ est digne dadoration, faillit être lapidé. On les chasse de la ville, mais nos missionnaires ne perdent pas courage: ils attendent en paix le moment choisi par Dieu pour faire rejaillir Sa Puissance d'une manière telle que les conversions affflueront.
Cette occasion est donnée à Euchère par Albana, une noble dame veuve d'un puissant sénateur. Dieu guérit miraculeusement son fils par les prières d'Euchère, et Albana se convertit. La nouvelle fait grand bruit, et sert puissamment à la cause de l'Evangile. Les néophytes se mettent à affluer. Revenons-en à Materne. Après 23 ans de travaux, Saint Euchère s'éteint paisiblement à Trèves après une vie pleine de mérites. Valère lui succède, et le christianisme fait de tels progrès que selon un chroniqueur, à la fin de son épiscopat qui dure 15 ans, le nombre de chrétiens dans la ville surpassait le nombre des païens. Materne succède à Valère, mais bien que son âge soit déjà avancé, il ne tient pas en place. Il songe à étendre son champ d'action, ou plutôt, son champ d'évangélisation.
Politiquement, c'est une période relativement calme pour les chrétiens. Rome est préoccupée de défendre ses frontières du Rhin, et ne songe pas à persécuter les croyants qui jouissent en Gaule du Nord d'une liberté relative. Materne reprend son bâton de pélerin, il descend la Moselle et le Rhin, s'arrête dans les bourgades échelonnées le long des deux rivières, et y prêche la bonne nouvelle. Sa direction est Cologne, capitale des Ubiens, où l'un de ses disciples, Saint Paulin, meurt martyr et scelle de son sang le témoignage de Jésus-Christ ressuscité. Materne établit en la ville des lieux de prière, et pour les desservir, installe des prêtres chargés de conserver et de faire mûrir le fruit de son labeur. Puis il bifurque vers l'Ouest, et passe chez les Tongres, dont la capitale, qui porte encore aujourd'hui le nom de Tongres, est alors une cité considérable au carrefour de quatre grandes voies militaires vers Bavai, Cologne, Arlon et Nimègue. Materne a mis le pied sur le territoire qui est actuellement la Belgique. L'évangélisation de la Belgique pays a commencé.
Materne connaît à Tongres un succès immédiat, il y bâtit un oratoire en l'honneur de la Très Sainte Mère de Dieu, et on a prétendu que ce fut le premier oratoire dédié à la Vierge Marie en-deça des Alpes. Il jette les bases de l'évêché qui sera plus tard transporté successivement à Maestricht et à Liège. C'est pourquoi d'anciennes images le représentent tenant une église à trois clochers, Trèves, Cologne, Tongres, les trois grandes étapes de sa vie d'évangélisateur. De Tongres, Materne descend vers la Meuse et se met à parcourir ces rives sauvages où n'existent que de misèrables huttes éparses dans les bois. Trois endroits seulement, ou plutôt trois rochers, présentent quelques habitations réunies: Namur, Maastricht et Dinant. Materne les visite et bâtit un oratoire au pied de chacun de ces rochers. À Namur, c'est à l'endroit où se trouve actuellement l'église Saint Materne, rue Notre-Dame, au pied de la citadelle. Etendant ensuite ses excursions sur les deux rives de la Meuse, il bâtit des chapelles aux endroits où se trouvent aujourd'hui les villes de Walcourt et de Ciney.
À propos de Ciney, une gracieuse légende raconte qu'un jour, les cinq fils d'un homme riche, proconsul ou gouverneur de la station de Ciney, montés sur un attelage pour une promenade dans les environs, virent leurs chevaux s'emballer et se diriger tout droit vers les étangs et marais d'Halloy. Malgré tous leurs efforts, ils ne parvenaient pas à maîtriser les animaux. En désespoir de cause, ils invoquent le Dieu de Materne. Et il n'en faut pas plus pour que les chevaux se calment et s'arrêtent au bord des étangs. Une autre version de la même légende raconte plutôt que les cinq enfants piquent une tête dans l'étang et se noient, tous les cinq, mais que Materne réussit à les ramener à la vie, provoquant du même coup la conversion de toute la famille à la nouvelle Foi. De plus, en reconnaissance, le gouverneur céda un terrain pour y construire une église. Cette histoire, qui est à l'origine du blason à cinq têtes de la ville de Ciney, attire notre attention sur la présence en Condroz de Saint Materne. Pour ce qui en est de Walcourt, c'est Materne qui, selon une vénérable tradition, sculpte de ses mains la célèbre statue de la Vierge Marie, qu'il place sur l'autel d'un oratoire dédié à la mère de Dieu, édifié sur la colline dominant la vallée de l'Eau d'Heure, avec les débris d'un temple païen. Que cette histoire soit vraie ou fausse, elle prouve que nos ancêtres avaient parfaitement conscience que Materne était à l'origine du christianisme et de la piété dans nos régions.

On signale aussi son passage à Leffe et à Foy-Notre-Dame, où il serait également à l'origine des célébres sanctuaires que nous connaissons aujourd'hui. On le signale aussi à Huy, et il n'est pas, dit un ancien biographe, d'infirmité corporelle ou spirituelle qui ne reçoive soulagement de l'apôtre. Hérigène célèbre son zèle pour le salut des âmes, son humilité, sa simplicité, sa douceur, sa bonté, l'austérité de sa vie. De retour à Cologne vers la fin de la quarantième année de son apostolat, presque centenaire, miné par les fièvres, Materne reçoit la récompense de ses travaux, et l'an 130 de Jésus-Christ, rend paisiblement son âme à Dieu. Ses trois églises se disputent ses reliques, et c'est Trèves qui l'emporte. Materne repose en paix auprès de ses deux prédécesseurs Euchére et Valère. Il est vénéré dans le diocèse de Liège (fête le 20 septembre) et dans celui de Namur (fête le 25 septembre). Ses reliques sont partagées entre les villes de Tongres, Liège et Trèves. De nombreuses églises lui sont dédiées, citons la basilique de Walcourt et la petite église Saint-Materne à Namur.

Une tradition immémorale raconte que le culte de la Sainte Vierge, conjointement avec le christianisme, fut apporté dans l'Alsace, par saint Materne, disciple de saint Pierre, et, selon plusieurs écrivains, le fils unique de la veuve de Naim, que Jésus-Christ ressucita et admit ensuite au nombre de ses 70 disciples. La tradition ajoute que Materne étant mort à Eil, dans le cours de ses prédications, Euchaire et Valère, les deux compagnons de son apostolat, retournèrent à Rome exposer leur douleur à saint Pierre, que celui-ci leur donna son bâton pastoral, en leur disant de le poser sur le corps du défunt, et de lui commander de ressusciter; après quoi il continuerait sa mission avec plus de succès qu'auparavant; qu'enfin tout se passa comme l'avait dit le Prince des Apôtres; et que par Materne ressuscité et ses compagnons furent fondées les églises de Strasbourg, de Trèves, de Cologne et de Liège.

Si cet antique récit a été contredit par certains critiques, qui, offusqués des faits miraculeux qu'ils rencontrent dans l'histoire, étudient, sous l'inspiration du préjugé, les moyens de les en bânir, ou du moins de les mettre en suspicion, on ne peut disconvenir que celui-ci réunit en ses faveur des raisons et des autorités puissantes : ce sont les martyrologes des huitième, neuvième et dixième siècles, et divers écrits de la même époque, qui citent cette tradition comme admise de temps immémorial; c'est la croyance religieusement conservée en diverses églises, malgré les grandes distances qui les séparent; c'est le respect avec lequel Cologne et Trèves ont conservé les deux demi-moitiés du bâton pastoral de saint Pierre, qu'elles se sont partagé, et l'accord des anciens auteurs à motiver par ce miracle la coutume qu'on les Papes de ne pas porter de crosse; c'est l'antique basilique de la Résurrection bâtie à Eil, et où la foule des pélerins visitait dévotement le tombeau vide qui avait servi pendant quarante jours de sépulcre à saint Materne; c'est le témoignage uniforme des historiens alsaciens, allemands, italiens, des siècles plus rapprochés du nôtre; c'est l'office propre du bréviaire de Strasbourg; c'est enfin, d'une part, le fait non contesté que saint Materne fut le premier apôtre de l'Alsace, de l'autre, le fait incontestable que dès le second siècle l'Alsace comptait des chrétientés florissantes.

Saint Euchaire tint le siège épiscopal de Trêves pendant 23 ans, et il s'endormit dans le Seigneur le 8 décembre; Valère lui succéda, siégea 15 ans et mourut le 29 janvier; Materne continua les travaux apostoliques de ses deux prédécesseurs immédiats et s'envola au ciel le 14 septembre, après avoir gouverné son diocèse pendant 40 ans. Leurs corps furent ensevelis hors des murs de la ville de Trêves. On voit des reliques de saint Valère dans la crypte souter­raine de Saint-Mathias de Trèves; des parcelles cal 816 transférées à Lisbonne. L'église métropo­litaine possède des ossements de saint Materne. Les peintres ont coutume de représenter saint Materne avec une église à trois tours, afin de rappeler que son diocèce comprenait primitivement les trois villes importantes de Cologne, de Trêves et d'Utrecht, qui, plus tard, à cause du nombre de chrétiens, devinrent autant de titres épiscopaux.
De l'apôtre Pierre tu fus le disciple,
Et comme lui infatigable dans ton travail d'évangélisation,
Tu parcourus la terre des Belges
Pour l'arracher aux ténèbres de l'idolâtrie,
Et tu tiras de la mort les cinq fils d'un homme de Ciney
Pour proclamer par ce miracle étonnant
Que Christ est le seul Dieu digne d'être adoré,
Vénérable père Materne,
Prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.
Amen!

Deus, qui populo tuo sanctum dedisti Maternum praedicatorem; concede; ut tanti Pontificis intercessione et tuae pietatis defensione, ab omnibus liberemur adversis, et tranquilla prosperitate in tua laude laetemur. Per Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum.
Dieu qui avez donné saint Materne à votre peuple pour lui prêcher l'évangile, faites que l'intercession d'un si grand évêque et votre clémente protection nous délivrent de toutes les forces adverses et nous fassent jouir, dans l'action de grâces, d'un bonheur paisible. Par ton fils Jésus-Christ notre Seigneur.

Saint Géry de Cambrai
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Saint Géry, ou Gaugéric, ou Guric pour les flamands, naquit à Ivoy, aujourd'hui Carignan, dans les Ardennes françaises, à deux pas de la frontière belge, de parents romains et chrétiens Gaudentius et Austadiola. Matinal et pieux, nourrissant les pauvres de son jeûne et lisant avec zèle, l'Écriture, ses éminentes vertus de sainteté et d'intelligence attirèrent l'attention de saint Magnérie, successeur de saint Nicétas sur le siège de Trêves, qui le tonsura et lui promit le diaconat s'il savait le Psautier à son retour. Son ministère d'évangélisation et ses miracles le rendirent célèbres dans toute la Belgique : il amena notamment au baptême un lépreux païen, qu'il pourra ensuite ordonner; à la mort de saint Védulphe il fut élu évêque de Cambrai-Arras par le clergé et le peuple et fut sacré par Égidius archévêque (entre 584 et 590). À son entrée dans la ville de Cambrai, au moment où l'évêque traversait, au milieu de la foule, les rues qui conduisaient à l'église, des cris de douleur et de supplication retentirent à ses oreilles. Saint Géry s'arrête aussitôt, et demandant la cause de ces lamentations, il apprend qu'elles viennent des maisons publiques, où 12 criminels, condamnés à mort, le suppliaient d'avoir pitié de leur sort et d'obtenir leur pardon. L'évêque se tournant aussitôt vers Wado ou Gaud, gouverneur de la ville, qui marchait à ses côtés, lui demanda de faire grâce à ces prisonniers et de les confier à sa charité pastorale. Wado refusa; alors l'évêque, plein de confiance en Dieu, le supplia de lui accorder ce que la justice des hommes lui refusait. Quelques instants après, au moment où saint Géry entrait dans l'église, les prisonniers, rendus à la liberté, par un effet de la puissance divine, y accouraient en présence de tout le peuple.

Premier évêque à résider à Cambrai, il organisa son diocèse et construisit en particulier un monastère Saint-Médard, dédié à saint Médard et à saint Loup, sur le mont des Bœufs ou Bublemont, près de Cambrai, qui était connu pour héberger des survivances de pratiques païennes. Il donna à ce monastère son frère Lando pour abbé. Saint Céry parlait volontiers de l'amour de Dieu et du prochain, de l'observation des commandements du Seigneur, de la prière fréquente et des règles d'une vie sainte. Il expliquait les cérémonies usitées dans la célébration des sacrés mystères et des sacrements. Il entretenait encore ses auditeurs de l'importance de la religion, de la justice, de la paix, de la longanimité, du pardon des ennemis et du soulagement des pauvres, du soin avec lequel on doit entretenir les vertus chrétiennes dans son âme, de la méditation des fins dernières et du désir des biens célestes et éternels. C'est par ses instructions et la bénigne influence de ses exemples que saint Géry opérait, au milieu de son peuple, de nombreuses conversions. Les hommes violents devenaient doux, les superbes pratiquaient l'humilité, les voluptueux la continence, les irascibles la charité fraternelle, les avares apprenaient la charilé, et les intempérants mettaient un terme à leurs excès. Le souci des prisonniers, des captifs de guerre et des esclaves, dont il essayait d'adoucir le sort, et de racheter quand il le pouvait, fut l'une des caractéristiques de son ministère. Il courut un jour jusqu'à Chelles, près de Paris, pour calmer le roi Clotaire II qui voulait châtier ses citoyens pour manque de promptitude à payer l'impôt. Au moment où il se trouvait près du monarque, il apprit que 2 jeunes hommes, détenus dans la prison par les ordres du seigneur Landri, devaient, le lendemain, expier par leur mort les crimes qu'ils avaient commis. A cette nouvelle il se sentit le coeur attendri, et abordant avec respect le noble leude, il le supplia, par l'amour de Jésus-Christ, de faire grâce à ces malfaiteurs et de les lui confier, afin qu'il les remît dans la bonne voie qu'ils avaient eu le malheur de quitter. Landri restant sourd à ces prières, le saint évêque appela les disciples qui l'accompagnaient et alla avec eux réciter des prières, toute la nuit, dans une église voisine. Le matin, les prisonniers miraculeusement délivrés accouraient à l'église pour remercier Dieu et son digne ministre, lui promettant qu'ils allaient purifier leur conscience et mener une vie nouvelle. Quelques instants après, Landri lui-même entrait dans l'église pour y faire sa prière, et, frappé de ce qu'il avait sous les yeux, il ratifiait par une parole de pardon la délivrance des deux condamnés. Ce fait, qui eut beaucoup de retentissement à la cour, inspira au roi Clotaire II une bienveillance plus grande encore pour le saint évêque de Cambrai; tellement, qu'au dire des historiens du temps, il le constitua un des distributeurs particuliers de ses aumônes. En cette circonstance surtout des dons considérables lui furent accordés, pour qu'il pût satisfaire son désir de soulager les pauvres. Aussi le voit-on, dans le pélerinage qu'il fit au tombeau de saint Martin en quittant la demeure royale, répandre des largesses partout sur son passage. Au moment où, entouré de la foule du peuple, il approchait de la ville de Tours, un mendiant, aveugle depuis 30 ans et conduit par un autre pauvre, vint se jeter à ses genoux en le conjurant de lui rendre la vue. A ce spectacle saint Géry fut ému de compassion, et mettant sa confiance dans le Seigneur, il fit le signe de la Croix sur l'aveugle, en prononçant d'une voix haute cette prière : "O tout-puissant Jésus-Christ, lumière du monde, vous qui avez autrefois daigné ouvrir les yeux d'un aveugle-né, guérissez aussi cet homme, votre serviteur, de son infirmité, et rendez-lui, dans votre bonté, la lumière qu'il désire, afin qu'en voyant cette guérison, les Chrétiens vous rendent gloire par leur reconnaissance". A peine ces paroles étaient-elles achevées que l'aveugle, poussant des cris de joie, bénissait Dieu de lui avoir rendu la vue par la puissance de son serviteur. Ce prodige fut promptement connu dans la ville de Tours, où les religieux du monastère, chargés de la garde du corps de saint Martin, reçurent le thaumaturge avec toutes sortes de témoignages de respect. Son activité missionnaire pendant trente-neuf ans le conduisit dans tout son vaste diocèse, en particulier dans sa partie septentrionale : l'Est du Hainaut, le Brabant.

Il parvint un jour sur l' « île aux porcs », entre deux bras de la Senne, où se trouve aujourd'hui la place Saint-Géry. Là, en effet, dit un auteur, « s'étendaient des régions entières encore assises dans les ombres de la mort. Les rares habitants de ces déserts paraissaient moins des hommes que des bêtes. À chaque pas le missionnaire Chrétien trouvait le spectacle affligeant de l'idolâtrie la plus grossière. Saint Géry fut probablement le premier qui osa s'aventurer à travers ce pays sauvage. Ni dangers, ni fatigues ne purent le rebuter. Un bâton à la main, il chemine en priant, dans des bois sans chemins et sans habitations. Des hommes farouches se sauvent à son approche, et ce n'est qu'à force de bienfaits et de prodiges qu'il parvient à les attirer. Il éleva une chapelle, que bientôt des convertis mueront en église. Telle fut, en 695, l'humble origine de Bruxelles : bientôt un duc de Lotharingie y bâtira sa résidence. De nombreux lieux gardent son souvenir en Hainaut et en Brabant par le nom de leurs églises. À Saint-Géry en Brabant wallon (Belgique) en particulier, une fontaine réputée empoisonnée par les esprits devint connue pour guérir les aphtes et les maux de gorge après son passage. Il fonda également la localité de Braine-le-Comte (alors Brennacum) en 619. Sa statue se trouve au porche de l'hôtel de ville gothique de Bruxelles, où tout un quartier porte son nom. Il assista au concile de Paris de 614, poussa jusqu'à Périgueux par dévotion à saint Front et pour inspecter les propriétés de l'Église de Cambrai. Mort le 11 août 619, il est fêté depuis ce jour-là. Apôtre du pays de Bruxelles, il est souvent représenté guérissant un lépreux, ou avec un dragon à ses pieds, signe de sa victoire sur les vestiges du paganisme. Son nom vient du germanique gari, lance. Voir une statue et une peinture du saint évêque.

Aujourd'hui la ville de Bruxelles, d'une seule voix,
Acclame et glorifie son saint fondateur,
L'infatiguable apôtre et pontife Géry
Qui, au milieu des marécages, fit lever
Par son courage, des germes de Chrétienté.
Et mérita que tout son peuple lui crie :
Réjouis-toi, Géry, luminaire et gloire du Brabant.

Saint Joseph-Benoît Dusmet
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D'origine alostoise, Joseph-Benoît Dusmet est né le 15 août 1818 à Palerme. Bénédictin dès 15 ans au prieuré de Saint-Martin de Palerme, il fut ordonné prêtre en 1842, devint abbé du monastère San Nicolo de Catane en 1858 et archevêque de Catane en 1861. Dévoué à son peuple, il participa à la reconstitution du collège romain bénédictin de Saint-Anselme, et à la création de la confédération de congrégations bénédictines. Il refusa la nonciature de Madrid. Cardinal en 1888, il est mort le 4 avril 1894, il fut béatifié le 25 septembre 1988 par Jean-Paul II. Il est fêté le 4 avril.

Sainte Julie Billiart
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Née à Cuvilly près de Compiègne le 12 juillet 1751, sainte Julie Billiart transmettait déjà le catéchisme à ses camarades à 7 ans. Sa famille, qui compte sept enfants - dont quatre mourront en bas âge -, vit de lingerie et d'épicerie; son oncle Thibaut Guilbert dirige l'école du village. Le père Dangicourt, nommé vicaire en 1759 à Cuvilly, s'intéresse à elle, l'aide à faire oraison, l'autorise dès neuf ans à communier en cachette. Elle est confirmée à treize ans et fait vœu de chasteté perpétuelle l'année suivante. À 16 ans, elle travailla aux champs pour aider ses parents, sa sœur mal voyante et son frère boîteux, ruinés par un vol et des calomnies éloignant la clientèle; paralysée à 22 ans à la suite de l'agression de sa famille en 1774, elle est en 1789 menacée par les révolutionnaires car elle aide le séjour clandestin de prêtres. Elle trouve refuge chez la châtelaine de Gournay sur Aronde, qui l'héberge puis s'enfuit à l'étranger. Les révolutionnaires se lancent à la poursuite de la « dévote ». Elle s'enfuit dans une charrette remplie de paille avec sa nièce, elle sont abandonnées dans une cour d'auberge à Compiègne, où elles demeureront, changeant souvent de domicile car toujours pourchassées. En 1793, Julie a une vision montrant au pied du calvaire un groupe de femmes portant un habit religieux inconnu, entend la voix : « Ce sont les filles que je vous donne dans l'institut qui sera marqué de ma croix. » Mais elle est de plus en plus infirme, et perd l'usage de la parole. Chez la comtesse Beaudouin sa bienfaitrice, Julie rencontre Françoise, sœur du vicomte Blin. Françoise, qui se préparait au Carmel, résoud d'aider Julie dans son projet de donner aux enfants une éducation chrétienne dans un milieu déchristianisé par les idées révolutionnaires. En 1799, elles rencontrent le Père Varin, et en février 1803, elles commencent leur œuvre rue Neuve à Amiens sous sa conduite spirituelle. Le 2 février 1804, sur son lit, Julie se consacre à Dieu avec deux de ses compagnes; quatre mois plus tard, pendant une neuvaine au Sacré-Cœur, elle guérit miraculeusement. Elles prennent alors le nom de des Sœurs de Notre-Dame. À l'occasion d'un voyage en Flandre, Mgr Fallot de Beaumont, évêque de Gand, l'invite à fonder une maison dans son diocèse. D'autres suivront, dont celle de Namur en 1807. Le Père de Sambucy, nommé supérieur de la communauté, s'oppose à ses idées, l'éloigne d'Amiens, s'empare de ses ressources financières, la discrédite auprès de Mgr Demandolx. Ses manœuvres aboutissent à l'expulsion de la congrégation. Des difficultés avec les autorités diocésaines l'oblige en 1809 à transférer sa communauté à Namur, sous la protection de l'évêque de Namur, Mgr Pisani de la Gaude. Salency reconnaîtra ses torts grâce à l'intervention de Mgr de Broglie, évêque de Gand, et Mère Julie sera réhabilitée. Entretemps, elle avait fondé les institutions de Jumet (1807), Saint-Hubert (1809), Gand (1810), Zele (1811), Andenne (1813), Gembloux (1813), Fleurus (1814), Liège, Dinant. Elle répétait sans cesse : « Ah ! qu'il est bon le Bon Dieu ! » Elle est morte le 08 avril 1816, à la suite d'une lourde chute le 7 décembre 1815. Sa compagne Françoise lui succéda à la tête de la congrégation, qui s'exporte aux USA en 1840, en Grande-Bretagne en 1845, au Guatemala en 1859, au Congo en 1894, en Rhodésie en 1895, au Japon, en Chine, au Brésil, au Pérou, au Nigéria, au Kenya et aux îles Hawaï au vingtième siècle. Elle a été béatifiée le 13 mai 1906 et canonisée le 22 juin 1969. Vierge, elle est fêtée le 15 mai.

Sa devise : Une grande foi, vivre un amour sans borne, une simplicité d'enfant

Paroles de sainte Julie Billiart





Le site de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame de Namur

Saint Mommolin de Noyon
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Natif de Constance en Suisse, Mommolin (ou Mummolinus, ou Mommolinus) devint moine à Luxeuil, où il fut confié à saint Omer, qui le nomma supérieur du vieux monastère, plus tard nommé Saint-Mommolin. De là il partit pour le nouveau monastère, à Sithin, qui venait d'être fondé par son ami saint Bertin le Grand. En 660 il fut appelé au siège de Noyon-Tournai. Il décéda en 686. Il est fêté le 16 octobre. Signalons un superbe tableau de Guillaume Cureau : « Saint Mommolin guérissant un possédé », à l'église Sainte-Croix de Bordeaux. Il est invoqué pour la guérison des bègues.

Saint Pépin de Landen
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Duc de Brabant, saint Pépin de Landen était fils du prince Carloman et de la princesse Emegarde. Il fut maire du palais sous Clotaire II, Dagobert Ier et Sigebert II, rois de France, et exerça cette grande charge, qui était peu différente de l'autorité royale, avec une rare prudence. Il ne se pouvait rien ajouter à sa fidélité pour son roi, ni à son amour pour le peuple. Il embrassait, avec une constance invincible, les justes intérêts de l'un et de l'autre, sans souffrir que, pour favoriser le peuple, on fit tort aux droits du roi; ni que, sous prétexte des droits du roi, l'on opprimât et accablât le peuple, parce qu'il préférait les volontés de Dieu à celles des hommes, et savait qu'il défend de favoriser les puissants au préjudice des faibles. Ainsi, il rendait au peuple ce que la justice voulait qu'on lui rendît, et à César ce qui appartenait légitimement à César. Il n'en faut point de meilleure preuve que son désir d'avoir pour associé, dans sa conduite, saint Arnoul, évêque de Metz; il ne faisait rien sans son conseil, connaissant son éminente vertu et sa grande capacité dans le gouvernement de l'Etat; et après la mort de saint Arnoul, il prit pour collègue, dans l'administration des affaires, un autre grand saint, Cunibert, archévêque de Cologne. On peut assez juger avec quelle ardeur il embrassait les choses justes, puisqu'il choisissait des hommes si excellents et si incorruptibles pour être les directeurs de ses conseils et les fidèles témoins de ses actions.

Le roi Clotaire II ne se contenta pas de mettre entre les mains de cet excellent prince la première charge de l'Etat, en le faisant maire du palais : il l'honora aussi de toute sa confiance, et lui donna tout le pouvoir qu'un grand ministre peut espérer. Ayant résolu d'associer son fils Dagobert à une partie de sa puissance, et de partager avec lui ses Etats, en le mettant, dès son vivant, en possession du royaume d'Austrasie, il choisit, parmi tous les grands de la cour, cet homme admirable pour lui confier entièrement la conduite de ce jeune prince, qui devait n'agir que d'après ce conseiller (622). Pépin s'acquitta si dignement de cette charge, qu'il n'oublia rien de ce qui pouvait imprimer dans l'esprit de Dagobert la crainte de Dieu et l'amour de la justice : il lui mettait souvent devant les yeux cette belle parole de l'Evangile : « le trône d'un roi qui rend justice aux pauvres ne sera jamais ébranlé. » Ainsi ce fut par sa prudence que Dagobert gouverna si bien et si heureusement, non-seulement l'Austrasie, mais aussi tous les Etats que son père lui laissa en mourant. Son frère Caribert, et plusieurs grands les lui ayant disputés, cette faction fut bientôt dissipée par la valeur de Pépin, qui n'était pas moins généreux dans la guerre que juste et sage dans la paix; et Dagobert, aprs s'être maintenu dans le droit qui lui appartenait, gagna de telle sorte le coeur de tous ses sujets par sa libéralité, sa justice, sa douceur et toutes les autres qualités dignes d'un grand roi, qu'il égala et surpassa même la réputation des plus illustres de ses prédécesseurs; son règne eût été des plus beaux, s'il eût toujours suivi les avis d'un si saint et si habile maître. Mais, comme rien n'est plus difficile que de conserver son esprit pur au milieu de la corruption du siècle, et son corps chaste au milieu des plaisirs qui accompagnent la prospérité et la souveraine puissance, ce roi se plongea dans la volupté, et il eut recours à des moyens injustes pour satisfaire à ses dépenses folles et désordonnées. Pépin en eut le coeur tout perçé de douleur, l'en reprit sévèrement, et lui reprocha son ingratitude envers Dieu; ce prince reçut d'abord si mal les avis de Pépin, qu'il pensa même à le faire mourir, étant poussé en cela par quelques grands de sa cour qui haïssaient le Saint, et portaient envie à sa vertu.

Mais Dieu, qui est le protecteur des justes, délivra Pépin de ce péril. Le roi comprit enfin la justesse de ses remontrances et eut plus de vénération que jamais pour le mérite et la vertu d'un si grand ministre; et, pour lui en donner une preuve non équivoque, il mit entre ses mains son fils Sigebert, qu'il envoya règner en Austrasie sous sa conduite (633). Ainsi Sigebert étant roi de nom, et Pépin gouvernant en effet le royaume, l'Austrasie se trouva délivrée des grandes incursions des Barbares qu'elle souffrait auparavant. Il les réprima, les ressera dans leur pays; et après la mort du roi Dagobert, il eût mis Sigebert en possession de tous ses Etats, si son père ne l'eût obligé, dès son vivant, de se contenter de l'Austrasie et de laisser le royaume de France à Clovis, son puîné. Ce saint duc mourut en 640, dans son château de Landen, en Brabant; l'affliction que toute l'Austrasie en conçut fut si extraordinaire, qu'elle ne le pleura pas moins que l'un de ses meilleurs rois : car sa vie était toute sainte, sa réputation sans tache, sa sagesse et sa conduite admirables; et on pouvait le nommer, avec vérité, le protecteur des lois, le soutien des faibles, l'ennemi de la division, l'ornement de la cour, l'exemple des grands, le conducteur des rois et le père de la patrie. Son corps, qui fut d'abord déposé au lieu où il mourut, fut depuis transféré au monastère de Nivelle.

