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Dossier sur l'homosexualité et l'homoparentalité
le site
de la fondation de service politique
Je peux personnellement témoigner quelles étaient les citations fausses
attribuées au Commissaire désigné Rocco Buttiglione lors de son audition
par la Commission des libertés civiles. Ces citations ont été distribuées
au niveau européen par notre service de presse, ce qui a mis le feu à la
polémique. C'est précisément pourquoi la Commission des affaires
juridiques n'a pas commencé son audition le soir même [de l'audition par
la Commission des libertés civiles, le 4 octobre, Ndlr], mais seulement la
soirée du jour suivant. Si la crise avait été justifiée, il est clair
comme du cristal que la deuxième audition de la Commission juridique
aurait été dominée par le rapport forcément « indigne » présenté la veille
par M. Buttiglione. Or son audition a été tout à fait paisible.
La « crise » a été clairement provoquée de l'extérieur de la Chambre, en
grande partie par l'écho des citations fausses attribuée à M. Buttiglione
[et transformée encore par les agences, transformant par exemple « homme »
par « mâle »].
Pour s'en convaincre, voici respectivement les traductions distribuées par
le service de presse du Parlement européen : 1/ traduction française; 2/
traduction anglaise (concernant les points litigieux : homosexualité et
famille); 3/ version italienne (id.).
Traduction française
« Répondant à Mme Kathalijne Buitenweg (Verts/ALE, NL) et à M. Michael
Cashman (PSE, UK) sur la discrimination dont sont victimes les
homosexuels, M. Buttiglione a fait référence à Kant pour dire : « Il y a
une nette distinction entre moralité et droit. » Et de poursuivre en
expliquant qu'il « est libre de penser que l'homosexualité est un péché »,
mais qu'il souscrit néanmoins pleinement à la version finale de la Charte
européenne des droits fondamentaux et qu'il « entend la défendre ». À une
question de M. Bogdan Pek (IND/DEM, PL) portant sur la nature du mariage,
M. Buttiglione a indiqué que sa position sur le mariage est « bien connue
» et qu'elle est « traditionnelle ». Il a ajouté « qu'une femme a le droit
d'avoir des enfants et de bénéficier de la protection d'un homme » (1),
mais que c'est là un débat philosophique.
« À M. Alexander Pickart-Alvaro (ALDE, DE) qui lui demandait de quel poids
pesait l'influence des États-Unis et du Vatican sur ses décisions, M.
Buttiglione a répliqué qu'il était « un ami des États-Unis, pas un
Américain » et que l'UE devrait œuvrer avec les États-Unis en tant
que « partenaires égaux partageant une même responsabilité ». Pour ce qui
est du Vatican, il a déclaré qu'à son avis, il est possible d'être « un
bon catholique et un bon Européen à la fois », citant en exemple Robert
Schuman, Konrad Adenauer et Helmut Kohl.
« Les droits des minorités faisaient l'objet des questions posées par M.
Kinga Gàl (PPE-DE, HU) et Mme Tatjana Zdanoka (Verts/ALE, LV). M.
Buttiglione leur a déclaré que « la défense des droits des minorités
constitue une pierre angulaire de l'UE ». Il a précisé qu'il fallait
intensifier les efforts faits pour garantir ces droits. En réponse à une
question de Mme Livia Jàroka (PPE-DE, HU), M. Buttiglione a dit : « Nous
avons tous une dette particulière envers les Roms qui furent persécutés
par les nazis. » Il a insisté sur le fait que tous les instruments
disponibles seront utilisés pour garantir les droits des minorités au sein
de l'UE.
« Interrogé par Mme Dietlinde (Lilli) Gruber (PSE, IT) au sujet du
pluralisme des médias en Italie, M. Buttiglione a déclaré qu'il « existe
de véritables problèmes » et qu'il est de son devoir de « surveiller la
situation de près ». Dans ce domaine, il faut que la Commission travaille
en collaboration avec les États membres.
