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La cabale anti Rocco Buttiglione

Dossier sur l'homosexualité et l'homoparentalité

Comment on a voulu saboter la nomination du commissaire italien Rocco Buttiglione
Tout le dossier sur l'Affaire Buttiglione, réactions diverses

José Ribeiro e Castro, député européen portugais (PPE)

Article tiré du site Liberté politique,
le site de la fondation de service politique



Je peux personnellement témoigner quelles étaient les citations fausses attribuées au Commissaire désigné Rocco Buttiglione lors de son audition par la Commission des libertés civiles. Ces citations ont été distribuées au niveau européen par notre service de presse, ce qui a mis le feu à la polémique. C'est précisément pourquoi la Commission des affaires juridiques n'a pas commencé son audition le soir même [de l'audition par la Commission des libertés civiles, le 4 octobre, Ndlr], mais seulement la soirée du jour suivant. Si la crise avait été justifiée, il est clair comme du cristal que la deuxième audition de la Commission juridique aurait été dominée par le rapport forcément « indigne » présenté la veille par M. Buttiglione. Or son audition a été tout à fait paisible.

La « crise » a été clairement provoquée de l'extérieur de la Chambre, en grande partie par l'écho des citations fausses attribuée à M. Buttiglione [et transformée encore par les agences, transformant par exemple « homme » par « mâle »].
Pour s'en convaincre, voici respectivement les traductions distribuées par le service de presse du Parlement européen : 1/ traduction française; 2/ traduction anglaise (concernant les points litigieux : homosexualité et famille); 3/ version italienne (id.).

Traduction française

« Répondant à Mme Kathalijne Buitenweg (Verts/ALE, NL) et à M. Michael Cashman (PSE, UK) sur la discrimination dont sont victimes les homosexuels, M. Buttiglione a fait référence à Kant pour dire : « Il y a une nette distinction entre moralité et droit. » Et de poursuivre en expliquant qu'il « est libre de penser que l'homosexualité est un péché », mais qu'il souscrit néanmoins pleinement à la version finale de la Charte européenne des droits fondamentaux et qu'il « entend la défendre ». À une question de M. Bogdan Pek (IND/DEM, PL) portant sur la nature du mariage, M. Buttiglione a indiqué que sa position sur le mariage est « bien connue » et qu'elle est « traditionnelle ». Il a ajouté « qu'une femme a le droit d'avoir des enfants et de bénéficier de la protection d'un homme » (1), mais que c'est là un débat philosophique.
« À M. Alexander Pickart-Alvaro (ALDE, DE) qui lui demandait de quel poids pesait l'influence des États-Unis et du Vatican sur ses décisions, M. Buttiglione a répliqué qu'il était « un ami des États-Unis, pas un Américain » et que l'UE devrait œuvrer avec les États-Unis en tant que « partenaires égaux partageant une même responsabilité ». Pour ce qui est du Vatican, il a déclaré qu'à son avis, il est possible d'être « un bon catholique et un bon Européen à la fois », citant en exemple Robert Schuman, Konrad Adenauer et Helmut Kohl.
« Les droits des minorités faisaient l'objet des questions posées par M. Kinga Gàl (PPE-DE, HU) et Mme Tatjana Zdanoka (Verts/ALE, LV). M. Buttiglione leur a déclaré que « la défense des droits des minorités constitue une pierre angulaire de l'UE ». Il a précisé qu'il fallait intensifier les efforts faits pour garantir ces droits. En réponse à une question de Mme Livia Jàroka (PPE-DE, HU), M. Buttiglione a dit : « Nous avons tous une dette particulière envers les Roms qui furent persécutés par les nazis. » Il a insisté sur le fait que tous les instruments disponibles seront utilisés pour garantir les droits des minorités au sein de l'UE.
« Interrogé par Mme Dietlinde (Lilli) Gruber (PSE, IT) au sujet du pluralisme des médias en Italie, M. Buttiglione a déclaré qu'il « existe de véritables problèmes » et qu'il est de son devoir de « surveiller la situation de près ». Dans ce domaine, il faut que la Commission travaille en collaboration avec les États membres.
« À une question de la baronne Sarah Ludford (ADLE, UK) concernant les données personnelles des passagers aériens, M. Buttiglione a répondu qu'il était indispensable de parvenir à un équilibre entre les libertés et la sécurité. Selon lui, « nous pouvons dégager un accord » avec les États-Unis et « il y va de notre intérêt ». »