La maison de saint Pépin était une compagnie de saints et de saintes : car sa femme, nommée Itte, ou Ideburge, soeur de saint Modoald, archévêque de Trèves, après avoir vécu saintement dans le mariage, à l'exemple de son mari, ne s'occupa, quand elle fut veuve, qu'à pratiquer toutes sortes de bonnes oeuvres; et elle reçut enfin, des mains de saint Amand, le voile sacré de religieuse dans le célèbre monastère de Nivelle, qu'elle-même avait fait bâtir : elle y passa le reste de ses jours dans une si grande perfection, qu'elle offrait à toutes les religieuses qui y demeuraient un rare exemple de vertu. L'aînée de leurs filles, la grande et illustre sainte Gertrude, abbesse de ce même monastère, fut si éminente en sainteté, qu'on peut la considérer comme une des plus belles lumières de la religion; Saint Pépin fut l'aïeul de Pépin d'Herstal, par sa fille sainte Begghe, qui, ayant épousé Ansegise, fils de saint Arnoul, lui donna ce fils pour le bien de la France et le soutien de cette grande et illustre monarchie et, ancêtre de Charlemagne, eut l'honneur d'être l'heureuse tige d'où est sortie la seconde lignée des rois de France. Saint Pépin de Landen est fêté le 21 février, jour anniversaire de sa mort et de sa naissance au ciel.

Saint Bertuin
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Le renommé pontife Bertuin (Berthuin selon la graphie moderne), de vénérable vie, était originaire du territoire des Anglo-saxons. Il était de haute naissance, ses parents étant fortunés et sa famille appartenant à la noblesse, et dès avant de venir au monde, il était de l'élite. Lorsqu'il eut grandi, ses parents l'envoyèrent s'instruire des lettres avec de grands sages au monastère d'Otbell. C'est saint Bertuin qui hérita de ce monastère et en eut la propriété.
Dès le début de son très saint éveil à la vie, il fut doux, humble, chaste, pieux et modeste. Non seulement il avait, quoique jeune encore, les dispositions d'âme de l'homme d'âge, mais tout ce qu'il méditait dans ses jeunes années, il l'accomplit ensuite dévotement. Chaque jour, sa sainteté éclatait en bonnes actions et resplendissait de hauts faits et de miracles : sagesse et tempérance, courage et justice étaient en lui. Il était d'une extrême douceur, sage et aimé de Dieu autant que des hommes. Il s'interposait entre les pauvres et les riches, était large en aumônes, disponible aux veilles, exact aux offices divins. Hospitalité, humilité et frugalité, ainsi qu'ardeur à toutes les vertus des gens de bien, faisaient sa force et son ornement. Il avait constamment au coeur l'évangile du Christ, priait nuit et jour sans interruption avec effusion de larmes et cherchait à dérober des occasions d'oraison solitaire. Tout ce que le saint homme prêchait aux autres, en paroles, il le découvrait lui-même journellement en bons exemples, dédaignant le monde et convoitant les biens du ciel. C'est qu'il était un scribe instruit, éclairé en matière de livres divins et de saintes écritures, et tout le monde affluait à lui pour apprendre la sagesse et l'enseignement du saint homme, parce que Dieu était avec lui.

Or, il advint alors que l'évêque à la tête du diocèse, gagné par la fièvre, tomba malade. Lorsque les souffrances eurent atteint les organes vitaux, il expira. On l'ensevelit suivant la coutume. Au retour de l'office des funérailles, les prêtres et la population qui demeuraient en ce diocèse se rassemblèrent; ils décidèrent d'élire le bienheureux Bertuin à l'Ordre de l'épiscopat. L'apprenant, l'homme du Seigneur, stupéfait, résistait avec vigueur, protestait et disait qu'il serait indigne. Les gens clamaient le contraire. Ils savaient qu'il était saint, chaste, juste, sobre. S'étant rendu compte qu'il était vain de résister, le serviteur du Christ, Bertuin, inspiré à la fois par le conseil de Dieu, un profond respect, une grande humilité et une immense ardeur, s'engagea à accepter la charge pontificale dévotement avec l'assistance de Dieu. Il l'assuma avec dévouement et avec plus de dévouement encore, accomplit chaque jour sa tâche sacrée. Il fut le grand prêtre de l'Écriture et en ses jours, plus à Dieu il demeura juste et fidèle. Dans l'exercice de sa charge, il parcourait villes et provinces, annonçait la parole de Dieu, démolissait tous les temples des idoles et les sanctuaires des dieux et faisait restaurer avec grande diligence les monastères et les églises des saints. Il nourrissait les pauvres, vêtait ceux qui étaient nus, visitait avec empressement les malades et les prisonniers. Il était le père des orphelins, le défenseur des veuves, et tout le territoire bénéficiait de son enseignement et de sa sagesse.

Nombreux étaient les signes et les miracles que le Seigneur daigna montrer par son serviteur Bertuin. Il rendait la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, corrigeait la démarche des boiteux, guérissait les malades, chassait les démons. Comme dit le psalmiste : Dieu est admirable en ses saints. Et encore : Louez Dieu en ses saints. Il convient bien à Bertuin le texte : Voici l'homme d'Israël en qui n'est pas de ruse.
Mais une nuit lui apparut en songe l'ange du Seigneur disant : « Lève-toi très saint Bertuin, car il faut que tu passes en terre étrangère et lointaine et que tu y prépares ton habitation dans une grande région boisée appelée Maghligno. » L'homme de Dieu répondit aussitôt en songe : « Seigneur, je ne connais pas le territoire que tu dis, et j'ignore tout à fait l'endroit où tu me commandes d'aller. » « Lève-toi, dit l'ange du Seigneur, et pars vivement en direction de la province de la Gaule, au-delà de la mer, du côté de l'Europe, cherche la rivière Sambre, le ruisseau Landuwe [ancienne dénomination du Landoir, près de Malonne, nom du bourg qui suivra son intervention] parce que c'est là qu'il faut que tu construises ta cellule, que tu édifies une église en l'honneur de sainte Marie et que tu évangélises le peuple, car le Seigneur devait t'accorder là beaucoup de bienfaits. »

Durant son réveil, et quand il fut sorti de son sommeil, l'homme du Seigneur se mit à réfléchir en lui-même sur cette vision qu'il avait eue. Le matin donc, dès l'aube, le pontife paternel était debout, et appela plus tôt que d'habitude ses parents, cognats et tous ceux qui lui étaient liés par le sang : il leur remit son patrimoine, monastères et domaines et les répartit entre eux à son gré. Les ressources restantes, il les distribua aux pauvres, aux veuves, aux mineurs et orphelins. Il ne se réserva que les livres canoniques, les reliques des saints et les domestiques qui étaient à son service. Notre prophète se souvint des avis du Sauveur disant : « Vous qui avez tout laissé et m'avez suivi, recevrez le centuple et posséderez la vie éternelle. » « Celui qui n'aura pas renoncé à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple. » Le serviteur du Christ désirait cette béatitude de laquelle il est dit : « Ce que l'oeil n'a pas vu, ni l'oreille entendu, ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme, voilà ce que Dieu a préparé à ceux qui l'aiment. » Alors, le pontife susdit convoqua toute la multitude des gens qui étaient dans la province, leur prêcha sur les paroles divines et les instructions évangéliques, comme il faisait d'habitude, et lorsqu'il eut terminé la sainte prédication, il leur dit : « Pourrais-je vous cacher mes frères, ce que je vais faire ? Mon Seigneur Jésus Christ, dit-il, m'ordonne de quitter cette paroisse et d'émigrer pour une autre en terre étrangère et lointaine, pour y séjourner jusqu'à la fin de ma vie. C'est pourquoi j'implore votre coeur de daigner répandre pour moi des prières devant le Seigneur afin qu'il dirige ma route, qu'Il affermisse ma résolution et qu'Il accompagne mon voyage jusqu'à ce qu'Il m'ait conduit sain et sauf à l'endroit susdit. » Dorénavant, vous ne verrez plus la figure de votre évêque. A ces mots répondirent de grands pleurs et de grandes lamentations et les gens disaient : « Pourquoi, saint père, nous quittes-tu ? Pourquoi laisses-tu les brebis que tu as gardées ? Nous serons désolés comme des brebis sans pasteur. Qui nous montrera la route à prendre pour aboutir au Royaume de la vie ? Qui sera le gardien de notre âme ? Qui nous défendra des pièges du diable ? » Et lorsque venaient les pauvres, veuves, mineurs, orphelins que nourrissait le bienheureux Bertuin, ils se prosternaient à ses pieds, baisaient ses empreintes au sol, en se frappant la poitrine et disaient : « Ah ! Qu'allons-nous faire, nous les miséreux ? Qui nous donnera le manger ? Qui nous donnera le vêtement ? Nous t'en supplions, permets-nous d'aller avec toi pour que nous ne souffrions pas la faim ou le dénuement. » Et lui de dire : « Celui qui vous a pourvus de grands biens vous pourvoira aux petites choses en sus quand je serai parti. » Alors le père susdit les bénit en pleurant et les laissa. Il prit ensuite les livres divins, les reliques des saints et les domestiques de son entourage, et partit.

Arrivé à la mer, il trouva un bateau à sa disposition. S'y étant embarqué avec ses disciples, il dit : « Sauve-nous, Christ Sauveur, par la puissance de la croix; Toi qui as sauvé Pierre en mer, prends pitié de nous. » Le Seigneur ménagea aussitôt un vent favorable : sans l'aide des rames, l'homme du Seigneur parvint à bon port au gré de son souhait.
Lorsqu'il eut débarqué pour partir, l'ange du Seigneur lui apparut une seconde fois au cours de la nuit et dit : « Lève-toi vite, parce qu'il faut que tu ailles d'abord à Rome et que tu y demeures deux ans en retraite. » L'homme du Seigneur, rompu à l'obéissance, se leva alors immédiatement, il accomplit tout ce que lui avait prescrit l'ange du Seigneur. À son retour de la ville de Rome, il arriva à la place de Namur, (vers 652) à l'endroit où la rivière Sambre dérive dans le lit de la Meuse. C'est alors qu'il se mit à suivre le rivage de la Sambre et qu'il atteignit ainsi le cours du Landuwe où il trouva un pâtre gardant son troupeau et lui dit : « Dis-moi, frère, comment s'appelle ce ruisseau ?. » « Ce ruisseau, dit-il, s'appelle Landuwe. » L'homme du Seigneur alors, fort heureux, suivit la berge du ruisseau, atteignit l'endroit susdit et ne découvrit qu'une grande étendue boisée, des fourrés fort épais de buissons et d'épines, des repaires de bêtes sauvages, des cavernes de brigands et des habitations de démons. L'homme du Seigneur bénit alors de l'eau et, en en ayant arrosé le sol, il y tendit sa tente et y établit son campement.

Or, il y avait en ce temps au village de Flawinne, une dame dévote du nom de Roga, et ce village lui appartenait. Lorsqu'elle eut appris que le serviteur du Christ Bertuin demeurait dans la gorge boisée, il prit ses présents en tout honneur, la reçut et s'entendit dire : « Mon seigneur, je sais quel homme vous êtes, saint, juste et bon; si le Seigneur vous a envoyé ici, c'est pour que vous soyez utile au salut de nos âmes et nous protégiez contre les pièges de Satan. Je vous en prie donc instamment, préparez-vous une habitation en l'endroit de votre choix. » Et lui de répondre : « Ce que vous dites n'est pas ce qui m'agréerait. Je vous prierais plutôt de m'allouer sur gage la disposition de biens qui assurent la subsistance et le logement aux étrangers et à ceux qui me succéderont. » Ainsi firent-ils. Le serviteur de Dieu entreprit alors en personne de défricher vigoureusement la forêt avec ses serviteurs, les voisins qui en avaient entendu parler lui offraient leur aide et il commença la construction d'une cellule et d'une église. L'ange du Seigneur lui apparut cette nuit et lui découvrit l'endroit où il faudrait construire l'église. Le matin venu, on vit un cercle de rosée, humide en périphérie alors qu'ailleurs le sol était sec, et c'est là qu'il édifia l'église. (Il s'agit de la fontaine Saint-Berthuin, réputée miraculeuse, coulant toujours, jamais tarie, à proximité de l'église actuelle). De nombreuses personnes étant attirées par son enseignement, il fonda une abbaye, les moines construisirent leurs cellules autour de l'église. Ainsi naquit le village de Malonne. Les chanoines réguliers de saint Augustin y furent installé par Walter de Pologne en 1147.

Un jour, le fer vint à manquer pour consolider l'achèvement du temple. Il s'empressa de se rendre au pays de Nivelles chez le gouverneur nommé Erpon et lui demanda instamment de lui donner du fer. Erpon dit : « Il n'y a pas de fer ici, si ce n'est une énorme masse ancienne que personne ne pourrait tailler, ni ouvrier, ni aucun artisan. » Bertuin dit : « Montrez-la moi. » Tout en l'examinant, il raya le milieu du bloc avec le bout de son bâton, et le fer se scinda en deux parts. Et tous ceux qui avaient vu glorifièrent Dieu. Ayant repris, munis du fer, le chemin de sa cellule, il dit arrivé à mi-route : « Avez-vous de quoi vous restaurer ? » On lui dit : « Nous avons du fromage et un flacon de vin. » Il se fit apporter le fromage, le bénit, en mangea lui-même et en donna à tous. Il fit ensuite le signe de la croix sur le flacon, les douze hommes qui l'accompagnaient y burent une, deux, trois fois, et le flacon reprenait toujours tout son contenu. Ils se courbèrent alors à ses pieds et dirent : « Tu es grand, Dieu fait voir par toi de grandes merveilles. » Et lui dit : « Elle n'est pas de moi cette merveille, mais du Seigneur. » Et il parvint à sa cellule.
Le lendemain arrivait à sa cellule un chariot fort chargé. Il advint qu'il passa sur un enfant et lui brisa les deux jambes et les tibias. A la vue de l'enfant étendu et de sa mère secouée par les pleurs, l'homme du Seigneur, en larmes, se prosterna pour prier, et fort longuement fit oraison. Les jambes et les os de l'enfant ne tardèrent pas à s'affermir comme s'ils n'avaient jamais été brisés. L'enfant se redresse en magnifiant Dieu et s'en alla guéri. Un autre jour, arriva un misérable, reins et bras enserrés par un anneau de fer. L'ayant vu en détresse, l'homme du Seigneur fit le signe de la croix et brisa le fer comme du verre, ce fut colporté par tout le pays. Dans la suite, un habitant du village de Floreffe, Odoacre, dignitaire du roi Pépin de Herstal, apprenant les prodiges qu'avait accomplis l'athlète du Christ, s'empressa d'aller le trouver et lui remit le bien qu'il possédait sur la rive du Landuwe. Il le conduit alors au roi Pépin et lui rapporta tout ce qui était arrivé. Le roi Pépin, là-dessus, le reçut avec beaucoup d'attentions et lui fit don de cinq villae qui lui appartenaient. Bertuin regagna paisiblement sa cellule. Ces transferts réalisés, il se ménagea une petite habitation avec un oratoire, y entra et s'y fixa sans plus en sortir. Toute la province confluait à lui, il leur prêchait et faisait de nombreux miracles.
Quand fut devenu proche le jour de son trépas, en 698, il convoqua ses confrères du monastère et leur dit : « Mon Seigneur Jésus Christ a daigné m'appeler maintenant, moi, votre serviteur, et il est temps que je retourne à Celui qui m'a envoyé. » A ces mots de l'athlète du Christ, ses confrères se mirent à chanter les psaumes en pleurant et il se rejoignait à leurs chants. Il éleva les yeux et les mains vers le ciel, sa sainte âme se libéra des chaînes du corps, les saints anges la prirent sur eux et l'emportèrent à grandes envolées au paradis. Ses disciples prirent alors sa sainte dépouille et l'ensevelirent avec grand respect. Il est fêté localement le 11 novembre.

Saint Gerlac
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Saint Gerlac, hollandais d'origine, fut ermite et dévoué aux malades. Mort vers 1170, sa dévotion se répandit dans la région mosane.

Saint Idesbald
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Idesbald naquit aux environs de l'an 1090 à Eggewaartskapelle. Il était le fils d'Eggewaart, un gentleman-farmer de la noblesse terrienne, qui érigea une chapelle et l'offrit à l'abbaye Saint Bertin, de Saint Omer. Ainsi se perdait le nom original du domaine "Ter gracht", et le village était appelé Eggewaarstkapelle (chapelle d'Eggewaart), selon le nom du donateur. Quand Idesbald offrit en 1121, pour continuer l'oeuvre pieuse de son père, à l'abbaye Saint-Bertin de Saint Omer, une donation d'une partie de son domaine, sa femme et quelques uns de ses enfants étaient morts. Durant 30 ans, Idesbald joue un rôle important dans la région du "Veurne-ambacht". Il reste lié à la cour des Comtes de Flandres, sous le règne du bienheureux Charles-le-bon, Guillaume de Normandie et Thierry d'Alsace. En 1149 il est devenu échevin régional à Veurne (Furnes). A cette époque son nom disparaît des actes comtaux. Le sexagénaire gentleman-farmer et veuf est devenu moine de l'Abbaye-aux-dunes (Ter Duinen) de Koksijde. Cette abbaye a adopté en 1130 la règle des Cisterciens. Saint Bernard y a installé comme abbé son ami le Bienheureux Robert de Bruges. Sous l'autorité de Robert, Idesbald fait son entrée. Il est ordonné prêtre probablement par l'évêque Milon de Thérouanne et devient chantre de l'abbaye. Après la mort de Saint Bernard en 1153, Robert de Bruges lui succède à Citeaux. Son successeur à Ter Duinen, Albero, démissionne en 1155 comme abbé. Les moines élisent, convaincus de sa sainteté, Idesbald, qui compte à peine 6 années de vie monacale, comme successeur d'Albero. Les 12 années de direction d'Idesbald, comme troisième abbé de Ter Duinen, sont une bénédiction pour l'abbaye, au spirituel et au temporel. Il ne marche pas seulement devant ses moines par une vie édifiante et parvient à gagner de nouveaux moines pour l'abbaye, mais il obtient plusieurs héritages pour son abbaye, qui devient le centre économique de la région. Idesbald mourut le 18 avril 1167. Il fut, à cause de sa sainteté, à l'encontre des habitudes de son Ordre, enseveli dans un cercueil de plomb. Quand ce cercueil fût ouvert en 1239, en 1624 et de nouveau le 13/8/1625 en présence de l'Archiduchesse Isabelle, le corps d'Idesbald fût retrouvé intact.

Quand les moines déménagèrent en 1627 pour s'installer dans leur nouvelle abbaye à Brugge, l'actuel Séminaire, ils emportèrent les reliques d'Idesbald. Depuis 1831, elles sont gardées à l'église de la Poterie. Le culte d'Idesbald fût reconnu officiellement par le pape Léon XIII le 10/7/1894. Jour de fête : 18 avril. Le 23 juin 1968, une partie des reliques est emportée à la crypte de l'église de Notre-Dame-aux-Dunes (Onze-Lieve-Vrouw-ter-Duinen kerk, à Koksijde-bad). A l'occasion de la restauration de l'église, cette relique est transmise de la crypte dans un nouveau monument dans l'église, le 18/7/1999. Dans le petit stèle est placée une relique du Bienheureux Idesbald, prise de son bras. Idesbald est le patron des pêcheurs, des cultivateurs des polders et de la noblesse flamande. Dans l'iconographie cistercienne il est représenté tenant un navire à la main. Il est invoqué contre les rhumatismes, la goutte et la fièvre. Idesbald dérive du germanique "Idis Baltha", intrépide. Il est fêté le 18 avril. La bière Saint-Idesbald est dédiée à la mémoire de l'abbaye des Dunes. Saint-Idesbald est un village de la côte belge, situé sur le territoire de la commune de Coxyde, commune qui a sur son territoire un couvent et une église à son nom.

Seigneur notre Dieu, dans votre bonté ineffable vous avez appelé le Bienheureux Idesbald de la vanité du monde, et l'avez fait un ornement de la perfection évangélique. Nous vous prions que par ses mérites nous puissions progresser à son exemple, jour après jour, dans la vie spirituelle. Par Jésus-Christ, votre Fils et notre Seigneur. Amen.

Bienheureuse Mère Marie-Thérèse
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Jeanne Haze, future Mère Marie-Thérèse, est née le 27 février 1782 à Liège. Après un exil en Allemagne, elle revint à Liège où, en 1833 en compagnie de sa sœur et d'autres compagnes, elle fonde la congrégation des filles de la croix, sous l'inspiration du chanoine Jean-Guillaume Habets. Les Filles de la Croix répondirent aux besoins avec une créativité, une audace et une générosité qui forcent ladmiration : instruction des enfants pauvres, création de Refuges pour jeunes délinquantes et prostituées repenties, hôpital pour syphilitiques, orphelinat, accueil des mendiants, vagabonds, vieillards... Les Sœurs se feront aussi ambulancières lors des épidémies de choléra ou sur les champs de bataille... avant la Croix-Rouge ! Et jusqu'en Prusse rhénane, en Angleterre et aux Indes anglaises. Elle offrit sa vie jusqu'à l'âge de 94 ans. Son slogan, qui résumait sa mission : « Aller aux pauvres avec un cœur de pauvre ». Fondatrice des Filles de la Croix, elle mourut le 7 janvier 1876, enterrée dans la chapelle des filles de la Croix, sis dans un ancien couvent de capucines. Elle est fêtée le 7 janvier. Elle a été béatifiée le 21 avril 1991 par Jean-Paul II.

Saint Maccalan
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Irlandais d'origine, il vint en Belgique où il géra l'abbaye de Waulsort avec Caddroé, abbaye fondée vers 946 par Eilbert. Il est mort en 978. Il est fêté le 23 janvier.

Saint Macharius
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Originaire d’Orien, il aurait été le premier évêque d’Antioche en Syrie. Venu en Occident, il fut moine à l’abbaye Saint-Bavon de Gand. Il est mort le 10 avril 1012 de la lèpre. Ses reliques sont conservées à la Cathédrale de Gand. Il est fêté le 8 mai. Il a donné son nom à un quartier de Gand.

Saint Rémi
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Du vivant de saint Rémi, la contrée appelée « Belgica secunda » faisait partie de sa juridiction. Le nom de saint Rémi est attaché au souvenir du baptême de Clovis. La « Belgica secunda » fut divisée en diocèses différents dont celui de Tournai. Il est mort vers 530. Il est fêté le 15 janvier.

Saint Maur
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Enfant mort-né rendu à la vie par Notre Dame de la Vignette, saint Maur vécut en ermite à Haillot en Condroz. Les moines de Saint Laurent de Liège lui dédièrent un ermitage à Cointe. Il est fêté le 15 janvier.

Sainte Marie d'Oignies
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Sainte Marie d'Oignies est née à Nivelles vers 1180, dans une famille aisée. Pleine du désir de la vie religieuse, elle se trouve mariée à 14 ans. Mais son bonheur partage sa soif d'absolu : ils vécurent comme frère et sœur à Willambroux, offrant au monde l’image d’une vie chrétienne exemplaire en se donnant aux pauvres et aux malades, surtout aux lépreux, distribuant leurs richesses. Ensuite ils se séparent pour accomplir la volonté de Dieu. À la mort de son époux, sainte Marie d’Oignies se retire dans un ermitage du béguinage Saint-Nicolas à Oignies. Des disciples se rassemblent autour d'elle, dont Jacques de Viry, son futur biographe, futur ardent prédicateur et évêque de Saint-Jean d'Acre. Elle pratiqua une ascèse de Père du désert, servant ses compagnons, soignant les lépreux, elle reçut extases mystiques et visions évangéliques. Elle y meurt à l’âge de 33 ans, en 1213. Son office a été approuvé par le pape Grégoire XVI. Elle est fêtée le 23 juin. Une paroisse et une chapelle lui sont dédiées (dès le treizième siècle) à Oignies, à lendroit où elle aurait traversé la Sambre à pieds secs (ou dans une barque qui aurait franchi la rivière pour la recevoir). On la sollicite spécialement pour l'heureuse naissance des enfants, contre les maladies de son sexe, la fièvre, les maux de gorge et les hernies.

O Dieu, qui avez accordé à votre servante, sainte Marie d'Oignies, la grâce d'une vie admirable, afin de l'élever , dans le ciel au rang de vos élus, aidez-nous à Vous servir fidèlement afin de la rejoindre auprès de Vous. Nous Vous le demandons par Jésus, notre Seigneur. Sainte Marie d'Oignies, par les miracles que le Seigneur opère, grâce à votre intercession, dans les maladies, tant de l'âme que du corps, vous faites voir les effets de votre intercession : priez pour nous...

Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exausez-nous.
Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, priez pour nous.
Sainte Marie d'Oignies, priez pour nous.

Prévenue du don de piété dès votre enfance,
Convertie à Dieu par la méditation de la passion du Sauveur,
Qui joingnez à l'innocence les rigueurs de la pernitence.
Qui faisiez des miracles par la ferveur de vos prières,
Qui affligiez votre corps par le travail, les veilles et les jeûnes,
Qui disposeiez toutes voes parioles et vos actions dans la crainte de Seigneur,
Qui puissiez, dans cette crainte l'esprit d'humilité, de silence et de pauvreté.
Pleine de compassion envers les pécheurs et de charité pour leur conversion.
Eclairée des lumières céléstes et honorée de la vue de l'Esprit-Jésus,
Supérieure aux tribulations par l'esprit fr force et aux douleurs par la patience,
Douée de la connaissance des coeurs et du sisernement des esprits.
Favorisée du don de la science des saints.
Qui languissiez dans l'ardeur de posséder Dieu.
Qui ne supporteiez l'ennui de cette vie que par la force du pain divin,
En qui cette chair adorable faisiat endurer les peines et les travaux de chaque jour,
Qui dans vos extases, goûtiez les joies du ciel et les délices de l'amour divin,
Qui avez souffert d'extrêmes douleurs dans tout votre corps.
Qui vous êtes préparée à la mort en vous abandonnant humblement à la volonté de Dieu.

Voir ici sa litanie.

Saint Médard
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Né à Salency en Picardie, disciple de saint Rémi et de saint éleuthère, il fut ordonné à 33 ans, puis devint évêque de Vermand, près de Saint-Quentin. Son siège épiscopal ayant été détruit par les invasions barbares, il le transféra à Noyon. En 531, il accueille la reine sainte Radegonde qu'il consacre à Dieu. Il évangélisa les Flandres, succédant à saint éleuthère à Tournai, puis à Bruges. Tous les traits qu'on rapporte à son sujet sont des actes de bonté. Il donnait de larges aumônes à tous les indigents, y compris les paresseux. Il ne se décida jamais à punir les chapardeurs qui venaient voler le miel de ses ruches, les oeufs de ses poules et les fruits de son verger. Il est mort vers 557-560 et fut enterré à Soissons. En France, plus de 33 localités se rangent sous sa protection. Son nom vient des mots germains maht, force, et hard, dur.

Saint Poppon
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Saint Poppon est né à Deinze en 978. Il fut un grand abbé réformateur. Il dirigea l’abbaye de Stavelot- Malmédy et d’autres. Il est mort le 25 janvier 1048. Il est fêté le 26 ou le 29 janvier.

Saint Charles de Sayn
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Saint Charles de Sayn fut abbé du monastère cistercien de Villers-la-Ville en 1197. Il est mort en 1212. Il est fêté le 29 janvier.

Bienheureux François Page
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François Page est né à Anvers. Prêtre en 1600, il partit pour l'Angleterre. Il fut exécuté près de Londres le 20 avril 1602. Béatifié le 15 décembre 1929, il est fêté à Anvers le 20 avril.

Saint Jean de Waasten
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Saint Jean de Waasten est né à Waasten en 1099. Evêque, il fonda des monastères. Il est mort le 27 janvier 1130. Il est fêté le 29 janvier.