« À une question de la baronne Sarah Ludford (ADLE, UK) concernant les
données personnelles des passagers aériens, M. Buttiglione a répondu qu'il
était indispensable de parvenir à un équilibre entre les libertés et la
sécurité. Selon lui, « nous pouvons dégager un accord » avec les
États-Unis et « il y va de notre intérêt ». »
[Pour mémoire, voici les versions reprises par les médias suivants :
Le Monde, AFP, Reuters, 11 octobre : « La famille existe pour permettre
aux femmes d'avoir des enfants et d'avoir un mâle qui les défend. »
Libération, 12 octobre : « La famille existe pour permettre à la femme de
faire des enfants et d'être protégée par un mâle. »)
Reuters, 14 octobre : « La famille existe pour permettre aux femmes
d'avoir des enfants et d'avoir un mâle qui les défend. »]
Traduction anglaise
Asked by Kathalijne BUITENWEG (Greens/EFA, NL) and Michael CASHMAN (PES,
UK) about discrimination against homosexuals, Mr Buttiglione referred to
Immanuel Kant, saying "there is a clear distinction between morality and
law". He went on to say that he "may think homosexuality is a sin" but he
fully endorses the final text of the European Charter of Fundamental
Rights and "is willing to defend it".
Answering a question by Bogdan PEK (IND/DEM, PL) on the nature of
marriage, Mr Buttiglione said his view of the marriage was "well known"
and was the "traditional one". He said that a "woman has the right to have
children and have the protection of a man" but that this is a
philosophical question.
Version italienne (texte original et trad. française de
Décryptage)
[Comme on peut le voir, celui-ci est complètement différente des versions
française et anglaise ci-dessus. Elle n'est pas précise à 100 %, mais elle
est beaucoup plus conforme à la réalité et ce n'est pas elle qui a mis à
feu à une polémique artificielle par le mensonge de citations tordues.
JRC]
Interrogato da alcuni deputati sulle posizioni espresse in passato in
merito agli omosessuali, Rocco Buttiglione ha voluto distinguere tra il
giudizio morale e la legge, ed ha garantito che le sue opinioni personali
non avranno ripercussioni sulle politiche. Il principio della non
discriminazione, ha precisato, si applica a tutti i cittadini nello stesso
modo. Si tratta di un principio sancito dalla Costituzione e dalla Carta
dei diritti fondamentali che « tutti abbiamo scritto e a cui tutti siamo
vincolati ». Nell'esercizio delle sue funzioni, ha quindi affermato, sarà
suo compito difendere tale principio.
« Nel rispondere a Bogdan PEK (IND/DEM, PL), poi, il Vicepresidente
designato ha sostenuto che per "matrimonio" intende l'unione tra un uomo e
una donna e, precisando che si tratta comunque di un tema di competenza
nazionale, ha osservato come la sua posizione sia condivisa da 22 dei 25
Stati membri. Affermando, infine, che uno dei problemi che sconta l'Europa
è la denatalità perché non si fornisce abbastanza aiuto alle donne, egli
ha quindi affermato che in futuro tale questione dovrà essere trattata in
modo adeguato. »
[De l'italien] « Questionné par quelques députés sur ses positions
exprimées dans le passé au sujet des homosexuels, Rocco Buttiglione a
voulu distinguer entre le jugement moral et la loi, et a garanti que ses
opinions personnelles n'auront pas de répercussions sur les politiques.
Le principe de la non-discrimination, a-t-il précisé, s'applique à tous les
citoyens, de la même manière. Il s'agit d'un principe sanctionné par la
Constitution et par la Charte des droits fondamentaux que « nous avons
tous écrit et auquel nous tous sommes liés ». Dans l'exercice de ses
fonctions, a-t-il donc affirmé, il ferait son devoir pour défendre ce principe.
« Dans sa réponse à Bogdan Pek (IND/DEM, PL), le Vice-président désigné a
ensuite soutenu que par « mariage » il entend l'union entre un homme et
une femme et, en précisant qu'il s'agit de toute façon d'un sujet de
compétence nationale, il a observé que sa position était partagée par 22
des 25 États membres. En affirmant, enfin, qu'un des problèmes
sous-jacent de l'Europe est la dénatalité, parce qu'on ne fournit pas assez d'aide aux
femmes, il a affirmé qu'à l'avenir, cette question devra être traitée
selon le mode adéquat (trad. Décryptage). »
Cet article se trouve ici, sur le site Liberté politique.
Documents (source : Parlement
européen)