[Pour mémoire, voici les versions reprises par les médias suivants : Le Monde, AFP, Reuters, 11 octobre : « La famille existe pour permettre aux femmes d'avoir des enfants et d'avoir un mâle qui les défend. » Libération, 12 octobre : « La famille existe pour permettre à la femme de faire des enfants et d'être protégée par un mâle. ») Reuters, 14 octobre : « La famille existe pour permettre aux femmes d'avoir des enfants et d'avoir un mâle qui les défend. »]

Traduction anglaise

Asked by Kathalijne BUITENWEG (Greens/EFA, NL) and Michael CASHMAN (PES, UK) about discrimination against homosexuals, Mr Buttiglione referred to Immanuel Kant, saying "there is a clear distinction between morality and law". He went on to say that he "may think homosexuality is a sin" but he fully endorses the final text of the European Charter of Fundamental Rights and "is willing to defend it".
Answering a question by Bogdan PEK (IND/DEM, PL) on the nature of marriage, Mr Buttiglione said his view of the marriage was "well known" and was the "traditional one". He said that a "woman has the right to have children and have the protection of a man" but that this is a philosophical question.

Version italienne (texte original et trad. française de Décryptage)

[Comme on peut le voir, celui-ci est complètement différente des versions française et anglaise ci-dessus. Elle n'est pas précise à 100 %, mais elle est beaucoup plus conforme à la réalité et ce n'est pas elle qui a mis à feu à une polémique artificielle par le mensonge de citations tordues. JRC]

Interrogato da alcuni deputati sulle posizioni espresse in passato in merito agli omosessuali, Rocco Buttiglione ha voluto distinguere tra il giudizio morale e la legge, ed ha garantito che le sue opinioni personali non avranno ripercussioni sulle politiche. Il principio della non discriminazione, ha precisato, si applica a tutti i cittadini nello stesso modo. Si tratta di un principio sancito dalla Costituzione e dalla Carta dei diritti fondamentali che « tutti abbiamo scritto e a cui tutti siamo vincolati ». Nell'esercizio delle sue funzioni, ha quindi affermato, sarà suo compito difendere tale principio.
« Nel rispondere a Bogdan PEK (IND/DEM, PL), poi, il Vicepresidente designato ha sostenuto che per "matrimonio" intende l'unione tra un uomo e una donna e, precisando che si tratta comunque di un tema di competenza nazionale, ha osservato come la sua posizione sia condivisa da 22 dei 25 Stati membri. Affermando, infine, che uno dei problemi che sconta l'Europa è la denatalità perché non si fornisce abbastanza aiuto alle donne, egli ha quindi affermato che in futuro tale questione dovrà essere trattata in modo adeguato. »
[De l'italien] « Questionné par quelques députés sur ses positions exprimées dans le passé au sujet des homosexuels, Rocco Buttiglione a voulu distinguer entre le jugement moral et la loi, et a garanti que ses opinions personnelles n'auront pas de répercussions sur les politiques. Le principe de la non-discrimination, a-t-il précisé, s'applique à tous les citoyens, de la même manière. Il s'agit d'un principe sanctionné par la Constitution et par la Charte des droits fondamentaux que « nous avons tous écrit et auquel nous tous sommes liés ». Dans l'exercice de ses fonctions, a-t-il donc affirmé, il ferait son devoir pour défendre ce principe.
« Dans sa réponse à Bogdan Pek (IND/DEM, PL), le Vice-président désigné a ensuite soutenu que par « mariage » il entend l'union entre un homme et une femme et, en précisant qu'il s'agit de toute façon d'un sujet de compétence nationale, il a observé que sa position était partagée par 22 des 25 États membres. En affirmant, enfin, qu'un des problèmes sous-jacent de l'Europe est la dénatalité, parce qu'on ne fournit pas assez d'aide aux femmes, il a affirmé qu'à l'avenir, cette question devra être traitée selon le mode adéquat (trad. Décryptage). »

Cet article se trouve ici, sur le site Liberté politique.

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Documents (source : Parlement européen)



















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