Saint Foillan de Fosses
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Né en Irlande (île d'Inchiquin, sur le lac Corrib, dans le Connaught/Connemara) au début du septième siècle, frère de saint Ultan (ou Ultain) et de saint Fursy (ou Furzy), fils de Fultan de Mounster, Foillan (ou Feuillien, ou encore Faelan), fut d'abord formré au monastère bénédictin de Rathmat, avant de faire son noviciat au monastère de Cluain-Fuerta (Clonfert) fondé par saint Brendan (moine navigateur, père spirituel de nombreux moines, son oncle ?). S'étant là, par une spartiate discipline, forgé une volonté et un tempérament à toute épreuve, Lui et Ultan rejoignirent alors leur frère qui venait de fonder le monastère de Kill-Fursa (Killursa). Feuillien y fut chargé de la prédication. Les trois frères quittèrent le pays, poussés par les invasions ou par l'ardeur évangélisatrice. Accueillis par le roi chrétien d'East Anglia Sigebert, ils construisirent un monastère à Cnoberesburgh (Burgh Castle) dans le Suffolk. Fursy en fut le premier abbé, Foillan lui succéda. Il acquit ainsi la dignité épiscopale. Il y resta de 634 à 650, date à laquelle le monastère fut pillé par une tribu païenne voisine. Il sauva sa vie, racheta celles de ses moines, récupéra les reliques, les livres et d'autres objets de vénération, et partit pour Péronne en Neustrie, où il fut reçu par Erconwald (Erchinoald), maire du palais. Foillan partit ensuite pour Nivelles, y connut la bienheureuse Itte, veuve de saint Pépin de Landen, ainsi que sainte Gertrude de Nivelles. Itte lui permit de construire le monastère dit des Scots à Fosses en 651, sur un domaine s'étendant sur les deux rives de la Biesme, depuis le grand étang de Bambois jusqu'à la Sambre à auvelais, domaine de cinq mille hetares comprenant lesl ocalités actuelles de Fosses, Vitrival, aisemont, Falisolle, Auvelais, Arsimont. Il confia plus tard ce monastère à son frère Ultan. Des voleurs le tuèrent ainsi que ses compagnons près de Seneffe, le 31 octobre 655 (dans le hameau du Roeulx), alors qu'il cheminait en direction du monastère de Lagny fondé par son frère Fursy, par la voie romaine Bavay-cologne, ayant juste célébré la messe de la veille de la Saint-Quentin à Nivelles. Son corps, caché, fut retrouvé par sainte Gertrude, qui l'enterra à Fosses, dont il devint le patron. Selon la légende, à Franière, les boeufs qui tiraient le chariot des reliques se lancèrent à l'eau "et les flots gonflés se retirèrent pour laisser passer le saint martyr". Cet endroit s'appelle encore en patois le "Wez des boûs" (Gué des boeufs). Il fut fort honoré dès le départ (saint Ultan y aurait envoyé quelques moines pour construire une chapelle en bois pour célébrer l'office et recueillir les offrandes) dans les siècles qui suivirent, le chanoine Hillin composa vers 1110 un Liber miraculorum Sancti Foillani, recueil de miracles posthumes. En 1125, Burchard, évêque de Cambrai, fonda l'abbaye du de prémontrés du Roeulx, qui prit son nom, et Philippe le Harvengt, abbé de Bonne-Espérance, composa sa biographie. Il est fêté le 31 octobre dans le diocèse de Namur, et le 5 novembre dans les diocèses de Malines et de Tournai. La marche Saint-Feuillen date au moins de 1571. Voir le
site de la Confrérie Saint-Feuillen de Fosses.

Saint Forannan
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Saint Forannan était le fils de Ronan, membre de la famille Decies. Moine, il fut élevé au siège archépiscopal d'Armagh, dont il abdiqua, suivant un rêve, pour rejoindre avec quelques frères le monastère de Waulsort, dont il devint abbé l'année de son arrivée, 962, après avoir étudié les observances monastiques johanniques à Gorze, près de Metz. Successeur des saints abbés Macallen, Cadroe, Fingen, il attira de nombreux postulants et transféra les reliques de saint Eloquius de Lagny à Waulsort. Il est mort en 982. Il est fêté le 26 ou le 30 avril. Dans la région de Givet, il est invoqué contre le mal de dents des enfants.

Sainte Godelieve
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Née à Saint-Omer en Artois vers l'an 1049, de Hemfrid seiggneur de Wierre-Effroy et de Ogine, qui formaient avec leurs deux autres filles Adèle et Godelieve une famille riche et noble, sainte Godelieve (ou Godeleine) était belle, de noire chevelure, habile au fuseau et à l'aiguille, sage, bonne et compatissante envers les pauvres. Malgré son désir de vie religieuse, son père se plia aux pressions du marié par l'entremise du comte de Flandre Beaudoin et du comte Eustache de Boulogne, elle dut épouser Bertholf, le seigneur de Ghistelles (Gistel), à l'âge de dix-huit ans. Sa belle-mère la prit immédiatement en haine : « Que nous amenez-vous là ? Nous avons assez de corneilles dans notre pays, sans que vous alliez de si loin chercher celle-ci !... », la priva du nécessaire, puis l'enferma. Bertholf, grand et blond comme tous les normands, se joignit à la persécution de sa mère, qui disait à ses femmes de chambre : « Voyez la belle corneille que mon fils s'est choisie. Il a déshonoré notre maison. Honte et malédiction sur toi Bertolf, tu feras le tourment de ma vie, maudit sois-tu mille fois ! » Godelieve s'enfuit pour rejoindre son père, possesseur de la baronnie de Longfort. Un tableau, peint pour la cathédrale de Boulogne, la représentera distribuant aux pauvres l'unique morceau de pain que sa marâtre lui avait donné pour nourriture en prison. Par souci de conscience, le père de Godelieve soumettra la séparation devant l'évêque de Tournai. Ce dernier exigera que les époux reprennent la vie commune. Godelieve retournera chez Bertholf qui la persécuta de nouveau, ainsi que sa mère. Après un an, il feignit de se repentir de sa conduite en prétextant qu'une maladie s'était jetée sur lui. Il promit de vivre avec elle comme au premier jour. Godelieve étonnée mais confiante, s'habilla magnifiquement pour plaire à son mari. Cela dura huit jours. Puis Bertolf lui confia qu'il avait fait appel à une matrone pour le guérir de ses mauvais penchants et lui proposa d'être aussi introduite auprès d'elle. Le soir, il monta sur son cheval et partit vers Bruges afin de ne pas être soupçonné de complicité du crime qu'il avait ordonné. Godelieve qui avait passé la soirée dans la chapelle, rentra dans sa chambre et s'endormit. Peu de temps après, on frappa à sa porte pour l'avertir de ce que la femme dont Bertolf lui avait parlé était là et voulait la voir. Godelieve ouvre la porte et se dispose à s'habiller. « Non madame, dirent les scélérats, c'est en négligé et avec vos cheveux épars qu'elle veut vous voir. » Godelieve, vêtue de sa tunique s'empressa de descendre. À peine est-elle dans la cour que des hommes se lancent sur elle et l'étranglent avec une nappe longue et étroite. Godelieve ne poussa pas un seul cri. Elle perdit en même temps la voix, le souffle et la vie. Comme le sang lui sortait pas les yeux, la bouche et les narines, les bourreaux la jetèrent dans le puits de la cour, puis, après l'avoir lavée, la couchèrent dans son lit pour faire croire qu'elle était morte naturellement. Ceci se passa dans la nuit du 6 au 7 juillet 1070. Le matin, les domestiques trouvèrent le cadavre et remarquèrent les traces d'étouffement. Bertolf rentra dans la journée et feignit le désespoir. Sa mère fit de même. Mais ils ne trompèrent personne. Ce meurtre eut sans doute aussi un motif politique. Le comte de Flandres fera peu de cas de cet assassinat.

Le mari criminel sera bientôt tourmenté par sa conscience, et par la Providence : sa fille naquit aveugle. Sainte Godelieve l'ayant guérie, il se convertit, se croisa puis rejoignit les religieux de Bergues-Saint-Vinocq et se soumettra aux plus rudes austérités de la pénitence. Le corps de sainte Godelieve, levé le trois des calendes d'août 1088, sera retrouvé intact. En se séparant de sa famille, Godelieve déposera son fuseau en terre. Il jaillira une fontaine en cet endroit où une chapelle sera érigée. Elle attirera de nombreux pèlerins venus boire cette eau miraculeuse et implorer la puissante intercession de la sainte pour obtenir la guérison d'une fièvre qui sévissait alors dans le pays. Ses reliques furent élevées le 30 juillet 1084. Elle est représenté avec un linge tordu autour du cou, ou avec une corde, et un morceau de pain pour les pauvres. Depuis lors, un pèlerinage réunit chaque année, le dimanche qui suit le six juillet, jour de sa fête, des fidèles qui perpétuent la tradition. L'eau aurait aujourd'hui le pouvoir de guérir les maux d'yeux et de gorge. Son nom signifie aimée de Dieu.

Ayant comme le Christ supporté patiemment la hargne des méchants,
Tu as offert ta pauvre vie en holocauste
Afin qu'en ce coin de notre pays,
Fleurissent les miracles et les guérisons.
Sainte Godelieve, nous t'honorons en ce jour
Comme ardente avocate et vigilante protection. (Tropaire de sainte Godelieve ton 1)

Saint Mutien-Marie
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Louis Wiaux naît le 20 mars 1841, troisième de six enfants, d'un père forgeron Jean-Joseph WIAUX, et d'une mère tenant une auberge et un petit commerce de mercerie. Cependant les soirées de bière et de jeux de cartes se terminent toujours par la récitation du chapelet. Ceux-ci consacraient le meilleur de leurs soins à léducation chrétienne de leurs six enfants. Bon élève a l'école du village, il exerça une grande influence sur ses compagnons de classe, grâce à son intelligence et à sa piété. Parfois, on l'appelait Louis de Gonzague. Son école primaire terminée, Louis entra comme apprenti à la forge paternelle. Il entra le 7 avril 1856 au noviciat des Frères des Écoles Chrétienne à Namur. Vu son inaptitude à l'enseignement, il manque de se faire renvoyer. Malgré ses pauvres dons en musique, il apprend deux instruments de musique. Ses premières activités apostoliques du Frère Mutien-Marie se déroulèrent, à la satisfaction générale, dans la petite classe de Chimay. L'année suivante, il passa à l'Institut Saint-Georges à Bruxelles. Le 6 septembre 1859; il est envoyé au pensionnat Saint-Berthuin de Malonne, pour enseigner en septième année. Ensuite il apprendra le dessin et la musique instrumentale aux débutants, puis ensuite au élèves normalistes; solfège, harmonium, flûte, contrebasse et orgue. Ces leçons, données à des groupes fort variés d'élèves mettaient beaucoup de jeunes en contact avec un homme charismatique, un prodige de simplicité, de prière, de consécration à Dieu et au service des autres. A ces contacts dans ses cours, s'ajoutera sa présence régulière au milieu des élèves durant la surveillance des récréations et des dortoirs. C'était le « Frère qui prie toujours », c'est ainsi que l'ont appelé les élèves de Malonne ; les ouvriers étaient plus brefs, ils disaient le « Frère prieur ».

Le Frère Mutien fut un fidèle observateur de la règle de saint Jean-Baptiste de la Salle. Son supérieur a rendu ce témoignage : « Je n'ai pas vu une seule fois, le Frère Mutien violer une seule de nos règles; non seulement les grandes règles : exercices spirituels, charité, obéissance, mais ces petites prescriptions qui exigent une attention continuelle et une entière possession de soi-même. » Le Frère Mutien mourut à Malonne, le 30 janvier 1917, durant le rude hiver de la première guerre mondiale, après 62 ans de vie religieuse, dont 57 passées à l'Institut Saint-Berthuin. A peine était-il enterré que se propageaient des récits de faveurs extraordinaires attribuées à son intercession. Les premiers pèlerins arrivèrent sur sa tombe ; peu après, ce furent les foules. Des gens animés d'une confiance profonde venaient présenter leurs soucis et leurs désirs à l'humble Saint de Mellet et de Malonne. Dans cette localité subsistent toujours, en tant que lieu de culte et de pèlerinage, sa maison natale et l'église classée monument historique qui a accueilli ses premières prières. Six ans après sa mort, l'évêque de Namur ouvrit le procès diocésain, suivi du procès apostolique à Rome qui se couronnèrent par la solennelle béatification par le Pape Paul VI, le 30 octobre 1977. Le Pape Jean-Paul II l'a canonisé le 10 décembre 1989. Depuis 1980 ses restes reposent dans la chapelle du nouveau « Centre Mutien-Marie »; d'innombrables pèlerins viennent y chercher réconfort et courage. Il est fêté le 30 janvier. « Pour arriver à une intime union avec le Seigneur, prenez le chemin de Marie. » Son neveu entra également chez les frères des Ecoles chrétiennes, sous le prénom de Mutien-Marie. Frère Mutien-Marie de Ciney est connu pour sa mystique trinitaire, influencée par Elisabeth de la Trinité : « Ma vocation, c'est l'amour !... l'amour envers Marie ! (...) J'imiterai Dieu dans son amour pour Marie: la Très Sainte Trinité a tout fait pour glorifier Marie. J'aimerai Marie par Jésus dans la Sainte Communion. J'aimerai Marie par Mes Trois. Je serai le Jésus de Marie, n'aimant Marie que par Jésus !... Je serai l'amour de la Très Sainte Trinité pour Marie, n'aimant Marie que par Mes Trois. » (Frère Mutien-Marie de Ciney, Manuscrit autobiographique) « La Sainte Communion, pratiquée de cette manière, aurait donc pour but de glorifier Dieu en rappelant à Jésus et à Marie leur amour réciproque et en perpétuant, pour ainsi parler, la vie de Jésus aimant Marie, sa Mère (...) Non certes que Jésus soit un moyen d'aimer Marie, que le Créateur soit un moyen et la créature une fin, mais encore une fois, dans l'intention délicate de faire plaisir à Jésus et à Marie qui ont mis l'un dans l'autre toutes leurs complaisances. » (Frère Mutien-Marie de Ciney, Autobiographie)

Saint Hubert
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Né en Aquitaine, apparenté à Charles Martel selon la légende, il se trouve de fait prêtre à Maastricht, à la cour de Pépin de Herstal, maire du Palais, ayant abandonné le duché d'Aquitaine à son frère pour se consacrer totalement à Dieu. Il avait épousé Floribanne, la fille du roi Dagobert, et était connu par « les folles joies de sa vie mondaine » peu édifiante, jusqu'au jour où la grâce de Dieu et les conseils de saint Lambert évêque de Maestricht l'entraînèrent vers la sainteté. La tradition légendaire raconte cette belle histoire du cerf qu'il vit durant une chasse, un jour de Vendredi-saint, et qui lui apparut avec une croix lumineuse entre ses bois « Chasser un jour pareil ? pourquoi ne vas-tu pas prier ? » Après une vie monastique exemplaire, il se rendit à Rome et fut sacré évêque de Tongres et de Maastricht par le pape Sergius, saint Lambert venant d'être martyrisé. À son retour, il reçut du ciel une étole qui guérissait de la rage. Grand évêque, il fut proche de ses fidèles qu'il rejoignait là où ils vivaient, dans les clairières, sur les rivières, dans les villages. Il évangélisa le Brabant, la Campine et l'Ardenne, Attentif à toute misère, il aidait les malheureux et les prisonniers. Il mourut des suites d'une blessure occasionnée par un ouvrier maladroit qui lui écrasa la main gauche. Il meurt en 722 à Tervuren des suites d'une blessure à la main alors qu'il plaçait des filets. Il est enterré à Liège mais sa dépouille est transporté à Andage (au cœur de l'Ardenne, le futur Saint-Hubert) trois ans plus tard. Dès le onzième siècle, il fut le patron des chasseurs, des forestiers. Il est invoqué contre la rage et représenté avec un cerf et, parfois, un cor. Il aurait introduit un système de poids et mesures : la livre pour les solides, le pot pour les liquides, le muid pour les graines. Il est fêté par une mémoire obligatoire en Belgique le 3 novembre.
Son nom est issu du germain hug (intelligence) et behrt (brillant). Dictons : « Il est de la confrérie Saint-Hubert, il n'enrage pas pour mentir. »; « A la Saint Hubert, les oies sauvages fuient l'hiver. »

Bienheureuse Thècle
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La bienheureuse Thècle vécut au dixième siècle dans la région de Roubaix, « » (actuaire de saints de Belgique). Son nom vient de theos, dieu. Elle est fêtée localement le 20 février.

Saint Tillo d'Izegem et Solignac
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Tillo de Solignac, OSB, abbé (AC) (aussi connu sous le nom de Thillo, Thielman, Theau, Tilloine, Tillon, Tilman ou Hillonius). Né en Saxe (Allemagne), mort en 702. Tillo avait été enlevé par des bandits et vendu comme esclave en Gaule Belgique, où saint Eloi paya sa rançon. Il devint ermite près de l'abbaye de Solignac, formé par saint Remacle, puis par saint Eloi au métier d'orfèvre; il y fut connu pour son austérité et sa dévotion. Après son ordination à la prêtrise, un moment prêtre à Solignac, où il lutta contre la simonie, il évangélisa la région autour de Tournai et Courtrai. Il dût retourner à Solignac où il passa le restant de ses jours. Dans l'art, saint Tillo est représenté en abbé bénédictin tenant un Calice et un bâton pastoral. aussi appelé Paul par les fidèles de Solignac comme par les moines auvergnats, à son grand dam d'ailleurs, il est vénéré à Solignac.A Solignac, il ne sera plus abbé, par sa volonté, mais simple moine. Les miracles n'en arrêteront pas, expliquant d'ailleurs son aspect sur les statuaires (et icônes), le tonneau (ou coupe) d'huile en plus du baton d'abbé. Miracles encore signalés par la suite tant à son invocation qu'auprès de son tombeau, dont la veilleuse ne voyait pas son niveau d'huile diminuer et les gens en prennant pour s'oindre se trouvant guéris. Il est un des « saints d'huile », est invoqué contre les fièvres fulgurantes, fortes toux d'enfants. Apôtre d'Izegem, c'est là que se trouve l'unique relique (de son crâne) encore existante, cadeau de l'évêque de Limoges en 1886. Les reliques de Solignac ont toutes été brûlées par les Huguenots, celle de Brajac volées, et l'autre d'Izegem, qui se trouvait à l'église qui lui est dédiée, volée le 17 avril 1996. L'ultime relique est conservée chez le doyen d'Izegem où elle peut être vénérée.

Un jour, les frères réunis lui demandèrent des instructions salutaires. Elevant la voix, d'un ton prophétique et assuré, il leur assura que pour connaître tous les Commandements de Dieu, les Saintes Ecritures suffisaient. Il leur dit que « le mieux c'est que les frères, chacun, à tour de rôle, se confortent mutuellement par des paroles d'encouragement. » Puis il ajouta : « Et toi, écoute-moi, moi qui suis ton père, ce que tu sais, et moi, puisque vous êtes mes fils, je vais vous montrer ce que j'ai appris et atteint dans mon grand âge. Mais ceci, c'est le premier de nos commandements : tout mettre en commun. Quand tu entame une action, ne te laisse pas aller au relâchement, persévère, continue ton travail, et agis comme si tu n'en étais toujours qu'au début. C'est qu'en effet, courte est la vie humaine, comparée à l'Eternité. » Ensuite, le saint homme se tût, emporté dans sa contemplation de l'abondance des merveilles de Dieu.

Après un temps de silence, il ajouta : « Dans la vie courante, bien des gens s'investissent dans des choses éphémères, mais la plupart ne reçoivent rien en retour par rapport à ce qu'ils se sont dépensés. Et si nous comparons les éventuels gains avec les promesses de la vie éternelle, on voit à quel point les petits gains terrestres sont vraiment ridicules. Donc, mes petits enfants, ne vous laissez pas aller à faire tout à contrecoeur, et ne vous attachez pas à la vaine gloire. La souffrance des temps présents n'est rien par rapport aux biens à venir, qui nous serons dévoilés en nous. C'est comme quelqu'un qui comparerait une petite pièce de monnaie avec cent pièces d'or; ainsi quelqu'un qui, pour le Nom de Dieu, refuserait l'héritage d'une ville, recevrait le centuple du Trône du Très-Haut.
Nous devons donc nous tenir loins de tout ça, car quand nous amassons des trésors, ils nous serons malgré tout retirés par la loi de la mort, volens nolens. Pourquoi donc dès lors, pour conquérir le Royaume des Cieux, ne laissons-nous pas tout cela derrière nous, puisqu'en finale le lustre de ces biens ne durera pas? Il n'y a pas de rémission possible pour les moines qui ne s'en détachent pas. Nous devons donc toujours rechercher ce qui nous mène au Ciel : la sagesse, le discernement, la droiture, la vertu, l'amour des veilles, le souci des pauvres, une Foi indéfectible en Christ, l'impassibilité de l'âme et l'hospitalité. En poursuivant ces buts ici sur terre, nous nous préparons une demeure dans le Ciel, comme nous le promet l'Evangile. C'est pourquoi je vous exhorte avec force à ce que tous ensemble nous unissions nos efforts dans cette direction. Ne laissons personne être comme la femme de Lot, regardant en arrière, d'autant que Notre Seigneur Lui-même nous a dit que si quelqu'un ayant mis la main à la charrue regardait en arrière, il ne serait pas digne du Royaume (Luc 9,62). Regarder en arrière, ce n'est rien d'autre que d'avoir du regret pour ce qu'on a entrepris, et se rattacher aux désirs du monde. Nous avons voué nos âmes à Dieu, alors accomplissons notre voeux. Personne ne peut arguer à Dieu qu'il ne serait né que d'un peu de poussière, et donc faible. Dieu connaît l'oeuvre de Ses Mains. Qu'Il puisse donc recevoir Son oeuvre en l'état où Il l'a créée.
Que nous suffise ce dont la nature nous a dotés. Ne repoussez pas, ô frères, la générosité de Dieu, parce que vouloir modifier l'oeuvre de Dieu, c'est la salir. Nous devons faire attention à ne pas nous laisser vaincre par la tyranie de la colère, car il est écrit : La colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu (Jacques 1,20). Par la Voix divine, il nous a été prescrit la garde continuelle du coeur, car nous avons à lutter contre les rangs de l'armée ennemie (Plus que sur toute chose, veille sur ton coeur, car c'est de lui que procède la vie (Proverbes 4,23).) Selon la parole de l'Apôtre, nous devons lutter contre elle sans relâche, comme le dit le bienheureux Paul : Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. (Ephésiens 6,12) Leur grand tapage est en effet emporté en l'air par le vent, où il est sans effet. Toute l'armée ennemie est anéantie sous nos yeux.

Mais pour cela nous devons tout d'abord en persuader notre esprit, et ne rien faire de mal aux yeux de Dieu, ni dévier de sa loi pour tomber dans la domination du diable. L'immoralité n'est pas une faiblesse de la nature mais de la volonté. Dieu les a en effet créés bons, mais c'est leur orgueil qui a fait chuter du Ciel sur la terre les esprits mauvais. Maintenant, ils nous tourmentent par jalousie, ils n'ont de cesse de nous tracasser, car ils ne veulent pas que nous puissions sièger sur les trônes qu'ils ont perdus.
C'est pourquoi il est nécessaire de demander au Seigneur le don du discernement des esprits, afin que nous puissions déjouer leurs ruses innombrables et les anéantir par l'étendard de la Croix. Pour cette raison que Paul, après avoir obtenu cette miséricorde, a dit : Il ne s'agit pas d'être dupes de Satan, car nous n'ignorons pas ses desseins (2 Corinthiens 2,11). Les démons détestent tous les Chrétiens comme leurs pires ennemis, mais par dessus tout, ils détestent surtout les moines. Ils tendent sans arrêt de nombreux pièges sur les chemins des moines, et ils essayent de détourner leur esprit par des pensées oppressantes, athées et obscènes. Le diable a même revendiqué le bienheureux Antoine comme sa propriété, ce diable que Job a connu par une révélation divine : "De ses éternuements jaillit la lumière, ses yeux sont comme les pupilles de l'aurore. De sa gueule partent des éclairs, des étincelles de feu s'en échappent. Une fumée sort de ses naseaux, comme d'une marmite bouillante ou d'un chaudron. Son haleine embrase les braises, de sa gueule sortent des flammes" (Job 41,10-13).
Cet ennemi hurlant brûle tant de vous tuer, qu'il vous incite à jouir de tout, afin que vous tombiez dans ses filets. Frères, ne croyez pas ses promesses, et n'ayez ni peur de ses menaces ni de ses horribles insinuations. En effet, il ment toujours. Sa promesse n'est jamais crédible. Le serpent a été attrapé avec le crochet de la Croix, et tel un animal de trait, il a été soumis au joug, enchaîné comme une esclave en fuite. On a enfoncé un anneau de fer dans son museau et il n'a plus été autorisée à dévorer les croyants. Mes petits enfants, nous devons mépriser le diable, avec ses paroles vaniteuses et hautaines et avec sa faconde. Même s'il se présente comme un éclair étincellant, c'est une fausse lumière. Il apparaît seulement de la sorte pour tromper quelqu'un. Nous, toutefois, qui marchons dans les traces des pieds des Saints, pleins de confiance, passons outre de ses pièges, suivant leur exemple, eux qui ont connu ses ruses et chantaient prophétiquement : « Je restai silencieux tant que l'impie se trouva devant moi, je me suis abaissé et j'ai même gardé le silence sur les bonnes choses. » (Ps 39,2)

Et quand les démons viennent pendant la nuit, selon leur habitude, alors les anges sont là aussi, eux qui louent le zèle des fidèles, admirent leur persévérance et leur promettent les récompenses futures. Et quand les démons verront comment vous et les vôtres êtes armés du signe de la Croix, ils seront sur-le-champ emportés vers le néant. »
Après que le bienheureux Tillo se tût, tous se réjouirent et s'enflammèrent du désir de s'exercer aux vertus. Et après avoir dit tout cela, Tillo resta attentif à accomplir le service divin : larges aumônes, zèle pour les veilles, pieuse Foi, parfait dans l'amour, d'une humilité extrème, persévérant dans l'oraison, instruit dans la connaissance, prudent dans les paroles, très saint dans son comportement et détaché du monde. Il se distingua par son obéissance aux serviteurs de Dieu, et resta toujours tourné vers le Ciel quelque soient les circonstances. C'est pour cela que tant vinrent à lui, aussi bien des moines que des clercs, et nul n'était jamais rassasié par ses éloquentes paroles.

Sainte Amalberge
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Sainte Amalberge est née à Saintes dans le Brabant. Elle fut la mère de sainte Renelde et de sainte Gudule. Elle est morte vers 700. Ses reliques furent ramenées à l'abbaye Saint-Pierre au Blandijnberg de Gand. Elle est fêtée le 10 juillet.

Saint Amand d'Elnone
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Saint Amand d'Elnone, évêque de Maastricht, est un des grands missionnaires de l'époque mérovingienne. Né vers 584 près de Nantes, moine dans l'île d'Yeu, puis à Tours et à Bourges, il se rendit à 33 ans à Rome. Il s'en vint d'abord mener quelques années de vie solitaire en Flandre puis partit sur les routes évangéliser la Flandre et le Brabant. Cet évêque régionnaire, c'est-à-dire itinérant, fut aumônier du roi Dagobert, puis évêque de Tonnerres, puis de Maastricht. Il lui advint même d'être battu jusqu'au sang et jeté dans la rivière par ceux qu'il voulait convertir. Il voyagea beaucoup, fonda notamment les monastères de Saint-Pierre de gan, de Drongen, de Saint-Baafs. Évêque de tongres et de Maastricht, il mourut le 8 février 675 ou 684 dans l'une des abbayes qu'il avait fondées, celle d'Elnone, qui prit plus tard le nom de Saint-Amand-les-Eaux. Il est fêté le 6 février, par une mémoire facultative en Belgique. Son nom vient du latin amandus, aimable.

Saint Jean Berchmans
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Jésuite dont la bonne humeur, malgré ses souffrances, savait s'accompagner d'une affection délicate et charitable à l'égard de tous. Né en Brabant, il entra à 17 ans au noviciat de Malines. Il fut envoyé à Rome pour y poursuivre ses études. lève brillant et studieux, il se souciait de soumettre l'intellectuel au spirituel. Il s'endormit dans le Seigneur à l'âge de 22 ans, en 1921, à Rome. Il est fêté le 13 août, par une fête locale, et le 26 novembre, par une mémoire obligatoire en Belgique.

Saint Remacle
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Né en Aquitaine, disciple de saint Sulpice de Nourges, il était moine à l'abbaye de Luxeuil lorsque saint loi, cherchant un moine pour implanter la vie monastique dans le Limousin, l'y fit venir. Dagobert lui donna des terres et il devint abbé de Solignac. Devenu à la demande de saint Éloi évêque de Noyon-Tournai, il s'en fut ensuite en Ardennes, où, aidé de Sigebert et d'Éloi, il fonde les abbayes de Corbion (près de Bouillon), de Stavelot et de Malmédy. Il est mort en 664 à Stavelot, est fêté localement le 3 septembre.

Saint Bavon
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Seigneur flamand, né dans le pays de Liège en 589, saint Bavon mena longtemps une vie dissolue. À la mort de sa femme, il rencontra saint Amand qui le convertit et dont il devint le disciple et le collaborateur. Il passa les trois dernières années de sa vie dans une solitude, à côté du monastère Saint Pierre que l'évêque saint Amand venait de fonder dans un lieu désert appelé Ganda, qui fut le berceau de la ville de Gand. Patron de Gand, il est fêté le premier octobre.

