Retour à la page d'accueil
Témoignage tiré du livre du Père Daniel-Ange, Ton corps fait pour l'amour
Je me suis convertie il y a quatre ans.
Avant ma conversion, mon milieu familial : très violent, on vivait dans
la haine. Mes parents se frappaient. Mon père était ou violent ou absent.
Ma sœur et moi on a vécu, on a été éduquées à coups de poing. On
nous enfermait à clé dans nos chambres.
Ma mère nous menaçait souvent de nous tuer avec un couteau. Une fois,
j'avais dû casser un verre et ma mère dans mon sommeil, avait feint de «
m'étrangler »; je m'étais réveillée le cœur battant à 100 km/h,
c'était l'enfer. Ma mère me répétait souvent : « Tu es démoniaque comme
ton père » - à savoir que dans la famille de mon père, ils font de la
sorcellerie et des incantations à Satan ! Ces termes-là m'ont cassée
psychologiquement et affectivement.
Je ne savais pas qui j'étais. J'écrivais souvent sur mes cahiers et mes
classeurs : « My name is nobody. » Je croyais qu'il n'y avait rien de
bon en moi. J'avais très peur des autres au niveau relationnel. Pour
m'affirmer, j'ai fait de la petite délinquance, j'avais une bande où l'on
m'appelait « le garçon manqué ». Nous volions dans les grands magasins,
nous capturions des enfants pour les déshabiller.
À l'adolescence, je me suis aperçue que je n'arrivais pas à aimer un
garçon, que j'étais homosexuelle. Cet handicap m'a encore plus enfoncée,
je me suis fabriquée
une coquille pour m'isoler du monde, parce que les gens disaient que les
homosexuels sont anormaux. Puis j'ai eu des expériences sexuelles avec des
garçons pour voir si ça me débloquerait affectivement et
psychologiquement. Je pensais que ça me libérerait. En fait de délivrance,
ça a été de plus en plus la descente aux enfers. J'ai passé un an à boire
24 h sur 24 parce que je ne me supportais plus. Je n'osais plus me
regarder dans une glace. Je souffrais le martyre chaque fois que quelqu'un
dans un magasin me disait : « Bonjour monsieur ! »
J'avais peur des gens, de leur jugement, et je passai tout mon temps dans
ma chambre pour m'y cacher.
Je buvais pour être plus sûre de moi devant les autres, ainsi je pensais
que je pourrais être aimée.
Quand je me regardais dans la glace, je me disais : « Tu es un garçon ou
une fille ? » J'étais mal dans mon corps, je ne savais pas où le mettre
pour avoir la paix en moi. J'ai fait deux tentatives de suicide.
Chez moi, la haine était toujours là. Un jour ma mère m'a traitée de «
sale homosexuelle », j'ai cassé une tasse par révolte, mon père est arrivé
et m'a « tabassée »; je suis tombée ce soir de Noël dans la crèche. Je
suis partie ce soir-là rejoindre mon cousin qui est un sorcier notoire
et qui m'a amenée dans des clubs homo. Là, j'ai eu des expériences avec
des filles qui m'apaisaient mais ne me comblaient pas; en moi il y avait
un désir d'Amour fou mais pur et absolu.
Ma conversion
Un soir en entrant chez moi, sur le chemin, je pensais de nouveau à en
finir pour toujours, je voulais le néant.
Puis, j'ai senti une présence sur ma gauche et il m'est venu à l'esprit :
« Ne crois-tu pas que je peux t'aimer pour l'Eternité avec
désintéressement pour ce que tu es ? » Cette Présence a été si forte, si
bien que je me suis arrêtée sur le chemin. Je suis restée dans la paix.
Ma mère ce que je ne savais pas avait fait une démarche de conversion,
son cur avait changé, elle a demandé à 400 frères et sœurs du
Renouveau lors d'un rassemblement œcuménique, de prier pour moi...
Une fois, ma mère m'a dit : « Si tu veux venir à notre groupe de prière
voir ce que c'est, tu seras la bienvenue. » Je ne sais pourquoi mais j'y
suis allée. Pour moi, ça a été l'effusion de l'Esprit, j'ai tout compris
du dedans la réalité de Jésus-Christ. Je suis allée me confesser, j'ai eu
une grande paix.
L'Eucharistie a été pour moi un moment de rencontre fantastique et de
purification où j'ai pleuré longtemps de joie.
Après ma conversion, ça a été dur. Il a fallu quitter mes anciennes
relations, j'ai rechuté parfois. Mais Dieu m'attendait chaque fois les
bras ouverts pour me pardonner.
Je cheminais avec mes blessures mais dans l'espérance. Je souffrais
toujours mais je n'avais plus envie de mourir.
Je suis allée faire mes études à Lyon et là, je me suis accrochée à mon
examen pour ne plus penser à autre chose.
J'ai failli perdre la foi, parce qu'aucun chrétien ne m'a aidée. Ils ne
vivaient pas assez l'Amour qui aide les paumés, les blessés du cur.
Mais j'avais reçu une parole pendant un rassemblement du renouveau lors
d'une soirée de guérison intérieure : « Tu as de la haine pour ta propre
mère et tu traînes comme un boulet ton homosexualité, le Seigneur veut
t'en délivrer, II te demande de prendre Marie chez toi ; par Marie, tu
recevras la grâce et la guérison. » Cette parole m'a aidée à tenir. Il me
semble que le Seigneur m'a gardée jalousement et amoureusement, il m'a
écartée du monde par toutes sortes de stratagèmes...
Gloire à Dieu de ce qu'il a fait pour moi et fera !
Gloire à Dieu parce qu'il veut ses enfants guéris !
Noëlle, 24 ans.