Saint Gondulphe
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Saint Gondulphe a succédé en 559 à saint Monulphe comme évêque de Maastricht. Honorant le culte de saint Servais, il mourut le 16 juillet 607, la tête percée de clous. Son corps repose dans l'église Saint-Servais de Maastricht. Il est fêté dans les diocèses de Liège et Hasselt le 16 juillet.

Sainte Gudule
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Fille du comte de Brabant Witteric (ou Witger) et de sainte Amalberge, nièce de Pépin le Bref, sainte Gudule ou Gudila, née à Moorsel vers 850, fut élevée dans la prière et l'austérité par sa tante, sainte Gertrude de Nivelles, dans le couvent qu'elle avait fondé. Elle voulut rester célibataire pour vouer sa vie aux misérables. La légende raconte que, alors qu'elle se rendait avant l'aube à l'église avec une servante, le diable souffle leur lanterne, mais que celle-ci se rallume miraculeusement. Ensuite, chaque nuit, le diable tentera, sans succès, d'éteindre leur lampe. Cette légende est analogue à celle de sainte Geneviève de Paris. On lui attribue plusieurs miracles dont la guérison d'un enfant muet et d'une lépreuse. Jamais l'église de Ham en Belgique ne connut autant de besaces de pauvres et de béquilles d'infirmes qu'à sa messe d'enterrement, en 712. Elle fut d'abord enterrée à Ham où un arbre proche se mit à fleurir, en plein hiver. Il se transplanta de lui-même lorsque son corps fut transporté à la chapelle Saint-Sauveur de Morwelle, où Charlemagne fit bâtir un monastère Sainte-Goule (Sainte-Gudule). Lorsqu'il poursuivait un ours, ce dernier se réfugia dans la chapelle du monastère et ne quitta plus ses protectrices, qui le rendirent doux comme un agneau. Ensuite, ses reliques furent portées à Bruxelles par le duc Charles de Lorraine, d'abord dans la chapelle Saint-Géry, ensuite dans la collégiale Saint-Michel, qui lui adjoint son nom alors que la ville la prenait comme copatronne. Sainte Gudule est représentée avec une lanterne à la main, et que le diable tente en vain d'éteindre avec un soufflet, avec parfois un ange qui la rallume sans cesse. Elle est vêtue d'une longue robe et coiffée d'un bonnet, souvent penchée sur son ouvrage. Elle est la patronne des brodeuses. Le diable se mord parfois le bras de dépit. Son prénom vient des mots germaniques gund, guerre, et lind, doux. Elle est fêtée le 8 janvier, jour de son départ pour le ciel.

Saint Guibert
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Né vers l'an 892 dans le pays d'Arnau de Liétold et d'Osburge, saint Guibert perdit son père en bas âge et eut de nombreux demi-frères. Guibert donna dès l'enfance des marques de la haute sainteté où il devait arriver un jour. Les maximes de l'Evangile, qu'on avait gravées profondément dans son âme, firent tant d'impression sur lui, qu'il voulut renoncer à tous les avantages du monde. Pendant que ses frères et ses soeurs songeaient à se pourvoir par des établissements avantageux, il embrassa le célibat, pour servir Dieu avec plus de liberté. Réfléchissant un jour sur ces paroles de l'Evangile : "Il est plus facile de faire passer un câble par le trou d'une aiguille qu'à un riche de se sauver", il résolut, ou de quitter ses biens, ou d'en faire un si saint usage, qu'il pût être du nombre de ceux qui se sanctifient dans les richesses. Il suivit pourtant quelque temps la profession des armes, et il eût pu parvenir aux plus grands honneurs s'il eût ambitionné quelque autre titre que celui de Chrétien. Mais, loin de céder au mauvais exemple que donnent souvent ceux qui embrassent cette dangereuse carrière, il contenait dans le devoir des soldats qui servaient sous lui. Il prévenait leurs violences, arrêtait leurs débauches, corrigeait leurs désordres, et, si quelqu'un d'entre eux avait fait quelque tort, il le réparait de ses propres deniers. Pour lui, il vivait dans la piété, dans l'abstinence, et faisait continuellement des libéralités aux pauvres et aux églises des lieux où il passait. Lorsqu'il crut avoir fait assez pour sa condition, son prince et sa patrie, il quitta le service des hommes pour se consacrer entièrement à celui de Dieu.

Il se retira d'abord dans une des terres de son patrimoine pour faire les essais de la vie solitaire, qu'il voulait embrasser. Là, il poursuivait souvent cette pensée : "Si je disposais d'une partie des biens que je possède pour élever ici un monastère où s'assembleraient un grand nombre de religieux qui offriraient continuellement au Ciel un sacrifice de louanges, de prières et de mortifications, est-ce que je n'aurais point part aux bonnes oeuvres de ces serviteurs de Dieu? Ne serait-ce pas encore un grand service rendu à mes frères que de les arracher à la corruption du siècle et de leur ouvrir, dans une pieuse retraite, un port de Salut et la voie de la perfection?" Touché profondément par cette pensée, il donna, vers l'an 936, sa terre de Gembloux avec ses dépendances, pour y fonder un grand monastère, à 4 lieues de Namur et à 7 de Bruxelles. Il fut aidé dans cette sainte entreprise par son aïeule Gisle, qui contribua de son bien à fonder cet établissement. Le monastère construit, il y assembla des religieux. Il voulut qu'ils y vécussent dans l'esprit des Apôtres et des premiers Chrétiens qui, ne possédant rien en propre, n'avaient qu'un coeur et qu'une âme, et qui vivaient comme des anges dans un corps mortel. Il adopta pour sa communauté la Règle de Saint-Benoît, et choisit pour abbé Erluin, dont il connaissait le mérite et la sainteté. Quant à lui, lorsqu'il vit que sa présence n'était plus nécessaire à Gembloux, il quitta ce lieu, qui lui était pourtant si cher, et alla s'enfermer dans l'abbaye de Gorze, au diocèse de Metz, où la discipline monastique était très-florissante, sous l'abbé Agenold. Pourquoi donc quittait-il Gembloux? Il craignait qu'on vît toujours en lui le fondateur du monastère, et qu'on l'entourât d'égards et de prévenances. Et puis, en voyant ces murs qu'il avait fait bâtir, ces moines qu'il avait rassemblés, cette communauté qu'il avait fondée, comment résister à certaines complaisances, à certains retours d'amour-propre? C'est donc par sentiment d'humilité qu'il quitta cette maison. Arrivé à Gorze, le Saint, qui avait déjà renoncé au monde et à ses pompes, renonça complètement à lui-même. Il s'attachait à observer toutes les vertus dans lesquelles chacun de ses frères excellait, afin de les imiter, et il y réussit si parfaitement, que bientôt il devint leur modèle en humilité, en obéissance, en douceur, en patience, en mortification et en charité. Pendant qu'il pratiquait les vertus d'un parfait religieux à Gorze, un orage se formait, et allait éclater sur son monastère de Gembloux. Les flatteurs firent entendre à Othon 1er que Guibert n'avait pu disposer de la terre de Gembloux, parce que c'était un fief de l'empire qui n'avait été donné à ses ancêtres qu'à titre de bénéfice; qu'ainsi la donation faite à l'Eglise était de nulle valeur. Othon, quoiqu'il fût assez peu touché de cette accusation, fut cependant bien aise de voir le saint homme, d'entendre ses raisons et de le confronter avec ses accusateurs. Il manda donc Guibert, qui vint, et qui plaida lui-même sa cause sans aucune préparation; il se contenta d'une exposition toute simple de l'état de sa terre de Gembloux, et de la donation qu'il en avait faite. Othon fut si satisfait que, plein d'admiration pour la vertu de Guibert, il confirma l'établissement de l'abbaye par des lettres-patentes, en 948, qu'il accompagna de grands privilèges. Entre autres, 1° les moines pouvaient toujours choisir un abbé régulier de l'Ordre de Saint-Benoît; 2° l'abbé pouvait établir des marchés publics et battre monnaie; 3° nul comte, ni officier royal, n'avait droit d'y exercer une autorité quelconque sans l'autorisation de l'abbé. Cet orage était à peine passé, qu'il s'en formait un nouveau. Le comte de Namur, beau-frère de notre Saint, voyant avec dépit que la belle propriété de Gembloux lui échappait, la réclama au nom de sa femme. Et sans autres formalités, malgré les lettres-patentes d'Othon, il s'empara des revenus de l'abbaye. Cette violence lui attira l'excommunication de Rome, mais n'arrêta pas son ardente convoitise. Guibert ne put rester indifférent à ce qui se passait à Gembloux; il s'arracha au repos de la solitude et vint consoler ses frères. Sa présence arrêta, au moins pour un temps, l'insolence des soldats, et empêcha les déprédations que commettaient les satellites de son beau-frère.

Pendant qu'il demeurait à Gembloux, Dieu lui fournit une occasion de travailler à la conversion de plusieurs Barbares infidèles, qui passaient et repassaient la Meuse de temps en temps. C'étaient les restes de cette inondation de Hongrois et d'Esclavons qui étaient venus faire irruption dans tout le pays depuis 954. Guibert alla au-devant d'eux pour leur annoncer des paroles de Salut et la Foi en Jésus-Christ. Il s'attendait à boire le calice du Sauveur, il le désirait ardemment, et il exposait volontiers sa vie pour sauver des âmes rachetées d'un sang divin. Mais Dieu, en lui refusant la gloire du martyre, lui accorda un autre mérite, qui n'est peut-être pas moins grand, celui de convertir un grand nombre de Barbares. Il éclaira leur esprit des lumières de l'Evangile, en même temps qu'il toucha leur coeur. Les ayant baptisés, il eut la consolation de voir que le changement de leur vie répondait de la sincérité de leur conversion.

Guibert, de retour à Gorze, s'efforça de plus en plus de détruire le reste de ses imperfections au feu de l'amour divin. Une longue et cruelle maladie, qu'il supporta avec une grande patience, acheva de le purifier. Les moines de Gembloux, ayant appris l'état de leur saint fondateur, accoururent pour le consoler, l'assister dans ses derniers instants, et aussi pour recueillir ses précieux restes. Les moines de Gorze, qui le regardaient comme le principal ornement de leur abbaye, prétendaient aussi conserver ces saintes reliques; ils cédèrent pourtant à la fin. Le Bienheureux mourut entre les bras des uns et des autres, le 23 mai 962; dans la 70ième année de son âge. Dieu rendit son tombeau glorieux par des miracles qui attestèrent sa sainteté. Un village porte son nom près d'Ottignies. Il est fêté le 23 mai.

Tropaire de saint Guibert de Gembloux, ton 8
Gembloux te fête en ce jour, vénérable Guibert,
Toi qui abandonnas le métier des armes d'ici-bas
Pour combattre le vrai combat contre les passions
Et les vaincre par le jeûne et la prière.
Aujourd'hui, vénérable père, nous te prions
D'intercéder pour nous auprès du Christ, notre Dieu

Saint Étienne de Liège
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Saint Étienne fonda l'abbaye de Saint-Laurent à Liège. Il en fut le responsable pendant 35 ans, avant de mourir en 1059 et d'être enterré dans la crypte de l'église. Il est fêté le 12 janvier.

Sainte Yvette
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Née à Huy en 1185, sainte Yvette fut veuve à 18 ans, déjà mère de trois enfants. Elle consacra, recluse, le reste de sa vie aux soins des malades et surtout des lépreux. Elle mourut le 13 janvier 1228 à Huy, jour où elle y est fêtée.

Sainte Renelde
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Fille de sainte Amalberge et sœur de sainte Gudule, la vierge Renelde prit le voile à Saintes. Elle fut mise à mort avec deux clercs par les Huns. Une petite fontaine, au milieu d'un champ près de Saintes en Brabant Wallon, lui est dédiée, ainsi qu'une procession annuelle; son eau est connue pour guérir les maladies des yeux et les plaies inguérissables. Elle est fêtée, avec ses deux compagnons martyrs, le 16 juillet, et le 22 mars en Belgique.

Sainte Rolande
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Fille de Didier, roi des Lombards, elle était ornée de maintes vertus, et d'une grande beauté. Promise en mariage par son père au roi d'Ecosse, elle faussa compagnie aux seigneurs écossais qui la conduisaient vers son royal prétendant. Elle voulut se réfugier à Cologne au monastère de Sainte-Ursule, mais elle tomba malade à Villers-Poterie où elle mourut. Elle fut enterrée à Gerpinnes, et son culte se développa rapidement dans l'Entre-Sambre-et-Meuse. Quelques années plus tard, l'évêque de Liège vint en personne lui dédier une église. Elle est fêtée le 13 mai. À Gerpinnes se déroule tous les ans une marche Sainte-Rolande, et à la Pentecôte le Tour Sainte-Rolande. Son nom vient de hrod, gloire, et de land, terre, en germanique.

Saint Rombaut
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Saint Rombaut (ou Rumold, Rombauld) était, au huitième siècle, un moine irlandais, fils d'un roi d'Hibernie. Parvenu à l'archevêché de Dublin, il abandonna tout et se rendit à Rome pour visiter les saints tombeaux. Ayant reçu la bénédiction du saint Père, Il se joint à saint Willibrord pour évangéliser le continent. Après une apparition céleste, il s'arrêta à Malines, où le comte Adon l'accueillit et lui fournit un terrain pour construire un convent. Saint Rombaut en chargea le fils du comte, Libert, dont il avait prédit la naissance, qu'il avait baptisé et élevé.

Un jour, retiré à l'écart pour réciter quelques psaumes, deux hommes dont il avait dénoncé les infamies l'assommèrent mortellement et jetèrent son corps dans la rivière. Cependant la nuit, quelques pêcheurs virent une grande clarté sur l'eau, avertirent le comte Adon, qui fit jeter des rêts et reconnut le corps. C'était le jour de la Saint-Jean-Baptiste (le 24 juin), en 775 (787 selon certains), raison pour laquelle le pape demanda qu'on transfère sa fête au premier juillet. En outre, le synode provincial de 1609 décréta que, pour les églises du diocèse de Malines, la fête fût célébrée par un double office le 3 juillet. Il se fait chaque année une procession en son honneur à Malines le premier juillet. Sa châsse Il évangélisa Malines et en fit un siège archépiscopal. Ses restes reposent depuis 1227 dans la collégiale de Malines et depuis le 16è siècle il est patron de la collégiale et du diocèse. Patron de Malines, il est fêté le 1er juillet. Il existe une médaille du mérite de Saint-Rombaut, attribué pour services rendus à l'Église.

Saint Guillaume de Bruxelles
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Abbé de l'abbaye cistercienne de Villiers en Brabant au diocèse de Namur, puis abbé de Clairvaux, saint Guillaume de Bruxelles mourut en 1236 en Allemagne après avoir été emprisonné par l'empereur Frédéric qui lui reprochait sa fidélité à l'Eglise romaine. Il est fêté, localement, le 30 septembre.

Saint Lambert de Tongres
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Saint Lambert est né à Maestricht vers 640. Après maints exploits guerriers, conseiller de Childéric II roi d'Austrasie, il devint évêque de Maestricht en 668 et le resta jusqu'à sa mort. Cependant, un mouvement qui fut à tort attribué à l'hostilité d'Ebroïn, maire du palais, le força, remplacé par Pharamond après l'assassinat de Childéric en 675, de se retirer, avec Théoduin et un autre compagnon, à l'abbaye de Stavelot en Belgique où il vécut sept ans, aussi humble et fervent qu'un novice. (cependant une autre version raconte qu'il fut écarté de son siège épiscopal par le duc Wulfoald et Dagobert II, qui lui reprochaient précisément son entente avec Ebroïn)
Une nuit d'hiver, alors que les religieux priaient dans le choeur, Lambert renversa un banc, dont la chûte dérangea la communauté. Dans l'obscurité, l'abbé enjoignit au coupable d'aller prier, nu-pieds, dehors, devant la croix du parvis. Les moines chantèrent les longues matines, puis se rendirent au chauffoir avant de regagner leur lit, et y notèrent l'absence de l'évêque. L'abbé l'envoya chercher; on le vit entrer, couvert de neige, ayant prié deux heures durant, agenouillé dehors. L'abbé s'excusa, mais Lambert lui répondit d'un air joyeux : « C'est à moi de vous remercier. Vous m'avez permis, comme le veut saint Paul, de servir Dieu dans la nudité et la froidure. » (2 Corinthiens 11. 27) Saint Lambert regagna Maestricht, rappelé par Pépin II après la mort d'Ebroïn, de Dagobert II et de Wulfoald, et la déposition de Pharamond. Il évangélisa vigoureusement la Toxandrie, parallèlement à la guerre de Pépin II contre les frisons.

Il connut, comme son prédécesseur et maître saint Théodard, une fin tragique (un 17/09 entre 696 et 705), liée à une querelle de clans pour le contrôle de l'Eglise de Tongres-Maastricht; Gallus et Rivaldus, deux parents de Dodon (ou Bodillon), domesticus (maire du palais) de Pépin II, (et membres de sa milice privée), s'en prennent aux biens et aux serfs de l'église de Lambert; Pierre et Autlaecus, des parents de celui-ci, tuent ces deux malfaiteurs. Dodon rassembla ses hommes de main et marcha sur Liège. Lambert, ayant d'abord saisi un glaive, renonce à tuer; il est frappé d'un coup de javelot en pleine prière. Dodon et ses amis furent punis par saint Lambert post mortem.

Les rescapés de la tuerie déposèrent son corps sur une barque et le menèrent jusqu'à Maastricht où il fut enseveli dans la basilique Saint-Pierre, dans le tombeau de son père. Sa dépouille est ramenée par son successeur saint Hubert sur les lieux de son martyre treize ans plus tard. Son tombeau devint, à la faveur de nombreux miracles, un lieu de pèlerinage et le hameau obscur du bord de Meuse grandit jusqu'à devenir la ville de Liège, vicus publicus dès 750, et civitas vers 900, construite autour de la basilique contenant son tombeau. Son culte se répandit, au cours du neuvième siècle, dans la classe aristocratique, ainsi que la légende impliquant la dynastie carolingienne dans son assassinat. Le transfert de l'évêché à Liège se fait au cours du neuvième siècle. La volonté de Lothaire II, comme jadis de Pépin son ancêtre, d'épouser sa maîtresse Waldrade (il chercha en vain d'obtenir la nullité de son mariage avec Theutberge) explique le fait que, dans le Carmen de sancto Landberto, rédigé au début du dixième siècle, Lambert joue le rôle de défenseur du lien conjugal, massacré parce qu'il avait dénoncé le concubinage de Pépin II, du vivant de son épouse Plectrude, avec Alpaïde (c'était à l'époque une Friedelehe, mariage polygamique aristocratique germain), dont Dodon aurait été le frère. Ses reliques furent transportées devnat le château de Bouillon assiégé par les troupes épiscopales en 1141. La forteresse capitula, et en 1143, ses reliques furent élevées. Son nom fut bien souvent invoqué dans la consolidation de l'autorité épiscopale face aux rois puis à l'Empire. 140 églises sont consacrées à saint Lambert en Belgique. Il y est fêté par une mémoire facultative le 17 septembre.

Saint Servais
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Premier évêque de Tongres dont l'existence historique soit certaine (l'historien liégeois Heriger lui donne neuf prédécesseurs : saint Materne, Navitus, Marcellus, Metropolus, Severinus, Florentius, Martinus, Maximinus, Valentinus; tout en déclarant ne rien connaître sur eux), saint Servais participa aux conciles de Sardique (343), de Cologne (346), combattit l'arianisme au concile de Rimini, mourut à Tongres le 13 mai 384. Il ramena à la vie un porc mangé par ses compagnons. Il est fêté le 13 mai. Son nom vient du latin servatus (préservé). Dicton : Les trois saints au sang de navet, Pancrace, Mamert et Servais, Sont bien nommés les saints de glace.

Sainte Ode
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Ode avait épousé le duc d'Aquitaine. Devenue veuve, elle quitta Toulouse et revint au pays de Liège où elle vécut dans la charité et la prière. Vers 682, elle légua son domaine d'Amay (dans le diocèse de Liège) à l'Eglise. Elle est célébrée à Huy, le 23 octobre.

Sainte Odette
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Sainte Odette est née de parents nobles en Brabant. Ses parents voulaient la marier malgré elle au chevalier Simon : traînée jusqu'à l'autel, elle répondit au prêtre : "Non, pas du tout". Pour éviter tous les autres prétendants, attirés par sa beauté, elle se coupa le nez et entra chez les religieuses prémontrées du monastère de Rivreulle, près de Bonne-Espérance. Elle en devint la prieure et y mourut en 1158, à l'âge de vingt-quatre ou vingt-cinq ans. Elle est fêtée le 20 avril. Son nom vient du germanique odo, richesse.

Saint Monulfe
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Vingt-et-unième évêque de Tongres (vers 560), il aurait eu un domaine épiscopal à Dinant, fonde l'église Notre-Dame sur le tombeau de saint Servais, et y est enterré; selon la traiditon populaire, a édifié un petit oratoire en l'honneur des deux frères médecins saints Cosme et Damien à l'emplacement de la future ville de Liège.

Saint Landelin
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Originaire de Bapaume, éduqué par saint Aubert, il prit ensuite le mauvais chemin. Brigand ou mondain, il finit par se convertir, fut ordonné prêtre et fonda les abbayes de Lobbes (654), d'Aulne (656), de Walers (657) et de Crespin (670). Il gouverna cette dernière jusqu'à sa mort en 686. Il est fêté le 15 juin.

Bienheureux Pierre l'Ermite
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Le bienheureux Pierre l'Ermite était originellement un soldat. Il devint un ermite en Terre-Sainte avant de revenir prêcher la première Croisade en France, Italie et Allemagne. Il participa au siège d'Antioche et à la capture de Jérusalem en 1099. Ensuite, il fonda le monastère de Neufmoutier en Flandre et s'éteint à Huy le 8 juillet 115. Il est fêté le 8 juillet. Il n'a jamais été béatifié officiellement.

Sainte Pharaïlde de Brabant
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Sainte Pharaïlde, vierge en Brabant, issue de la maison de Pépin de Landen, est morte en 710. Elle fut invoquée à Gand contre les maladies de langueur des enfants et pour la bonne conservation du beurre, fut considérée comme patronne de Gand. La légende raconte qu'elle y ressuscita un oie déjà désossée. Une superbe église du douxième siècle lui est dédiée à Bruay sur l'Escaut, où ses restes reposent. Elle est fêtée le 4 janvier.
Dicton : De Sainte-Pharaïlde la chaleur C'est la colère et notre malheur

Saint Hadelin de Celles
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Saint Hadelin, né en 617 dans le royaume d'Aquitaine, vint d'abord à Dinant où, ermite avec quelques compagnons, il fit construire les quelques cellules qui donnèrent son nom à Celles. Ayant reçu de l'évêque de Tongres la terre et la seigneurie de Franchimont, il y fonda un monastère, entre 670 et 690. Une extrême sécheresse ayant tari toutes les sources de l'endroit au moment de la moisson, les habitants se trouvaient réduits à la dernière misère. Dans ce triste état, ils envoyèrent quelques-uns d'entre eux vers saint Hadelin, pour le conjurer d'apporter, par ses prières, quelque remède à leurs maux. Hadelin se rendit sur les lieux, et touché de compassion à la vue de ce que souffraient ces pauvres villageois, il se prosterna plein de confiance et d'humilité et fit ses prières : « Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac et de Jacob, qui par l'entremise de Moïse et d'Aaron, avez fait sortir l'eau d'un rocher, dans le désert, pour subvenir aux nécessités des enfants d'lsraêl, ouvrez dans ce lieu la fontaine de vos miséricordes souvenez-vous Seigneur, de votre promesse, lorsque vous avez dit : demandez, il vous sera accordé. » En disant ces paroles, il enfonça son bâton en terre, et l'on vit à l'instant sortir du roc une source d'eau vive qui surprit et réjouit tous les spectateurs, et leur inspira le plus grand respect pour leur saint bienfaiteur. La fontaine, toujours active, se trouve un peu plus bas que l'église, presqu'en face du cimetière de Franchimont (Philippeville, Belgique). Ses reliques reposent depuis 1338 à Visé. Il est fêté le 3 février à Visé et le 13 février à Celles. Son nom vient des mots germains adal, noble, et lind, doux.
Deus, qui per beatum Hadelinum Confessorem tuum, nobis salutis semitam ostendisti; concede propitius; ut cujus annua memoria laetamur, meritis et intercessione adjuvemur. Per Dominum nostrum Jesum Christum.
Dieu qui nous avez montré le chemin du salut par le bienheureux Hadelin, votre confesseur, dont nous nous réjouissons de fêter l'anniversaire, accordez-nous l'appui de ses mérites et de notre intercession. Par notre Seigneur Jésus-Christ.

Prière à saint Hadelin

Glorieux Saint Hadelin, vous qui, à l'exemple d'Abraham, avez abandonné votre patrie, vos biens, vos parents, pour suivre la voie de la grâce, vous dont le pouvoir auprès de Dieu a été si grand pendant votre vie mortelle, vous à qui nous sommes redevables de tant de bienfaits depuis que vous jouissez de la grâce céleste, daignez continuer à être notre protecteur quelqu'indignes que nous soyons.
Obtenez-nous d'être toujours, suivant votre exemple, docile aux aspirations de la grâce, afin que la foi, l'espérance et la charité s'augmentent dans nos coeurs et que la paix règne toujours parmi nous.
Détournez de nous les calamités dont nous sommes menacés et les fléaux de la justice divine que nous n'avons que trop mérités par nos péchés.
Remplissez nos coeurs de l'amour divin afin que nous recevions un jour avec vous la récompense promise au serviteur fidèle. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi-soit-il.

Sur terre tu parus comme un astre resplendissant
Eclairant ceux qui venaient trouver auprès de toi
La Lumière du Christ et la guérison de leurs maux.
Gloire du Condroz et vigoureux ascète,
Porte ton regard sur les fidèles qui te prient
Afin qu'ils puissent te chanter à haute voix :
Réjouis-toi, Père Hadelin.
(Tropaire de saint Hadelin, ton 8)


Saint Albert de Louvain
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Né vers 1166, de la famille des ducs de Lorraine, évêque de Liège en 1191, contesté, puis sacré à Reims, mais assassiné peu après sa consécration, en 1192 , sur ordre de l'empereur Henri VI dit le Cruel, fils et successeur de Barberousse. Ses reliques ont été retrouvées en 1919. Il est fêté le 25 novembre. Son nom est issu du germain adal (noble) et behrt (brillant).


Saint Betulfe (ou Gondulphe)
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Vers l'an 600, participe au concile de Paris en 614, est enterré à Maastricht.


Saint Trudon
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Fonde l'abbaye bénédictine de Sarchinium, plus tard Saint-Trond.

Saint Perpète
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« Le nom de ce personnage se rencontre pour la première fois dans les Gesta episcoporum Tungrensium de Hériger, rédigés à la fin du xe siècle. A les en croire, Perpète aurait succédé à Saint-Gondulphe comme vingt-troisième évêque de Tongres-Maestricht. La date de son entrée en fonctions est fournie, un peu plus tard, par les Annales Leodienses, qui la placent en 598. Mais cette date se trouve en contradiction avec des données chronologiques bien établies. Nous savons en effet que Betulfus, évêque de Tongres, que l'on doit identifier avec Gondulphe, prédécesseur immédiat de Perpète, assista en 614, au concile de Paris. Dès lors, l'avènement de notre personnage au siège épiscopal serait postérieur à 614. On a douté d'ailleurs que saint Perpète ait le droit de figurer parmi les évêques de Tongres-Maestricht, et l'on peut invoquer, pour justifier ce scepticisme, l'époque très tardive des renseignements que nous possédons à son sujet, ainsi que le grand nombre de noms apocryphes portés sur les catalogues épiscopaux de l'église de Liége. Toutefois, en l'absence de preuves certaines, la prudence s'impose, et, jusqu'à plus ample informé, rien n'oblige à refuser à saint Perpète la qualité que lui reconnaît la tradition. Les seuls détails authentiques que nous possédions sur saint Perpète ne remontent qu'au XIIIe siècle, et ne nous apprennent rien sur son origine ou son activité. Gilles d'Orval, qui nous les a transmis, doit les avoir recueillis à Dinant où les reliques du saint étaient conservées depuis toujours et où elles se trouvent encore aujourd'hui. Il rapporte que saint Perpète, après avoir été enterré dans cette ville en l'église de Saint-Vincent, fut transféré plus tard dans celle de Sainte-Marie. Sa mort serait arrivée le 4 novembre. Il faut nous résigner à n'en pas savoir davantage et rejeter les fables que des écrivains postérieurs nous ont laissées. Il suffit, pour en montrer la valeur, de mentionner qu'elles nous représentent saint Perpète comme fils d'un comte d'Ostierne (?). Après le sac de Dinant, en 1466, Charles le Téméraire donna la châsse renfermant les ossements du saint à l'église de Bouvignes, et le reliquaire contenant la tête de Perpète au seigneur de Vere. Réclamés tous deux par les Dinantais dès la reconstruction de leur ville, la châsse fut solennellement restituée en 1477, après un procès porté devant le parlement de Malines; le reliquaire ne fit retour qu'en 1496. Un intéressant tableau du xve siècle, aujourd'hui conservé au musée de Chantilly, rappelle le souvenir de la translation de la châsse de Dinant à Bouvignes (no 106). » (H. Pirenne, Biographie nationale, T. XVII)


Saint Gérard de Brogne
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Saint Gérard de Brogne naquit à la fin du neuvième siècle à Stave, en Belgique. Il commença d'abord par la carrière des armes, et devint officier du comte de Namur, mais quand son père mourut, il décida de se faire bénédictin, s'initia à la vie monastique à l'abbaye Saint-Denis près de Paris et fonda en 914 une abbaye sur son domaine familial, à Brogne. Pendant vingt ans, à la demande du comte de Flandre, il réforma de nombreuses abbayes qui étaient sous la juridiction du duc de Lotharingie ou Lorraine. On ne sait s'il y parvint, mais du moins s'endormit en paix en 959 en l'abbaye de Brogne dans la province de Namur à quelques kilomètres au nord-est de Maredsous. C'est au XVIIème siècle que la localité de Brogne prend le nom de Saint-Gérard : ce moine doux et conciliant avait été canonisé en 1131, lors du concile de Reims. Il est fêté localement le 3 octobre.
« Ne soyez ni trop riches ni trop nombreux, mes fils. Souciez-vous de la qualité plus que du nombre ! Croyez-moi, la richesse et la prospérité attirent infailliblement la convoitise des princes. » (Saint Gérard à ses frères)

Saint Théodard
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Elève de saint Remacle. Sacré par saint Cunibert, métropolitain de Cologne. Mort en Germanie. Saint Lambert aurait fait transporter et inhumer sa dépouille à Liège.

Sainte Ermelinde
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Princesse belge, sainte Ermelinde quitta le château familial où défilaient les prétendants pour ne vivre qu'avec le Christ. Dans le village où elle s'était retiré le seigneur et le curé (hélas) la poursuivirent de leurs assiduités peu vertueuses. Elle se retira près de Tirlemont dans le Brabant belge au diocèse de Malines et là trouva un saint prêtre dont elle fit son directeur spirituel et qui la dirigea sur les voies de la sainteté. Elle mourut vierge en 595. Son nom vient des mots germaniques ehre, honneur, et lind, doux. Elle est fêtée localement le 29 octobre.

Saint Guy d'Anderlecht
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Paysan pieux et bon, né vers 950 dans le Brabant, il est choisi comme sacristain de sa paroisse Notre-Dame de Laeken. Mais un marchand de Bruxelles le persuade de s'associer à lui pour gagner de quoi faire davantage d'aumônes. Guy met tout ce qu'il a dans cette affaire. Les catastrophes s'accumulent jusqu'au jour où Guy s'en repent. Comme pénitence, il part en pèlerinage à Rome et à Jérusalem. Rentré sept ans plus tard, vers 1012, il meurt épuisé à Anderlecht. Sa tombe devint un lieu de pèlerinage très fréquenté. Patron des carrossiers, des cochers, des laboureurs et des sacristains, il est fêté localement le 12 septembre.

Sainte Gertrude de Nivelles
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Née à Landen, en Saxe, vers 626, sainte Gertrude est la fille de Pépin de Landen, maire du palais d'Austrasie sous Clotaire II, Dagobert Ier et Sigismond II. Elle était donc parente de saint Bavon. Elle fut élevée saintement par sa mère dont elle écoutait les instructions avec une humble docilité. Dès l'âge de dix ans, l'occasion lui fut donnée de déclarer qu'elle voulait se consacrer au Seigneur. Pépin, son père, avait invité Dagobert, roi des Francs, à un dîner dans son palais. Le roi avait, dans sa suite, deux courtisans, le père et le fils ce dernier profita de cette circonstance pour solliciter la main de Gertrude. La demande fut assez bien reçue du roi, et parut ne pas déplaire à Pépin : on fit donc venir au milieu du repas la mère et la fille. Le roi, s'adressant lui-même à la petite Gertrude, lui demanda si elle ne serait pas satisfaite d'avoir pour époux, un jeune homme beau, bien fait, vêtu de soie, tout brillant d'or, comme celui qu'elle avait présentement sous les yeux. La jeune princesse répondit vivement, en présence de ses parents, qu'elle n'épouserait ni ce jeune homme, ni aucun autre au monde, car elle ne voulait avoir pour époux que Jésus-Christ. On dit même que cette déclaration fut accompagnée d'une espèce de serment, montrant qu'elle était émue et indignée de voir que des hommes prenaient la liberté de la désirer. Le roi et les grands furent frappés de trouver tant de sagesse et de gravité dans une enfant aussi jeune. On reconnut là que Gertrude était animée de l'esprit de Dieu, que Jésus-Christ Se L'était réservée, et l'on convint de ne plus lui renouveler de pareilles propositions. Un jour, le fils d'un grand seigneur d'Austrasie l'aperçut à la cour du roi, et s'éprit d'elle. Il en parla au roi, qui fit mander Pépin et sa fille pour leur proposer ce qui devait être un excellent parti. Mais Gertrude refusa catégoriquement, faisant remarquer au roi qu'elle avait depuis son enfance voué sa virginité au Christ. Le roi, bien qu'étonné, approuva cette attitude. Le jeune seigneur, lui, en conçut, comme il fallait s'y attendre, un vif dépît. Quant à Pépin, il désapprouvait totalement le refus de sa fille et il était décidé à employer toutes les ressources de l'autorité paternelle pour modifier les intentions de Gertrude. Pour la jeune fille, il n'y avait plus qu'une solution: la fugue. Avec le consentement de sa mère, Gertrude s'enfuit de la maison paternelle et se retira en un lieu solitaire où elle passa quelque temps dans la prière, la retraite et la pratique de la vertu. Pépin fut obligé de comprendre et rappela sa fille, enfin décidé à respecter son engagement. Saint Amand, évêque de Maastricht, convainc, à la mort de Pépin, la bienheureuse Itte (ou Iduberge), sa mère, de fonder un couvent à Nivelles, pour lequel Gertrude fit profession dans les mains de saint Amand, après que sa mère lui ait coupé les cheveux. Elle y fut un modèle de piété, de douceur, de patience et de toutes les vertus. Sa mère, cinq ans avant de mourir, confia la charge abbatiale à Gertrude, se plaçant sous ses ordres. Mais, à la mort de sa mère, craignant d'être détournée par là de la prière et de la contemplation, Gertrude chargea certains religieux du soin des affaires extérieures de la maison, et se partagea celles de l'intérieur avec ses compagnes les plus intelligentes.
L'abbaye (voir photos) abritait deux communautés, l'une d'hommes, l'autre de femmes, et était placée sous les règles de saint Colamban et saint Benoît. Soutenue par les carolingiens, elle compta vite trois églises : Saint-Pierre (édifice funéraire), Saint-Paul (oratoire pour les hommes) et Notre-Dame. Elle devient au neuvième siècle un chapitre de chanoines et chanoinesses. Vers l'an mil, Adélaïde, cousin d'Otton II, est abbesse et ordonne la reconstruction de Saint-Pierre, qui sera reconsacrée Sainte-Gertrude en présence d'Henri II.
Femme jeune, belle, intelligente et charitable, Gertrude se dévouait sans compter pour les déshérités, les malades et les vieillards. Elle accueillait avec générosité les pélerins étrangers (Pensons à saint Feuillen de Fosses avec qui elle se lia d'amitié). Elle connaissait par coeur une grande partie des saintes Ecritures, dont elle pouvait expliquer les passages difficiles. Elle avait même envoyé des messagers « par-delà les mers » pour en ramener des livres sacrés et des reliques. Mais le diable, ennemi du repos des hommes (et des femmes!), ne la laissa pas lontemps sans troubles, il suscita une bande de malheureux débauchés qui se mirent à persécuter les religieuses, les injuriant et leur dérobant même ce qui était nécessaire à leur subsistance. On songea un instant à renvoyer chez elles les pieuses filles. Mais la piété et la fermeté de Gertrude eurent bientôt raison de ses ennemis, et tout rentra dans l'ordre.

Gertrude pratiquait égélement le jeûne avec un grand courage. Aussi, Dieu la favorisa de plusieurs prodiges: on vit plusieurs fois pendant quelle priait à l'église, apparaître au- dessus de sa tête une sphère de feu qui remplissait de lumière le lieu saint. Mais ces jeûnes et ces veilles affaiblirent son corps, et un jour, en 656, après une période de fièvre aigue, Gertrude fut contrainte de se démettre de la charge d'abbesse, qu'elle confia à sa nièce Wilfetrude, fille de Grimoald. Débarrassée des soucis matériels, Gertrude employa désormais son temps en prières et en dévotions. Et Dieu répondait généralement à la prière de Gertrude d'une manière explicite. Par exemple, lorsque Saint Feuillen fut assassiné avec ses compagnons en traversant la forêt du Roeulx (il revenait d'une visite au monastère de Nivelles), Gertrude décréta une période de jeûne et de prière pour retrouver le corps de son ami. Après 77 jours d'oraison, elle eut une vision lui montrant un endroit de la forêt tout illuminé. Gertrude identifia l'endroit et envoya des hommes, qui retrouvèrent le corps de Saint Feuillen et le ramenèrent solennellement à Fosses. Gertrude eut une autre vision: alors qu'elle priait devant l'autel, elle vit une grande boule de feu descendre sur elle avec une telle splendeur que toute l'église en était illuminée. Si le sens de cette vison nous échappe un peu, nous devons noter que Gertrude elle-même en conçut une grande joie et une grande consolation.

Enfin, sentant ses forces décliner, elle envoya un messager auprès de saint Ultan (ou Valtan), qui avait succédé à saint Feuillen à la tête du monastère de Fosses, pour l'interroger sur le jour de son trépas. L'homme de Dieu lui fit répondre qu'elle mourrait le lendemain durant le Saint Sacrifice de la Messe, mais qu'elle ne devait en concevoir aucune crainte: le Royaume des Cieux lui serait grand ouvert. A cette nouvelle, elle commença à se préparer à la mort par des prières et oraisons qu'elle fit toute la nuit entourée de ses religieuses. Elle exhorta ses soeurs à conserver l'esprit de leur règle et la fidélité qu'elles devaient à Dieu, puis donna des instructions sur la manière dont elle voulait être ensevelie. On ne devait mettre sur son corps aucun drap mais seulement son cilice, et sur sa tête un voile usé, car, dit-elle, les ornements superflus d'un tombeau ne servent de rien ni aux vivants ni aux morts. Elle envoya demander à Ultan, qui se trouvait au monastère de Fosse, si Dieu ne lui avait pas fait connaître à quel moment elle devait mourir. Ultan lui fit répondre : « C'est aujourd'hui le 16 mars; demain 17, pendant la célébration de la sainte messe, vous mourrez. Mais vous ne devez ni craindre ni vous affliger parce que saint Patrice, évêque, les saints et les anges choisis de Dieu, sont prêts à recevoir votre âme dans la gloire. » Gertrude, consolée par cette réponse, passa la nuit suivante en prières avec ses soeurs. Le lendemain, elle reçut le saint viatique, et, pendant que le prêtre chantait les oraisons de la messe, elle rendit paisiblement l'esprit. C'était le 17 mars 659. Elle n'était donc âgée que de trente-trois ans ! Le jour même de son décès, elle apparaît à Trèves à sainte Modeste, abbesse de Horren. Elle apparut une seconde fois dix ans plus tard, alors que le monastère qu'elle avait fondé était la proie des flammes. Un homme, ne sachant que faire pour éteindre l'incendie, leva les yeux pour remettre les bâtiments à la garde de Notre-Seigneur. Sainte Gertrude lui apparut alors dans le ciel, éteignant le feu avec son voile. Et à l'instant même, l'ardeur du feu se mit à diminuer.

Sainte Gertrude fut enterrée près de sa mère, dans l'église Saint Pierre. Son tombeau devint très rapidement un lieu de pélerinage très fréquenté. De nombreux miracles s'y produisirent, dont le plus célèbre est la résurrection d'un garçon tombé dans le puits d'un monastère et dont la mère invoqua Sainte Gertrude. Le culte de Sainte Gertrude fut officiellement reconnu en 1220 par le Pape Honorius III. Au 13ième siècle, on fit ciseler une splendide châsse, joyau de l'orfèvrerie médiévale, pour contenir les ossements de la sainte. La très belle collégiale romane de Nivelles lui est dédiée. Sainte Gertrude est vénérée dans les diocèses de Malines, Gand et Liège. Gertrude est invoquée pour la protection des voyageurs, ainsi que pour être préservé de certains rongeurs, tels les souris et les rats. C'est pourquoi certains tableaux la représentent avec une souris agrippée à sa robe ou grimpant à sa crosse. Elle fut aussi considérée comme la patronne des voyageurs et invoquée pour obtenir un bon gîte en voyage.

Plusieurs églises lui sont dédiées, dont la collégiale de Nivelles, qui est étape d'une des routes de pélerinage menant à Compostelle, et où se trouvent plusieurs statues de la sainte. Mais aussi à Jauchelette, Tenneville, Carlsbourg, Bras, Otrange, Chiny, Blégny, Landen, Louvain, Gentinne, Hevillers, Lasne. Lillois, Tubize... Ses reliques sont conservées à Nivelles et Louvain. Une localité porte son nom: Villers-Sainte-Gertrude, prés de Marche-en-Famenne. Une procession a lieu à Nivelles le dimanche qui suit le 29 novembre. Patronne des voyageurs, elle est fêtée le 17 mars, jour de sa naissance au ciel.

Sainte Herlinde
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Fille du comte Abélard, Herlinde (ou Herlindis) fut éduquée au monastère de Valenciennes. Elle s'installa ensuite dans le couvent bénédictin que son père fonda pour elle et sa soeur sainte Relinde à Aldeneik près de Maaseik, et en fut la première abbesse. C'était une amie de saint Willibrord et de saint Boniface. Elle mourut en 745, probablement le 13 octobre. Elle est fétée le 12 octobre.

Sainte Relinde
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Fille du comte Abélard, Relinde (ou Relindis) fut éduquée au monastère de Valenciennes. Elle s'installa ensuite dans le couvent bénédictin que son père fonda pour elle et sa soeur sainte Herlinde à Maaseik, et succéda à sa soeur comme abbesse. C'était une amie de saint Willibrord et de saint Boniface. Elle mourut en 750 ou en 770, probablement un 6 février. Elle est fêtée le 12 octobre, et le 13 février à Hasselt avec sa soeur.

Saint Guillaume de l'Olive
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Il est né vers 1175 et fut proche de Marie d'Oignies et de Jean de Nivelles. Prêtre, il organisa une communauté de moniales proche de l'Ordre de Citeaux. Ce monastère s'appela Notre-Dame de l'Olive. Il est mort en 1240. Son tombeau retrouvé récemment est visible dans les ruines de l'église de Morlanwelz. Il est fêté le 15 février. (source : Chemins de sainteté)

Saint Boniface de Bruxelles
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Saint Bonifance de Bruxelles est né à Bruxelles en 1181. Doyen de la Collégiale Saint-Michel, évêque, il fut pendant 20 ans le chapelain des moniales cisterciennes de la Cambre. Il est mort le 19 février 1260.

Saint Ermin
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Ermin, ou Erme, est né à Laon au VIIIème siècle. Après de brillantes études à l'école épiscopale de Laon, il entra à l'abbaye bénédictine de Lobbes. Sa sagesse émerveilla saint Ursmer qui engagea ses moines à le désigner comme son successeur à la tête de ce monastère, qui deviendra l'un des foyers intellectuels les plus intenses de Belgique. Il fut également évêque de Lobbes. Il est fêté localement le 25 avril. Son nom vient du latin Erminus, issu du germain Irmin.

Sainte Dympna de Geel
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La virginité, inconnue des idolâtres, a toujours jeté un très vif éclat au milieu des peuples barbares, dès les premiers moments de leur conversion à la Foi : elle n'a pas peu contribué à leur faire comprendre toute la sainteté et la sublimité du Christianisme, et en même temps adoucir leurs moeurs dures et farouches. La vie de sainte Dympna (ou Dymphne) offre un exemple extraordinaire mais qui s'est renouvelé plus d'une fois chez ces nations dont saint Jérôme disait qu'elles ne connaissaient aucune loi dans leurs alliances, et suivaient avec une aveugle brutalité tous les instincts de leurs passions grossières.

Dympna était fille d'un roi ou prince de Bretagne : peut-être faut-il entendre sous ce nom le successeur d'un chef des Angles ou Saxons, qui vinrent faire invasion dans cette île, aux cinquième et sixième siècles. Son père était païen; sa mère était chrétienne, comme sa fille. Le saint prêtre Géreberne, qui vivait dans les environs de leur demeure, les avait baptisées l'une et l'autre, et les entretenait dans la pratique de la religion. De bonne heure la jeune Dympna donna les plus belles espérances, et sa vertu qui se développait en elle avec les années, annonçait déjà qu'elle saurait dans l'occasion faire preuve d'un grand courage. Elle était douce, modeste, pleine de retenue, de pudeur, et ne cherchait à plaire en toutes choses qu'à Dieu et aux auteurs de ses jour. Dympna perdit sa mère dans un âge peu avancé encore, et cette perte, déjà si triste pour son coeur, devint encore pour elle l'occasion d'une grande et pénible tentation. En effet, son père, que la mort de son épouse avait rempli d'une profonde douleur, ayant dans la suite formé le projet de se remarier, ordonna à ses officiers de lui faire connaître une personne dont les traits pussent lui rappeler celle qui lui avait été si chère. Après de longues et inutiles recherches dans la contrée, ils vinrent le trouver, et par un inconcevable oubli de toute pudeur, ils lui conseillèrent d'épouser sa fille Dympna, dont les traits de ressemblance avec sa mère étaient frappants. Malgré l'horreur qu'inspire la nature pour de semblables alliances, la corruption et la grossièreté de ces peuples ne le repoussaient point toujours : aussi n'est-on qu'à demi étonné en voyant le roi barbare accepter la proposition de ses officiers. La jeune vierge frémit à cette parole, et malgré toutes les instances et toutes les promesses qu'on lui faisait, elle déclara qu'elle n'y consentirait jamais. Comme ses refus ne faisaient qu'irriter les désirs de son père, elle demanda 40 jours pour réfléchir. Le roi y consentit, ne doutant pas que, cet intervalle, écoulé, elle se rendrait à ses sollicitations; mais la pieuse Dympna avait dans le coeur une pensée bien différente.

Elle visita aussitôt le saint prêtre Géréberne, qui continuait de la diriger dans la vertu et la pratique de ses devoirs. Là, elle exposa à ce vénérable vieillard la situation critique dans laquelle on la plaçait. Géréberne, hors de lui-même en l'entendant ainsi parler, leva, les yeux au ciel, et conjura le Seigneur de lui faire connaître sa volonté dans un si pressant danger. Dieu exauça cette fervente prière de son serviteur, et lui déclara qu'il fallait réaliser au plus tôt le projet conçu par la jeune vierge, et fuir dans un pays étranger où elle pourrait le servir sans obstacle. Dès ce moment, Dympna fit, avec des précautions extrêmes, tous les préparatifs de son départ : elle gagna un serviteur de son père et son épouse, qui promirent de l'accompagner avec le saint prêtre Géréberne. Tout étant disposé, ils profitèrent d'un moment favorable et se mirent en mer, s'abandonnant au milieu des flots à la Providence qui leur avait inspiré cette résolution. Elle ne les abandonna pas; après une heureuse traversée, ils abordèrent non loin des embouchures de l'Escaut, près des lieux où se trouve aujourd'hui la ville d'Anvers. S'étant mis aussitôt à chercher une retraite où ils pussent se reposer de leurs fatigues, ils s'arrêtèrent à Geel. Ce pays était alors peu habité: on ne voyait presque partout que des broussailles ou des bois, au milieu desquels ils rencontrèrent une petite église dédiée à Saint Martin. Ce lieu leur parut convenable: ils s'y arrêtèrent, et c'est là que, dès ce moment, le saint prêtre Géréberne célébra les Divins Mystères. A quelque distance, ils construisirent, dans le lieu appelé Zemmale, une petite habitation, où ils vécurent l'espace de 3 mois dans les prières, les aumônes et la pratique de toutes les vertus.

Cependant le père de Dympna fut bientôt averti de la fuite précipitée de sa fille, et il en fut pénétré de douleur: aussitôt il envoie de toutes parts des gens pour chercher à connaître où elle s'est cachée; lui-même, accompagné d'un grand nombre de gens armés, se met à sa poursuite, et, s'embarquant sur ses vaisseaux, il arrive auprès des embouchures de l'Escaut où quelques indices semblaient lui faire espérer de trouver la fugitive. Il ordonne alors à une partie des siens de se disperser dans le pays, comme ils avaient fait précédemment en Bretagne, et de s'informer partout si sa fille a paru dans la contrée. Quelques-uns d'entre eux étant arrivés dans un village appelé Westerloo, assez proche de Zemmale, passèrent la nuit dans une auberge, puis le matin, au moment de partir, ils payèrent l'hôte qui les avait traités. Celui-ci, en recevant de leurs mains des pièces d'argent, les regarda avec attention, et observa qu'elles étaient tout à fait semblables à d'autres pièces qu'il possédait : cette réflexion frappa les envoyés qui lui demandèrent de qui il avait pu recevoir une monnaie étrangère comme celle-là. C'est, dit l'hôte, d'une jeune fille de Bretagne qui mène une vie solitaire et retirée non loin d'ici, et qui achète avec ces pièces les choses nécessaires à la vie. Ces paroles ne firent qu'augmenter les soupçons des officiers du roi : ils l'interrogèrent de nouveau sur l'extérieur de cette personne, son âge et ses traits; l'hôte répondit encore à ces questions; il ajouta qu'elle était accompagnée d'un vénérable vieillard, prêtre, et de plusieurs autres personnes; que du reste, s'ils le désiraient, il pourrait les conduire en peu de temps au lieu qu'elle habitait.

Les envoyés acceptèrent cette proposition avec joie, et ayant accompagné leur guide, ils arrivèrent dans un lieu désert, inculte, sauvage, où, au milieu d'autres personnes, ils aperçurent Dympna qu'ils connaissaient très-bien. Aussitôt ils s'empressèrent de venir annoncer cette nouvelle au roi, qui se mit en chemin avec les gens de sa suite, et se rendit à l'endroit indiqué. Arrivé près de sa fille, il lui adresse tour à tour des paroles flatteuses, des reproches et des promesses. "Qu'avez-vous pensé, en fuyant ainsi votre pèro, et comment avez-vous pu abandonner son palais, pour venir habiter cette solitude affreuse? Ne savez-vous donc pas quelle place vous est destinée dans mon royaume? Est-ce que les paroles d'un vieillard décrépit et sans force auraient troublé votre esprit au point de vous faire perdre de vue les honneurs qui vous attendent près de moi? »

Le vénérable prêtre Géréberne, qui était présent quand le roi parlait ainsi, ne put s'empêcher de prendre alors la parole : « Ô roi, lui dit-il, comment la passion a-t-elle pu ainsi pervertir vos pensées ? Comment pouvez-vous concevoir des projets si contraires à votre gloire et la vertu de votre fille? Ignorez-vous donc que la pureté est le plus précieux de tous les trésors, qu'elle donne la sagesse aux jeunes gens, et aux vieillards la sainteté? Cessez de tenir un pareil langage, indigne de vous, ne sollicitez pas davantage votre fille, elle persiste et persistera toujours dans son généreux dessein. » Puis, se tournant vers Dympna, il l'exhorta de nouveau à ne point écouter les propositions criminelles qui lui avaient été faites. Plein de fureur en entendant ce discours, le roi fait saisir le vénérable Géréberne par ses gens qui l'accablent d'injures et de coups; et voyant qu'il continue de protester à haute voix contre une telle violence, il donne un signe, et les soldats le renversent sans vie. Après de nouvelles instances qui provoquent de nouveaux et plus énergiques refus de la part de Dympna, le roi s'irrite, menace et déclare à sa fille que si elle ne renonce à suivre les folles pensées que lui a suggérées ce misérable vieillard, qui vient de payer de sa tête son audace et son insolence, elle ressentira elle-même les effets de sa colère. « Mon Père, répond Dympna, n'espérez pas d'obtenir mon consentement, jamais je ne le donnerai. »

À ces mots, le roi furieux commande à ses gens de la tuer; mais ils n'osent obéir à un pareil ordre donné dans la colère. Voyant leur hésitation, il saisit lui-même son glaive, et, d'un seul coup, il abat la tête de sa fille, qui tombe à ses pieds baignée dans son sang. Le corps de Dympna et celui du vénérable Géréberne restèrent quelques jours exposés aux animaux et aux oiseaux de proie qui les respectèrent; puis, de pieux habitants du pays les déposèrent dans la terre. Plus tard, à cause des miracles qui s'opéraient en ce lieu, le clergé et le peuple cherchèrent les restes des deux martyrs, et les trouvèrent renfermés dans deux tombeaux d'une pierre extrêmement blanche: ce qui parut d'autant plus étonnant que toutes les pierres dans ce pays sont noires. Peut-être Dieu voulut-il manifester de cette manière combien lui avait été agréable le sacrifice de ces deux martyrs de la chasteté.

Il se fit depuis un grand nombre de guérisons extraordinaires au tombeau de sainte Dympna et de saint Géréberne. De toutes parts on y accourait pour implorer leur protection. C'est alors que les habitants de Xantes sur le Rhin cherchèrent à s'emparer de ces reliques, afin de les conserver au milieu de leur ville; mais ayant été surpris au moment où ils venaient de les enlever, ils furent forcés de les rendre. Les principaux habitants de Geel pensèrent alors à agrandir l'église dans laquelle était renfermé le tombeau, et à placer les reliques de sainte Dympna dans une châsse plus belle. On en prépara une qui était très riche, et dans laquelle l'évêque de Cambrai transporta ces vénérables dépouilles. La mort de sainte Dympna eut lieu vers le milieu de la seconde partie du 7ième siècle. Le manuscrit d'Utrecht, qui rapporte la vie de la sainte, fixe le jour de celle-ci au 30 mai. Le village de Geel s'accrut beaucoup par le culte et les miracles de sainte Dympna. On y trouve dans la suite une baronie, un hopital, et une église qui fut érigée en collégiale.
On représente sainte Dympna tenant un démon enchaîné : elle est renommée pour la délivrance des possédés et la guérison de la folie et de l'épilepsie. Ainsi existe depuis un temps immémorial à Geel, sous son patronage, une maison d'aliénés, aussi célèbre en Belgique que Bicêtre chez nous. Si l'on nous demande pourquoi l'on invoque sainte Dympna pour les possédés, aliénés ou épileptiques, nous trouvons facilement le motif de ce patronage dans l'acte insensé de son père qui, à son projet d'inceste, ajouta le meurtre : par un rapprochement facile à concevoir, il est naturellement venu à l'esprit du peuple d'invoquer contre la folie celle qui avait été victime de la fureur et de la démence de son père. (Vies des saints de Cambrai et d'Arras, M. l'abbé Destombes) Elle est fêtée le 15 mai.

Saint Baudouin de Boucle
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Moine au Mont-Blandin, il se retira en 1190 dans la solitude à Baudeloo près d'Ertvelde, qui devint un monastère (détruit en 1579). Il est fêté le 17 octobre.

Saint Ursmer
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Né en 644 près d'Avesnes, Ursmer (Ursmarus) devint moine au monastère de Lobbes, puis abbé, puis évêque et confesseur. On luit doit l'église Notre-Dame, future église Saint-Ursmer. Evangélisateur de la Flandre, il vécut dans la prière et l'ascèse, et fut vénéré de son vivant. Il meurt en 713; durant des siècles on se rendit à la « fontaine de Saint-Ursmar » pour y guérir de diverses maladies. Il est fêté le 19 avril.

Saint Hilduart
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Avant de venir exercer son apostolat en Flandre, Hilduard avait été évêque en France. Il fonde à Dikkelvenne un monastère qui sera plus tard transféré à Grammont [Geraardsbergen], et d'où il exerce son apostolat sur la population de la région. Patron de la ville de Termonde/Dendermonde, il est fêté le 7 septembre.

Sainte Begge d'Andenne
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Fille de Pépin de Lenden, Begge (ou Bège, ou Begghe, ou Amélie) appartenait aux familles noble de son temps. Elle épousa Anségise et fut ainsi la mère de Pépin de Herstal. Devenue veuve, revenant d'un pèlerinage à Rome, elle bâtit à Andenne sept chapelles qui rappelaient les sept basiliques romaines. Elle fonda un monastère dans le même genre que celui de sa soeur sainte Gertrude à Nivelles. La tradition affirme qu'elle serait à l'origine des béguinages flamands. Elle mourut en 693. Elle est fêtée localement le 17 décembre. Son nom vient du néerlandais beggen, bavarder.

Saint Emébert/Adalbert de Cambrai
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Saint Emébert, nomme aussi Ablebert, naquit dans la ville de Ham en Belgique, de parents aussi distingués par leur piété que par leur noblesse; son père était le comte Witger, et sa mère sainte Amelberge. Il eut aussi pour soeurs quatre Saintes, qui sont : sainte Reinelde, sainte Pharaïlde, sainte Ermentrude et sainte Gudule. Après les années de son enfance, qu'il passa dans la crainte de Dieu, ce fut un jeune homme remarquable par la beauté de sa figure, par les grâces de sa parole, par la douceur de son âme, par son humilité, son obéissance, sa dévotion et l'intégrité de ses moeurs, montant tous les jours de vertus en vertus et progressant dans la soumission à Dieu.
Aimant la solitude, il évitait la compagnie des hommes du monde, et se rendait agréable à Dieu par la componction du coeur, par les oraisons, les veilles, les jeûnes et les larmes. Cependant Vindicien, évêque de Cambrai, prélat agréable à Dieu, rendit à son Créateur son âme ornée des fruits de ses bonnes oeuvres. Après son départ de ce monde, Emébert, par la disposition de Dieuf, fut élevé sur son siège. Il fut, dans cette dignité, comme le flambeau placé sur le candélabre, et répondit à la sainteté de sa naissance. Comme il visitait son diocèse, répandant la semence du Verbe divin pour le plus grand bien des âmes, et voulant se livrer plus librement à la contemplation, il se retira pour quelque temps dans son pays natal; ce fut là que Dieu, le voulant enfin récompenser, lui envoya une légère fièvre qui abattit les forces de son corps. L'heure de l'appel étant donc venue, il termina sa carrière au bourg de Ham, où il fut enseveli. Il fut plus tard transféré à Maubeuge et déposé dans l'église de la Mère de Dieu et de sainte Aldegonde, vierge. On a fait d'inutiles recherches en 1637 pour retrouver son corps. (cf.amdg.be)

Saint Bérégise
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Saint Bérégise était prêtre à Saint-Trond. Au VIIème siècle, une donation de Pépin de Herstal et de son épouse Plectrude permit à saint Bérégise d'installer des chanoines réguliers dans une clairière de la forêt ardennaise à Andage (futur Saint-Hubert). Ce monastère prit plus tard le nom de Saint-Hubert.

Saint Ultan de Fosses
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Né en Irlande, frère des saints Fursey et Foillan, saint Outain ou Ultan, devint moine avec eux au monastère de Burgh Castle en Angleterre, qu'ils fondèrent. Ils fit ensuite avec Fursey un pélerinage à Rome, puis administra l'abbaye de Saint-Quentin, qui avait été bâtie pour Fursey. En Belgique, alors qu'il se rendait avec Foillan vers le monastère de Péronne, où leur frère était enseveli, sainte Gertrude de Nivelles les accueilla. Il devint chapelain de son monastère, enseignant la liturgie, l'Écriture et le chant, avant de succéder à son frère Foillan à la tête du monastère de Fosses-la-ville que ce dernier venait de construire. Il succéda aussi à Foillan à Péronne, et fut aussi abbé de Lagny.. Il prédit à sainte Gertrude qu'elle mourrait pendant la messe du lendemain du jour où elle lui avait demandé l'instant de sa mort. Massacré par des brigands idolâtres au moment où il traversait une forêt avec 3 compagnons en chantant les louanges de Dieu, l fut enseveli dans l'église Sainte-Agathe de Fosses qu'il avait fait construire sur un fonds à lui donné par sainte Gertrude de Nivelles. Vers 686. Il mourut un 1er mai, vers 686. Ses reliques existaient encore vers la fin du dernier siècle dans l'église de Fosses-la-Ville. Ce fut Notger, évêque de Liège, qui en fit une ville qu'il entoura de murailles en 974, et changea vers le même monastère, dévasté pendant les irruptions des Normands, en un chapitre de chanoines. Saint Norbert demeura quelque temps parmi les chanoines de Fosses, qui lui cédèrent, en 1125, leur oratoire de Roeux, bâti au même endroit où saint Foillan avait souffert le martyre. C'est cet oratoire qui donna naissance à l'abbaye de Saint-Foillan, ou Feuillan-aux-Roeux, dont les religieux payaient tous les ans au Chapitre de Fosses une pièce d'or ou 12 deniers d'argent, et devaient lui présenter leur abbé après sa bénédiction, afin d'y prendre la crosse abbatiale sur l'autel de saint Foillan. Le nom Ultan vient du germanique othal, patrie. Saint Ultan est fêté localement le 2 mai.

Bienheureux Valentin Paquay
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Le bienheureux Valentin Paquay naquit à Tongres (Belgique) le 17 novembre 1828, fils d'Henri et d'Anna Neven, parents de vie exemplaire et profondément religieux. Il était le cinquième de onze enfants et reçut au baptême le prénom de Louis. Après son école primaire, il entra au collège de Tongres, tenu par les Chanoines réguliers de saint Augustin, afin d'y poursuivre ses études secondaires. En 1845 il fut admis au petit séminaire de Saint-Trond pour y suivre les cours de rhétorique et de philosophie. Après la mort prématurée de son père, en 1847, avec le consentement de sa mère il entra dans la Province belge de l'Ordre des Frères mineurs et, le 3 octobre 1849, y commença son noviciat au couvent de Thielt.

Le 4 octobre de l'année suivante il fit sa profession religieuse entre les mains du P. Hugolin Demont, gardien de ce couvent, et gagna aussitôt la maison d'études de Rekem pour y suivre les cours de théologie, qu'il termina au couvent de Saint-Trond. Ordonné prêtre à Liège le 10 juin 1854, ses supérieurs le destinèrent au couvent de Hasselt où il resta jusqu'à sa mort. Il y remplit les charges de vicaire et de gardien et, en 1890 et 1899, fut élu définiteur provincial. S'attachant aux pas de saint Jean Berchmans, son maître préféré, écrit A. Gemelli, le P. Valentin s'inscrit dans la spiritualité franciscaine en nous enseignant la vertu du moment présent, la valorisation des moindres choses à la lumière de la plus franche et immédiate humilité (cf. L. Beaufays, P. Valentino Paquay, il Padre santo di Hasselt, Milano, Ed. Vita e pensiero, 1947, Presentazione). Apôtre de la miséricorde, souvent comparé au curé d'Ars, il passait de longues heures au confessionnal avec un don particulier pour remettre les pêcheurs sur le droit chemin, rappelant aux hommes la grandeur du pardon divin.

Infatigable fut l'activité du P. Valentin dans le domaine de l'apostolat. Il n'arrêta pas de prêcher, et sa parole simple et persuasive fut tout spécialement appréciée dans les milieux populaires et les instituts religieux. Par-dessus tout, il fut un assidu du confessional, rivalisant avec le saint Curé d'Ars auquel il fut parfois comparé. Très souvent il fit preuve d'un don de pénétration extraordinaire dans les consciences des pénitents qui, même de très loin, accouraient à lui. Il avait une toute particulière dévotion à la Très Sainte Eucharistie et, par son apostolat durant un demi-siècle en faveur de la communion fréquente, il fut un précurseur actif du fameux décret du pape saint Pie X. Dévot du Sacré-C½ur de Jésus, dont il ne cessait de méditer et d'exalter les éminentes perfections, il en diffusa le culte, notamment parmi les s½urs de la Fraternité de l'Ordre franciscain séculier de Hasselt qu'il dirigea pendant vingt-six ans. Il garda toujours vivant le souvenir de la Passion de Jésus, pratiquant chaque jour le pieux exercice du Chemin de la Croix.

Très dévot de la Vierge Marie, il la vénérait déjà, tout jeune, dans l'église paroissiale de Tongres sous l'invocation Cause de notre joie, et sous celle de Rejeton de Jessé dans le sanctuaire de Hasselt. Mais, comme franciscain, il préférait à tous les titres de Marie celui d'Immaculée Conception et voulut, malgré sa maladie, célébrer solennellement et joyeusement en 1904 le cinquantenaire de la proclamation de ce dogme, qui coïncidait avec son jubilé sacerdotal. Le P. Valentin Paquay mourut à Hasselt le 1er janvier 1905, à l'âge de soixante-seize ans. Par décret du 4 mai 1970, le pape Paul VI reconnut l'héroïcité de ses vertus; il fut béatifié par Jean-Paul II le 9 novembre 2003.

Saint Veerle
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Saint Veerle vécut à la fin du septième siècle, d'une vie remarquable de foi et d'offrande. Ses reliques reposent à l'abbaye saint Baafs; une église lui est consacrée à Gand. Il est fêté à Gand le 4 janvier.

Saint Landrada
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Sainte Landrada fut responsable du monastère de Munsterbilzen, dans la deuxième moitié du septième siècle. Elle fut rejointe par sainte Amalberge dans son monastère. Elle est morte à Temse le 8 juillet 690, son corps fut ramené de Wintershoven à l'abbaye Saint-Baafs de Gand, puis à l'abbaye Saint-Pierre au Blandijnberg de Gand.

Saint Landry
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Fils de saint Vincent Madelgaire et de sainte Waudru. Il fut abbé de Hautmont et de Soignies, aujourd'hui en Belgique. Il aurait été évêque avant de se faire moine. Il est mort vers 700 et est fêté le 17 avril. A l'origine, ce nom germanique (ou teutonique), proviendrait de la combinaison des mots LAND, terre ou patrie, et RIC ou RICH, signifiant puissant, vaillant, ou riche; en résumé un homme puissant pour la patrie.

Saint Sigisbert
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Saint Sigisbert ou Sigebert, roi d'Austrasie, gouverna ses Etats avec sagesse et les dota de nombreux monastères pour y faire rayonner la foi. Il mourut à l'âge de vingt-cinq ans sans avoir connu beaucoup de succès durant son règne. Il fut inhumé dans l'église de Saint-Martin de Metz qu'il avait fondée. Il est également considéré comme le fondateur de l'abbaye de Malmédy en Belgique.

Saint Véron
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Le culte de Véron remonte au 11ème siècle. Quand il mourut à Lambecq-lez-Hal son corps fut transporté à Sainte-Waudru de Mons. Il est fêté le 6 mars à Mons.

Saint Victor Scheppers
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Saint Victor est né à Malines le 25 avril 1802. Il fonda l’ordre des Frères et des Sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde. Il est mort le 07 mars 1877 et est fêté ce jour à Malines depuis.

Saint Vincent de Soignies
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Saint Vincent de Soignies, époux de sainte Waudru, s'appelait en réalité Madelgaire ou Mauger. Franc de bonne famille, il était né au château de Strépy vers 608. Il épousa Waudru et se mit avec elle sous la direction de saint Aubert de Cambrai. Ils eurent 4 enfants: Maldeberge, Adeltrude, Dentelin et Landry. Officier chrétien, Madelgaire est envoyé en Ibérie par son roi. Là, au milieu des missionnaires, il travaille au relèvement matériel et moral des populations de la contrée. De retour dans nos régions, il est chargé de seconder son souverain, le roi Dagobert, dans le gouvernement du Hainaut. Au bout d'un certain temps, les 2 époux voulant mener une vie plus parfaite se séparèrent pour embrasser la vie religieuse. Madelgaire prit le nom de Vincent et vint fonder une abbaye à Haumont vers 653. Plus tard, il se retira dans ses terres de Soignies et y bâtit un nouveau monastère dont il fut l'abbé. Peu avant sa mort, il en confie la direction à son fils Landry et meurt le 14 juillet 677. les uns le font naître en Irlande, quelques-uns en Aquitaine, d'autres enfin, et avec plus de raison, ce semble, disent qu'il reçut le jour à Strépy-les-Binche, dans le Hainaut. Son père Mauger et sa mère Onoguera s'attachèrent à lui donner une excellente éducation, et le jeune homme répondit parfaitement à leurs soins. Il se fit remarquer de bonne heure par ses sentiments généreux et par un dévouement sincère à la religion. Dieu, pour le récompenser de la fidélité avec laquelle il avait su conserver la pureté de ses moeurs au milieu des dangers du monde, lui donna pour épouse une sainte femme, qui avait passé, comme lui, les premières années de sa vie dans la plus parfaite innocence: c'était sainte Valtrude ou Waudru.

Si l'on en croit certains hagiographes, ce serait peu de temps après le mariage de saint Mauger, que Dagobert lui confia une mission très importante en Irlande, d'où il serait revenu dans la suite avec un grand nombre de saints missionnaires qui prêchèrent l'Evangile dans ces contrées. Les auteurs qui adoptent cette opinion, lui donnent pour compagnons, à son retour d'Irlande, les saints Foillan, Ultan, Fursy, Eloquie, Adalgise, Etton et Algise. Quoi qu'il en soit de cette première partie de sa vie sur laquelle les opinions sont fort partagées, on voit que le comte Mauger habitait le Hainaut avec sa vertueuse épouse, à l'époque où saint Ghislain commençait à bâtir son monastère de Celles, et à édifier toute la contrée par ses vertus et ses oeuvres saintes. Mauger lui-même s'y faisait remarquer par ses inclinations vertueuses autant que par ses brillantes qualités. Charitable et compatissant envers les pauvres, il veillait à ce qu'aucun d'eux ne fût privé des choses nécessaires à la vie, et sa sollicitude lui inspirait les plus touchants égards pour les malheureux et les infirmes qu'il regardait comme les membres souffrants de Jésus-Christ. En même temps qu'il leur donnait les secours corporels, il savait aussi leur adresser des paroles de piété et de confiance en Dieu, pour réveiller les sentiments religieux dans des coeurs quelquefois aigris ou corrompus par le vice.

À l'exemple de sa pieuse épouse, Mauger apportait un très grand soin à l'éducation de ses enfants. Landry, l'aîné, promettait déjà de devenir un fidèle imitateur de ses vertus : deux filles qui le suivaient, Aldétrude et Madelberte, faisaient aussi voir une grande piété dans toute leur conduite. Le plus jeune, Dentelin, enfant prédestiné pour le Ciel, ne devait point tarder à remettre son âme innocente à son Créateur. Mauger, au milieu de ses enfants, remplissait avec bonheur tous les devoirs d'un père de famille, et il ne se faisait pas moins admirer dans tout le pays par sa conduite sage et religieuse, que par son dévouement au monarque et la fidélité avec laquelle il s'acquittait des charges qui lui étaient confiées. Dieu, qui le destinait à donner un grand exemple au monde par le renoncement généreux qu'il fera bientôt de tous ses biens et de tous ses honneurs, inspira tout à coup à son fils aîné Landry, le désir d'entrer dans le sacerdoce. Mauger, dans le premier moment, fut étonné, affligé même de cette confidence : il répondit à Landry qu'il devait s'en rapporter à lui sur le choix d'un état et qu'il fallait plutôt songer à contracter une noble alliance dans le siècle, où d'ailleurs il pourrait faire son Salut comme tant d'autres avant lui. Toutefois, quand le vertueux jeune homme renouvela sa demande, Mauger ne crut pas pouvoir s'opposer aux desseins de Dieu, et d'après le conseil des amis sages et religieux qu'il prit soin de consulter, il accorda à son fils la permission qu'il sollicitait.

Ce sacrifice, qui coûta beaucoup à son coeur paternel, les sollicitations de sa vertueuse épouse qui soupirait après la solitude, les exemples de plusieurs grands seigneurs du royaume qui avaient abandonné leurs dignités et leurs biens pour aller servir Dieu dans quelque monastère, toutes ces raisons avaient fait déjà une profonde impression sur l'âme de Mauger, lorsqu'une circonstance providentielle vint déterminer en lui la généreuse résolution de quitter le monde pour se consacrer entièrement au service de Dieu. Voici en quelle occasion arriva ce changement : Saint Ghislain ayant terminé le monastère qu'il bâtissait, invita saint Aubert, évêque diocésain, et saint Amand qui l'avait aidé de ses conseils, à venir en faire la consécration. Le comte Mauger voulut assister à cette cérémonie, et il fut si touché des discours que, selon la coutume, les deux prélats prononcèrent en cette solennité, que dès ce moment, il résolut d'embrasser la vie religieuse. Dieu lui-même, au dire de quelques auteurs, se manifesta à cet homme au coeur droit, et lui envoya, comme autrefois au centurion Corneille, un ange qui l'instruisit de ses volontés; car une nuit, pendant son sommeil, un ange lui apparut et lui ordonna de la part de Dieu, de bâtir à Hautmont, en l'honneur du prince des Apôtres, une église dont il désigna la forme avec un roseau qu'il tenait à la main : encouragé par cette vision, qui excitait de plus en plus son âme à une parfaite conversion, il communiqua ce qu'il avait vu à son épouse sainte Vaudru, et s'en alla à l'endroit désigné, où, par un autre miracle, il fut confirmé davantage dans son dessein; car il trouva tout le champ couvert d'une rosée blanche comme de la neige, à l'exception de l'emplacement de l'église désigné par l'ange : faveur presque semblable à celle que la sainte Vierge fit autrefois à Jean, patrice romain, qui trouva un matin du mois d'août, sur le mont Esquilin, dans Rome, la forme d'une église qu'il devait bâtir, couverte de neige.

Presque aussitôt, le comte Mauger se rendit à Cambrai auprès de saint Aubert, reçut de ses mains l'habit religieux et alla fonder le monastère d'Hautmont, sur la Sambre, près de Maubeuge, qui devint en peu de temps un des plus florissants de la contrée. C'est à partir de ce moment qu'on lui donna le nom de Vincent, pour signifier la victoire qu'il venait de remporter sur le monde. A la cour, en effet, dans l'Austrasie et même dans tout le royaume, on admirait le courage et la générosité avec lesquelles un si puissant seigneur abandonnait les dignités et ses charges brillantes pour se faire humble serviteur de Jésus-Christ. Bientôt même un nombre considérable d'anciens amis et de personnes nobles, que son exemple avait gagnés, vinrent se placer sous sa conduite dans cette abbaye d'Hautmont qui était comme un sanctuaire de piété.
À certaines époques on y voyait aussi affluer les hommes de Dieu, qui travaillaient en différents lieux à la propagation de l'Evangile. Parmi eux on cite saint Ghislain, qui avait contracté avec le bienheureux Vincent une étroite amitié, saint Wasnulfe on Wasnon, qui évangélisait les peuples du pays de Condé, saint Etton de Dompierre, saint Humbert de Maroilles et salut Ursmar de Lobbes qui commençaient leur vie apostolique, saint Amand qui la reprenait après avoir abandonné son siège de Maastricht, et saint Aubert qui, comme évêque du lieu, présidait à ces réunions. C'est là que tous ces vénérables personnages conversaient entre eux sur les besoins spirituels des populations et sur les moyens les plus efficaces de travailler à leur sanctification. C'est là aussi qu'ils méditaient, dans le calme et la solitude, les grandes vérités qu'ils prêchaient aux autres, et dont ils se pénétraient toujours de plus en plus eux-mêmes. Saint Vincent goûtait d'ineffables consolations dans ces entretiens spirituels, et son bonheur eût été parfait si l'affluence de ses amis et des grands du royaume ne fût venue trop souvent le troubler dans sa retraite. Il se voyait à regret privé de cette sainte obscurité que son humilité cherchait : aussi, dès ce moment, songeat-il à aller fonder un autre monastère dans un pays plus éloigné. A cet effet, il choisit un lieu désert dans les solitudes du Hainaut, à l'endroit où se trouve aujourd'hui la ville de Soignies (1). C'est là qu'il continua la vie sainte qu'il avait commncée à Hautmont, et s'appliqua à diriger les pieux disciples qui le prièrent de leur servir de père. Un grand nombre de nouveaux postulants venaient en effet chaque jour demander une place dans cette sainte maison, où Dieu était si fidèlement servi, et où vivaient des religieux qui faisaient l'admiration et l'édification de toute la contrée. On les voyait tantôt se livrant aux pénibles travaux de l'agriculture et rendant féconde par leurs sueurs une terre longtemps inculte, tantôt répétant en choeur des hymnes et des cantiques, d'autres fois présentant aux pauvres et aux malheureux les dons de la charité ou leur annonçant les vérités saintes de la religion. Le spectacle de tant de vertu, de charité et de dévouement, faisait une grande impression sur les esprits des hommes encore grossiers qui habitaient ces contrées.

Surtout ils ne pouvaient assez admirer saint Vincent, qui de grand seigneur dans le monde, s'était fait humble serviteur de Jésus-Christ, et père spirituel de cette nombreuse famille qu'ils avaient sous les yeux. C'était lui qui entretenait dans la communauté cette ferveur et cet esprit de régularité qui la rendaient si prospère. Souvent, en effet, on l'entendait rappeler à ses disciples la vie des anciens religieux, la sainteté de leurs oeuvres, et la gravité de leurs moeurs, et il les engageait à les imiter et à espérer d'obtenir de Dieu comme eux la gloire et la louange. Repousser tous les désirs d'une ambition terrestre, soupirer sans cesse après la possession de la beauté infinie et méditer souvent sur les châtiments réservés aux aveugles partisans de ce monde méprisable, telles sont les pensées qui doivent entretenir dans leurs âmes les saintes ardeurs de la charité. Ainsi parlait le bienheureux Vincent à ses enfants spirituels qui l'écoutaient avec le plus profond respect. Mais si l'influence de ses discours était grande sur l'esprit des religieux et des habitants du pays, on peut dire que celle de ses exemples l'était encore plus. « On voyait en effet ce leude puissant, autrefois revètu des brillantes insignes de ses dignités, maintenant couvert d'un habit rude et grossier, et celui qui avait passé une partie de sa vie à la cour des princes, aujourd'hui perdu au milieu d'une contrée inculte et sauvage. Cet ancien commensal des rois ne prenait pour nourriture qu'un morceau de pain trempé dans l'eau, et n'avait bien souvent pour se reposer que la terre nue. »

Telle fut l'admirable conduite de saint Vincent jusqu'au jour où Dieu lui envoya diverses infirmités. Elles achevèrent d'augmenter ses vertus et ses mérites, et de le préparer à entrer dans la Céleste Patrie, après laquelle il soupirait depuis longtemps. Sentant que sa fin approchait, il fit appeler son fils Landry, qui occupait alors le siége de Meaux, afin de lui adresser ses dernières recommandations. Lorsque le pieux prélat fut arrivé auprès du lit de son père, le bienheureux Vincent lui dit, en montrant de la main ses enfants spirituels réunis autour de lui: « Fils très-aimé, la clémence divine vous a destiné à diriger ces religieux : elle vous place à la tête de ce troupeau. Entreprenez cette oeuvre avec confiance, le Seigneur sera avec vous. Gouvernez avec la bonté de coeur et l'intelligence que Dieu a mises en vous, vous mériterez ainsi d'entrer dans la gloire du Ciel, et de recevoir la magnifique récompense que Dieu destine à ses serviteurs". Landry promit à son vénérable père d'accomplir sa volonté, et de prendre soin des communautés d'Hautmont et de Soignies. Le saint et vénérable vieillard, désormais tranquille sur l'avenir des disciples qu'il laissait sur la terre, ne pensa plus qu'aux choses de l'éternité, jusqu'au moment où il remit son âme à Dieu, entre les bras de son fils bien-aimé, vers l'an 677.

Le bienheureux Vincent fut inhumé dans son monastère, qui devint comme le berceau de la ville de Soignies. On représente saint Vincent de Soignies avec une église sur la main, comme fondateur de monastères; ou dans un groupe, avec sainte Waudru, son épouse, et ses quatre enfants. Il est patron de Mons et de Soignies. On le fête le 14 juillet et on l'honore dans le diocèse de Tournai. On l'invoque pour faire fuir les chenilles, car il sauva par ses prières les cultures de la région menacées par ces animaux. Une collégiale lui est consacrée à Soignies, où se déroule le lundi de pentecôte une procession antérieure à 1261. C'est aussi à Soignies que se trouvent les reliques de saint Vincent. Les guérisons multipliées qui s'opérèrent par son intercession déterminèrent les évêques de Cambrai à environner sa mémoire de tous les respects qui lui étaient dûs. Il y eut plusieurs translations de son corps qu'on renferma successivement dans des châsses précieuses et d'un travail remarquable. L'une d'elles avait été donnée par la comtesse de Hainaut, Marguerite, fille de l'empereur Baudouin; une autre, dont le dessin a été conservé par les Bollandistes, portait sculptés sur son contour les différents personnages dont se composait la famille de saint Vincent. Lors des invasion des Normans, le comte de Hainaut, Régnier au Long Col, vaincu par ces féroces envahisseurs à la bataille de Walcheren, voulut porter lui-même sur ses dpaules les reliques de saint Vincent, qu'il allait cacher avec beaucoup d'autres dans la ville de Mons. On voit aussi dans l'Histoire de Mons, que, en 1349, au moment où la peste noire exerçait d'épouvantables ravages dans toute la contrée, les habitants de cette ville et ceux de Soignies firent une procession solennelle, dans laquelle étaient portées avec honneur les reliques de saint Vincent et de sainte Waudru, son épouse. On n'avait jamais vu une affluence si considérable. Des auteurs élèvent à 100.000 (cent mille) le nombre des personnes qui assistaient à cette procession. Dieu exauça les ferventes prières de ce peuple suppliant, et le fléau disparut presque aussitôt du pays.
DIEU éternel et tout-puissant qui avez donné à votre bienheureux confesseur Vincent la force de triompher des séductions de la vie présente, accordez-nous, par son intercession, de pouvoir, le cour purifié, jouir des biens célestes. Par notre Seigneur Jésus-Christ, votre Fils. (collecte du rite romain)

Saint Vindicien
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indicien vint au monde en un bourg appelé Bullecourt, au territoire de Bapaume en Artois, vers l'année 62O. Les fondations magnifiques qu'il a faites depuis, avec le revenu de son patrimoine, montrent assez qu'il était issu de parents riches et des plus considérables du pays. Son enfance se passa dans une innocence parfaite. La crainte et l'amour de Dieu croissant en lui avec l'âge, son occupation principale en sa jeunesse était d'aller souvent à Arras, par un chemin écarté, que l'on a depuis appelé de son nom, pour y passer les heures et les journées entières à prier dans les églises et à entendre la parole de Dieu. Il se fit en même temps auprès de la ville un petit oratoire; après s'être acquitté de ses devoirs extérieurs de dévotion, il s'y retirait tout seul pour s'exercer aux jeûnes, aux veilles et à la conlemplation des choses divines. Il remporta de cette manière de grandes victoires sur lui-même, refrénant ses passions, domptant sa chair et ajoutant à cette étude continuelle de la mortification, les oeuvres de charité envers les pauvres : toutes choses qui le rendirent en peu de temps un modèle de perfection, et un homme excellent en toutes sortes de vertus. Il fut aidé dans ces commencements par le grand saint Eloi, évêque de Noyon, qui avait fait batir, sur une montagne assez voisine du lieu où notre Saint faisait sa retraite, et que l'on appelle aujourd'hui le Mont-Saint-Eloi, un petit domicile où vivaient dix solitaires en grand silence et séparés les uns des autres. Comme ce saint éveque visitait souvent ce lieu de piété, pour y respirer plus librement l'air de l'éternité après les grandes occupations de sa charge, saint Vindicien, qui s'y rencontrait en même temps, profitait admirablement de son enseignement, et puisait abondamment à cette source, la science du salut et les saintes adresses de la perfection chrétienne. Il avait aussi de fréquentes communications avec Aubert, éveque d'Arras et son pasteur, et avec d'autres saints personnages de son voisinage. Et, comme il apprenait de l'un la douceur et la patience, de l'autre le zèle infatigable à secourir le prochain; de celui-ci, la modestie, la tempérance et la chasteté; de celui-là, le mépris général de toutes les choses de la terre, il se fit dans son âme un bienheureux concert de tout ce qu'il y avait de plus rare et de plus saint dans ces grands hommes, qui étaient regardés comme les merveilles de leur siècle.

Sa prudence et son mérite éclatèrent particulièrement dans une assemblée qui se fit à Arras, pour la conclusion du testament de sainte Rictrude, avant qu'elle se retirât dans son abbaye de Marchienne. Le grand saint Amand, évêque de Maastricht, l'ayant prié de s'y trouver, il y travailla à cette affaire avec tant de jugement et de bon sens, qu'on vit bien que s'il était retiré dans une solitude, ce n'était pas faute de lumières pour manier les affaires les plus importantes, mais par le désir de servir Dieu plus parfaitement. Dès lors saint Auhert jeta les yeux sur lui pour le faire son successeur, et le nomma son grand-vicaire à Arras. C'est ce qui fait croire que notre Saint contribua beaucoup, par ses conseils et par ses grands biens, à la fondation de la célèbre abbaye de Saint-Vaast, que saint Aubert avait déjà commencée; il dut aussi assister, avec son évêque, à la translation du corps de saint Vaast, en la nouvelle église de cette abbaye,t à celle du corps de saint Fursy, lorsque saint Eloi transféra les reliques de ce dernier Saint du premier lieu de sa sépulture en celle de l'église collégiale de Péronne.

Vindicien, ayant été élu évêque d'Arrs et de Cambrai, après la mort de saint Aubert, l'an 675, remplit parfaitement tous les devoirs d'un véritable pasteur. Il parcourait toutes les paroisses de son diocèse avec une charité infatigable; et, quoiqu'il ne manquât pas de vigueur et de sévérité à l'égard de ceux qui s'obstinaient dans Je vice, il avait une douceur et une bonté si admirables pour les autres, qu'il remédiait généralement à tous leurs maux corporels et spirituels, consolant les afiligés, fortifiant ceux qui perdaient courage, donnant de grandes aumônes aux pauvres, et surtout gagnant une infinité de pécheurs à Dieu. Mais les faits qui signalèrent son épiscopat, nous le feront mieux connaître que de simples éloges. Le premier, en suivant l'ordre des temps, est la translation solennelle qu'il fit du corps de sainte Maxellende, martyrisée à Caudry, peu de jours avant la mort de saint Aubert, par un seigneur qu'elle avait refusé d'épouser, et dont les restes sanglants avaient été déposés dans l'église de Pommereuil. C'est là qu'une pieuse veuve, qui avait coutume d'adresser à Dieu sa prière auprès du tombeau de la jeune martyre, entendit ces paroles : « Allez trouver le Pontife de Cambrai, Vindicien, et dites-lui qu'il vienne ici avec des prêtres et des clercs pour lever le corps de la vierge Maxellende, le porter à l'endroit où elle e été tuée, et l'y ensevelir. Le Tout-Puissant, pour glorifter son nom, doit opérer beaucoup de prodiges en ce lieu, où par amour pour Jésus-Christ, elle a été mise à mort par des impies ». Saint Vindicien écouta le récit de la vénérable veuve avec une attention religieuse, lui adressa toutes les questions que la prudence lui suggérait; puis, reconnaissant, à n'en pas douter, que c'était là une manifestation de la volonté du Ciel, il ordonna tous les préparatifs de cette cérémonie. Au jour fixé, il publia un jeûne pour attirer les bénédictions du Ciel, et se transporta ensuite, avec une partie de son clergé et un grand nombre de fidèles, au lieu où reposait le corps de la Sainte.

Une des circonstances qui remplit de consolation le coeur de saint Vindicien, ce fut la conversion et la guérison miraculeuse d'Harduin, meurtrier de la Sainte. Ayant été conduit, sur sa demande, au-devant du cortége que suivait l'évêque, il s'était jeté à genoux auprès du brancard sur lequel reposait le corps de la vierge martyrisée. Saint Vindicien, immobile au milieu de son clergé, suivait du regard cette scène attendrissante, lorsque, tout-à-coup, il voit Harduin se relever plein de joie et accourir vers lui en lui racontant sa guérison et les miséricordes dont le Seigneur venait d'user à son égard. A l'aspect de ce grand coupable prosterné à ses pieds, et répandant des larmes en abondance, le saint évêque est au comble du bonheur. Il ne peut contenir les sentiments qui remplissent son âme, et, s'adressant à la foule, émue d'un tel spectacle : « Mes frères, dit-il, vous avez tous vu l'oeuvre que le Seigneur vient d'opérer en votre présence. Rendons-Lui grâces et mercions-Le de ce qu'Il aigne glorifier ainsi la vierge Maxellende. Point de doute que ce que nous faisons ici ne soit sa volonté. Achevons donc cette sainte cérémonie avec respect et dévotion. » Ayant ainsi parlé, saint Vindicien donna sa bénédiction à la multitude, qui continua sa marche en louant Dieu jusqu'au village de Caudry. Après qu'il eut célébré les saints mystères et placé dans un lieu convenable les reliques de sainte Maxellende, le digne évêque songea à perpétuer, par une fondation pieuse, le souvenir du triomphe qu'elle avait remporté. Pour cela, il établit à Candry une communauté, chargée de veiller sur le dépôt sacré et de servir Dieu dans la pratique des Vertus.

L'année où saint Vindicien rendait cet éclatant hommage à une jeune vierge martyrisée, une maison de prière s'élevait à Honnecourt pour quelques personnes qui demandaient à y vivre dans la chasteté parfaite et l'amour de Dieu. Elle était fondée par un seigneur du pays, appelé Amaltride, et son épouse Childeberte, eu faveur de leur fille Auriana. Saint Vindicien consacra l'église de ce monastère avec le vénérable Lambert, évêque de Maastricht, qui, bientôt après, répandit son sang pour la cause de Jésus-Christ.

Entre les abbayes déjà florissantes d'Elnon et de Marchiennes, s'élevaient deux autres monastères, qui promettaient encore des fruits de salut à cette contrée privilégiée. Jean, seigneur du lieu, et Eulalie, sa soeur, avaient formé le désir de se consacrer au Seigneur, et de se retirer dans la communauté qu'ils réuniraient, l'un d'hommes pieux, l'autre de vierges et de veuves, tous disposés à ne plus vivre que pour Dieu. Les travaux accomplis, saint Vindicien vint bénir et consacrer ces deux églises, placées sous le vocable des saints apôtres Pierre et Paul. Presque au sorLir de ce lieu, saint Vindicien était invité par saint Amand à assister à la consécration de l'église de son monastère d'Elnon cette fois, il se trouva dans la société de saint Réole, métropolitain de la province de Reims, de saint Mommolin, évêque de Tournai et de Noyon, de saint BerLin, abbé de Sithiu, et de plusieurs autres saints personnages, disciples de saint Amand. Tous ensemble ils offrirent leurs prières à Dieu pour l'exaltion de la religion, la propagation de l'Evangile et la sanctification des âmes. Tous aussi entendirent le testament que lut alors en leur présence saint Amand, et qu'il les pria de confirmer en y ajoutant leur nom. Le saint évèque d'Arras le fit en ces termes : « Au nom du Christ, moi, Vindicien, pécheur, j'ai souscrit. » Ceci se passait le 17 avril de l'an 679.

Saint Vindicien rentrait à Cambrai, quand un autre évêque arrivait dans le diocèse d'Arras, les yeux crevés, les lèvres mutilées, le corps tout meurtri, et conservant à peine quelques gouttes de sang qu'il allait bientôt répandre. C'était saint Léger, l'un des évêques persécutés par Ebroïn, et celui dont le souvenir a laissé une plus profonde impression dans la mémoire des peuples. Mis à mort dans la forêt de Sarcing, en Artois, par les ordres de l'implacable maire du palais, il avait consommé son long martyre par une mort glorieuse, que Dieu couronna aussitôt par des prodiges. En effet, tous les évêques et les chrétiens fidèles de France, que le bruit de l'attentat commis sur saint Léger avait d'abord profondément affligés, se sentirent remplis de consolation, quand ils apprirent les miracles qui s'opéraient au tombeau du Pontife martyrisé. A quelque temps de là, plusieurs évêques, réunis dans une ville importante du royaume,'entretenaient entre eux des affaires de l'Eglise et surtout du meurtre sacrilège de saint Léger. Parmi eux se trouvait saint Vindicien. Ils décidèrent d'une voix unanime que des représentations respectueuses seraient adressées au roi Thierry, sur l'attentat commis contre la personne du saint évêque d'Autun. Tous aussi convinrent de déférer ce dangereux honneur à l'évêque de Cambrai et d'Arras, que son caractère et sa vertu semblaient rendre plus capable de remplir avec succès une mission si difficile. Sans s'effrayer des conséquences que pourrait avoir pour lui une semblable démarche, saint Vincicien se soumit à la décision de ses collègues. Il remit son sort entre les mains de Dieu et aborda courageusement le monarque au milieu des principaux seigneurs de sa cour.

Après quelques paroles pleines de sagesse, qui lui concilièrent la bienveillance des spectateurs, il commença à représenter au roi avec respect « que c'est un devoir pour l'évêque de reprendre celui qui a failli, de peur qu'il ne meure dans son péché, et que l'évêque ne soit puni avec lui ». Puis, après ce préambule dans lequel l'intérêt du coupable était surtout invoqué et mis en ayant, saint Vindicien, s'adressant directement à Thierry, ajoutait qu'il devait écouter avec soumission quelques paroles de reproche sur le meurtre de saint Léger, commis à sa connaissance; que ce crime était si grand que des évêques réunis en conseil ne savaient presque quel remède ordonner pour une semblable blessure; qu'il fallait que le roi se réconcilia avec Dieu en toute humilité, qu'il reconnut sa faute, et qu'avec le juste Job qui, lui aussi, était puissant dans son pays, il prononçât ces paroles : « Je n'ai point caché mon péché, mais je l'ai confessé en présence de tout le peuple »; qu'il devait pareillement imiter le roi David dans la conduite qu'il tint après son péché, avouer comme lui publiquement sa faute, et comme lui se prosterner devant le Seigneur pour la pleurer. Alors, ajoutait-il en finissant, le roi méritera d'entendre comme David cette promesse: « Parce que vous vous êtes repenti de votre iniquité, elle vous est pardonnée; vous ne mourrez point. » Thierry écouta l'évêque avec respect, déclara qu'il reconnaissait sa faute, et qu'il s'efforcerait de la réparer: en sorte, continue le biographe du Saint, que les spectateurs se demandaient entre eux si Vindicien avait été plus ferme dans ses reproches que le roi n'avait été prompt dans sa soumission. L'assemblée des évêques avait heureusement accompli l'un des plus-importants objets qu'elle s'était proposés. Une autre question, bien grave aux yeux de ces hommes de foi, s'offrait maintenant: il s'agissait de savoir à qui serait donné le corps du saint martyr. Trois Pontifes avaient exposé de justes réclamations, et il paraissait difficile de décider auxquelles il était plus convenable de céder. Ansoald de Poitiers représentait que saint Léger, outre qu'il était son parent, avait gouverné ce diocèse en qualité d'archidiacre, et dirigé, pendant six ans, le monastère de Saint-Maixent, situé non loin de sa ville épiscopale. De son côté, Hermenaire d'Autun, le successeur de saint Léger, demandait qu'on rendit à son peuple celui qui avait été son pasteur et son père.

L'assemblée était déjà émue et édifiée du discours de ce pieux prélat, lorsque saint Vindicien, prenant la parole, réclama les restes sanglants et mutilés de ce martyr, que la Providence avait amené au milieu de son troupeau pour lui donner sa couronne. Vénérables Pontifes, leur dit-il, la chose ne se peut faire comme vous le dites. C'est à moi que doit rester le privilège de posséder ce bienheureux corps: pareil honneur est dû au lieu où il a daigné prendre son repos. Si vous pesez tout avec justice, aucun de vous deux ne réclamera le corps du saint martyr; car si vos églises l'ont eu, l'une pour archidiacre, l'autre comme évêque, la nôtre l'a comme martyr. C'est parmi nous qu'il a heureusement combattu sous les drapeaux du Christ, c'est au milieu de nous qu'il a vaincu. Mais à quoi bon ces délibérations? Lui-même n'a-t-il pas manifesté sa volonté ? S'il avait voulu reposer chez vous, il n'eût jamais illustré notre diocèse de tant de miracles. Mettez donc fin à tous ces débats, et ne cherchez point au saint martyr d'autre asile que celui qu'il a choisi. Ce lieu, nous pouvons l'embellir d'édifices magnifiques et y placer de nouveaux ministres. Ainsi parla saint Vindicien : les pères réunis décidèrent qu'il fallait consulter par le sort la volonté du Seigneur; et leur foi, aussi naïve que sincère, termina ainsi ce pieux débat. Le corps saint échut à Ansoald, évêque de Poitiers. Saint Vindicien en reçut une partie du chef qu'il déposa dans son abbaye de Saint-Vaast d'Arras. D'après une ancienne tradition, on croit que cette maison possédait entre autres reliques précieuses, la pierre sur laquelle avaient été recueillis les yeux sanglants du Pontife.

Le roi Thierry, de son côté, se plut à donner des marques éclatantes de son repentir; et les bonnes oeuvres multipliées qui signalèrent les dernières années de son règne, confirmèrent la vérité de l'impression faite sur son âme par la parole de saint Vindicien. Et parce que, ajoute l'historien du Saint, le sang de saint Léger, injustement répandu dans le pays des Atrébattes, avait été une occasion de grands troubles pour cette partie du territoire des Francs, où saint Vaast avait apporté la foi, l'évèque Vindicien obtint du monarque que le monastère d'Arras (depuis appelé Saint-Vaast) ressentit surtout les effets de son généreux repentir.

Ce monastère, commencé par saint Aubert sur l'emplacement de l'oratoire où se retirait d'ordinaire saint Vaast pour vaquer à la prière et à la contemplation, était devenu pour saint Vindicien l'objet d'une sollicitude spéciale. Il entrait dans ses vues d'accomplir en tout la volonté de son vénérable prédécesseur, et d'établir dans la ville épiscopale d'Arras une communauté d'hommes fervents, pour la sanctification des âmes. Dans ce dessein, il n'épargna nuls sacrifices, nulles dépenses; tellement qu'il a été considéré de tout temps comme le premier et le plus insigne bienfaiteur de cette abbaye. Si l'on en croit certains auteurs, saint Vindicien aurait fait à cette époque un voyage à Rome, et aurait obtenu du souverain Pontife des bulles qui confirmaient les donations et privilèges accordés au monastère de Saint-Vaast. Jusqu'alors il en avait gardé la direction: l'état encore précaire de la communauté, le petit nombre des membres qui la composaient, le besoin continuel de ses conseils et de ses secours, demandaient cette surveillance immédiate de l'évêque fondateur. Mais quand saint Vindicien vit le développement que prenait cette maison, il songea à y placer un abbé, sur qui il pût se reposer de ce soin, et qui lui vint en aide dans l'administration de l'Eglise des Atrébates. Le roi Thierry ne fut pas étranger àette détermination : l'intérêt toujours croissant qu'il portait à cette abbaye, où il voulait être enseveli avec son épouse, lui faisait chercher tous les moyens d'assurer sa prospérité. Après en avoir conféré avec le prince, saint Vindicien appela pour la gouverner le bienheureux Hatta, religieux de Blandinberg, près de Gand, et l'un des disciples de saint Amand. Ce choix sage et fait à propos produisit tous les fruits qu'on attendait. Saint Vindicien se confiant sur un homme rempli de l'esprit de Dieu, s'éloigna pour aller en d'antres lieux où sa présence devait aussi procurer un grand bien. Ces événements nous conduisent à 685, date à laquelle on fixe l'arrivée du bienheureux Hatta au monastère de Saint-Vaast. L'année suivante, saint Vindicien appelait ce saint abbé à la consécration de la nouvelle église, bâtie au monastère d'Hamage par les soins de Gertrude, qui venait de succéder à sainte Eusébie. Le Pontife fit en même temps, au milieu d'un concours de fidèles, la translation du corps de cette abbesse et de sainte Gertrude, son aïeule. A partir de ce moment, le biographe du saint évéque ne signala plus de faits particuliers, et expose à nos yeux sa conduite au milieu de ses ouailles.

Saint Vindicien, dit-il, avait fait tant et de si grandes choses dans la maison de Dieu, qu'il surpassait ou du moins égalait les autres Pontifes. Toute sa vie, il ne refusa aucun secours, et ne recula devant aucune fatigue, pour combler les églises et les monastères de son diocèse des biens spirituels et temporels, et gagner des âmes à Jésus-Christ. Et parce que, selon la sentence du Saint-Esprit, ce n'est pas la parole mais la vie qui persuade, il apportait un soin extrême pour l'accomplissement de ses devoirs de pasteur, et offrait sans cesse à son troupeau, par ses paroles et ses oeuvres, d'admirables exemples de vertu et de piété. Il distribuait avec abondance aux pauvres et aux malheureux les richesses que lui procurait son patrimoine, et, conformément à l'oracle de l'Evangile, il renfermait dans le ciel un trésor qui ne doit jamais périr ". Jusque dans ses dernières années, saint Vindicien s'occupa, avec la plus active sollicitude, du salut des âmes. Quand il voulait se reposer de ses fatigues et rendre à ses membres, appesantis par l'âge, la force et la vigueur dont ils avaient besoin, il se retirait au monastère de Saint-Vaast, au Mont Saint-Éloi, ou dans quelque autre retraite. Là, il vivait comme un père au milieu de ses enfants, priant Dieu pour son troupeau et achevant de se sanctifier par toutes sortes de bonnes oeuvres. Des affaires importantes, ou peut-être simplement le désir de visiter ces parties lointaines de son diocèse de Cambrai, l'ayant conduit à Bruxelles, il y fut saisi de la fièvre et perdit ses forces en peu de jours. Sentant que sa fin approchait, il appela les disciples qui l'avaient accompagné, leur donna ses derniers avertissements, et leur demanda qu'après sa mort, on transportât son corps au monastère du Mont-Saint-Eloi, qu'il choisissait pour le lieu de sa sépulture. Ces paroles prononcées, il se recueillit en lui-même et remit son âme â son Créateur, au milieu des prières et des pleurs de ses enfants spirituels. Saint Vindicien avait alors atteint sa quatre-vingtième année.

Son corps, rapporté de Bruxelles avec respect, fut déposé par des évêques et d'autres prélats dans le monument qu'on lui avait préparé au Mont-Saint-Eloi. Il resta dans ce lieu jusqu'au jour où il fut levé de terre, à cause des nombreuses guérisons qui s'y opéraient. Le bruit s'en répandit au loin, et une foule de pèlerins arrivaient pour se recommander à sa protection. Des rois et des princes y envoyèrent leurs offrandes. Haligtaire, évêque de Camarit et d'Arras, demanda avant de mourir (835), qu'on y ensevelit son corps, et Hincmar de Lyon y envoya vers le même temps sa nièce, qui y recouvra l'usage de la vue qu'elle avait complétement perdue.

Des jours de deuil et de désolation arrêtèrent ces élans de la dévotion des peuples. Les Normands, après avoir commis d'affreux dégâts dans tout le pays, vinrent attaquer l'abbaye du Mont-Saint-Eloi, et la détruisirent de fond en comble, après avoir massacré les religieux qui essayaient de s'échapper à leur aveugle rage. Pendant 60 ans, ce lieu ne présenta qu'un amas de ruines. La Providence ayant permis que le tombeau de saint Vindicien fût alors découvert (940), l'évèq.e Fulbert, accompagné de plusieurs prélats, leva les précieux restes avec solennité. Quelques mots que l'on trouva gravés auprès du corps, ne permirent pas de douter de son identité. Après l'avoir renfermé dans une belle châsse, Fulbert en confia le dépôt à 8 clercs ou chanoines, qu'il plaça dans une église, bâtie par ses soins sur l'emplacement de l'ancien monastère. Ce lieu fut encore souillé par le meurtre de plusieurs chanoines, qui s'opposaient à des actes de rapine et de brigandage, à l'époque où Richard, duc de Normandie, traversa l'Artois pour aller attaquer l'empereur Henri II, alors occupé à faire le siège de Valenciennes (1006). Quand l'évêque Gérard 1er fit, le 18 octobre 1030, la dédicace de la nouvelle église de Notre-Dame à Cambrai, qu'il avait réparée et considérablement agrandie, il ordonna d'apporter pour cete cérémonie les reliques des anciens pontifes qui avaient gouverné ce diocèse, et entre autres celles de saint Vindicien. On trouve aussi qu'en plusieurs circonstances, ces restes vénérables furtent portés processionnellement dans l'Artois, la Fladre et le Hainaut, selon la coutume du moyen âge. Pendant les guerres qui eurent lieu en France entre les factions si connues des Armagnacs et des Bourguignons 1(1419), Michel Dalenne, alors abbé du Mont-Saint-Eloi, envoya à Douai la châsse qui renfermait les reliques du saint évêque : elles y restèrent 30 ans, après lesquels on les transféra dans l'église de Notre-Dame à Arras. Ce fut le 7 juillet 1453 qu'on les replaça dans l'abbaye. [..]

Elles furent sauvées, à l'époque de la Révolution, par le vénérable M. Aubine Le Gentil, religieux de Saint-Eloi, successivement professeur de théologie, archiviste, prieur de Rebreuve et prieur de Souy-en-Ternois. L'abbé de Saint-Eloi, alors régnant, Augustin Laigael, se faisait illusion sur la portée que devait avoir la Révolution; il ne prenait pas assez de précautions pour se soustraire, aussi bien que les dépôts sacrés qui lui étaient confiés, aux excès auxquels l'impiété allait se porter. Lui-même cependant devait être une des victimes de cette Révolution, et payer de sa tête sa fidélité inébranlable à son Dieu. M. A. Le Gentil avait mieux saisit le véritable point de vue, mieux apprécié la situation. Aussi profitant de la confiance absolue et bien méritée que son supérieur avait en lui, et dans le but de sauver, malgré lui en quelque sorte et à son insu, ce qu'il y avait de plus précieux dans leurs trésors, il profita d'une visite qu'il faisait à l'abbaye, où souvent l'appelait la confiance de M. Laiguel, pour enlever les reliques de saint Vindicien, avec les lames de plomb et autres authentiques, les déposer dans un coffre et les cacher dans la terre, au milieu d'un jardin de son prieuré de Gouy, à un endroit connu de lui et de plusieurs personnes sur la foi desquelles il pouvait compter.

C'est là que reposèrent, pendant l'orage qui éclata sur la France, les saintes reliques, autrefois si vénérées et entourées de tant d'honneur et d'éclat! A peine M. Le Gentil vit-il la tourmente apaisée, qu'il revint de l'exil, et sa première demande fut, non pas relative aux autres objets précieux qu'il avait également sauvés, mais bien : "le corps de saint Vindicien est-il encore là?" Et, sur la réponse affirmative qui lui fut faite : "Dieu soit loué!" s'écria-t'il, et avec une piété pleine de l'expansion la plus vive, il alla vénérer et reprendre son saint dépôt.[..] Il fit en effet cette remise, par acte, sous forme de lettre, aujourd'hui encore conservé dans la châsse de saint Vindicien. 2 ossements assez considérables (rotules) furent laissés à Gouy; ils avaient été extraits de la châsse provisoire le 26 juillet 1806, et le permis d'exposition de ces reliques est du 28 juillet de la même année. C'est le 12 juillet 1860, 3 jours avant la grande fête célébrée à Arras en l'honneur du bienheureux Benoît-Joseph Labre, que, par commission de Mgr Parisis, les reliques de saint Vindicien ont été déposées dans la nouvelle et belle châsse où elles reposent maintenant. Cette châsse est ornée de 2 peintures où l'on voit, d'une part, saint Vindicien reprochant au roi Thierry, en face de toute sa cour, le meurtre de saint Léger, et d'autre part, saint Vindicien offrant au pape Sergius le monastère de Saint-Vaast, dont il peut être considéré comme le fondateur principal. Saint Vindicien était autrefoi le patron des arquebusiers et arbalétriers d'Arras. (source : AMDG.BE)

Saint Walhere
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Saint Walhere est né à Bouvignes au douzième siècle. Curé de Onhaye, il fut, en 1199, alors qu'il traversait une rivière, attaqué et tué par un prêtre qu'il exhortait de changer de vie. Il est fêté le 23 juin.

Sainte Waudru
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Sainte Waudru ou Waldetrude, patronne de Mons et de la Belgique, naquit en 612 à Cousolre (Nord), fille de Walbert IV, gouverneur des provinces de Sambre et Meuse et de Bertille, fille du roi de Thuringe. C'était la sœ de sainte Aldegonde, fondatrice de l'abbaye de Maubeuge. Elle établit un petit oratoire dédié à Saint-Pierre sur la colline qui devint plus tard Mons. Elle se maria avec le futur saint Mauger, alias saint Vincent Madelgaire de Soignies, homme de confiance de Clotaire II, et eut quatre enfants. Les époux décidèrent plus tard, d'un commun accord, de se séparer pour vivre une vie de prière plus intense. Madelgaire fonda un monastère à Hautmont, puis à Soignies. Losrsqu'elle eut terminé l'éducation de ses enfants, saint Aubert lui imposa le voile et elle fonda, près de son oratoire, une communauté bénédictine dont elle fut la première abbesse. Elle plaça ses deux filles, les futures sainte Maldeberge et sainte Adeltrude, dans le monastère de Maubeuge. Elle a eu deux fils, Landry et Dentelin, dont le premier fut canonisé. L'institution fondée par sainte Waudru deviendra le chapitre des chanoinesses nobles de Sainte-Waudru, qui exista jusqu'en 1793. Sainte Waudru plaça ses deux filles, les futures sainte Maldeberge et sainte Adeltrude, dans le monastère de Maubeuge. Elle a eu deux fils, Landry et Dentelin, dont le premier fut canonisé. Elle est morte en 686 ou 688, un 9 avril. Canonisée par la foule (et reconnue sainte par l'Église en 1039), ses reliques furent d'abord vénérées dans l'église Saint-Pierre, puis dans l'église Notre-Dame, qui prit alors le nom de Sainte-Waudru. Saint Vincent à l'abbaye d'Haumont dans le nord de la France et sainte Waltrude fonda le monastère de Chateaulieu sur une colline où s'éleva plus tard la ville de Mons, où depuis 655 ans a lieu la Procession du car d'or, ou Jeu de sainte Waudru. Elle est fêtée localement le 9 avril.

Saint Winoc
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Saint Winoc est né en Bretagne, fils du roi Juchaël (ou Judicaël). Dès sa jeunesse, Winoc baigna dans les vertus, vivant dans le monde sans être du monde, et cachant le soldat de Jésus-Christ sous les habits du siècle. Quand son père mourut, ayant gouverné son royaume dignement, son fils aîné Indichaël lui succéda, et gouverna avec sagesse et plein de vertus au temps où Dagobert était roi des Francs. Mais l'amour pour le Royaume des Cieux l'enflammait et il voulait abandonner le royaume terrestre pour pouvoir suivre le Roi du Ciel. Pour cela il voulut désigner son frère, Judoc, qui était après lui le plus âgé, mais Judoc méprisait tout honneur terrestre et vaniteux et ne voulut pas l'accepter. Et pour ne pas être contraint de céder, il prit la fuite par la mer. Il vécut comme ermite en un lieu nommé Walis, dans les alentours de Thérouanne. Apprenant cela, le roi Indichaël, par l'exemple de son frère, fut incité encore plus à quitter les honneurs de ce monde, et lui aussi, il partit en secret de son royaume pour devenir moine dans le monastère de Guadal, où il mourut en sainteté.
Quand les chefs de ce royaume eurent vu et entendu tout cela, ils s'attristèrent, puisqu'ils perdaient un si bon roi avec son frère Judoc. Malgré l'admiration que suscitait en Bretagne ce prince se regardant comme un voyageur dans sa patrie qui, comme un autre Abraham, ne cherchait qu'à se bannir lui-même pour suivre la voix de Dieu, ils craignirent que Winoc, le cadet, à qui revenait maintenant le royaume, aille rejeter la couronne royale, suivant l'exemple de ses frères. Pour cela ils lui amenèrent une jeune et noble fiancée et lui promirent de lui être soumis et d'obéir, espérant qu'ainsi il allait accepter le gouvernement. Mais Winoc dit : « Je ne veux pas plus de fiancée qu'un royaume terrestre. J'aimerais plutôt servir le Roi du Ciel que le monde. » Entendant cela, ils se mirent en colère, le nouèrent aux mains et aux pieds et le mirent dans un bateau. Après l'avoir jeté dans les profondeurs de la mer, ils retournèrent à la maison. Mais par la puissance divine, la mer s'ouvrit, se divisa en deux et le fond de la mer se changea en prairie aux herbes vertes et couverte de fleurs. Et le serviteur du Christ reposa là au fond de la mer comme dans un jardin vert. Il invoqua Dieu et la Mère du Christ pour qu'Ils l'aident dans ce danger. Par la volonté divine passa à proximité un bateau. Ceux qui se trouvaient dans ce navire entendirent de loin crier une voix humaine, mais ils s'étonnèrent car ils ne voyaient personne. En s'approchant, ils virent l'ami de Dieu, étendu sur le fond de la mer comme dans une prairie verte. Ils admirèrent l'oeuvre de Dieu et embarquèrent Winoc avec joie dans leur navire et le conduisirent sain et sauf au port.
Une grande quantité de petits poissons suivaient le bateau, des poissons que jusqu'à cet instant personne n'avait vu auparavant. Les gens purent capturer ces petits poissons avec leurs mains et ils les montrèrent dans les différents quartiers du pays et louèrent l'ami de Dieu. Entendant qu'un si grand homme était revenu, beaucoup de gens vinrent à lui en louant Dieu et Lui rendant grâces avec grande joie pour Ses merveilles. Les nobles et les princes de ce royaume, accusés de ce crime, confessèrent avec honte et crainte leur délit et ils implorèrent humblement le pardon auprès de l'ami de Dieu. Winoc leur pardonna immédiatement et les reçut tous aimablement. Personne n'osa désormais le harceler pour qu'il accepte le gouvernement du royaume. Mais Winoc souhaitait quitter le monde et ses pompes pour servir Dieu seul. Il ouvrit son coeur à trois des plus nobles princes de ce royaume, de vie innocente : Madoc, Judevoc (ou Ingénoc) et Quadevoc (ou Quadonoc), parce qu'il savait qu'eux aussi voulaient servir Dieu. Ces princes se réjouirent qu'un si saint homme les accepta dans sa compagnie. Ils quittèrent leur pays, leurs richesses et leurs familles. Il paraît que saint Winnoc passa d'abord en Angleterre, et qu'il y habita avec son frère Arnoch. Après un certain temps passé dans ce lieu, il rejoignit ses 3 amis, et les accompagna dans la recherche d'un monastère d'une régularité parfaite. Ils traversèrent la mer et finirent par arriver, joyeusement, auprès du saint abbé Bertin, abbé Sithiü, dans le diocèse de Thérouanne (actuellement diocèse d'Arras). C'était en 679. En écoutant leur saint désir, saint Bertin les reçut aimablement et joyeusement dans son monastère et leur donna l'habit monastique. Il leur montra par ses actions, encore plus que par ses paroles, de quelle manière il fallait pratiquer les saintes lois de la vie religieuse, et ils vécurent saintement dans toutes les vertus et en grande austérité.

Saint Bertin, voyant avec étonnement leur perfection dans beaucoup de vertus, les envoya à Bergues (dans le diocèse actuel de Cambrai), un lieu situé à 5 milles du monastère pour y vivre une vie plus retirée et prêcher l'Evangile. Ils construisirent là un petit logis, sur une hauteur appelée alors Grunobergue, et qui a depuis porté le nom de Saint-Winnoc. Attirés par ces hommes vivant comme crucifiés au monde, les moines affluèrent tant qu'ils n'eurent pas assez de place pour y habiter. À cet instant le noble Herman (Hérémar) de Wormhout leur donna tout ce qu'il possédait dans le village de Wormhout, situé à un mille de là, au bord de la petite rivière La Peene, par un acte dressé au monastère de Sithiü, le 1er novembre 693. Il y construisit pour eux une église et un monastère, sous la dépendance de l'abbaye de Saint-Bertin, et leur donna le reste pour leur subsistance. Ils vécurent là dans toutes les vertus et en complète harmonie et ils choisirent saint Winoc comme leur abbé, bien qu'il fût encore jeune, mais par ses vertus il excellait au-dessus des autres comme le soleil au milieu des étoiles. Saint Bertin leur donna ordre de construire une maison pour les pauvres, avec un monastère et une église en l'honneur de saint Martin. Ces quatre saints amis travaillèrent sans relâche à bâtir les appartements où Jésus-Christ devait être reçu et servi dans la personne des pauvres, et les lieux réguliers où les religieux dévoués à la perfection pussent pratiquer leurs exercices avec ferveur et sans importunité. La maison de Dieu fut achevée en peu de temps par les mains de ces saints ouvriers, dont l'ardente charité bâtissait en même temps dans leurs coeurs un temple au Saint-Esprit, où brûla jusqu'au dernier soupir de leur vie le divin amour. Dieu, le Seigneur, enleva du monde beaucoup des frères par la peste, et parmi eux les 3 compagnons de saint Winoc : Madoc, Judevoc et Quadevoc, qui moururent saintement dans le Seigneur. Winoc gouverna ses brebis de telle manière qu'il les mut par son exemple et ses conseils à la vie de sainteté, et surtout dans l'humilité il passa avant les autres. Il faisait de préférence les oeuvres les plus basses. Il travailla de ses propres mains et tournât maintes fois le moulin de blé et servit lui-même ses sujets. Il apprit à être doux et humble, écoutant le Seigneur qui a dit : « Apprenez de Moi que Je suis doux et humble de coeur » et « Celui qui s'élève sera abaissé. » Puisque le Christ est venu sur terre pour servir et non pour être servi, Winoc servit ses moines plutôt que d'être servi par eux, estimant qu'il n'y avait rien de plus noble.

Il avait l'amour sincère et possédait un coeur hospitalier, et pour lui le jour était joyeux quand il avait pu recevoir quelques pauvres ou plutôt le Christ dans les pauvres. Il exerçait l'hospitalité avec une promptitude et un épanchement de coeur, qui faisaient bien voir qu'il estimait heureux le jour où il pouvait mériter de recevoir Jésus-Christ, en recevant un hôte pour l'amour de Lui. Ce qui était trop lourd pour les autres, il le faisait lui-même avec grande ferveur, lui étant léger à sa ferveur et à son humilité. À côté de toutes ces vertus Dieu lui donna aussi le don des miracles. Celui qui à ses propres yeux fut petit, Dieu l'a exalté devant les yeux des hommes, parce que l'Esprit du Seigneur repose sur les humbles et sur ceux qui tremblent pour les paroles du Seigneur. Il ne manifestait jamais de ressentiment, non plus que de malignité. Son grand soin était de se rendre aimable plutôt que redoutable, et c'était pour cela qu'il se croyait destiné à rendre des services plutôt qu'à recevoir ceux des autres. Sa naissance royale ne le portait pas à se préférer à ceux de la plus vile condition, qu'il plut à Dieu d'appeler à la même profession que lui. La sérénité de son esprit était marquée par la gaieté de son visage. Il était ferme et inébranlable dans sa foi, d'une espérance que rien ne pouvait décourager, et d'une charité sans bornes. Les heureux succès ne le portaient pas à s'élever, et les événements fâcheux ne l'abattaient pas. Dans le conseil, ses vues allaient loin, et, dans l'exécution, il était diligent et infatigable. Enfin, armé de toutes les armes spirituelles, il fit avec succès une guerre continuelle aux puissances ennemies de notre Salut.

Quand Winoc atteignit un grand âge, il ne se plaignit pas ni n'abandonna ses exercices habituels. Au contraire ! Avec ses membres macérés il lutta encore plus vaillamment dans le service de Jésus-Christ. Aucun travail ne le contristait, même les plus pénibles et les plus humiliants. Il se souvint de la parole de Saint Paul qui dit : « Celui qui ne travaille pas, ne mangera pas. » Et en cela il ne se souciait pas seulement de lui-même, mais surtout des autres. Quand il se fatiguait énormément en moulant le blé et que de temps en temps il se reposait un peu pour prier, Dieu lui donna la grâce que le moulin tourne automatiquement, de façon que ses membres fatigués puissent se reposer un peu. Ainsi Dieu le seconda dans sa vieillesse et sa détresse. Le saint homme remercia le Dieu tout-puissant pour son assistance, et puisque Dieu l'avait libéré de ce travail manuel, il s'exerça avec plus de ferveur et remercia Dieu pour ses bienfaits, les mains et les yeux levés vers le ciel. Les frères, qui étaient nourris par son travail, s'émerveillèrent de l'abondance de la nourriture et du travail de ce vieillard. Ils pensèrent que cela n'était possible, à moins que le vieillard, qui arrivait à la fin de ses jours, ne fût aidé par Dieu Lui-même. Pendant qu'ils s'étonnaient, un moine voulut, par curiosité, observer le vieillard. Il alla à la maison où Winoc travaillait et regarda par une fissure étroite. Il vit comment le moulin tournait automatiquement et donnait beaucoup de farine pendant que Winoc priait. Mais quand il eut vu ce miracle divin, le moulin s'arrêta et le Seigneur jeta par terre cet homme téméraire et le châtia par l'aveuglement comme exemple pour tous ceux qui sont curieux d'une manière malsaine des choses divines. Le lendemain il confessa ce qu'il avait vu et souffert. On l'emmena devant saint Winoc et le moine se jeta devant les pieds du saint, confessant et pleurant sa témérité. Quand saint Winoc vit la situation de ce moine téméraire, il fut très ému. Il lui pardonna ce forfait et par ses prières et le signe de la croix lui redonna la vue. Et toute la communauté des frères fut dans la joie.

Après cela, quand le saint homme vit que le nombre de moines augmentait tellement que le lieu à Wormhout devint trop petit, il fonda dans la ville de Bergues un monastère en l'honneur de Saint Martin. Là il mit un homme bon comme abbé des moines, qui vécurent tous ensembles vertueusement. Winoc, dans sa simplicité, fut un vrai Israélite, puisqu'il contemplait Dieu dans son coeur. Il fut très triste qu'il resta séparé de Lui si longtemps. Ne méprisant aucun travail, bien que fils de roi, il fut joyeux et gai de coeur et de visage. Il fut pieux dans la foi, longanime dans l'espérance et son coeur fut grand ouvert par la charité. Autant à la droite qu'à la gauche il fut protégé par les armes de la puissance divine, de façon que dans la prospérité il ne s'enorgueillisse pas et dans l'adversité il ne soit pas abattu. Comme il désirait tant de s'en aller et être avec le Christ, soupirant après le séjour heureux où l'on n'a plus à combattre, il priait constamment : « Seigneur, veuille faire sortir mon âme de cette geôle pour que je confesse Ton Nom. » Notre Seigneur exauca le désir de son coeur et envoya des anges pour récompenser Son serviteur par ce qu'aucun œil n'a vu, aucune oreille n'a entendu et qui n'est point monté au coeur de l'homme. Il s'éteignit dans le Seigneur le 6 novembre 717 et fut enseveli solennellement, et beaucoup de miracles se firent ce jour.
Quand un peu plus tard une grande partie de la ville de Bergues fut détruite par le feu, ainsi que le monastère et l'église où le corps de saint Winoc reposait dans un cercueil de bois, le feu, dès qu'il s'approcha du tombeau, se retira en arrière et s'éteignit. Quand les citoyens virent que le feu n'avait touché ni le tombeau ni ses ornements, leur tristesse se changea en joie. Les frères de Wormhout vinrent à Bergues pour transporter le corps de leur saint père au monastère où il avait vécu avec eux, mais ils ne purent bouger le cercueil. Les citoyens se réjouirent et dirent : « Le saint homme veut rester parmi nous. » Ils promirent de fonder un nouveau monastère au coin de la ville où il avait vécu au commencement, et alors ils purent facilement transporter le saint corps. Après avoir construit l'église, comme ils avaient promis, ils déposèrent le saint corps dans le choeur où beaucoup de malades, aveugles, boiteux, possédés et gens souffrant de différentes maladies, furent guéris par l'intercession du saint.

L'abbé du monastère désira mettre le corps dans un tombeau nouveau, orné d'or et de perles de grand prix. Il ordonna à un ouvrier d'ouvrir le cercueil de bois, mais il n'y arriva pas. Il rompit tous ces outils de sorte qu'il dut arrêter. Winoc se révéla à un ermite, qui vivait dans un ermitage à l'est de l'église, disant que son corps devait être mis dans le choeur derrière l'autel dans une niche dans le mur, parce que là se trouvait le lieu de son premier oratoire. L`abbé et les frères se réjouirent et quand ils vinrent pour déplacer le corps avec les citoyens de la ville, ils purent facilement ouvrir le cercueil et placer le corps dans la châsse nouvelle. En témoignage de ce miracle, ils suspendirent le cercueil de bois derrière l'autel.

En cet instant fut présent Bono, évêque de Saxe, et il demanda deux parcelles du cercueil en bois. On les lui donna et il les emmena dans son pays, en honneur de saint Winoc. Quand il arriva à Hambourg, il vit là un homme, possédé du démon et affreusement tourmenté, que personne ne pouvait aider, il mit cette relique du tombeau de saint Winoc sur la tête du malade et à l'instant même celui-ci fut libéré du diable. Un soldat, estimé par le comte de Flandre, possédait un terrain qui avait appartenu au monastère de saint Amand. L'abbé du monastère s'était plaint de cela auprès du comte, mais en vain. Il voyagea donc jusqu'à Bergues, puisqu' il avait entendu que le comte serait là, et toute la nuit veilla devant le tombeau de saint Winoc, lui demandant son aide. Au matin, il quitta le tombeau et trouva toutes les portes ouvertes, de façon qu'il put arriver auprès du comte sans aucun obstacle. Le comte en fut bien surpris et donna l'ordre de restituer immédiatement au monastère les terrains que le soldat possédait illégalement. Le comte comprit que saint Winoc était intervenu, il prit grande dévotion envers le saint et dota le monastère de biens.

Durant les ravages des Normands au 9ième siècle, le monastère bâti par saint Winnoc fut détruit en 880; on trouva à propos d'enlever de Wormhoudt les reliques du saint abbé, et de les porter dans l'église de Saint-Omer, à Sithiu. Quelques années après, Baudoin, comte de Flandre, surnommé le Chauve, voulant fortifier ses Etats et les mettre à couvert des incursions de ces barbares, fit construire plusieurs forteresses, et une, entre autres, à Bergues. Le comte, après avoir mis celte place en sûreté, y fit bâtir une église qui fut dédiée à saint Martin et à saint Winnoc, et où il avait le dessein de transférer les reliques du dernier. Il alla demander l'agrément du roi Charles le Simple, qui lui accorda volontiers tous les priviléges qu'il désirait obtenir pour sa nouvelle église. Le comte, muni de ces pouvoirs, enleva le corps de saint Winnoc, malgré l'opposition des habitants de Saint-Omer, et le fit mettre à Bergues, l'an 900.

Cent ans après cette seconde translation (1000), Baudoin, surnommé le Barbu, ayant rendu la ville de Bergues encore plus forte par une ceinture de murailles et bâti un monastère au haut de la ville, y fit transférer les reliques du Saint, le 18 septembre. Il appela des religieux de Saint-Bertin, vers l'an 1030, pour habiter ce nouveau monastère, qui eut pour premier abbé Roderic. Après sa mort, la discipline s'étant un peu relâchée fut rétablie dans sa vigueur, en 1106, par l'abbé Hermès. L'abbaye a subsisté jusqu'à la Révolution, et a fourni plusieurs sujets recommandables par leur sainteté et leur doctrine.

Au temps du comte Charles, le 18 septembre 1138, on transporta le corps de saint Winoc à Sithiu dans le monastère de saint Bertin par peur des brigands du Danemark, qui dévalisaient le pays. Le comte Beaudoin le chauve, le fit transférer de nouveau à Bergues avec grand honneur; il fortifia la ville et ordonna de l'appeler Winocsbergues. Il reconstruisit l'église de saint Martin, que saint Winoc avait fondé et qui fut détruite par le feu. Une fois, quand on porta, selon la coutume, le corps de saint Winoc, le deuxième jour de la Pentecôte, à Wormhout où le saint avait vécu longtemps, Tandradus, un aveugle-né, désira être guidé vers la châsse du saint pour la toucher. Dormant la nuit devant la châsse, il vit un vieillard, habillé en blanc, qui toucha ses yeux; et ainsi il reçut la vue.

Une femme, aveugle-née de Furnes, vint aussi auprès du tombeau de saint Winoc, et après une longue prière, elle reçut la joie de la vue. Une autre femme aveugle passa la nuit devant son tombeau et s'endormit. Soudainement beaucoup de sang jaillît de ses yeux et c'est ainsi qu'elle reçut la vue. Cela se passa aussi avec 2 jeunes filles de 8 ans et un enfant d'un an, tous aveugles nés. Ils furent emmenés vers le tombeau, et après que beaucoup de sang avait jailli de leurs yeux, ils purent voir. Une autre femme pauvre, elle aussi aveugle-née, pria le jour de l'Ascension pendant la Liturgie avec une foi ferme et visita le tombeau du saint homme avec une profonde dévotion, et elle aussi reçut la vue, en présence de l'évêque de Thérouanne, de l'abbé de Saint-Winoc et de l'abbé de Saint-Vaast d'Arras. Beaucoup d'autres aveugles, malades, sourds, blessés et souffrants d'autres infirmités ont été guéris en demandant l'intercession du saint. Certains ont été libérés de la prison et d'autres sauvés des dangers de mort.

Le "Légendaire de Morinie" rapporte les détails d'une guérison extraordinaire et qui mérite bien d'être signalée. "Un homme boiteux, privé depuis longtemps de l'usage de ses pieds et fatigué d'un tremblement incessant de la tête et des mains, au point qu'il pouvait à peine prononcer une parole d'une voix saccadée, et que ses mains laissaient échapper ce qu'elles croyaient tenir, voulut aller au tombeau vénérable de saint Winnoc. Et, pendant que les frères qui habitaient ce lieu célébraient les Vigiles de la fête de Pâques, conduit par des mains étrangères, il vint dans l'église implorer avec larmes la clémence du tout-puissant Seigneur, lui demandant par les mérites de Son glorieux confesseur Winnoc, de rendre l'usage de leurs fonctions à ses membres fatigués par une maladie devenue intolérable. Le Seigneur miséricordieux, qui n'oublie pas la prière des pauvres et qui vient nous aider dans nos tribulations au moment opportun, entendit l'infortuné qui Le priait par les mérites du bienheureux Winnoc. En effet, quand fut terminée la lecture de l'Evangile, qui, selon la coutume, se fit pendant la nuit dans cette église, après le chant de l'office, l'homme infirme fut entouré d'une immense lumière, puis il vit 2 flèches de feu venir à lui de chaque côté et se diriger vers ses oreilles. L'une étant entrée par son oreille droite et l'autre ayant pénétré dans son oreille gauche, tout à coup une grande abondance de sang jaillit par les ouvertures que ces flèches avaient faites. Débarrassé désormais de la fatigue insupportable que lui causait son infirmité, cet homme reçut à l'instant même de la Bonté divine une santé parfaite. Dans les transports de sa joie, il se mit à marcher dans l'église sans la moindre apparence de son mal, et en rendant grâces au Seigneur tout-puissant et à saint Winnoc; puis il raconta aux frères qui l'entourèrent toute la suite de sa vision, et comment, après le choc des 2 flèches et l'arrivée de cette lumière, son infirmité s'était subitement éloignée de lui. Alors il sortit de l'église, plein de santé et de bonheur, escorté par la foule du peuple qui louait avec lui le Seigneur, et contemplait avec admiration les témoignages glorieux de la puissance de saint Winnoc, confesseur du Christ." On le représente: 1) avec la couronne à ses pieds : c'est la caractéristique ordinaire des souverains ou seigneurs qui ont abandonné le monde pour vivre solitaires ou religieux; 2) tournant, comme nous l'avons rapporté, la meule du moulin de son abbaye de Wormhoudt.

On célébrait, à Bergues-Saint-Winnoc, 3 fêtes en l'honneur de ce saint abbé : la première, au jour anniversaire de sa mort, le 6 novembre; la seconde, en mémoire de l'élévation de son corps, appelée « l'Exaltation de saint Winnoc », le 20 février; et la troisième, celle de la translation qui fut faite du corps du Saint à l'abbaye de Bergues, le 18 septembre. La première de ces fêtes était autrefois de précepte dans toute la ville, et, pendant l'octave entière, les fidèles se faisaient un devoir et un honneur de venir rendre leurs hommages à leur illustre patron. On conserve encore très religieusement, à Bergues, le corps de saint Winnoc. Il était autrefois porté tous les ans en procession le jour de la Trinité, et trempé dans la rivière appelée La Colme, qui passe au pied de la ville; ce qui se faisait en mémoire d'un enfant noyé dans cette rivière et qui fut ressuscité par les mérites du Saint. On ignore en quel temps ce miracle fut opéré; mais il a donné lieu tant à cette cérémonie qu'à une Confrérie érigée en l'honneur du saint abbé. Son chef était dans un buste très-riche, et le reste de ses ossements dans une châsse d'argent. Lors de la spoliation des églises, en 1792, on déposa ces saintes reliques dans 2 boîtes qui furent scellées et placées dans une armoire du presbytère, où elles restèrent jusqu'en 1820. À cette époque, M. l'abbé Ferdinand-Joseph Vandeputte, curé-doyen de la paroisse, désirant augmenter le culte du saint patron, fil appeler plusieurs notables de la ville, qui avaient été présents à l'extraction des reliques en 1792. Ils reconnurent les boites dans lesquelles on les avait alors renfermées, et déclarèrent qu'elles n'avaient subi aucun changement. Ces reliques furent d'abord présentées à Mgr Belmas, qui les examina dans son palais épiscopal de Cambrai. Il « reconnut que cette tête était la même qui, pendant un long espace de temps, avait étéi exposée à la vénération des fidèles de la ville de Berguees, et qui, dans les derniers temps de calamités, avait été retirée de la châsse en argent, comme l'ont attesté des hommes dignes de foi, les uns prêtres, les autres laïques, lesquels tous ou avaient vu autrefois cette tête exposée, ou l'avaient retirée eux-mêmes de la châsse en argent sus-mentionnée. Nous donc, nous avons replacé avec respect cette tête dans un reliquaire de cuivre jaune plaqué d'une couche d'étain à l'intérieur, après l'avoir liée avec une bande de soie noire et munie de notre sceau, puis nous avons permis, et, par les présentes, permettons qu'elle soit exposée à la vénération des fidèles dans l'église de Saint-Martin de Bergues. Mais, afin que les fidèles vénèrent plus facilement cette tête auguste, nous en avons renfermé une parcelle dans une boîte dont le fond est en cuivre et la partie antérieure, que ferme une glace, en argent. Nous avons muni de notre sceau le fil de soie verte qui l'entoure. » (lettre du 27 mai 1820)

La cérémonie de la translation eut lieu le 8 juin de la même année, en présence d'un peuple immense accouru de tous les pays voisins, et le reliquaire, enchâssé dans une statue en bois, qui avait été bénite auparavant, fut placée dans le choeur. Le procès-verbal de cette cérémonie fut signé par 3 anciens religieux de l'abbaye de Saint-Winnoc, par plusieurs prêtres ou laïques des environs, par les vicaires de la paroisse, et enfin par M. l'abbé Vandeputte, qui avait présidé. Le 7 février 1821, Mgr Belmas, sur la demande du pasteur et des fidèles de la paroisse de Bergues, permettait l'érection d'une Confrérie en l'honneur de saint Winnoc. Le 18 mai 1823, on transporta solennellement les reliques de saint Winnoc dans un buste et une châsse en argent, dont la piété généreuse des habitants de Bergues avait fait l'acquisition.


Maître de l'univers, qui règne sur le monde, Jésus, qui es l'éternel Dieu avec ton Père, Tu donnes aux âmes la rosée de Ta bénédiction salutaire, Remplis maintenant les coeurs avec le feu de Ton Esprit.
Nous fêtons la fête de Winoc, ton ami, Et nous Te vouons, ô Toi le Très-Haut, nos promesses, Nous chantons des hymnes pour Ton soldat, Parce qu'il brille d'une manière céleste par Ta lumière.
Il fut digne de porter le nom de pasteur, Puisque dans tous ces actes il se montra le serviteur de tous. Il se mit à l'ouvrage comme s'il fut un esclave; L'exemple que nous tous devons suivre.
Ses hautes vertus firent tourner la meule automatiquement Et cela lui arracha des larmes douces. Il pria et vit devant ses yeux brillants Comment la farine augmenta dans le moulin.
Le curieux, qui l'épia, tomba à coté du blé, Ses yeux perdirent la lumière, ses membres la force. Winoc pria avec ferveur que cet homme guérisse Et le Tout-Puissant écouta le désir de celui qui pria.
Winoc, le bien-aimé, fut joint aux astres, Il brille, orné de dons éternels. Il fut paré d'une couronne éternelle Et il chante dignement la louange de Dieu.
Gloire au Père éternel, le Tout-Puissant, Et gloire à son Fils, Loué toujours avec le Saint Esprit, En tout temps le Dieu Unique en Trois Personnes. Amen.

Saint Abbé Winoc, miraculeusement tu fus sauvé des ondes furieuses de la mer par le Christ, notre Roi, car la mer fut fendue pour toi et s'érigea comme un mur. Captif de l'amour du Christ tu reposas sur le fond qui pour toi fut recréé dans un aimable paradis plein de fleurs odorantes. Prie maintenant ton Maître pour nous qu'Il nous accorde la grâce du Salut. (tropaire de saint Winoc, ton 3)

Armé divinement de spirituelle pureté et tenant en main fortement comme lance l'incessante oraison, tu as transpercé les diaboliques escadrons; vénérables saint père Winoc, prie sans cesse le Christ en faveur de nous tous.(kondakion de saint Winoc, ton 2)

PRIERE D'INTERCESSION A SAINT WINOC (du "Moleben" du p. Thomas, monastère de Pervijze)
Bien-aimé Saint Père Winoc, ta vie fut consacrée entièrement au Christ, car tu as pris Sa Croix pour Le suivre et vaillament, tu as pris sur tes épaules l'Arbre qui donne la vie. Tu as cloué ta chair à la crainte du Seigneur et ton esprit éclairé par la lampe de Son enseignement.
Ton coeur brûlait en toi, lorsque tu voyageais avec le Christ le long du chemin étroit qui mène au Royaume. La maison de ton âme était soutenue par les colonnes de la foi et de l'amour. Au fonde de ton coeur se réjouissait l'oiseau printanier du carême et le rossignol chantait le chant délicieux de la prière.
Tu étais le domaine, le jardin fermé, dans lequel le Seigneur fit son entrée, te lavant des eaux vivifiantes. Comme un homme de la terre, tu t'es travaillé toi-même avec le labeur de l'ascèse jusqu'à devenir une pierre précieuse, pour laquelle tu avais tout vendu.
Tes mains étaient toujours tendues vers Dieu dans le prière comme une offrande d'encens devant la face de Dieu; tu as écarté tes pieds du chemin de l'impiété. Ton oreille était toujours attentive à la parole de Dieu et tes yeux étaient dirigés vers le salut de notre Dieu. Tu as placé une garde devant ta bouche, mais ta langue chantait constamment un nouveau cantique pour notre Sauveur.
Tu étais un plat remplit de richesse pour le pauvre, et celui qui n'avait pas de toit recevait de toi l'hospitalité dans l'amour. Tu étais une consolution pour l'âme dans la tendresse et tu as essuyé les larmes du visage des malheureux.
Aussi nous courons vers toi saint père Winoc, et cherchons le repos dans le port de ta protection. Sois notre intercesseur près du Seigneur tout puissant, car nous allons à notre perte par suite des assants de nos ennemis. Nos péchés nous attirent vers le bas et la tempête de nos passions nous innonde. Nous sombrons dans une boue profonde; l'eau atteint nos lèvres. Soutiens nous par ta puissante prière, retire nous du marais de la perdition, car nous sommes épuisés et sans forces. Nous nous sommes détournés du chemin de la Vie pour gagner la route large de l'enfer.
Aide-nous dans la tendresse et relave-nous, afin que, remplis de joie, nous puissions glorifier le Nom Très Saint de l'Invisible Trinité: le Père sans commencement, avec son Fils Unique et son Esprit qui donne la vie, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. (prière d'intercession à saint Winoc, du Molebon du P. Thomas, monastère de Pervijze)

Sainte Wivine
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Bénédictine et vierge dans le Brabant, fondatrice de l'abbaye de Grand-Bigard, sainte Wivine naquit vers 1100 à Oisy, en Flandre, d'Hildiarde (Hildegarde) de Baudour et de Hugo II d'Oisy-Inchy-Crèvecœur. Elle reçut nombre de demandes en mariage, mais les refusa toutes et finit par fuir la maison familiale avec son amie Emwara, pour être accueillies par Fulgence, premier abbé d'Affligem - abbaye qui possédait un bâtiment destiné aux femmes, le Parthénon. Elles firent profession en 1120. Ermites dès l'âge de 23 ans à Grand-Bigard, sur des terres qu'elles avaient obtenues du comte Geoffroy I de Brabant, sainte Wivine devint, grâce à l'afflux de nombreuses disciples, venant notamment d'Affligem et de son Parthénon, la première abbesse du monastère de Grand-Bigard, près de Bruxelles - couvent reconnu en 1136 par l'évêque Nicolas van Kamerijk. Ce monastère dépendait de l'abbaye d'Affligem, mais il devint indépendant en 1242 et acquit le statut d'abbaye en 1548. Ses historiens rappellent qu'elle connut bien des épreuves dans sa foi, critiquée souvent par des rumeurs. Mais elle les surmonta par la prière et l'austérité. Elle passa de cette vie à une vie plus heureuse à l'âge de soixante-dix ans. Elle mourut le 17 décembre 1170, jour où elle est fêtée depuis sa canonisation en 1177. Ses reliques reposent dans l'église du Sablon à Bruxelles, et sa vénération protège les animaux des maladies et guérit les humains des maux d'yeux et de gorge. Jan Gielemans écrivit sa biographie au quinzième siècle. Son nom vient des mots germaniques wid, forêt, et win, ami.




Ad majorem Dei gloriam